lundi 4 avril 2011

National Geogra-fear



De retour de congés exotiques, frais et dispo, je ne vais pas vous raconter mes aventures de G.M. qui fait du Hobie Cat © et qui a le nez qui pèle, mais plutôt mon expérience traumatisante et télévisuelle ! Tous les soirs, en rentrant de la plage, après la douche et la séance d’étalage de Biafine © et avant le cocktail open bar, avec dress code (emploi du temps du vacancier zélé…) mon épouse et moi avons été scotchés par le visionnage de la chaîne National Geographic ©. 
Je pensais voir des reportages sur des pandas qui s’enfilent du bambou ou des bonobos qui s’enfilent… des bonobos, voire un guépard filmé au ralenti en train de galoper (what else ?) ou des pauvres tortues qui pondent péniblement des œufs sur une plage (version 72 de ce best seller du monde animalier avec les méchants goélands qui croquent les toutes petites tortues, ooh, ooh)… hé bien : non ! Accrochez-vous avec « Voyage au bout de l’enfer », des docu-reconstitutions éprouvantes de tranches de vie de malheureux jeunes gens mal orientés dans la vie, qui ont voulu passer 9 kilos de cocaïne à la douane péruvienne et ont fini dans des geôles dont la seule évocation vous fera saluer tout képi avec déférence pour le restant de vos jours. Ou encore ce couple pris en otage par des rebelles hurlants et islamisés, la kalachnikov à la main, qui survivent des semestres entiers dans des jungles avec une poignée de riz par jour et qui finissent à moitié déchiquetés par les balles de l’armée locale qui vient les arracher à ce kidnapping effroyable. Midnight Express à côté, c’est Saturnin le Canard meets Oui-Oui. Un enfer, je vous le dis. 
Ce n’est pas tout. Cette délicieuse chaîne a le bon goût de vous programmer une abominable série baptisée « Air Crash », un florilège de toutes les catastrophes aériennes de l’histoire, avec force détails, explications techniques, ralentis et boules de feu, en un remix géant de Boeings et d’Airbus fracassés et de pilotes en sueur. Très sympa, quand on prend l’avion dans deux jours et que la piste de l’aéroport de Cap Skirring (Sénégal) comporte plus de traces de frein que le slip d’un otage des rebelles Tchétchènes enfermé dans une cave depuis 247 jours. 
Et je ne vous parle pas des reportages saisissants sur des allumés qui se font des tatouages dans les yeux, des avaleurs de sabre, des ermites indiens peints en orange qui fument du chanvre et l’éprouvante série sur les prisons américaines et ses gangs atroces qui transformeraient mère Teresa en partisan de la peine de mort en moins de temps qu’une tortue ne pond un œuf sur une plage, la nuit, dans les îles désolées, dont j’ai oublié le nom. Ouf ! De retour en France, les vacances terminées, je me suis remis à lire, c’est moins dangereux. Quoique…

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