mercredi 2 février 2011

Et pendant ce temps là , à Rabhidjan Sud-Ouest



Le Président, qui n’avait pas été vraiment réélu, demeurait tout de même bien imbriqué dans le fauteuil pourpre aux bords dorés et se disait qu’on allait peut être… l’oublier, non ? Il en avait assez de ces critiques répétées et de ces mouvements de foule dans les rues, perturbant ses déplacements somptuaires et les célébrations à la gloire de ses plusieurs décennies de pouvoir non partagé. Enfin, quoi, ils ne comprennent rien à rien, les gens le la rue. Le « peuple » comme se définissent ces traîne-savates, crève-la-faim et autres petits ramasseurs d’épluchures. Ça se permet de manifester et ça n’a même pas gagné en dix ans de quoi payer un mois d’études à Harvard pour un de leurs nombreux marmots maigrichons que leurs femelles pondent comme des poissons d’aquarium !  Si on n’a pas trois Rolex à chaque poignet à 50 ans (il a raison l’autre)  on n’est qu’un petit raté. Vous croyez que c’est facile de ne voyager qu’en avion spécialement aménagé et dans ces grosses berlines allemandes à vitres fumées ?
L’odeur du cuir tous les jours, hé bien, oui c’est pénible…  Je vous y verrais, moi, faire bonne figure dans tous ces banquets  interminables. Du champagne et encore du champagne, non mais, savent-ils ces misérables  que l’on dort assez mal après un dîner uniquement arrosé de cette boisson ? Franchement, le caviar est un mets abusivement surestimé, de même que ces huîtres qui sont un risque potentiel pour une intoxication alimentaire ! 
Sans compter ces pâtisseries trop nombreuses dont il faut « pour faire plaisir »… goûter un peu, et de chaque sorte !
Insupportable, lorsque que le Margaux que l’on vous sert n’a même pas dix ans. J’ai presque envie de me lever dans les réceptions diplomatiques et crier au scandale quand je vois un infâmant « grand cru classé » sur la bouteille que l’on me sert en place de « premier grand cru classé »… Les économies de bouts de chandelle dans les ambassades, quelle tristesse ! Non, je reste là, stoïque  dans mon grand uniforme, bardé de toutes les décorations que je me suis attribué pour qu’au moins elles aient un peu de visibilité, les pauvres. 
Et puis, vous n’imaginez pas le tracas administratif que l’on subit de nos jours pour mettre son argent de côté ! Les banquiers helvètes et des îles Caïman ont parfois des comportements à la limite du correct .L’autre jour, je me faisais un petit versement sur fonds de pension, quand l’un d’entre eux m’appelle et me demande de retenir un code à trois lettres « indispensable » pour permettre d’autres virements. 
Et puis quoi encore ? Bientôt, ils vont me soutenir qu’un rendement inférieur à 20%  n’est pas possible ? Avec ce que je leur laisse ? Vraiment, c’est à vous dégoûter de vous sacrifier pour votre nation !  

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