lundi 29 novembre 2010

A la Saint Glin-Glin



Doucement portés par la voix d’un aïeul avisé, dans l’ambiance chaude de la maisonnée, face à une cheminée pleine de bûches en bons pixels qui se consument sur un écran géant, voici quelques proverbes emplis de sagesse populaire, certes, mais habilement retaillés pour les temps modernes et un peu rudes que nous traversons. La raison commune aussi a besoin d’une version 2.0 !

  • Pluie à la Saint-Charles, grève du RER à la Saint Philibert. (Dicton syndical)
  • Quand il gèle aux saints qui finissent en « oute », embouteillages sur les routes. (Bison fureté)
  • Si les oignons ont sept peaux, hé bien, les oignons ont sept peaux. (Épicier bio)
  • Il pleut sur ta Peugeot, erreur 404. (Mécanicien informatisé)   
  • A vaincre sur le Périph’, on triomphe sans gloire (autocollant, Golf GTI)
  • Deux préservatifs valent mieux qu’un. (Act Hop)
  • Abondance de téraoctets ne nuit pas. (Big Brother)
  • Demain, il fera four. (Résultats de la Conférence sur le Climat)
  • Il ne faut pas mourir de deux fièvres à la fois. (Grippe à fiers)
  • Les petits cuisseaux font les grandes civières. (Amy Winehouse)
  • La paresse est amère de toutes les vis Ikéa. (Proverbe suédois)
  • Tant va la cruche au soleil qu’à la fin elle se ride. (UV 40)
  • A chœur braillant rien d’inaudible. (Iron Maiden vs AC-DC)
  • La musique a durci les mœurs. (Techno Charade)
  • Mettre la clé USB sous la porte blindée. (Vous vous Fichet de moi ?)
  • Pôle Emploi éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin. (Graffiti, Métro Voltaire)
  • L’exemption confirme l’absence de règle. (Assemblée Nationale)
  • Les beurs ont leurs raisons, que la raison ignore. (Front Natte)
  • Le Pen ne mérite pas salaire. (Un facteur, Neuilly sur Seine)
  • Vouloir, c’est vouloir. (Candidature permanente de Paris aux J.O.)
  • Star un jour, star un jour. (Devise du Télé crochet)
  • A vaincre sans budget, on triomphe sans part de marché. (Banque H.S., baissée)
  • Il faut maigrir pour vivre et non vivre pour maigrir. (Anne O’Rexy,)
  • Plus on a de sous, plus on rit. (Medef)
  • Chacun son métier, les Clash seront bien gardés (Rock and Rock)
  • La guerre est le nerf de l’argent. (Gravé dans une grotte par Bine Lapine)
  • Les bons comptes en Suisse font les bons partis. (Extrait du Canard Enchaîné)    

Nadal Capone


La finale de Roland Garros oppose une fois encore le redoutable numéro un espagnol et l’élégant suisse, vainqueur de tant de tournois. Chaleur estivale d’un mois de juin, ciel bleu azur et foule passionnée dans un stade en délire. 
Le match est serré, tendu et âpre. Le majorquin avait emporté le premier set au tie-break, 7-6, finissant par un ace à 217 km/h pour gagner 13-11. Son aîné lui avait ravi le second dans un autre, 7-6, concluant au moyen d’un amorti diabolique de précision à 7-5. Reprise en main du petit taureau qui fait le break juste quand il le faut pour s’adjuger le troisième set 6-4. L’idole des chocolats Lindt lui rend la pareille, de façon symétrique, égalisant par un identique 6-4 dans le quatrième. 

Cinquième set : 2-2, 3-3…6-6 aucun des deux champions ne veut lâcher. Le match se poursuit sur un rythme d’enfer, irréel, pour aboutir au tie-break conclusif de 4 heures 55 d’une partie acharnée, dense et vitale. 19 points partout. Les joueurs en sueur, zébrés de terre battue des chaussettes au maillot, après des chutes successives vont s’asseoir, boire et changer de polo. Gros plan sur l’horloge située au bout du court. 

Soudain, Nadal fouille dans l’un de ses sacs de sport et en extrait un fusil à double canon scié. Il se lève, abat le juge de chaise qui s’écroule dans une gerbe de sang. On revoit immédiatement les images au ralenti. Federer, l’ayant vu, a eu le temps de sortir un sabre de samouraï caché derrière sa chaise et, d’un saut prodigieux, il s’échappe dans les gradins. Nadal le poursuit, tire dans la masse.
Des spectateurs s’écroulent, panique, mouvement de foule. A ce moment, un hélicoptère survole le Central et les caméras nous montrent Johnny Halliday en tenue commando, armé jusqu’aux dents, qui descend sur le terrain, à toute allure, en rappel via un câble, suivi par Tony Parker en tenue de Tarzan et Joachim Noah en armure. Nadal est rejoint par Tsonga avec une arbalète et Connors qui arme son lance-roquettes en ricanant qui vise l’hélicoptère… qu’il réussit à toucher. 
Explosion. 
Mais Johnny et le jeune Noah ont pu atterrir et commencent à arroser avec leur Uzi l’équipe rivale. Or, à cet instant précis, la tribune nord s’ouvre en deux, le sol tremble et un Luke Skywalker de vingt mètres de haut se fraye un passage avec un sabre laser, déchiquetant le public, les gradins et devenant la cible de Nadal qui le mitraille de chevrotine.

« A table, mes chéris, ça va refroidir ! » dit une voix énorme qui couvre tout. L’image est alors sur pause, figée. On voit Federer qui allait lancer une grenade en direction de Skywalker, sa barre de vie est orange. Les enfants enlèvent leurs casques 3D, débranchent l’intraveineuse de jouabilité et s’extraient de leur lit à interface full-connect. Maman a tous les codes d’accès pour intervenir en mode « super user », et en plus… son gâteau au chocolat est vachement bon.     

jeudi 25 novembre 2010

en 2110 !

En 2110, la république islamiste de Nouvelle- Zélande a été atomisée, les ultra-végétaliaux ne mangent rien, il y a des concours de saut de TGV, le RER K marche pas trop mal, le pape privatisé autorise le préservatif mais sur le pouce, les palestiniens creusent des tunnels pour se tuer entre eux, Harry Potter 26 sort mais c'est toujours aussi chiant et il y a 17 millions d'habitants à Münich.

Et encore, tout ça va empirer rapidement.


