"Je voudrais que quelqu'un vienne et m'explique..", dit souvent un ami à moi.Oui ! dans la vie, tant de mystères, tant de questions sans réponse. Ceci est une série de chroniques, anamnèses, pensées, remarques, billets d'humeur avec digressions mais sans prétention autre que d'exprimer un point de vue parce que je me pose des questions et justement je voudrais que quelqu'un vienne et m'explique....
vendredi 27 novembre 2009
Dieux plus dieux
Ce soir, au deux plus deux ils sont déjà vingt sept.
Le prépuscule des Dieux s’avance vers les cavernes,
On ressert une fournée au fond de la taverne.
Le cours du Styx dévie, Vulcain frappe et tempête.
A coups de glaive raide, les Titans poussent et râlent,
Les déesses sont toutes nues, elles ont ce qu’elles méritent
Tandis que noirs et las, les fauteuils cuir hésitent,
A raconter enfin, ce qu’ils ont vu de pâle.
Déguisée, une Muse contemple un Minotaure,
A consumer sur place au nom de Cupidon,
Hercule courbée, elle prie pour faire glisser Hector.
Soirée Antique (un max) dans le club échangiste,
Les péplums sont tendus et les toges fendues,
Vénus enlève le bas, Cassandre n’est plus triste !
Vidange ou démonte ?
Dans le garage au ventre, le mécano contemple,
Le poster dénudé, calendrier des pneus,
Les belles amazones oui, là vêtues de peu,
Qui éclairent l’atelier, le transformant en temple…
Où les pistons s’activent, les bougies se rallument,
Les berlines qui gémissent quand les outils s’agitent.
On fait le plein de fluides, on travaille les durites,
Et les cylindres s’allongent et les moteurs s’enfument !
Dans le garage au ventre, le mécano s’énerve,
Son boulon est coincé et sa clef qui se tord
Quand l’acier ramollit, la révision est brève !
Il n’est pas apprenti, il connaît ce modèle,
Qui démarre au bouton, qui vrombit, accélère,
Il faut juste tenir, ne pas couler sa bielle…
jeudi 26 novembre 2009
Pétole
Nulle chronique à thème.
Pas d’idée aujourd’hui.
Le calme plat.
Zéro idée.
Encéphalogramme de limande.
Le ciel vide de nuages. Mais pas bleu non plus.
Pfttt, pas de sujet à ronger. Pas de balle à tirer. Toutes les flèches coincées dans le carquois. Nulle cible à cribler de projectiles.
Aucune crise de nerfs. De déraillement vindicatif, de questionnement narquois.
Le punching ball du débat permanent se demande ce qui ne lui arrive pas. Non, je ne le frapperai pas avant demain.
Pas envie de défendre une cause perdue dans le quart d’heure qui va suivre.
Nulle bêtise nouvelle du petit chef de l’Etat à pourfendre. Ses ministres peuvent débloquer, expulser, favoriser, dilapider, je laisse passer.
Aucun dictateur coréen en ligne de mire. Les rois et les tyrans n’auront pas les oreilles qui sifflent. Allez, rebelles, exécutez qui vous voulez.
Les banquiers sont un peu oubliés, les traders ignorés pour 24 heures, la finance peut se goinfrer, je ne réagis pas. Bling ? Bof !
Les paradis fiscaux m’indiffèrent en cette journée grise.
Nul souhait d’étrangler les milliardaires, d’écorcher vifs les millionnaires.
Que les riches ricanent. Que les pauvres claquent du bec.
Repos du combattant, le pamphlet au vestiaire, la plume même pas trempée dans l’acide. Le clavier cliquète sans effet secondaire.
L’absurde peut cavaler, je ne le retiens pas.
Allez, allez, les paradoxes et les injustices, promenez vous, aucun index ne va vous montrer à la populace.
Marquez ce jour d’une pierre blanche, chers petits ennemis.
Aucun bon mot, pas d’allusion perfide, ni de comparaison cinglante
Les nouvelles infâmes sont lues sans le plus petit déclenchement de courroux, les catastrophes me laissent de glace, de marbre, de granit…
Aucun frémissement dans l’eau du bain. La douche est tiède, séchons nous sans faire de flaque.
Même pas zen, ce serait remarquable, juste tranquille.
Mou du genou, la cheville souple, le pied léger.
Aucun doigt d’honneur, de poing levé, de bras tendu.
Repos du guerrier.
Température 37°, pas de rage, ni de fièvre, ni d’humeur.
Si le Titanic coule maintenant, je reste au bar, à boire de l’eau. Plate.
Vous me remontrez la vidéo où Kennedy est tué et on aperçoit enfin quatre tireurs, je ne bouge même pas de mon siège.
Gandhi me voit là, tout de suite : il me somme de faire quelque chose de méchant.
Stop.
Pause.
Aïe, quand je vais repartir, ce sera féroce.
mercredi 25 novembre 2009
24 heures sans...
Vous l’avez peut être lu, le 1er mars 2010, ce sera la journée sans travail ni achats des immigrés de France, pour démontrer à ce gouvernement qui ne les aime guère et aux 15 pour cent d’électeurs toujours prêts à les jeter dans la Méditerranée qu’ils sont pour le moins utiles, et au plus indispensables dans l’hexagone.
Original.
Pan dans le pif de l’identi-haine nazionale ? Coup dans l’eau ? Média-tic un peu toc ?
Nous verrons bien.
Excellente idée, moi-même je ne ferai pas grand-chose ce jour là, par solidarité…
Ceci dit, cela donne des idées de « 24 heures sans… »
Allons-y.
Sans respirer : cela risque d’être un peu tendu.
Sans la TV : trop facile.
Sans chemise et sans pantalon : OK mais le 1er août.
Sans culotte : une révolution ?
Sans SMS : hmmm un peu plus délicat.
Sans dire de bêtises : je ne peux pas !
Sans Internet : je veux bien essayer.
Sans dépenser un centime : mais comment faire ?
Sans musique : ce serait bien triste.
Sans manger : carême en jeûne, ramadan du fond.
Sans alcool : mais Brest est dispensée
Sans électricité : buffet froid à prévoir
Sans penser : euh, je ne veux pas être méchant, mais bon…
Sans travailler : toujours bon à prendre.
