mercredi 30 septembre 2009

Mosquito, j’aurai ta peau


Le moustique est normalement un insecte nocturne qui vous casse les pieds avec persistance et la tenace volonté de vous aspirer du sang sur une bande-son aigue en mode « continu », digne d’un marchand de babioles pourries et trop chères sur un souk surchauffé de Djerba.
Solitaire la plupart du temps sous nos latitudes, il profite de sa petite taille et de son esprit plein de ruse pour piquer les humains et emporter sur eux une victoire morale qui démange, et ce malgré une évidente différence de taille et de poids.
Il se cache fourbement dans la chambre avant que vous n’éteigniez la lumière et il attaque à trois moments clés : l’endormissement, la fin d’un rêve et le petit matin, oui, juste quand on a la chance de pouvoir dormir un peu ce jour là.
Quand l’aube point, le moustique en chambre est pris d’une fringale atroce, car il a déjà piqué quelqu’un (vous ? votre conjoint ?) au mollet ou à l’articulation d’un doigt et il se dit que la journée va être longue. Non pas qu’il fasse acte de jeûner pour motifs religieux ou bio comme il doit être expliqué dans Yoga Magazine, mais simplement parce qu’il n’est pas diurne en général. Surtout l’été, cela fait des heures longues. Il a donc super faim le matin et j’en ai vu prendre tous les risques pour essayer de faire le plein. Comme je suis du genre rancunier avec ces petites bêtes, je me lève courroucé, un T-shirt à la main, et la victoire morale et guerrière reste dans mon camp la plupart du temps.
Notons juste que centaines espèces s’en battent leurs petits flancs maigres de la nuit ou du jour et vous dévorent 24/24, tel le moustique-tigre.
Alors celui-là, je le retiens.
En Italie par exemple, on les trouve en nombre, et en fin d’après-midi ils se posent sans honte sur votre jambe, et aspirent votre riche plasma avec ardeur. On explose l’impétrant, avec la trace rouge qui en résulte, et… paf, un de ses frères, vile racaille, vous a déjà piqué pendant ce court laps de temps sur le coude !
C’est horrible sur le coude, parque cela gratte très longtemps et que cela vous fait faire des contorsions peu élégantes.
Mais pourquoi donc, lors de l’évolution des espèces a-t-on gardé de pareils boulets dans la collection ?
Oui me direz-vous, alors on n’en finit pas, si l’on commence à vouloir éradiquer les animaux qui nous font suer.
On efface aussi les guêpes, les frelons chinois, les méduses, les caniches, les rats d’égout et les poneys nains.
Et puis quand c’est fait, le mois de Novembre. Et puis Octobre et Février.
Et puis quand c’est fait, les pentes raides, les zones industrielles, les gaz d’échappement les algues vertes et TF1.
Et puis les cons, les avares, les traders, les râleurs.
Et puis…
Si une sorte paradis existait, alors donc on vivrait tout seul dans une chambre blanche sans moustique, face à la mer et avec un calendrier fixé au 22 juin pour toujours ?
Mais c’est l’enfer ?
Reviens, petit moustique, que j’essaie de t’aplatir ce soir !

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