Bienvenue dans un futur 100% politiquement incorrect mais qui met un coup de Stabilo Boss au vinaigre sur nos plaies ouvertes de 2010 !

http://en2110.blogspot.com/


  

Le moral des ménages est en baisse


Dans la série « les faits étranges qui nous entourent », vous avez déjà  entendu parler du « moral des ménages »  surréaliste indicateur INSEE qui mesure des tas de trucs pas drôles, par des méthodes aussi raides que la justice birmane et des indicateurs indiscutables faits d’alliages d’arithmétiques métallifères liés à la conjoncture économique auprès de gens qui ne sont jamais vous et moi. Ensuite, les journaux titrent sur ce moral qui monte et qui descend et cela prend des proportions tragi-comiques.

Mais bon sang qui sont « les ménages » ? 

Quelle est cette population virtuelle avec un mari d’1,77 m, vêtu d’une chemise coton-polyester et de chaussettes semi-synthétiques, qui rentre de son boulot moyen, payé 35 heures, 10 jours de RTT, au volant de sa voiture gris métallisé, d’occasion, 57500 km au compteur, ni grande ni petite et qui salue son épouse medium au foyer classique âgée de moins de cinquante ans, s’occupant de ses 2,2 enfants qui consomment 17% des céréales du pays et qui auront leur baccalauréat à 91%, dont 1 sur 6 avec les dents baguées ; après avoir mangé l’équivalent de 2575 calories, ils regarderont TF1 d’un air ravi ou las et le téléphone va sonner ! « Bonsoir, Matthieu V. de Sondajos 2000, j’ai quelques questions à vous poser allegro ma non troppo, rapport à votre moral.. »

J’ai lu les 11 questions posées, rien n’a trait au « moral » au sens où vous, moi, le journaliste qui en fait ses titres,ni le psy-sociologue qui va en beurrer quelques tartines ne l’entendent. Que du pognon, du chômage et de l’épargne. En mode « page du Wall Street Journal » austère et glaciale. Mais …avoir « le moral » cela veut dire quoi ?
Définition : Nom masculin singulier
ensemble des facultés mentales
dispositions psychologiques ("avoir bon moral")
 En clair, un ensemble subjectif, détonant, volatil et variable de composants qui ont seulement très vaguement trait à l’économie… Cependant, imaginez un questionnaire qui poserait les vraies questions liées à l’âme et au bonheur ? Dilemme pour saisir les réponses et les codifier…Mais s’ils interrogent un employé de Transe Télécom avec le cordon du téléphone déjà enroulé autour du cou ? Ou un récent licencié des pneus qu’on-dîne-en-tas ? Ou le serial killer du 93, enfermé avec ses otages ? Ou celui qui vient juste d’avoir sa ligne Frit-tout-compris qui remarche après 247 jours d’appels surfacturés passés en vain au centre d’appel moltchène ? Ou le mari d’1,77 m, vêtu d’une chemise coton-polyester et de chaussettes semi-synthétiques, qui rentre de son boulot moyen et qui a ce soir là envie de tout faire sauter ?

Le moral des instituts de sondage alors serait en berne, et pour de bon. 

mercredi 24 novembre 2010

To do list



Faire regonfler bouteilles plongée
Donner graines aux condors
Changer cordes Fender
Nouveau ballon pour Flipper
Anniversaire Barrack
Payer hamac à Vendredi
Passer crème protection 30
Commander stock Glaces et sorbets
Trouver nouveau chapeau de paille
Préparer séance dédicaces de lundi
Accrocher disque d’or au mur bureau
Voir jardinier pour séquoia près verger
Imprimer recette cheese cake
Écrire préface pour éditions la Pléiade (avant le 12)
Date déjeuner Clint à reporter
Repeindre catamaran
Menu pour fête du 30 (tel traiteur)
Séance photos sur plage pour Libé : NY Times
Essayage chemises- tailleur @ 11h30
Répondre lettres fans
Écrire discours Académie
Mettre les Klimt à la cave/ sortir les Hopper
Signer chèques Croix Rouge
Voir devis terrasse/piscine
Gratter Millionnaire sur frigo
Ouvrir cadeaux restants
Libérer Père Noël
Nettoyer sièges Fusée
Remplacer poignée gaz Jet Pack
Goûter Margaux 1961
Choisir bougies pour dîner coquin
Porter montre à réparer ?

Pensée unique, courant alternatif


A-t-on le droit de dire qu’Harry Porteur nous saoule et qu’on n’ira pas voir le film, pas acheter les pins’, les posters, les lunettes les taches de rousseur et la conduite à gauche ?
Le bombardement en vagues sourdes et puissantes associé à la sortie de ce produit en particulier est terrible (mais aussi pour un James Bond ou tout autre blockbuster multi applications commerciales).
Soit vous bêlez avec la masse dont l’esprit critique est bien faible (« si ça brille, c’est beau, hein ? »), soit vous passez pour un mauvais coucheur, un isolé, un journaliste des Inrocks qui flingue à tout va ou un très dangereux révolutionnaire.
Je ne dis pas que tout ce qui est « grand public » ou « populaire » est nul, attention !
Mais à force de gaver les oies, il est logique de penser qu’elles ont un palais assez peu sensible.
A propos de palais, c’est justement cela dont il est question puisque l’on évoque ici la notion de « goûts ». De la coriandre, des épices, du piment plus ou moins doux, des viandes cuisinées différemment et des légumes nouveaux, ça ne vous tente pas ?  

Mais bon, le maigrelet sorcier british dont je vous cause, avec ses histoires dont le manichéisme simplifié ferait passer le courant alternatif pour la gamme des jaunes chez Van Gogh et le jeu de pile ou face pour un Sudoku niveau « Pythagore », donc le petit sorcier et sa bande de rouquins fatigants… on peut, oui ou merdre, exprimer un avis différent que « ouais c’est super, les méchants y sont méchants, et les bons y sont bons » ?
Et puis tous ces films, disques, programmes TV de masse, chaînes de magasins de nippes, ordinateurs plats, fast-foods caloriques, lessive triple action, buzz Internet… que « tout le monde » aime tant, est-il permis d’émettre de doutes et de les latter sévère dans les parties sensibles ?

La réponse est oui, et même pour que le sorcier du bois comprenne en VO : « triple f**** ! »

mardi 23 novembre 2010

Cher Bernard Lavilliers,



On se tutoie ? Allez, hombre cela fait un paquet d’années qu’on se connaît, je me lance. Et se vouvoyer entre nous, cela ferait un peu étrange, voire… de droite ! (Ne sors pas ton direct du gauche). 
Tu es un type formidable et je suis fan depuis longtemps. Cette note sera à verser dans le classeur solide de ceux qui t’apprécient, pas dans l’armoire en fer de ceux qui lancent des piques. 
Le texte qui suit est à utiliser comme CQFD si on te cherche des noises, mais au fond tu t’en moques, tout comme ces dirigeants cyniques des causes perdues. Les jaloux diront que tu as déjà vécu l’équivalent de 24 vies, que tu exagères, que tu romances la moindre visite de courtoisie de deux jours dans une zone au sud de Copenhague en un film façon « Bruce Willis meets Kerouac au pays de Jack London qui joue de la bossa nova entouré de desperados tatoués en buvant, la nuit, de la tequila piratée livrée par des lolitas inflammables »… mais ce sont des envieux et eux n’ont jamais connu l’aventure, la vraie. 