Sans vélos, ni motos, ni autos, ni landaus : le silence comme récompense.
Sans chiens dans les rues : chat alors !
Sans issue : impasse temps mort
Sans impolitesse : bonjour, pardon, excusez-moi, après vous
Sans personne : chacun reste sous sa couette et relit Proust.
Sans nous : c’est prévu le 21 décembre 2012 d’après les Mayas ou les Aztèques, ce n’est pas très clair, bref ceux-là mêmes qui savaient tout mieux que tout le monde en fumant des champignons et en rêvant de serpents à plumes mais qui n’ont pas anticipé que les conquistadors allaient tout leur piquer, brûler leurs maisons, fondre leur or, leur coller la varicelle, la grippe A, B, C et D, le whisky, le coca, le chômage et la notion d’immigration mon pote et à cheval les gars , à grands coups de sabres aiguisés, de mousquets fumants et de hallebardes pointues.
Sans regrets ? Allez, ce serait bien !
lundi 23 novembre 2009
Rions un peu
L’autre jour, j’allais d’un point A à un point B dans les vastes couloirs bien éclairés de la société qui m’emploie et je tombai subitement en arrêt devant un défibrillateur.
Enfin, plus exactement un défibrillateur dans une petite armoire, le tout accroché au mur près d’un ascenseur.
Que fais-je ? Aiguisé par ma curiosité naturelle, j’ouvre la porte de l ‘armoire.
Hé bien oui, je voulais voir la chose de plus près…
Car, depuis le temps que je vois au cinéma et à la TV des gens raides morts -ou c’est tout comme- revenir de l’au-delà avec une bonne application dudit objet magique sur la poitrine… Vous savez, le bon docteur ou le héros, il pose deux sortes de fers à repasser sur la victime, ça fait gzzz gzzzz et le trépassé il fait aaah aah il fait un bond de trente centimètres ! Il est réveillé ça oui les gars, et il est remis dans une ambulance vite fait, car il va mieux et la scène d’après quelqu’un vient le voir avec des fleurs et des bonbons, mais c’est bientôt la fin du film. Le blessé de naguère sourit, il est content. Le héros a fait du bon boulot et la médecine aussi et le défibrillateur marchait vachement bien !
A ce propos, je ne sais pas vous, mais moi je m’interroge sur la fameuse lumière blanche et le long couloir et tout le toutim que l’on est supposé voir quand on passe de la vie à trépas. C’est ce que j’ai lu partout, et en plus il paraît qu’on flotte à moitié dans les airs, qu’on se sent nickel. C’est frais et léger, une grande sagesse s’empare même des plus épais cerveaux.
Mouais !
Cela me donne l’impression d’un couloir qui mène un artiste vers son show, allant des coulisses vers la scène. C’est aveuglant, on sent qu’il y a un gros machin là, juste derrière et que cela va chauffer.
Oui, mais, je vous signale que les témoignages s’arrêtent là.
Oui, là. Pas plus loin. Après, ils sont bel et bien revenus parmi nous et sur les listes électorales (entre autres grâce à un défibrillateur) et écrivent des bouquins bien épais, entrent chez Raël, se mettent à boire ou à faire du saut à l’élastique sans élastique.
MAIS, pas d’explication sur ce qui se trouve juste APRES. Et c’est ce qui m’ennuie, chers amis.
Telle une promesse électorale, le discours sur l’au-delà n’engage que celui qui les écoute. Hé oui ! Et si derrière la lumière blanche, il s’avérait que le comité d’accueil n’est pas exactement celui que vous espériez. ?
Je vous vois venir, me décrivant ce qui nous attend forcément après la grande porte.
Au choix : tout le monde flotte dans les airs, sourire béat, des nuages comme oreillers, des muses coquines pour rigoler un peu, des rivières de pastis et de Margaux, des écrans plats de 10 mètres de haut, toute un confort Club Med sans les factures et les GO, des angelots s’en allant sifflotant du Cure et bien sûr tous vos ancêtres de bonne humeur et Lynird Skynird au complet ressuscités ?
Et si, pas de chance, c’était une ambiance de bureau par temps de licenciement massif, avec une gravité triple, moins quarante degrés l’été, et de la bière sans alcool et des petits pois surgelés à chaque repas, une ambiance tout comme chez Fram avec les animateurs idem que sur Terre, des harpies grassouillettes et édentées, le père Raël en grande forme comme président à vie et André Rieu comme seul DJ ?
Revenons à mon histoire…
Bon, j’ouvre donc la petite armoire et : ouiiin ouinnn ouiiin une alarme sonore se met en marche !
Bon sang, c’était même écrit dessus.
Alors là, comme Mister Bean l’aurait fait, je regarde à droite, à gauche, à droite et je me sauve par l’escalier avec rapidité et furtivité.
Epilogue de l’histoire.
L’air de rien, je me suis inscrit à la petite formation pour apprendre les rudiments d’utilisation de l’appareil, j’ai bien écouté, pris un air entendu quand on a dit que les armoires étaient sous alarme et me suis tenu à carreau.
Si vous tombez raide devant moi, je vous ramènerai du mieux possible du couloir trop éclairé et de ce bazar post mortem plein de démagogie, et ce juste avant que les premières notes d’André Rieu ne vous parviennent aux oreilles et que Raël ne vous donne le tract de bienvenue. Vous me remercierez d’avoir ouvert l’armoire sous alarme un jour !
vendredi 20 novembre 2009
Liste des mesures à prendre en priorité avant la fin du monde qui est finalement assez proche
• Décrétage immédiat des 32 heures, 4 jours par semaine (sauf jours fériés)
• Transformature des paradis fiscaux en enfer de générosité
• Le premier Mai durera 1 semaine, voire plus si la météo est favorable
• Promulgatition légalo du Jour de l’Amour, c’est tous les vendredis (donc, fériés, aussi)
• Promulgatition légalo du Jour Du Repos de ton Weekend, et que c’est tous les lundis (donc, fériés, aussi)
• Méga Fêt’ Nat’ c’est tous les 14 du mois (donc, fériés, aussi)
• Toutes les entreprises sont nationalisées, les cahiers au feu, les banksters au milieu.
