"Je voudrais que quelqu'un vienne et m'explique..", dit souvent un ami à moi.Oui ! dans la vie, tant de mystères, tant de questions sans réponse. Ceci est une série de chroniques, anamnèses, pensées, remarques, billets d'humeur avec digressions mais sans prétention autre que d'exprimer un point de vue parce que je me pose des questions et justement je voudrais que quelqu'un vienne et m'explique....
vendredi 6 novembre 2009
Juste une orange pour Noël
Alors oui, claude Lévi-Strauss est parti au paradis des gens brillants voir les chatoyants esprits des indiens Bororo de plus près et aussi discuter avec toutes les âmes sages qui s'y trouvent au sujet de notre monde dingue et pollué, monde qu'il avait avouer ne plus reconnaître et ne pas trop aimer par ailleurs.
En plus, nos oreilles vibrent incessamment de la chute du Mur de Berlin, 20 ans déjà, oui on sait.Monopole du marronnier médiatique et celui ci est énorme !
Je vous pose la question; était on finalement plus heureux quand on vivait en bon sauvage ou en travailleur docile de la RDA, au plus près de sa famille, sans besoins outranciers et perpétuant des traditions bien modestes, tout en ignorant les écrans plats, les i-phones, la planète qui se gondole, les gondoles qui se plantent, Inter pas net du tout, le hamburger qui rend idiot, le livre électronique et la voiture électrique stéréo ?
Facile me direz-vous; Oui bien sûr, la bonne vie que ces gens là menaient, oui oui oui, ils avaient bien raison, ils parlaient à leur prochain, respectaient leurs anciens, élevaient leurs gosses avec un sens moral et savaient rire, le soir au coin du feu, et même avec JUSTE une orange pour Noël, cela leur faisait la rue Michel, le tout et le complet, le nirvana, la paix des sens...
Une vie simple, comme celle du paysan assis sur son tracteur, de l'indien dans sa forêt luxuriante emplie de sons vibrionnants, de couleurs vives et qui n'a qu'à tirer une fléchette de sa jolie sarbacane pour faire tomber de la canopée un petit singe bien gras dont il se régalera avec ses amis , au coin d'un petit feu de bois;
Alors là, je réponds: niet ! (ooops ...désolé pour les ex de la RDA, si ce mot peut évoquer une domination idéologique, militaire et plus cuir cravache que petit bisou sur la bouche entre peuples frères)
Il ne faut pas généraliser, voilà le principe ici défendu.
Trop facile de comparer brutalement deux systèmes ou deux civilisations et d'un trait de plume blanc ou noir (ou d'une chronique de blog polychrome ) et surtout de nimber d'une auréole nostalgique les modes de vie soit du passé soit des peuples lointains et inconnus ...
Je vous donne (avec ce zeste de provocation qui vous arrachera un petit sourire complice) quelques idées en pâture :
Vous avez oublié les privations, le rationnement, les files d'attente, les flic en civil, les écoles pour fils de membres du Parti, la prochaine bonne librairie à 800 kilomètres et le choix entre pomme de terre et rutabaga pour le dessert de Pâques ?
Vous avez oublié les dix enfant par femme, les douleurs dentaires sans antalgique, les seins qui tombent, l'arthrose à 35 ans, la pluie tropicale dans le cou même la nuit, les serpents, le choléra, le sorcier qui pue de la gueule, la prochaine bonne librairie à 800 kilomètres et le choix entre mygale et fourmi pour le dessert de Pâques ?
Parce que, entre tout le Comptoir des Cotonniers et juste une feuille de palmier sur le comptoir, madame Bororo, toute indienne qu'elle fût, n'aurait pas hésité pas une seconde si elle avait eu le choix !
Parce que, entre écouter Mozart(*) sur une chaîne Bang et Olufsen et avoir un caporal de la Stasi qui vous écoute et que ça finit par un bang aux olives saines, monsieur Schmitt, tout prussien qu'il fût, n'aurait pas hésité pas une seconde s'il avait eu le choix !
Moi aussi, je suis prompt à jeter aux orties notre vie de dingues, les traders, la pollution, la téle-bestialité et notre capitalisme gluant, mais je souligne pour votre esprit fin et avisé, qu'il y a quand même du bon dans notre petite vie moderne.
Pour Noël, même si vous n'avez pas trop les crocs, vous prendrez bien une petite salade de fruits, et puis un petit bout de foie gras,et puis un petit coup de champ' et puis on regardera Le DVD de "la Vie des Autres" et un documentaire sur la Cinq au sujet des indiens Bororo .
Mais, bien installé sur notre petit canapé convertible mais cosy, on n'aura même pas les mouches, les moustiques qui chaussent du 43, l'eau qui fait couler le ventre et mesdames, pour le Comptoir des Cotonniers, les soldes c'est déjà en janvier !
(*) "Un môme, c'est pas pareil !"
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