Tu nous chantes de très belles histoires depuis plus de 20 albums en comptant les « live », ça c’est prouvé, solide, gravé dans l’or des fous et le platine des souvenirs intimes. Pour celui qui raconte des histoires la force, c’est de bien nous les raconter. Que ce soit vrai, faux, authentique, imaginaire, exagéré ou enjolivé… ce n’est pas grave au contraire, c’est passionnant. Et toi, tu sculptes des récits pleins d’exotisme torride, de révolutions à venir, de gangsters au grand cœur, de sueur dans le dos, de couteaux effilés et d’eau à trente degrés. Tu l’as dit toi-même, on retient les chansons et les textes, moins le troubadour et ses histoires perso’. 
Cependant, dans la musique nous savons que le sang du compositeur et son âme donnent la couleur et le fond des chansons. Il y a des disques qui atteignent un niveau plus haut que les autres en termes de classe et de pérennité. La noblesse dans la musique, est définie par une ligne invisible mais coupante comme un rayon laser qui séparera pour toujours et sans appel les Clash des Plastic Pantins, Jacques Brel de Popaul Variétoche et Bruce Springsteen des San Antonio Country Fellows. On voit mal Justin Bieber imaginer «Les Bourgeois », Madonna nous accoucher de « London Calling » ou enfin un pantin de télé-crochet nous écrire « Fensch Valley » à partir d’une feuille blanche, usant du copier-coller avec le charisme d’une Lada en panne et de l’inspiration avec l’authenticité d’un sac Vuitton à 10 euros négocié sur une plage de Toscane. 
Alors, mon cher Bernard, tu peux dormir tranquille, pour nombre d’entre nous, tu fais partie de la première division musicale avec ses mythes et ses héros, nimbés de la nostalgie propre aux grands moments personnels. 
Old Gringo, d’accord… but forever the best !

lundi 22 novembre 2010

"What else" .... justement ?



Amis créatifs de l’agence de publicité Mc Cann, vous croulez sous les récompenses, grâce à la campagne mondialement reconnue pour Nespresso. Clooney est plus que parfait, Malkovich excellent, la mémorisation optimale, le client aux anges et le public conquis.  Mais il vous faudra bien un jour apporter des et des changements, vous savez ce que c’est… Pour le fun et le sport, je vous propose 3 scenarii alternatifs pour zéro dollar d’honoraires ! 

Karl Lagerfeld entre avec fracas dans un magasin N… Il engueule les vendeurs et fait peur à de jolies clientes, qui, en le reconnaissant cachent leur sac à main de marque italienne. Il se fait un café, choisissant une dosette vert de gris (grand arôme Berlin). Tout en râlant, il sort de la boutique et une enclume lui tombe dessus. Arrivé devant la porte de l’Enfer, la patron des magasins Tati l’accueille et lui offre un décaféiné à la cantine des ouvriers syndiqués, venant d’une machine en mode couloir d’entreprise et gobelet en plastok. « Guelle Horreur, nein ! » dit-il. Il se réveille dans son grand lit métallique de créateur urbain, une tasse à la main. Zoom sur sa table de nuit, surmontée dune machine Nespresso dorée qui fume.

George W. Bush entre par erreur dans un magasin N… Il ignore les vendeurs non blancs et fait peur à de jolies clientes noires, qui, en le reconnaissant cachent leur boucles d’oreille I love Obama. Il se fait un café, choisissant une dosette brun Texas (grand arôme Longhorn Cow). Tout en murmurant, il sort de la boutique et un ouragan lui tombe dessus. Arrivé devant la porte de l’Enfer, la patron métis des disques Punk One l’accueille et lui offre un décaféiné à la gargote des DJ, venant d’une machine en mode bar gay et gobelet rose. « F**** shame, nope ! » dit-il. Il se réveille dans son grand lit de cow boy avec une couverture à carreaux, une tasse à la main. Zoom sur sa table de nuit, surmontée dune machine Nespresso aux couleurs du drapeau US.

Elizabeth II entre avec tact dans un magasin N…Les vendeurs lui font une révérence et elle fait peur à de jolies clientes, qui, en la reconnaissant cachent leur chapeau non mauve pâle et sans voilette pistache. On lui fait un café, choisissant une dosette gris Royal (grand arôme Buckingham). Tout en souriant, elle sort de la boutique et une Mercedes modèle Diana lui tombe dessus. Arrivée devant la porte de l’Enfer, la patron des révolutionnaires boliviens l’accueille et lui offre un décaféiné à la cantine des guérilleros hirsutes, venant d’une machine sale en mode partagé. « By Lord and the Crown, no way ! » dit-elle. Elle se réveille dans son grand lit à baldaquin une tasse à la main ; Zoom sur sa table de nuit, surmontée d’une machine Nespresso actionnée par le Prince Charles.

La vérité sur "l'affaire de Karachi"