• Passeport gratosse et accompagné d’un trader qui sera votre boy pour 1 an, après juste 2 minutes et trente deux secondes sur le Territoire Identitaire Nanational, mais refusé aux acariâtres de tous pays (avec test d’humouraturation obligatoiratique)
• La Télé est coupée 4 jours par semaine et Internet marche une heure sur deux
• Le prix des livres est divisationné par 32,8 au bas mot
• L’armée s’habille en Crada et en rose pour les filles de l’Air
• Les instituteurs sont payés assez pour qu’ils paient l’ISF et grossissent un peu, que diable
• Les Angliches en séjour chez nous goûtent enfin les escargots persillade avec un petit coup de rouge
• La Bourse réquisizationassée en crèche pour Maliens
• La Musique, on décretazisationnera la « Fête de » tous les 10 du mois (donc fériés, aussi)
• Les députés sont tous nominatinalés jardiniers, mais pas à Versailles
• Le Président est élu tous les deux ans, à l‘applaudissationmètre à électrons, mais s’il n’est pas sympatoche, il est nommé aussi jardinier de la crèche des Maliens et on recommence
jeudi 19 novembre 2009
Vie 2
Le monde se divise en deux catégories,
Ceux qui vivent et ceux qui courent.
Ceux qui vivent, ils courent après la vie,
Et ceux qui courent, n’ont pas vécu leur vie.
Et la vie nous divise en deux allégories,
Ceux qui rient et ceux qui pleurent.
Ceux qui rient, ils courent après la vie,
Et ceux qui pleurent ont mal vécu leur vie.
Nos vies se divisent en deux éclats de rire,
Ceux qui fusent et ceux qui usent.
Ceux qui fusent, ils courent après la vie,
Et ceux qui usent ont mal vécu la vie.
Et la mort nous divise en deux catégories,
Ceux qui passent et eux qui restent.
Ceux qui passent, ils courent après la vie,
Et ceux qui restent ont bien vécu leur vie.
mercredi 18 novembre 2009
Le supporter et la poule
Un épris de football, au stade s’en allant
Croisa une poule pondeuse, occupée à couver
Il se moqua d’icelle, la traita d’attardée
Rejoignit ses compères, échauffés et fumants.
Le match fut difficile, les arbitres féroces
La pelouse était verte, et l’adversaire aussi.
Encaissant deux coups francs, son équipe perdit
L’après match est violent et la police le rosse !
Rentrant piteux chez lui, il recroise la poule
Toujours sur la paille, mais bien plus riche que lui
Et bien dans son panier, elle était restée cool !
Venant à son chevet, il s’excusa bien vite
Oh là, gallinacée ! Tu ne marques pas de but
Mais toi au moins ton score n’est pas un deux de chute !
Moralité : A crier comme un coq sans tête, on finit comme un poule sans œuf
PS : Ceci dit ce soir, France Irlande, une victoire bleue serait revigorante !
mardi 17 novembre 2009
Les sportifs à la radio
La radio c'est formidable. Pour moi, encore plus que la TV pour bien des choses, et ce dont je ne pourrais pas me passer. Que l'on me supprime l'écran plat dans le salon : oui pourquoi pas, mais la radio dans la cuisine : jamais !
Depuis tout petit, j'écoute le Jeu des Mille Francs ( à ce jour Mille Euros), la mystérieuse Météo Marine et tant de chansons adorées, des nouvelles historiques et des scoops explosifs, des impostures de Lafesse à mourir de rire, des interviews politiques pleines de mauvaise foi et des émissions grandioses ou nocturnes ou les deux à la fois, avec ces voix connues qui n'ont parfois pas de visage mais qui sont des amies fidèles.
En revanche, ce qui m'a toujours fait bien rire, ce sont les interviews de sportifs. Grands moments de vide, enfonçage géants de portes ouvertes, élocution faiblarde et vocabulaire limité.
Attention ! Je ne déteste pas le sport, ni les champions qui sont beaux dans la victoire, cassés par la défaite et prudents après le match nul.
Mais il est clair que la Formule 1 sur les ondes, cela passe petitement et que pour la natation synchronisée, il faut faire un bel effort d'imagination, tout comme pour le revers lifté à deux mains magnifique du numéro 3 mondial auquel le numéro 4 répond par un coup droit volleyé en montant au filet. Certes.
Mais alors quand on passe à l'interview, c'est la cata !
Exemples.
- Le footballeur avant la finale : " Ouais, on va faire le maximum. Ils sont bons aussi nos adversaires, vous savez. Et puis, ouais, c'est un sport collectif vous savez, et le groupe c'est un tout. Ouais."
- Le cycliste (avec accent flamand) : " Alleï; J'ai mis un braqué maximum, le 25X78 et j'ai suivi Joop et Danny et Van de Roule. Les AGF , ils ont bien rouleï au maximum dans la vallée et puis les Matmut ils ont attaqueï dans la montée sur les Banque Fopuplaire.Il fait ce qu'il faut, alleï pour gagner."
- Le rugbyman (on ne voit pas son œil au beurre noir, accent de Marmande) : " Les britiches ils ont mis la cabane sur le chien après la 22ème minute, on a contre-attaqué au max' et j'ai dit à Berganiskiturritu qu'on allait faire changer les mouches d'âne en les plaquant plus sévère au maximum en deuxième partie de mi-temps. Mais, bon, vous savez, c'est un sport collectif, et le groupe c'est un tout."
- Le navigateur solitaire (interview très fatigante, et en qualité VHF à 25000 km, de qualité 1 sur 5, on n'entend presque rien) : " Oui, ici Assurances RISKETOU, mon safran bâbord et l'arbre tribord de la coque en triluthutérane ont heurté un cachalot, alors depuis déjà 3 jours
Maximum, j'ai appelé le PC d'Assurances RISKETOU et j'attends les secours, mais bon là, la mer est creusée, Assurances RISKETOU est presque stable, il y a de lames de 32 mètres maximum qui passent près d'Assurances RISKETOU et des icebergs et des troncs de séquoias, alors tout va bien. Mais Assurances RISKETOU, mon bateau, quoi, c'est un bateau qui assure."
