jeudi 7 avril 2011

Quant à travailler moins, autant travailler moins



Candidats à la Présidence : le weekend de trois jours est notre prochain objectif de progrès social. C’est un minimum, trois jours pour bien récupérer. Le travail ce n’est pas la santé, tous les spécialistes le disent. Si les Chinois veulent passer aux 135 heures par semaine, qu’ils le fassent, après tout vous et moi achèterons toujours des tas de babioles, des transistors, des fauteuils qui piquent les fesses, des nounours pleins d’arêtes et des écrans plats. 
La retraite à 67 ans et plus ? Tant pis pour vous, le CE organisera des courses de déambulateurs dans les couloirs, on fera la queue pour attendre son tour dans le monte-escalier automatique et l’ascenseur omnibus. Il faudra agrandir considérablement les slides Powerpoint avec de grosses images et des caractères en corps 48 minimum. Tiens, je te passe mon appareil auditif, tu n’as plus de piles et ta téléconférence commence dans 10 minutes. Et moi ? Euh, je vais faire un petit somme. Chouette, on aura plus de purée à la cantine pour ne pas froisser nos dentiers et les téléphones portables seront équipés de grosses touches avec un numéro de secours que l’on peut appeler en appuyant sur ce gros bouton rouge, là, au milieu. 
Je serai en arrêt maladie aussi souvent que mon pauvre petit cœur se mettra à battre un peu trop vite, mon vieux nez coulera un peu trop longtemps et mes rendez-vous chez le psy seront programmés tôt (vers16h30, c’est bien, avec le transport et le temps de se laver les mains, on arrête les réunions vers 15h00). 
Autre option, mettez-moi en préretraite à 54 ans 1/2, je ne serai pas trop gourmand, mes enfants auront commencé à travailler (les pauvres). Je suis d’accord, je signe là tout de suite : je me lève et je m ‘en vais sur le champ, je n’éteins même pas l’ordinateur, le fauteuil sera tiède, je vous laisse ma plante verte et je promets que je vais faire mon pot de départ hors les murs de l‘entreprise, chez Rachid le roi du couscous (à deux pas d’ici). 

Bien sûr, je n’aurai pas une berline allemande, mais une vieille Twingo cabossée et j’irai chez Gibert pout trouver des livres d’occasion. Je me ferai de l’argent de poche en allant souvent à des « réunions de consommateurs » où il faut toujours dire que c’est la première fois que l’on vient et imaginer un univers avec des forfaits téléphoniques idéaux ou bien donner plein d’adjectifs qui définissent une bière belge. Peut être donnerai-je des cours de français ou d’anglais à des collégiens dont les parents pensent qu’ils vont entrer à HEC ? 

En tout cas, l’idée générale est d’éviter l’ulcère à l’estomac, la pendaison en mode France Télécom, et bien sûr de devenir « consultant » en croyant qu’après six mois il y a encore des gens qui se souviendront encore de vous dans la haute tour de verre et d’acier.      

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