Le sous-marin avait été acheté par le sergent Abdoul pour son petit cousin Zia, dans le magasin-bazar tenu par le « Français », en fait le vieux Shak Zirak, un tamoul amoureux des vieilles reliques et surnommé ainsi car il avait travaillé autrefois dans un chantier naval, à Saint-Nazaire. 
Le commerçant octogénaire était un malin, toujours prêt à serrer les mains des clients, demandant des nouvelles de toute la famille et n’hésitant jamais à complimenter un éleveur sur la qualité de son bétail, se rendant même année après année à la Foire au bétail de la Porte de Kersaï. 
Il avait bien failli être inquiété pour ses méthodes comptables parfois un peu obscures, mais le plus amusant restait que les gens du village l’appréciaient davantage chaque jour en le voyant vieillir et rester fidèle au poste derrière son comptoir mal éclairé de la rue DeuGhaull. 
Et le sous-marin ? Un joli jouet made in China, en plastique vert foncé, pour batifoler dans la rue, en imitant les actualités belliqueuses vues sur une télévision à l’image pleine de neige. Les enfants étaient insouciants et n’oubliaient pas ce que leur avait dit Grand-mère Mhâm. Il fallait penser aux commissions de tonton Hay Douar ! Resté lui aussi là-bas en France, il travaillait dur dans un ministère, à l’intérieur, au service entretien. Il leur envoyait des mandats par Universal Cash, attendus par toute la famille, et de temps en temps, on lui préparait donc un carton de commissions avec de bonnes spécialités locales qui transitaient vers l’Europe grâce aux bons offices de cousin Baï « le Roux », employé au sang triste, chez un transitaire de Karachi. Tonton Hay Douar pensait souvent avec nostalgie à ceux restés au pays des Mille Epices pour tenter de grappiller quelques miettes de richesse et de pouvoir tout comme, ses deux petits frères, encore à l’école primaire. Il s’agissait de Vhil Phin (un grand maigre qui se prenait pour Gengis Khan) et de Sarkh Zi (un tout petit nerveux qui se prenait pour lui-même), ses deux cadets qui aussi voulaient toujours faire les commissions, mais hélas chacun avait ses idées bien à lui. 
Le petit Sarkh avait décidé de se montrer fidèle aux goûts classiques du vieil Hay Douar, avant de penser à monter à son tour dans un bateau et en être le capitaine comme il en rêvait depuis toujours. Tandis que Vhil préférait les livres d’histoire et aller jouer à découper de vieux listings bancaires avec des séries de chiffres et de noms bizarres, dans l’arrière-cour sombre du magasin de Sirak, en compagnie du petit-fils d’un ancien général borgne et amnésique, appelé Rhon Dow. 
Un jour, les camarades de classe des petits garçons, énervés par le fait que leurs mères leur avaient dit d’arrêter de faire des commissions au marché et les ayant privés de petits sous-marins ont décidé de mettre des pétards à mèche dans l’autobus scolaire. Et c’est là que tout a commencé à se gâter !

samedi 20 novembre 2010

Mad Men , Amen


Cela se passe il y a 50 ans, en 1960 : c’est la jolie série « Mad Men », qui peint avec romantisme et élégance les aventures idéales et frétillantes de publicitaires charmants évoluant à Manhattan. Costumes bien taillés, robes indémodables et parfaites, voitures qui ont de la gueule ou maisons équipées 100% « American way of life », pas un cheveu ne dépasse, les accessoires sont beaux, les rues fluides et tout est parfait, même dans les bureaux admirablement reconstitués avec plein de machines à écrire, de téléphones à cadran et trois opératrices qui peuvent vous passer un appel sur la ligne 2. 
Tout est conçu pour nous donner un coup de vague à l’âme, afin d’admirer et regretter une époque parfaitement idyllique. Un peu de machisme et de racisme de ci de là, mais bien innocent, non ? 
Du style et de l’audace, voilà les qualités intrinsèques de tous ces employés sensationnels ! Les deux dirigeants connaissent leurs équipes, sont un poil paternalistes mais ont dans le regard cette vraie compréhension du potentiel de chacun. Les secrétaires soit dévouées, prêtes à sortir une aspirine ou un nécessaire de couture à la seconde, ou coquines et bien roulées, tenant leur rôle si féminin à merveille. On voit de vrais « teams » où chacun joue sa partition et apporte son lot d’humanité rieuse. Un bonheur de travail, où les contrats affluent et où l’on écrit l’Histoire via des slogans impérissables trouvés en deux minutes en un brainstorming relax, dans une magnifique salle de réunion, buvant des rasades de whisky et des jus de tomate avec du céleri dedans. 
Du vintage pur jaillit de crânes vifs et recouverts de lisses cheveux gominés. Le beau héros, Don Draper jongle avec tous les atouts, allie liaison avec une maîtresse artiste et vie avec une si jolie femme au foyer (un peu dépressive) plus deux bambins tellement mignons et obéissants que c’en est fatigant. Discrètement, dans son bureau, entre deux volutes de Lucky Strike et un bourbon, il regarde sa « purple heart », décoration sûrement gagnée il y a une poignée d’années en sauvant la vie à des camarades blessés près du 38ème parallèle  ? 
Tout roule et marche, dans un grand halo de fumée de cigarettes douces et de fins cocktails, sur fond de jazz velouté chanté par des crooners suaves. 
« Mad men » sculpte un rêve net et des idées claires, en un Passé léger, sans portable ni internet, sans souci du politiquement correct, de règlementations tatillonnes, de mondialisation agressive, de délocalisations sans âme, de jurisprudences aigres et d’éthique frileuse, où en plus , le travail et la vie de tous les jours obéissaient exactement aux mêmes aspirations que maintenant. 
Lors, on avait le fromage et le dessert, l’orange sans les pépins et la rose sans les épines ! Des tranches de 42 minutes de bonheur, made in happy 1960 pour s’échapper de real 2010, ce n’est déjà pas si mal, non ?

vendredi 19 novembre 2010

Centristes sires




Il est question en ce moment des « centristes » qui se voient poussés hors des cercles acides et corrosifs du pouvoir suprême.
Là, tout de suite, je vous donne ma vision de ce morceau malléable et pâteux du troupeau politique, au centre donc, alors feu !

Jouons-la « réunion de consommateur », quand l’animateur vous interroge….façon brainstorming.

Alors, si vous deviez définir ce que vous inspirent « Les centristes », vous nous dites :

Mous mais quand même méchants
Indécis et fourbes
Girouettes décrochables du toit, rouillées
Incertains
Démodés
Influençables
Opportunistes
Faible saveur de type aigre ou amère, voire un petit goût de poussière
Sans couleur définie, un peu gris
Odeur du couloir humide et froid d’un cabinet de notaire de petit coin de province, mais sans la mer ni la montagne
Caméléons neurasthéniques
Faux culs
Un choix par défaut, dégoût, erreur, pari, lendemain de cuite

Prochains épisodes : le notable à gros bidon divers droite, le catho illuminé avec ses 6 enfants dont un pas fini, le gaucho dinosaure et têtu aux yeux cernés, le socialiste avec villa et stock-options, le front nat’ à mauvaise haleine et aux cheveux en brosse, ancien officier et le coco PMU à cigarette sans filtre.

L’institut de sondages vous remercie.

jeudi 18 novembre 2010

De la daube au menu


C’est mon quart d’heure « je dégomme à tout va ». Envoi de quelques flèches acérées pimentées au curare. Largage torpilles 1, 2 et 3 (et allez-y pour la 4, c’est jour de fête !).

Harry Potter et son acteur à la figure fracassable ornée ses sempiternelles lunettes de clown triste vont-ils encore nous les briser menu pour longtemps ou bien serons-nous enfin débarrassés un jour de cette sinistre saga recuite pleine de petits magicosses proprets anglo-saxons et tout plus ou moins rouquins mais plein de bons sentiments qui agitent leur baguette en pleurnichant, au bout de leurs bras grêles ?