- Le bi-athlète (de Vesoul et sergent-chef à la ville) :" Alors, oui, on a fait le maxi. C'était dur. On a fait le maxi comme a dit le coach; Il faisait froid. On a fait le maxi. A la fin, on a gagné. Le maxi, quoi !"
- Le boxeur :" Euh, ben, j'ai fait le maximum, euh, j'ai frappé au maxillaire. Et il est tombé, quoi"
- Le pilote de rallye avant la spéciale dans la gadoue : "Ouais, on va faire le maximum. Ils sont bons aussi nos adversaires, vous savez. Et puis, ouais, la voiture c'est un sport mécanique vous savez, et le groupe c'est un tout. Ouais."
Et ainsi de suite. Sans compter les questions de nos amis journalistes qui aussi n'aident pas le pauvre sportif à aller sur des terrains plus originaux.
Du genre " et vous vous êtes beaucoup entraîné avant le match ?». "Non, tête de piaf, j'ai mangé au Mac Do tous les jours, je me suis tapé une bouteille de Tequila au petit déjeuner avec le coach et sa femme et sa sœur et en plus, au Macumba de Liverpool, j'ai tellement de points sur ma carte de fidélité qu'ils m'ont proposé de reprendre l'affaire !"
Ou bien " et vous avez fait le maximum ? "
Mais là, je crois que vous devinez la réponse....
lundi 16 novembre 2009
Mailodorama
Tout le monde a vu ces images pitoyables d'émeutes causées ce samedi à Paris par une opération dite "marketing" d'une stupidité rare, organisée par une entreprise sans coeur ni tête.
Avis à la population : "distribution d'écus pour les gueux !" ou bien " Cochons de consommateurs, nous allons vous jeter de la confiture, venez ramper au Champ de Mars !"
Je suis comme beaucoup choqué par les conséquences, mais plus encore par la cause de ce désordre lamentable.
J'avais aussi lu qu'à la Défense, sur le parvis, une distribution de billets d'avion gratuits avait failli mal tourner (ils étaient lancés aux manants du ciel dans des enveloppes et, bien sûr, le fait qu'il y ait très peu de tickets gagnants a entraîné une forte agitation des serfs qui levèrent les bras en l'air et se bousculèrent fortement). L'opération fut un succès car peu cher et bien relayé par les journaux et le Web. Low cost , low values !
Mais quel est donc ce cynisme dégoûtant des apprentis sorciers de la publicité et de la "comm" (ouais on dit "comm", tu vois, c'est top, coco).
J'en conclus qu'on leur apprend à considérer les êtres humains comme de simples bêtes à saliver, à supplier, à tendre la main et à se jeter sur des lots bon marché, comme des rats sur un cadavre. Comme des mouches sur une bouse.
J'imagine le beau "Powerpoint" de présentation de l'opération qui commence par : "en ces temps de crise, nous avons des ressorts accrus pour aiguiser la curiosité du consommateur", débité avec arrogance par ces petits loups sans conscience, comme chez Mailodorama-la-compagnie-qui-sent-bon-de-partout.
C'est vrai, les gens ont du mal à boucler leur budget, ont des dettes, des découverts et la trouille du chômage (ou y sont déjà, hein , coco, hin hin hin), hé bien, on va les attirer avec la fumée de ce qu'ils n'ont pas. Tu fais sentir la viande au crève la faim, coco, tu es sûr qu'il va galoper .Hin hin hin. Appelle moi Smith and Blé , notre agence de Neuilly, leur créatif va bien nous pondre une ch'tite campagne pour faire courir le populo ! Ah, les cons, même dans la boue, ils courent aussi vite que sur le bitume !
Et voilà notre bien pourrie opération sur le Champ de Mars, sans sécurité, ni réflexion d'organisation des mouvements du public, par ailleurs
Pour Mailodorama, d'ailleurs, j'ai lu qu'ils ont bien hypocritement fait marche arrière, le pantalon bien souillé, l'actionnaire en pétard et avec le chèque présenté en tremblant à une association de bien public, sous le regard attendri des caméras et le communiqué de presse bien humide et pseudo repentant envoyé en copie un peu partout.
Mais, berk ! berk ! berk !, quel symbole ces gens viennent-ils d'exhiber ? Quel monde nauséabond cette médiocre entreprise contribue-t-elle à bâtir ? Quelle absence totale de valeur ces petits rapaces attribuent-ils à note espèce ? Vous avez la réponse, allez dites-le...et si ce n 'est pas un synonyme de puant, faites-le moi savoir.
J'aurais aimé que les 7000 pigeons déçus du Champ de Mars aillent comme un seul homme vers les bureaux de ces méprisants employés du profit sans éthique et réclament tous un gros billet là, tout de suite, ou alors contraignent ces immondes à fermer boutique.
Au nom d'une seule chose : le respect.
Mais ce machin là n'est pas côté en Bourse.
vendredi 13 novembre 2009
Comme une lettre
Identité Nationale
Le Président marchait en tête
Les pieds nus, le corps à découvert, le corps à découvert
Derrière lui, le peuple en fête
Brandissait les drapeaux verts, les drapeaux fiers.
Cent mille pirogues, rameurs en transe
Avaient porté les immigrants, les immigrants comme un torrent
Sur les plages sans méfiance,
Ce mois de juin fut étonnant, fut le tournant.
Mère famine était trop forte là-bas
Avaient d’un coup tourné le dos, tourné le dos
A ce destin maudit, avec leurs bras
Fuyant par vagues et chantant « hooo ! »
Refrain 1 :
Ho ho ho, la France on arrive, là, vraiment
Ho ho ho, L’Italie, on arrive, en courant
Euro, euro, ho ho hooo
Euro, euro, ho ho hooo
Partager, là vraiment, oui les enfants
Bien Manger, là, comme les allemands
Le Président marchait en tête
Et des millions l’avaient suivi, l’avaient suivi
Posant le pied à la Joliette,
A Barcelone, à Lipari, à Saint-Nazaire et à Bari.
