vendredi 23 avril 2010

Dear hunter



J’ai vu un jeune homme dans une rue de Malaga, Espagne, qui portait un T-shirt représentant un cerf ou un daim et rehaussé de l’inscription « dear hunter ». Je fus interloqué !
Car là, il y a soit un joli contresens, soit un fin jeu de mots.
En effet, l’orthographe correcte devrait être « deer hunter ». Car « dear » cela veut dire « cher », comme dans : « mon cher ami, avez-vous vous fréquenté un cerf récemment ou alors ce sont vos chaussures en daim neuves ? » Ceci pour lui signifier que cela sent légèrement le fennec dès qu’il arrive… tout en gardant une note humoristique et surtout s’il est latin et susceptible.
Attention, cependant si votre ami vient du Pérou. Il est parfois qualifié lui-même « d’andin », vu que les Andes sont le dénominateur commun de certains pays d’un continent, appelé Amérique, option Sud. « Quoi ? » répondrait-il, surpris.
Aussi, soyez totalement diplomate en lui précisant cela au sujet de ses origines car s’il est un peu balbutiant en anglais et en français, il pourrait penser que vous traiter sa nation d’incontinente dans une proportion large. Et ça, il ne va pas laisser pisser, non, passer.
Mais andin, ce ne sera point le qualificatif lié à ses chaussures, qui seraient en daim et pourraient sentir le fennec neuf, peut être, mais si ce n ‘est pas le cas, il risque d’être désorienté par votre remarque. Il regardera ses baskets et vous fixera ensuite, répondant avec son accent charmant : « mé, mes yossures né sont pas han dine, elles sont han toile, cé son’ des conne-verses ». Brisons là murmurez-vous, passant à autre chose. S’il se dandine, ne dites rien.
Justement, vous vous apprêtiez à voir avec lui Voyage au bout de l’Enfer, en VO, et oh surprise, le titre US de ce formidable film est « The Deer Hunter ». Vietnam, soldats, amitié, héroïsme. Ce n’est pas un scénario radin.
Un cerf a même la vie sauve à la fin et je peux m’exclamer sans me tromper : « cher chasseur ! » C’est Robert de Niro, NB.
Ou alors, le jeune homme andalou avec le T-shirt voulait signifier sa forte sympathie, sans dédain, aux chasseurs en tant que groupe de pression, et donc de facto afficher ainsi « dear hunter » prend toute sa saveur car devant être traduit en « chasseur adoré ».

J’aurais dû lui parler, mais mon espagnol est plus qu’approximatif.
Pour un T-shirt peut être pas cher, mais sûrement pas anodin.

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