Bataille en Avignon ! D’un côté le monde « artiste », bataillons branchés de photographes, peintres ou galeristes qui trouvent original (ou juste banal, vous savez en Avignon, on en a vu d’autres !) d’exposer une photographie de crucifix plongé dans un verre d’urine et de l’autre les ultra-catholiques qui poussent un coup de sang (bleu) et donnent quelques coups de marteau sur l’œuvre en question. Manifestations, bannières, croix de bois, discours et guerre des mails contre réactions outrées et allusion à la perte de Liberté (grand « l ») d’Expression (grand « e »).
Là, je me permets de prendre autant de recul qu’un canon de 75, modèle 1897, et autant d’objectivité qu’un compteur Geiger, modèle Fukushima, pour vous donner un petit avis sur ce débat.
Pour une fois, soyons gentils avec les grenouilles et les bénitiers. Ce n’est pas forcément une idée géniale que de bramer que l’on a immergé un symbole religieux dans du pipi et de s’en vanter. Déjà vu, inutile et recuit et cela doit à tous les coups déclencher le courroux des derniers adeptes du catéchisme intégriste et leurs troupes de fins de race en sandales (avec chaussettes) et autres adorateurs de la messe en latin. Cela n’est pas très courageux, au vu de l’anémie de cette religion déclinante, dont les églises au toit percé vont progressivement être transformées en parking ou en lotissement, village après village.
Artiste provocateur, tu n’es pas très vaillant : oserais-tu donc un barbu dans le vomi exposé à Kaboul, une vache sacrée en dégustation-brochettes à Bombay, voire un paillasson en forme d’étoile de David au nord de la Bande de Gaza ? Là, tu serais moins fier, car attaquer une ambulance, c’est trop aisé, mais tenir tête à un tank à Tien-An-Men, c’est nettement plus hard, non ? Quant aux ultra-cathos qui ont envoyé (dixit la presse) 30.000 mails de protestation à quelques personnes et attaqué la galerie à coups de marteau (plus de masse d’armes chez Casto ?) regardons-les faire avec une indifférence polie. Ils auraient mieux à faire à prendre de l’eau de javel pour nettoyer toutes les traces d’intolérance et de passéisme épuisant qui caractérise leur mystique poussiéreuse.
S’ils mettaient autant d’énergie à « aider leur prochain » qu’à manifester contre ces provocateurs bobos, ils auraient une part de marché dans notre sympathie digne de leurs béatifiés membres fondateurs.
Un partout, la balle de la bêtise au centre. ET Picasso ET Saint-Pierre se prennent la tête entre les mains et disent, comme le remarqua Mahomet lors de l’affaire de « ses » caricatures, « C’est vraiment dur d’être aimé par des cons ! »
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