Quand tout le riz avait pourri
Et les marchands l’avaient tordu, l’avaient vendu
Au prix du sang et de la vie,
Encore un mois c’était foutu, ils seraient bien tous mourus
Alors le Vieux a déclaré
On prend la mer et on y go, et on y gooo
Toutes les barcasses sont réparées
Direction Nord en chantant « hooo ! »
Refrain 2 :
Ho ho ho, l’Espagne on arrive, là, vraiment
Ho ho ho, Lisbonne, on arrive, en courant
Euro, euro, ho ho hooo
Euro, euro, ho ho hooo
Partager, là vraiment, oui les enfants
Bien manger, là, comme les allemands
Les chefs Toubabs’ déjà bien pâles
Ont envoyé les soldats et les marins, et les indiens
Mais pas seulement ombre d’une balle
Ne fut tirée par ces humains, par ces humains.
L’Afrique d’un coup avait franchi
Et les frontières et les barrières et les ornières
La grande coulée, volcan du sud avait jailli
Là, sur les côtes, jusqu’à Paris, jusqu’à Nancy et Rimini.
Et c’est pourquoi, comme le café,
Qui s’est marié avec du lait, avec du lait
L’Europe est pour toujours.. vitaminée,
Par ces villages qui chantent « hooo ! »
Refrain 3 :
Ho ho ho, à London on arrive, là, vraiment
Ho ho ho, les latins, on arrive, en courant
Euro, euro, ho ho hooo
Euro, euro, ho ho hooo
Partager, là vraiment, oui les enfants
Bien manger, là, comme les allemands
mardi 10 novembre 2009
Goncourt sur pattes
A compter de l’année 2012, le Prix Goncourt-Toujours fut attribué par la Présidence du Ventre de la République Permanente et de l’Identité Nationale (mais blanche).
Le Jury étant constitué de l’épouse-sans-voix du Président Permanent et de ses deux fils, le producteur-rappeur de rien subventionné et récemment nommé PDG de France 1-2-3-4-5-6 et le bâtisseur blond, passé sur avis de ses professeurs et de la Présidence du Ventre directement en deuxième année de Droit des Litiges, mais en dispense d’examens à titre exceptionnel de poulet.
Le Général Rond-Dans l’eau, après avoir surnagé dans l’affaire obscure dite « Claire Scream », avait publié son remarquable ouvrage : » J’ai tout écrit dans mes cahiers et Vieux-pin (d’épices) est coupable et responsable, je le jure ».
Il fut le deuxième ouvrage sélectionné, mais ne l’emporta point.
En effet, Fréderic L., porte venin officiel de Sa Gloire Permanente, avait écrit chez Gallinacés (fusion de Gallimard et des Editions des Cétacés, intervenue en 2011), un livre épatant et non censuré qu’il nomma : » Oui à la France qui en veut plus que plus que peluche, et les socialeux sont des tous des crétins ».
Hé bien, à trois voix contre zéro, il gagna le Prix et put parler 29 minutes et trente secondes au Journal-à-la-gloire-de-qui-vous-savez à Vingt Heures et expliquer comment Sa Permanence Nationale avait inspiré de sa Grandeur ce livre si touchant.
Marie N’Diaye-ça-fait-mal, méchante critique de Son Eternelle Permanence avait dû bien vite rendre les 10 euros injustement touchés en 2009 pour son Goncourt tout simple, et ses bouquins furent utilisés pour faire fonctionner les centrales à charbon. Ah, oui ? Je ne vous l’avais pas dit ? Les nucléaires centrales-Capone étaient toutes en révision, donc les centrales à charbon refirent les beaux jours de la couche d’ozone et de nos compteurs électriques, ces petits gourmands.
C’était trop bête, zut alors, personne ne l’avait prévu chez EDF-Privée-car-Public-c’est-pas-bien, qui appartenait désormais à 150 % à un groupe de luxe, dont le grand Yaka était un vieux pote de Sa Permanence de Panier. Par chance, ils avaient aussi 95% des parts de marché de l’importation du charbon ! La vie était bien faite, quand même.
A compter de l’année 2013, le Prix Goncourt-Toujours fut attribué par le Ministère de la Vérité et de l’Intérieur Cuir, ce fut encore plus simple et bien sympathique !
lundi 9 novembre 2009
le Mur qui n'est pas tombé
Achtung ! Si vous n’êtes pas au courant qu’à Berlin, il y a vingt ans, le Mur crac boum crac, soit vous habitez un des anneaux de Saturne soit votre appareil anti-surdité dans l’oreille date de 1963 et vous avez confondu votre anti-cholestérol et les pilules vermifuges du chat.
En recomptant tous ceux qui y étaient, oui, en vrai, ils se souviennent bien d’ailleurs, (et c’est grâce à eux que le communisme a mangé sa faucille et est devenu marteau)… l’Allemagne devait avoir 1 milliard d’habitants à l’époque.
Monopole des Unes, litanie des envoyés spéciaux, récap’ en boucle et documentaires un peu en noir et blanc, surtout au début.
Mais là n’est pas le propos.
J’aimerais bien voir disparaître un autre mur, bien plus coriace, je veux parler de Wall Street.
Le K de Kapital est un crabe qui est plus dur à cuire que ces pauvres soviets, eux-mêmes remplacés par un superbe cocktail monarchie tsariste et maffias en tous genres. Moscou du lapin !
La preuve, le libéralisme sauvage a même croqué les fils de Mao en plat de résistance et toute l’Asie en dessert (bananes flambées ou mandarines confites ?)
Celui-ci est solide, coriace, aussi menaçant et bien plus efficace.
Plus de cocos virulents comme alternative-épouvantail, oooh le vilain système qui prend aux pauvres pour redonner aux membres du Parti. Soit.
Mais les sinistres délocalisations, les suppressions d’emploi à la truelle, les bénéfices colossaux des financiers de tout poil et l’absence de lois universelles pour écrabouiller les paradis fiscaux, le blanchiment des milliards craddoks et tout le reste, cela demeure bien solide et inaltérable.
Rue du Mur, les cours montent quand les effectifs fondent. Comme du beurre et c’est nous dans la poêle !
Juste pour mémoire, à deux pas de notre douce France, le Luxembourg, Monaco ou Jersey… vous connaissez mieux que moi leur absence de morale financière. Equivalente à celle des âmes de droite sur le tympan de Conques. Regardez bien.