Et ces petits vampires pâles mais si bien shampooinés qui sont aussi terrifiants qu’un télétubby en peluche pour une classe de maternelle, on va encore avoir droit à combien d’épisodes de leurs mignonnes aventures où « crac-crac » n’évoque que le bruit des biscottes et « haa-haa encore » seulement le gémissement aigre d’un PDG de banque apercevant la liste des entorses au règlement de son meilleur trader boursier goulu au top de sa forme ?

Et toutes ces saletés d’émissions à base de bouse de vache serbe (qui aurait le choléra… des vaches) qui encombrent les grilles avec leurs castings minables de crétins sans cerveau et d’artistes dégoulinant de médiocrité désespérante, le tout arbitré pendant des heures infinies et entrecoupées de publicités pour des opérateurs téléphoniques interchangeables, par des pseudo-jurys composés de vielles demi-gloires à l’ego enflé et qui se pavanent sans honte à l’écran pour tenter de rattraper leur découvert bancaire galopant et l’oubli inexorable qui couronnera leur carrière jetable de mauvais chanteur, mauvais écrivain ou mauvais présentateur de mauvaises émissions ?    

Quid de ces comédies musicales obèses, en costumes qui brillent de plus de paillettes qu’une boule à facette géante, bien ridicules aux textes affligeants de banalité, dont la promotion ressemble aux bombardements en tapis de l’US Air Force pendant le pic d’activité de la guerre du Vietnam et qui massacrent à tout va nos tympans par le fourrage à sec de guimauve molle et aussi lourde qu’un camion plein de béton ?

Bref, tout ce qui sort du tuyau puant d’un show-business agressif et mort de faim de bénéfices à deux chiffres, prêt à éditer et vendre n’importe quelle daube surproduite et pleine de cholestérol pour un public ayant autant de sens critique qu’un indicateur se retrouvant avec un canon de 357 magnum sur la tempe alors qu’il vient de balancer la liste complètes des comptes en Suisse du parrain local aux audits du Fisc, assorti de 9 giga octets de photos de ce dernier en train de s’envoyer en l’air dans un sauna bi, copie sa grand-mère catholique traditionaliste et restée dans son petit village ensoleillé (mais digne) de Sicile ?   

mercredi 17 novembre 2010

Cette photo vaut 477000 euros


My name is Lisa, cette picture a été taken au Morocco, dans une palace en mille neuf cent fifty, il y a sixty years ago. Une époque formidable, say, mais aussi un peu straight. No regrets ! La champagne coulait aussi dans les verres, il était frais pour moi.
Ma mari de l’époque (le number two après le français), c’est Irving Penn, la photographe top artist. Great man.
Je like vous dire que ce day là, il faisait vraiment hot dans la palace et que poser comme une statue, c’était tough, you know. Mais aussi nice et vraiment cool. La noir et blanc de l’image, toujours ça fait glamour, mais je vous assure que les colours in this place were nice, aussi. Et life n’est pas en noir et blanc, no ?

Là, j’ai envie de rire, mais Irving me disait « don’t laugh, honey » car on devait garder une allure fière pour les papers comme Vogue.
Maintenant, je vous parle du Paradise, où je fly high depuis 1992, being dead et vous voyant cependant all around sur le Terre. Super powers pour tout le monde, là-haut, believe it or not !

J’étais une femme swedish, j’ai voyagé dans la monde entière, et bien sûr, top model a été ma job. « Un bon -ou joli ?- cintre pour les vêtements », me suis-je myself appelée un jour. Le première « supermodel » c’était moi dans les 30’s, 40’s  et les 50’s.
Vogue et les covers, et les shootings j’ai bien connu , mais les digital pix, you know. Les click click des appareils allemands qui avaient un air technique, quite complex et avec des réglages vraiment long time.

Là, je vous adresse un kiss du Paradise, en vous disant just qu’une touch of class , c’est difficile to catch sur une image. Mmm, sur celle là, je pense qu’on peux dire : not bad !
What do you think ?

Forrest Gump est grand


Écrire un blog, c’est un petit peu comme quand Forrest Gump se met à courir. On démarre d’un coup sans trop savoir pourquoi, on avance, on est content puis on est chaud on se sent bien et de facto, on ne sait pas lorsque tout cela va s’arrêter. De plus s’arrêter pour un blog, c’est mettre fin à l’ouvrage ou changer son fusil d’épaule pour faire autre chose (tout comme Forrest : la pêche à la crevette ? le ping pong ? la guerre ? vivre dans la douceur du Sud ?).
Oui, stopper de nourrir un blog signifie le refroidir, au sens « rigor mortis » RIP et aboutir à un trafic en baisse ou proche du néant. Il serait intéressant d’avoir le sentiment d’internautes ayant commencé un blog il y a longtemps et le faisant vivre ad lib.
Analogie avec la course à pied, c’est en s’exerçant souvent que les marathoniens gardent leur niveau de forme et c’est en faisant l’effort d’une note quasi quotidienne que le bloggeur est à l’aise dans le format et la création, ainsi que la variation dans les sujets (de même que le journaliste lié à des parutions sur ce rythme effréné).
Ceci dit, quand on a pris goût à la matérialisation, fut-elle virtuelle sur Internet, de sa création, il est clair que, tel le marathonien, la volonté d’engloutir la prochaine étape est bien présente. Les théories du « l’appétit vient en mangeant » et du « c’est en forgeant, etc.» fonctionnent bien ici.
Soyons modeste, un petit blog « perso » ne génère aucune pression ni stress, l’auteur étant souvent dans un environnement facilitant (à la maison cool avec du temps à soi ou bureau mais avec l’outil PC allumé tout le temps, alors …), mais tout comme un poisson rouge dans un bocal que l’on vous a offert : s’il meurt c’est embêtant !
Revenons à Forrest Gump, film exceptionnel, brillant, décrivant un personnage fantasmé et à la croisée de nombreux destins. Tom Hanks est bien sûr formidable, comme un feu follet qui entre dans l’Histoire, croise et modifie des destins innocemment, fait lui-même des choses extraordinaires sans s’en rendre compte, homme simple mais lumineux et attachant. Oui, c’est un grand film, à voir et à revoir.
Finalement, aucun rapport avec la vie et la mort des blogs, si ce n’est le plaisir de l’évocation fugace d’un fort bon moment de cinéma. Et peut être le concept de pérennité pour une œuvre en opposant le côté fugace, immédiat du blog vs. l’aspect de la pérennité de chefs d’œuvres tels que ce film.
Cohabitent dans la galaxie culturelle à notre disposition : à droite, la Toile qui garde tout dans ses disques durs mais sans mémoire autre qu’assistée et à gauche le 7 ème art dans ce qu’il a de meilleur.  
Cours, Forrest, cours.

dimanche 14 novembre 2010

Cinq nouveaux groupes pour 2011


Ne cherchez plus, vous les services marketing de Sonnette Universal, Vierge-Gin Rekords, 10-nez Productions et autres maisons de disques affamées d’artistes qui vont pondre des disques d’or à la pelle, j’ai pensé pour vous à cinq concepts innovants qui semblent imbattables et vont générer tant de profit que cela en sera épuisant.

