lundi 3 janvier 2011

Kiffe la life de Keith


Croqué le pavé « Life » du vieux pirate Keith Richards et dois vous dire que c’est grand. I know, it’s only rock and roll, mais j’adore ça voyez-vous. On plonge droit au fond du scenario Rolling Stones, on voit les annotations dans le marges, chaque rature nous est révélée. Vue de l’intérieur du vaisseau cosmique, des débuts maigres qui claquent des dents, vol à travers les petites et les grandes histoires, jusqu’ à maintenant… Sommes-nous obligés de tout croire ? 
Ce n’est pas grave, vous connaissez le principe qui consiste à toujours préférer imprimer la légende. Ici, l’histoire est belle, toute emplie de bruit, de larsen et de fureur. Passionnante, émouvante, pour qui frémit toujours à l’écoute de ce groupe fondamental (pour quelques millions d’entre nous, même à une époque où résonnent des daubes volantes plus nombreuses que les asticots sur un macchabée frais en milieu tropical) 
L’ami Keith est touchant, car il semble si sincère, ce gaillard maigre, rageur, sensible et doué, embarqué dans une saga formidable dont la bande originale est juste extraordinaire, les acteurs tous habités et légendaires. Entendez le point de vue très particulier du guitariste brillant qui a créé tant de riffs immortels. Il détaille ses techniques avec précision car il a toujours eu la foi dans l’électricité vaudou qui jaillit des six cordes (voire parfois cinq pour lui !) 

Au début, ils voulaient juste être le meilleur groupe de blues de Londres, rêvant jour et nuit de Chicago et de ses mythiques musiciens, qu’ils ont fini par côtoyer et… égaler. Brûlante biographie, qui roule à toute allure, telle une caravane sans freins descendant la pente du Mont Ventoux. Au passage, on aperçoit des femmes fortes, des groupies incroyables, des amis magnifiques et des enfants perdus. Studios,  concerts par centaines, tournées et avions de plus en plus gros. 
Et tant de drogues, en poudre, en fumée, en pilules ou en cristaux plus une forêt de seringues qui se plantent dans les bras, les murs et les destins brisés. Le style est vivant et direct : il s’adresse à nous comme à des vieux amis (que nous sommes, hey !). Côté addictions, il est poignant de voir ses répétitions sur le thème « comment j’ai essayé d’arrêter » et ce type d’itération caractéristique des junkies qui n’ont plus rien d’autre dans la tête. Lui a toujours eu les inventions de MM. Gibson et Fender entre ses mains, magiques (ouf). Il a brûlé la chandelle par les deux bouts, longtemps, violemment, et s’il est encore bien vivant maintenant, je pense qu’il a reçu du diable une constitution hors norme. 
Tout comme son compère à grande bouche, ennemi, frère, alter ego, miroir, punching ball, yang pour le yin, Wesson pour Smith… bref, vous savez qui. Keith, ses amis, ses amours, ses emmerdes : il est attachant au possible ce type, on aimerait vraiment lui faire un énorme hug et lui dire : merci aussi pour la nôtre de life, Keith, sans toi elle ne serait pas aussi rock. 

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