Bon.
Pas besoin de faire une trop longue chronique, car le débat est sans fin et le Mur tient bon.
De plus, « trop de couleur distrait le spectateur » disait Jacques Tati.
Je vous brosse donc ici un tableau tout rouge.
Donc, à quand le mur mûr ? Les idées de Karl avec la bonne humeur des Marx Brothers ?
Non, ça c’est de la science-fiction.
Dans vingt ans, on dira, oui, oui, je l’avais lu dans un blog ! Le capitalisme commençait à se fendiller de l’intérieur.
Non, ça c’est une histoire drôle.
dimanche 8 novembre 2009
A propos de N., justement !
Maladroit que je suis, j’ai invoqué le mauvais génie de N., dans une précédente chronique.
Aïe ! Erreur de débutant, bévue de naïf, distraction du tête-en-l’air !
A peine avais-je prononcé le nom de cette fête fatidique, obligatoire et bouffie, que deux sombres indices furent portés à mes sens, comme pour me punir d’une telle invocation, ainsi que dans ce fameux roman d’horreur de Lovecraft, où personne ne doit faire même faire allusion à… un célèbre monstre abominable et nocturne ;
Sur France-Info, en ce matin du dimanche 8 novembre 2009, deux citations de l’évènement annuel (les prévisions des ventes de… pour l’activité économique, et l’arbre géant de…. dans une ville d’Alsace). Aaaaargh ! Déjà, je suis touché au foie. Je n’ai plus faim.
Et, deuxième punition, je sors et vois que ma municipalité a pourvu en un clin d’œil et sans que je ne m’en aperçoive, les arbres et les avenues des odieux lampions récurrents en forme de flocons et d’étoiles qui vont rester allumés toutes les nuits à compter de ce jour et au moins jusqu’au quinze janvier. Nooooooooon !
KONMEXPLIK , chers amis, chers lecteurs, chers internautes, cher appâté, cher y bibi, cher chez le garçon, trouvez son nom… bref à vous qui me croisez sans me voir, vous qui me croisez dans le noir, pourquoi cette frénésie est si précoce ?
Et… attendez, là je n’ai parlé que de deux minuscules signes avant-coureurs, car le déluge de publicités, vitrines, promotions, super abonnements, remises en gros et demi gros et toutes autres offres spéciales de N., ce déluge graisseux et empaqueté va inéluctablement nous submerger.
KONMEXPLIK, ô petits enfants, ô parents d’élèves, ô pération coup de poing, ô pital , ô pignon tranché, oui, est-ce que vous en êtes plus heureux, fondamentalement ?
J’en doute.
Allez-vous acheter plus, manger plus, boire plus parce que vous êtes bombardés presque deux mois avant et quasiment encore un mois après ?
J’en dou doute .
Une grande envie de fraternité, d’aumône, de don, de virements sur le compte des ONG va-t-elle nous faire déclencher des oboles en cascade pour aider les pauvres du monde entier ?
J’en re dou doute.
En bref, ils nous parleraient du machin le 20 décembre à partir de midi pour tout replier le 2 janvier à l’aube, que cela serait positivement et extraordinairement agréable.
Fêter N. dans l’urgence, presque à la sauvette, vite fait bien fait, rapido, expressément, « in a nutshell » comme disent les Anglais, ce serait divin, hin hin hin, formidable, allégé, aérien et motivant.
Allez, un défi à relever : s’empiffrer en un temps record, acheter, offrir, déchirer les paquets et les revendre sur e-bay en seulement quelques heures. Youhou ! allez, même les mômes retrouveraient le sourire de voir se re-remplir leur coffre à jouets en 24 heures chrono, les familles et belles-familles la joie de ne s’apercevoir qu’un moment finalement assez bref.La messe de minuit en 12 minutes. La bûche en 14 et les vœux en super court, pas plus de 20 caractères.
Tout le cérémonial en accéléré, comme sur les vieilles VHS, les moments du film qui nous ennuyaient si fort.
Je rêve ;
Mais, pensons aux événements fondateurs du barnum : à Bethléem, en l’année 0, il n’y avait pas de panneaux dans les rues 60 jours avant, mais non, mais si, il arrive tenez-vous bien et les Rois Mages sont arrivés le jour J+ 12 si mes calculs sont bons et basta, retour à la base.
OK, ici Rois Mages, opération K-DO. L’étoile est désormais en point fixe sur notre GPS. On est sur zone. Etable à trois heures. Dernier virage, PNC aux postes, déverrouillage de la porte opposée et vérification. Merci d’avoir voyagé sur Air Galilée.
On donne les cadeaux vite fait. Deux trois sourires diplomatiques. Une tape sur les joues du petit, un bisou à la mère, salut l’âne, le bœuf hello et un bon d’achat à la Samaritaine (where else ?) pour le charpentier bougon. Ne pas dépasser la durée prévue, car Visa de tourisme accordé par les Romains .SPQR SVP je vous le rappelle, et donc on ne s’incruste pas. Retour chez eux sans traîner, pour Balthazar, Melchior et le troisième dont j’ai oublié le nom et que j’ai la flemme d’aller chercher sur Wikipédia.
Je vous le dis en vérité, N. me les brise menu.
samedi 7 novembre 2009
Un remède contre la morosité
En ce maudit mois de novembre, qui étrangle le bleu du ciel, rabote les heures du jour et limite avec aigreur les températures affichées à un seul chiffre grelottant, je vous donne une recette miracle pour combattre le blues ambiant : écouter des chansons de Pink Martini.
NB : je n’ai pas dit : boire du Cinzano blanc ni de la Vodka verte, ni Gros Rouge. Cela peut être une option supplémentaire à l’absorption de Pink Martini et l’ivresse légère de fait engendrée, mais là n’est pas la question.
D’ailleurs, s’il fallait boire quelque chose en rapport avec cette musique, ce serait uniquement du champagne, et du très bon et du très frais.
Non. Courez acheter dans un bon magasin (ou autre moyen d’acquisition numérique autorisée par l’Hadopi gnon sur rue) un, deux, trois ou les quatre LP déjà parus de ce groupe classieux, international, polyglotte et extrêmement doué.