1 : Une chorale composée de dix retraités peu mobiles, avec des dentiers et des problèmes de surdité, qui chantent des chansons du temps jadis, mais remixées et animées par une furieuse rythmique disco. Ils changent de costume de scène chaque jour, mélangeant paillettes, marcel porté sous la chemise et sandales marron sur fond de chaussettes noires qui montent haut. Et voici : LES 10 GAGAS !
2 : Un type grand et maigre, avec une barbe de trois jours, qui écrit en français avec style, entretient des liaisons tapageuses avec des stars, puis se marie avec une anglaise, la quitte et vit une existence faite d’excès de boisson mélangée à de la provocation. La nouveauté, c’est qu’il tourne soudain bio, se rase, fait des pompes, se muscle mais continue d’écrire de jolis textes sur fond de musique au choix reggae ou électro soft qui serviront de fond musical à des pubs TV pour bobos. Et voici : CHERCHE QUINZE BOURRES !
3 : Un belge plein de passion, la bouche pleine de dents, songwriter génial qui prône la séparation de son pays en trois morceaux, fume comme un pompier et se réfugie brusquement aux Îles Exquises (à côté de la Partynique) d’où il enregistre des reprises « métal » de ses premières compositions. Et voici : MONSIEUR CHAQUE BRETZEL !
4 : Quatre anglais très chevelus et passablement énervés mais créatifs en diable qui surfent sur un courant hard rock virtuose, tout en écrivant de superbes balades pour les chiens, comme SETTER, OUAIS, TOUTOU HAIT VEINE, habitant seuls et farouches dans un manoir écossais reculé, pratiquant la sorcellerie et la vente par correspondance de recettes magiques pour ne pas perdre ses cheveux. Et voici DE L’AIDE, C’EST PLEIN !
5 : Enfin, un rappeur sale, issu du plus sombre ghetto du Dakota du Sud, un blanc pâle mais aussi avec de grandes taches noires, sponsorisé par une marque de chaîne pour pneus neige, toujours en sueur et qui bave à table, qui fait de sa puissante signature olfactive une marque de fabrique, vous permettant de lancer une ligne de cosmétiques ultra-rentables qui déchirent les narines des parents. Et voici SAINT- KANT SENT avec son groupe de scratcheurs choristes PUE BIQUE et NOEMIE.
Alors, on commence les castings quand ?

samedi 13 novembre 2010

Communiqués


Contenu de la note du FAN (Front Anti Noël) qui détient en otage 357 Père Noël depuis 12 jours déjà.
Ils sont retranchés dans un grand magasin du boulevard Haussmann.
Les employés des magasins sont très bien traités et leurs déguisements ont été brûlés.
Nos revendications pour la libération de la maladie de Noël sont les mêmes depuis le début : interdiction pour toute commune de déployer les décorations avant le 20 décembre et enlèvement le 2 janvier au matin, aucune publicité commerciale dans les boîtes aux lettres, amende à tout magazine qui y ferait allusion dans un délai identique.
Noël dure 1 journée, ras le bol de ce bombardement commercial qui fait de nous des oies sans foie !

Contenu de la note du FAP (Front Anti Pâques) qui détient en otage 11357 lapins, poules et cloches en chocolat depuis 12 jours déjà.
Ils sont retranchés dans un grand magasin de confiseries des Champs-Elysées.
Les mascottes des magasins sont très bien traitées et leurs emballages ont été brûlés.
Nos revendications pour la libération de la maladie de Pâques sont les mêmes depuis le début : interdiction pour toute commune de déployer les décorations avant le Jeudi de P et enlèvement le Lundi au matin, aucune publicité commerciale dans les boîtes aux lettres, amende à tout magazine qui y ferait allusion dans un délai identique.
Pak dure 1 journée, ras le bol de ce bombardement commercial qui fait de nous des oies sans joie !

Contenu de la note du FAR (Front Anti Rentrée) qui détient en otage 128357 professeurs et proviseurs depuis 12 jours déjà.
Ils sont retranchés dans un grand stade de Saint-Denis (93).
Les employés de l’Education Nationale sont très bien traités et leurs cartables, barbes, martinets et calculatrices ont été brûlés.
Nos revendications pour la libération de la maladie de la Rentrée sont les mêmes depuis le début : interdiction pour toute commune de déployer les décorations avant le 1 septembre et enlèvement le 5 au matin, aucune publicité commerciale dans les boîtes aux lettres, amende à tout magazine qui y ferait allusion dans un délai identique.
La Rentrée dure 1 journée, ras le bol de ce bombardement commercial qui fait de nous des oies sans choix !

En 2110

Dystopie assez noire, mais sourions tant que nous le pouvons !



http://en2110.blogspot.com/


jeudi 11 novembre 2010

Social Distortion live in Atlanta

Dear Mike Ness,


Even if one of your songs says “I was wrong”, you were goddamn right on stage yesterday. F*** rock and roll you delivered, f*** audience in front of you.

To begin with, your support bands were just great.

This British guy, Franck Turner has guts and soul and makes a strong start. 150mph first gear and no bad smell of burned spark plugs. He is in it, not cheating, not lying. Then Lucero comes and right away, we are dipped in the hot sauce of good music. Big heart, big mouth, big sound.

Then you start, 200 mph, and you blow away the stage, the venue and the 2000 guys who came here for you.

I ‘ve been to 200 + gigs since 30 years and can immediately tell who makes it crystal clear or not. Do they own the perfect balance and do they perform a live act? You do. So did the Clash, so did Johnny Cash and the big names of the music I love. In the Hall of Fame, you deserve a golden seat, the colour of your Woody wood peckered guitar.

Elegance and style are not taught anywhere, but you gave a master class last night in Georgia. It’s simply just the way you are, believe it or not, like plugging the microwave oven and then it grills, it burns. Some try, some fail. You succeed.

Your music is raw and rock, a powerful tidal wave is coming to us each time.

The songs simply make it happen, they “make believe”

I was in the upper part of the venue, seated upstairs among big guys who knew all the lyrics, had tattoos, such as my left neighbour, with “sick boy” in red on his neck. His arms, as big as my thighs, were waving towards you all the time.

In front of me, a young guy and his girlfriend, clapping and happy. Brad was his name and he offered me a beer, just because I kept his seat for a couple of minutes. Friendship and enthusiasm were irresistibly infectious during as the concert went through, speeding away like a rocket.

