Écrire un blog, c’est un petit peu comme quand Forrest Gump se met à courir. On démarre d’un coup sans trop savoir pourquoi, on avance, on est content puis on est chaud on se sent bien et de facto, on ne sait pas lorsque tout cela va s’arrêter. De plus s’arrêter pour un blog, c’est mettre fin à l’ouvrage ou changer son fusil d’épaule pour faire autre chose (tout comme Forrest : la pêche à la crevette ? le ping pong ? la guerre ? vivre dans la douceur du Sud ?).
Oui, stopper de nourrir un blog signifie le refroidir, au sens « rigor mortis » RIP et aboutir à un trafic en baisse ou proche du néant. Il serait intéressant d’avoir le sentiment d’internautes ayant commencé un blog il y a longtemps et le faisant vivre ad lib.
Analogie avec la course à pied, c’est en s’exerçant souvent que les marathoniens gardent leur niveau de forme et c’est en faisant l’effort d’une note quasi quotidienne que le bloggeur est à l’aise dans le format et la création, ainsi que la variation dans les sujets (de même que le journaliste lié à des parutions sur ce rythme effréné).
Ceci dit, quand on a pris goût à la matérialisation, fut-elle virtuelle sur Internet, de sa création, il est clair que, tel le marathonien, la volonté d’engloutir la prochaine étape est bien présente. Les théories du « l’appétit vient en mangeant » et du « c’est en forgeant, etc.» fonctionnent bien ici.
Soyons modeste, un petit blog « perso » ne génère aucune pression ni stress, l’auteur étant souvent dans un environnement facilitant (à la maison cool avec du temps à soi ou bureau mais avec l’outil PC allumé tout le temps, alors …), mais tout comme un poisson rouge dans un bocal que l’on vous a offert : s’il meurt c’est embêtant !
Revenons à Forrest Gump, film exceptionnel, brillant, décrivant un personnage fantasmé et à la croisée de nombreux destins. Tom Hanks est bien sûr formidable, comme un feu follet qui entre dans l’Histoire, croise et modifie des destins innocemment, fait lui-même des choses extraordinaires sans s’en rendre compte, homme simple mais lumineux et attachant. Oui, c’est un grand film, à voir et à revoir.
Finalement, aucun rapport avec la vie et la mort des blogs, si ce n’est le plaisir de l’évocation fugace d’un fort bon moment de cinéma. Et peut être le concept de pérennité pour une œuvre en opposant le côté fugace, immédiat du blog vs. l’aspect de la pérennité de chefs d’œuvres tels que ce film.
Cohabitent dans la galaxie culturelle à notre disposition : à droite, la Toile qui garde tout dans ses disques durs mais sans mémoire autre qu’assistée et à gauche le 7 ème art dans ce qu’il a de meilleur.
Cours, Forrest, cours.
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