Difficiles à classifier, les Pink Martini savent tout jouer, sont très nombreux, changent de rythme à tout coin de rue, mais sont toujours dans le bon tempo et le varient selon l’humeur.
Moi qui ne jure que par le feu du rock, la glace de la new wave, les effluves de l’électro zarbi et l’odeur diabolique du blues , je vous avoue pourtant être conquis par ce groupe et ses œuvres avec très peu d’électricité, pleines de cordes douces, de cuivres chauds, de rubans sonores et de satin orchestral. Sans oublier une harpe cristalline. Oui, de la harpe. Et c’est quelqu’un qui a vu les Virgin Prunes à fond, Motorhead en délire et les Clash à Brixton qui vous susurre cela avec humilité.
Portées par la voix angélique de China Forbes, chanteuse virtuose et élégante, leurs chansons glissent en douceur et s’écoulent avec légèreté, portées par un piano haut de gamme, des violons romantiques ou bien tout à coup agitées de congas, juste poivrés comme on aime. Ou alors une guitare épicée, mais juste comme il faut.
Pas de bling bling ici, juste ce qu’il est indispensable de référence à un passé « vintage », exactement comme une Jaguar type E des années 60, mais qui atteint quand même le 240 en ligne droite sans faire trop de comme l’animal à griffes (le vrai) qui de dresse à l’avant du capot.
Comment décrire leur style ?
Elégant, car ce sont des chansons qui suggèrent des émotions subtiles, un soupçon de mélancolie et des sentiments élevés, mais pas violents.
Varié, par la multitude des styles proposés (samba, jazz, bluette, chanson de crooner ou sentimentale)
Drôle et fin, car teinté d’un peu d’ironie et de beaucoup de culture générale.
Ce sont des américains, réunis en une grande bande (j’ai du mal à les compter), mais dans le style « yankee cultivé qui a beaucoup voyagé », qui parle excellemment le français et vous cite des auteurs italiens ou des poètes japonais .
Ils ont tous de bonnes têtes, j’ai l’impression que vous et moi serions vite « pals » avec eux, au Bar du 23 ème étage d’un palace international, en dominant un splendide panorama sur le Bosphore, la Seine, l’Hudson ou l’Arno et buvant des coups dans des verres ourlés de sucre avec ces petits parasols plantés dans les cerises, façon Lost In Translation, toujours très tard dans la nuit.
On referait le monde, mais ce serait avec humour. On fumerait, mais juste une cigarette. On serait assez ivres, mais en disant des choses vraiment drôles et des citations à retenir.
Leur monde, c’est le voyage intelligent, avec un zeste de jet lag et une pincée de classe affaires. L’ambiance, ce sont ces soirées dont on se souvient, les soleils qui se lèvent quand on n’a pas dormi de la nuit, en sentant encore Guerlain et en portant un smoking un peu défraîchi mais en remettant ses Converse et son vieux jean juste après.
Synthèse de ma divagation, allez-y, écoutez et tentez de les voir en concert, ce qui constitue une autre belle expérience.
Je vous envie si vous ne les avez pas encore découverts, (à part le célèbre « Je ne veux pas travailler »…) car c’est bien un joli monde qui s’ouvre à vous. Un vrai, riche et coloré, pas comme les « univers » virtuels et étriqués, à base de fautes d’orthographe sms et d’ignorance crasse dont nous parlent ces maigres candidats perroquets des télé-crochets dont la culture se résume à des chroniques vite lues dans 20 Minutes entre deux RER, l’ambition à un disque d’or et une maison avec piscine qui pue le chlore et l’imagination sans calories à un mélange des dialogues des Pokémon, du catalogue de La Redoute et du résumé d’un scénario refusé de « Poubelle la Vie ».
Ceci dit, j’ai toujours bien aimé le catalogue de La Redoute, surtout les pages de la fin, avec des autoradios qui brillent en bleu la nuit, des chaînes hi fi géantes et des spots pour faire une boum à la maison.
Le mois de novembre, quant à lui, serait rayé du calendrier que je ne m’en plaindrais pas. Je propose donc l’écoute des disques de Pink Martini accessible à tous et remboursée car bénéfique pour la santé mentale, ainsi qu’un nouvel ordonnancement des mois du calendrier comme suit : mai, juin juillet aout, mai juin juillet aout, mai juin juillet aout. Et ça fait douze.
Merci, à bientôt. Portez vous bien.
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Discographie
1997 : Sympathique
2004 : Hang on Little Tomato
2007 : Hey Eugene
2009 : Splendor in the Grass
vendredi 6 novembre 2009
Juste une orange pour Noël
Alors oui, claude Lévi-Strauss est parti au paradis des gens brillants voir les chatoyants esprits des indiens Bororo de plus près et aussi discuter avec toutes les âmes sages qui s'y trouvent au sujet de notre monde dingue et pollué, monde qu'il avait avouer ne plus reconnaître et ne pas trop aimer par ailleurs.
En plus, nos oreilles vibrent incessamment de la chute du Mur de Berlin, 20 ans déjà, oui on sait.Monopole du marronnier médiatique et celui ci est énorme !
Je vous pose la question; était on finalement plus heureux quand on vivait en bon sauvage ou en travailleur docile de la RDA, au plus près de sa famille, sans besoins outranciers et perpétuant des traditions bien modestes, tout en ignorant les écrans plats, les i-phones, la planète qui se gondole, les gondoles qui se plantent, Inter pas net du tout, le hamburger qui rend idiot, le livre électronique et la voiture électrique stéréo ?
Facile me direz-vous; Oui bien sûr, la bonne vie que ces gens là menaient, oui oui oui, ils avaient bien raison, ils parlaient à leur prochain, respectaient leurs anciens, élevaient leurs gosses avec un sens moral et savaient rire, le soir au coin du feu, et même avec JUSTE une orange pour Noël, cela leur faisait la rue Michel, le tout et le complet, le nirvana, la paix des sens...