All songs, good old and bright new songs went by quickly, with electricity in the air, made out pure and raw energy.

Makes you feel right in these hard times, where some days you’d say nothing goes straight.

It’s fun to think that a “punk” band does more for peace and love in this world than so many preaching morons, pale white reverends and false prophets with no soul.

In the Tabernacle, yesterday, the ring of fire was a ring of class.

How are you today ?

Dernier jour de mon séjour à Atlanta. Dans mes notes précédentes, dose XXL d’ironie et d’observation critique des choses vues ici, il convient donc aussi de rendre hommage à ce pays très fortement aimable au sens propre comme figuré.


D’abord, que de belles et grandes choses à voir. Cette ville laisse quand même KO, il y a des parcs et des maisons magnifiques au-delà de ce « downtown » lui aussi spectaculaire, il faut l’avouer.

Il faut dire et souligner le sens du service et de l’accueil au quotidien de nos amis US. Pas un chauffeur, un portier, une femme de ménage, un vendeur, un inconnu que l’on croise dans la rue qui ne vous salue droit dans les yeux en vous disant ce fameux « how are you today ? » et qui, si vous engagez la conversation sera sympathique et direct. Si vous avez le temps, on commencera même à discuter un peu. Vous saurez vite qui il/elle est, le pourquoi de son boulot et son parcours ET on vous posera des questions sur vous, car la curiosité est livrée en stéréo … Car on en croise des destins en une petite semaine. Par exemple : un chauffeur de taxi bulgare qui évoque la Mer Noire, un autre, camerounais qui parle français et rigole avec vous tout en vous donnant des conseils précis, un troisième éthiopien qui écoute la BBC dans sa voiture, un employé de l’hôtel croate qui a fui la guerre, etc., etc. Il est facile de croiser le monde entier et tout le monde bosse, est courageux et fait son job comme il doit être fait. C’est l’ONU au quotidien, le pakistanais fait équipe avec le portoricain et le syrien bosse nickel avec le type du Tennessee.

Clairement, le niveau de service que j’ai observé est impeccable partout, chacun semble avoir à cœur de vous satisfaire et de vous aider. Bien sûr, on attend le fameux « tip », ce pourboire bonus qui met du beurre de cacahuète dans les épinards géants, mais s’il est mérité, c’est un plaisir de le donner. Le genre serveur parisien enragé, aigre et imbu de lui-même est à des années lumière d’ici et son ridicule prend la taille de la Tour Eiffel, vu de la grande Amérique.

Un exemple : je me promenais dans un pâté de maisons , à quelques « blocks » de l’hôtel, voulant faire de l’exercice et me dégourdir les jambes, alors un ramasseur de feuilles black et costaud dans un jardin me voyant passer s’adresse à moi avec un sourire à rendre jaloux tous les dentistes d’Europe et, outre les phrases d’usage, me demande si je ne suis pas perdu et comment il peut m’aider. Vous imaginez, le pousse feuille en bas de chez vous qui dit un truc pareil à un inconnu qui déambule dans le quartier ?

Encore une anecdote comme on en voit pétiller un peu partout, au hasard : à un carrefour un policier –blanc et pesant au moins 120 kilos avec tout son harnachement fait traverser les gens avec attention et entre deux, je le vois sortir un petit harmonica de sa poche et lancer quelques notes de blues à la cantonade qui dit « yeah, great ». Là, sur le bitume, en passant, un ouvrier du bâtiment, deux asiatiques et trois femmes qui passaient lui ont témoigné que c’était juste cool. Je lui ai serré la main et ça nous a fait plaisir à tous les deux. Cela peut paraître totalement idiot, mais dans le contexte, on a vite le cœur qui se teint aux couleurs de ce drapeau américain qui flotte tous les cent mètres.

A propos de gros cœur, j’ai été voir hier soir un concert énorme, celui de Social Distortion (prochaine note).

Là aussi, personne ne fait semblant, tous le monde délivre le maximum de gros son, de vrai rock and roll et de sincérité et le public ne fait pas le radin pour crier et applaudir.

Merci le USA, chapeau bas, I feel fine today.

mercredi 10 novembre 2010

Bigger, bigger, bigger

Toujours aux USA, je vous livre cette impression, perceptible à tous niveaux ici, de la course en avant pour savoir « qui a la plus grosse » dans tous les domaines.


La plus grosse voiture, et je lis ce matin dans mon grand journal avec des dizaines de pages… que nos amis de Ford auraient le meilleur pick up du marché appelé F-150, un truc balèze dont le moteur V6 fait 300 chevaux et qui a été testé lis-je à pleine vitesse avec une remorque d’une tonne aux fesses. Le conducteur du Nebraska appréciera surement. Dans la rue, je ne vous dis pas mon étonnement de voir tous ces modèles de 4X4, même si j’ai aperçu une petite Smart hier (ce doit être un provocateur ou un diplomate).

La plus grosse équipe de football américain, ce sera celle qui fera le plus de « yards » en avant, avec des colossaux garçons qui foncent en avant, les pommettes peintes en noir mat parce que les spots du stade monumental les éblouissent me dit-on. Nuit et jour, partout dans chaque bar, dans chaque lobby d’hôtel, de très larges écrans plats nous diffusent ces matches en boucle entre deux coupures pub, cela va sans dire.

La plus grosse audace au niveau politique, de Bush qui sort un bouquin de mémoires (qui fait rire un moitié du pays et être nostalgique l’autre), aux affirmations tonitruantes de chaque parti sur CNN et les chaînes qui ne dorment jamais, avec à l’écran jusqu’à quatre lignes de messages en plus de l’image. Pan ! Prends ça dans la tête.

La plus grosse fortune que vous allez gagner si vous achetez le bouquin et les DVD d’un gaillard aux dents carnassières qui vous les vend pour $ 39.95, non, $ 29.95, non $ 19.95, grâce aux bons tuyaux pour faire du profit immédiat sur eBay, car il nous affirme « qu’en moyenne chaque foyer US possède $3000 d’objets inutiles »… ce que nous sommes prêts à croire sans mal.

La plus grosse musculation et des abdos impressionnants en ne consacrant qu’une infime poignée de minutes par jour à des appareils ingénieux dont ce « shakeweight » agité avec frénésie par de jolies jeunes femmes. Assurément, toute pensée salace ou perverse en voyant cet onanisme fellatoire évident se doit d’être bannie.

Et enfin, la plus grosse tout court, grâce au Docteur Z., sorte de sexologue au décolleté digne du Grand Canyon qui vous vend des pilules à base de plantes, of course et « tick in the box », qui vont vous transformer en pompe à essence, voire en fusée interplanétaire comme le suggèrent les images qui passent en fond suggestif. Sans jamais user d’un seul terme direct ni coquin, bel exploit. Et en plus, pour le prix d’une boîte, on vous en vend trois. Feu à volonté, cow boy.

