mardi 13 avril 2010

The iron man



Hier, j’ai dîné avec un sémillant collègue anglo-saxon qui m’a expliqué qu’il était assez sportif et qu’il pratiquait « one iron man » chaque année. Ce garçon ayant une alliance et moyennement peu l’air d’un pervers pépère qui voudrait s’accoupler avec des statues en métal, je lui ai demandé de préciser un peu …
Définition : « L'Ironman est le plus long format de triathlon. Les compétitions Ironman sont des courses consistant à enchaîner 3,8 km de natation, 180 km de cyclisme puis un marathon (42,195 km) en course à pied. »
Chers amis, là je dis bravo.En tant que parisien, il y a des jours où même rouler 3,8 km en voiture dans notre vieille cité -et surtout autour- me semble une victoire olympique.
Mais alors, enchaîner de telles performances, m’apparaît au-delà du galactique. Penchons-nous sur des épreuves différentes, démocratiques, non réservées aux demi-dieux qui peuvent faire une Guerre de Troie par trimestre.
Je lis que les grands champions du vrai « iron man » mettent 8 heures vingt minutes, alors allons-y, créons un premier défi. En TGV un aller retour Paris- Marseille, avec plein d’arrêts au milieu et un gosse qui braille, la mère au téléphone portable qui parle fort et le frère de cinq ans qui court dans le couloir en se cognant à tous les sièges, et l’on devrait sans bouger, enchaîner la lecture du « Voyage au bout le Nuit », l’écriture de son CV en basque et boire 3,8 bouteilles de vin rosé, sans glaçons, non AOC. Ce qui serait une autre forme de « tri-haletons », qu’on appellerait «the ironic man », par exemple. NB : étrangler la mère des bambins est disqualifiant.
Autre idée : « the pipotron man ». Enchaîner la vente aboutie d’un saucisson géant (mais sans remise) à un taliban, d’un DVD des meilleurs moments du Hellfest à Christine B., et de l’intérêt de la téléréalité aux membres du Collège de France.
Ah, oui : « the étron man », l’homme politique qui aura le plus vite et le mieux enchaîné la trahison -à pied ou à vélo ou en nageant- de ses promesses, de ses amis et des règles de base qui évitent le procès pour abus de biens sociaux.
Enfin, « the citron man », triple épreuve qui consiste à successivement boire un litre de jus de citron, entendre une craie qui griffe un tableau noir avec du polystyrène frotté qui fait zwouii zwouii et arriver le matin sur le quai du RER A en lisant train annulé suite à un mouvement social, le tout SANS grimacer, ni sourciller.

Ceci dit, je doute que tout cela intéresse mon collègue anglo-saxon.

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