Une vie simple, comme celle du paysan assis sur son tracteur, de l'indien dans sa forêt luxuriante emplie de sons vibrionnants, de couleurs vives et qui n'a qu'à tirer une fléchette de sa jolie sarbacane pour faire tomber de la canopée un petit singe bien gras dont il se régalera avec ses amis , au coin d'un petit feu de bois;
Alors là, je réponds: niet ! (ooops ...désolé pour les ex de la RDA, si ce mot peut évoquer une domination idéologique, militaire et plus cuir cravache que petit bisou sur la bouche entre peuples frères)
Il ne faut pas généraliser, voilà le principe ici défendu.
Trop facile de comparer brutalement deux systèmes ou deux civilisations et d'un trait de plume blanc ou noir (ou d'une chronique de blog polychrome ) et surtout de nimber d'une auréole nostalgique les modes de vie soit du passé soit des peuples lointains et inconnus ...
Je vous donne (avec ce zeste de provocation qui vous arrachera un petit sourire complice) quelques idées en pâture :
Vous avez oublié les privations, le rationnement, les files d'attente, les flic en civil, les écoles pour fils de membres du Parti, la prochaine bonne librairie à 800 kilomètres et le choix entre pomme de terre et rutabaga pour le dessert de Pâques ?
Vous avez oublié les dix enfant par femme, les douleurs dentaires sans antalgique, les seins qui tombent, l'arthrose à 35 ans, la pluie tropicale dans le cou même la nuit, les serpents, le choléra, le sorcier qui pue de la gueule, la prochaine bonne librairie à 800 kilomètres et le choix entre mygale et fourmi pour le dessert de Pâques ?
Parce que, entre tout le Comptoir des Cotonniers et juste une feuille de palmier sur le comptoir, madame Bororo, toute indienne qu'elle fût, n'aurait pas hésité pas une seconde si elle avait eu le choix !
Parce que, entre écouter Mozart(*) sur une chaîne Bang et Olufsen et avoir un caporal de la Stasi qui vous écoute et que ça finit par un bang aux olives saines, monsieur Schmitt, tout prussien qu'il fût, n'aurait pas hésité pas une seconde s'il avait eu le choix !
Moi aussi, je suis prompt à jeter aux orties notre vie de dingues, les traders, la pollution, la téle-bestialité et notre capitalisme gluant, mais je souligne pour votre esprit fin et avisé, qu'il y a quand même du bon dans notre petite vie moderne.
Pour Noël, même si vous n'avez pas trop les crocs, vous prendrez bien une petite salade de fruits, et puis un petit bout de foie gras,et puis un petit coup de champ' et puis on regardera Le DVD de "la Vie des Autres" et un documentaire sur la Cinq au sujet des indiens Bororo .
Mais, bien installé sur notre petit canapé convertible mais cosy, on n'aura même pas les mouches, les moustiques qui chaussent du 43, l'eau qui fait couler le ventre et mesdames, pour le Comptoir des Cotonniers, les soldes c'est déjà en janvier !
(*) "Un môme, c'est pas pareil !"
mardi 3 novembre 2009
Les Inuit s'en tapent
Un petit mot pour dire que j’ai vu l’autre jour une femme Inuit interviewée à qui l’on demandait (d’un air contrit) : « Et le réchauffement de la planète, qu’en pensez-vous ? »
Et ce qui est très drôle, c’est qu’elle a répondu quelque chose comme : » C’est bien. Avant, il faisait trop froid ! »
Merci Madame, enfin une parole qui change et qui n’est pas ourlée de cette langue de bois misérabiliste et pleurnicharde dont on nous englue le cerveau droit (et le gauche aussi).
C’est vrai, les amis, il faut toujours penser un problème autrement qu’en nos termes spécifiques et Blanc-Versailles-CNN !
Quand les mammouths sont tombés dans la fange, nos ancêtres ont pu aller au supermarché à la viande sans se faire aplatir à chaque coin de vallée , oui ou non ?
Moi, si on me disait que cette triple couche de glace dure et coupante, qui bouche le paysage onze mois par an allait se transformer en vert pâturage avec des pâquerettes, des écureuils et des vaches mauves, ou bien que je vais pouvoir passer de l’anorak six couches de plumes de canard étanche et à la cagoule façon CM1 au congélateur, au T-shirt « I love Bahamas », je vous le dis, je vous l’affirme : je n’hésite pas une fraction de seconde.
Vous imaginez bien que se casser la tête pour créer vingt sept noms pour toutes les nuances de la couleur de la neige, c’est marrant au Scrabble, mais pour faire des cauchemars aussi c’est top !
Oui, ils veulent aussi du vert , du rouge et du jaune, ces braves gens !
Et puis jouer au Scrabble avec trois paires de gants en peau de slip de renne dans un igloo plein de frissons et de courants d’air, je vous le jure sur la tête de morse qui orne mon salon glacé, hé bé, super difficile….
Et bouffer du phoque ? Toute l’année ? Argh ! Et un petit agneau à la broche, humm, ce n’est pas plus goûtu ? Et puis des mangues, des ananas, je prends illico et je vous laisse le hareng qui sèche sur un fil couvert de givre, dans la nuit interminable et quand le vent maudit hurle sa colère et recouvre votre barbe d’une couche fine et paralysante qui vous fait parler comme un homme qui a déjà bu son litron de vodka à l’herbe de bison fougueux.
Et vous avez déjà fait un méchoui avec des eskimos ? Moi, non et eux ça les amuserait sûrement davantage qu’une brochette de narval-partie par moins quarante…
Non mais, vous croyez ça sympa, un igloo à part pour un faire un entrepôt Picard Surgelés ? La nuit si on veut aller aux toilettes, on se tape un ours blanc dans le noir (paradoxe s’il en est) ou on a le kiki qui tombe, blong ! (ou BLONG ! pour les mieux lotis d’entre nous), ou alors une oreille, voire le bout du nez, juste comme ça.
Sortir et arroser la pelouse tiède alors que les cigales pensives bercent notre cœur de leur doux chant et qu’un petit vent léger soulève votre chevelure sous cette lune brillante qui se rit de quelques nuages épars…voilà la vraie vie.
Donc je dis à cette dame Inuit, oui, vous avez raison. Réchauffons, réchauffons, réchauffons.
Et puis si le niveau de l’eau monte un peu, cela fera plus de place pour surfer, non ?
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