Si avec tout cela vous restez petit bras, il ne vous reste plus qu’à jouer du violon sur votre I-Pad, au moyen d’une toute nouvelle application tactile. Et ça, mieux que de faire vrombir votre moteur V6 de Ford, ça peut être un moyen de devenir « the biggest in the world

mardi 9 novembre 2010

Encore des impressions made in Atlanta, USA

Allez soyons positifs avant tout, yes we can ! Déjà, un grand ciel bleu et 19 degrés quand il fait un temps de cochon à Paris, c’est la belle vie. Ici, on dirait le Sud, il y a des bananiers dans le parc juste en face de mon hôtel.


Justement, ce soir ça va être la Saint Barrack ici, car il y a un méga meeting au stade de football, avec en vedettes la mère Palin et la femme de George W. Il paraît que cela va être « educational » et plein de bon sens. Je ne sais pas, mais demandez aux « homeless » qui sillonnent les rues ce qu’ils en pensent, peut être ? Il y en a beaucoup ici dans le quartier « downtown », maigres, les dents cassées, et d’une couleur de peau que vous devinerez facilement.

Donc, au secours la droite très à droite attaque ! D’ailleurs j’ai bien ri ce matin en lisant USA Today, le quotidien que l’on vous dépose devant la porte de la chambre vers 6 h00 du matin. On y voit aujourd’hui en première page l’ancien président qui nous dit d’un air de grand sage et sans rire : « j’aurais pu mieux faire », se penchant sur son passé et nous vendant son tout nouveau livre, bien sûr. N’étant pas électeur ici, je ne peux rien dire, mais juste sourire, alors que je vois sur le site de Libération que notre tout petit qui aime les grosses montres se réclame du Général maintenant. Et moi, je suis Victor Hugo peut être ?

Hier soir, dîner dans un restaurant « fusion ». Cela peut faire peur comme appellation, mais c’était très bon.

Décidément, parler uniquement de mangeaille et de dollars devient une manie qui me gagne aussi.

Et puis hop ! Mes meetings terminés j’ai fait un tour à l’aquarium géant. Quand on vous tout que tout est plus grand en Amérique, vous répondez oui, car voir trois requins-baleine, des raies Manta qui font des cabrioles, des mérous gros comme des vaches et tant de poissons du monde entier, que l’on en reste bouche ouverte. Et puis un petit creux ? Tac, une glace vanille nappée de caramel et saupoudrée de cacahuètes, avant de penser au dîner mexicain qui nous attend ce soir. On est en novembre, je vous répète qu’il fait 20 degrés et que le ciel est si bleu qu’on en a mal aux yeux. Yes we can, Barrack s’il te plaît ne laisse pas ton pays aux mains des agités racistes et bigots fêlés de la boîte à thé, il est trop beau pour ça !

Impressions made in Atlanta, USA, suite

Je vous ai parlé de SkyMall, maintenant, voici quelques instantanés supplémentaires du pays de nos amis américains.


La télévision est vertigineuse et effrayante ; Le prime time débilitant de TF1 à côté c’est du ARTE de 23 heures 59. Entre la Fox qui débine Obama en boucle, les shows bizarres avec des gens pas à l’aise qui racontent leur vie, des comiques qui font des blagues pleines de sous-entendus mais vraiment durs à piger, les vendeurs de bouquins miracles, un reportage sur une guerre des gangs et même les séries que l’on connaît un peu mais saucissonnées avec furie par les coupures publicitaires, avouons le tout net : nous ne sommes pas sur la bonne longueur d’ondes culturelle. Et puis, toujours très orange et un peu floue l’image, je ne sais pas pourquoi.

Ne pouvant dormir, l’autre soir, je suis cependant resté scotché dix minutes chrono –j’ai perdu un paquet de neurones au passage- sur un show où une mégère sûre d’elle avec un blouson orange et en gros plan face à nous interviewe des gamins ou des couples qui lui disent vouloir acheter un objet improbable, alors la mamie pognon décortique leurs « assets » (leurs éconocroques en fait) et leur dit « approved » ou denied » en leur faisant la morale sur le fait d’économiser plus. Un truc à mi chemin entre l’inquisition financière et la confession en direct, avec l’argent comme thématique centrale. Elle conseillait par ailleurs à une fillette de 10 ans de commencer à sauver des billets verts pour sa retraite. J’ai craqué rapidement, mais la mamie a son site internet, vend ses conseils et doit faire un audimat record.

Et le temps disponible de cerveau, ce n’est même plus pour Coca Cola, c’est pour une purée d’annonceurs qui se mélangent. Trop de pub pour un estomac hexagonal.

Des médicaments de prescription avec 30 secondes de message et le même temps d’avertissement légaux sinistres qui foutent la pétoche. Un républicain qui dit blanc, puis un démocrate qui dit noir (vous noterez au passage mon choix subtil pour les couleurs. Un gros 4X4 qui fait vroum. Un balai miracle, puis des morceaux de viande roses et cuits par un appareil miraculeux. Un logiciel formidable pour gagner un paquet de dollars à la bourse ou dans le marché immobilier (là, c’est fort, non ?).

Je vous avoue ne pas pouvoir regarder plus de quinze minutes, tant les coupures pub me font saturer.

Toujours à « downtown » Atlanta, quartier assez imposant et froid, composé d’hôtels, bureaux et attractions touristiques : un endroit déstabilisant car finalement inhabité, les maisons étant dans les villes périphériques

Ce midi, me suis aventuré un poil à quatre « blocks » de mon hôtel, dans une sorte de quartier type Défense pour le business, quelques rues moyennement jolies, pleines de fast food et un centre commercial qui sent l’huile ou le bonbon selon les endroits (en partie souterrain).

Je marche, j’avance, il fait beau.

Tiens, il y a pas mal de monde ici me dis-je et faisant un 360 degrés, je me rends compte que je suis le seul blanc dans un rayon de 300 mètres au moins.

Ah, si juste ce grand policier de deux mètres en train de mettre les menottes à un black qui avait l’air assez défoncé.

Bon, c’est vrai il y a des types avec un uniforme « security » ou « police » ou « ambassador » (des médiateurs locaux ?) tous les cinq mètres. Je me disais, c’est bizarre, pourquoi chaque fois que j’en croise un il me demande si je vais bien. En fait, le guignol rose et franchouillard qui se promène le nez au vent, il est assez facile à repérer !

Ceci dit au rayon des choses positives, j’ai filé dans un restaurant chinois et mangé pour 7 dollars un délicieux repas servi avec le sourire.