jeudi 17 juin 2010

Crise de foie



Séjournant à Rome pour une semaine, j’aperçois des traces évidentes d’activité ecclésiastique. Etant hors piste dans ce domaine depuis longtemps, j’observe tout cela avec amusement.
Je ne sais pas si cela vous fait la même impression, mais ayant un peu voyagé de par le monde, voir des humains pris dans un rite religieux me semble chaque jour plus bizarre voire médiéval. Je vois sur un plan identique et « étranger » le catholique, le musulman, le zoulou, l’adorateur de la statue à sept bras et celui qui mange ses ancêtres au grill ou en cendres avec des contorsions dans le sens des aiguilles d’une montre (ou l’inverse car il paraît que cela porte malheur dans ce sens là, les jours de lune rousse ).
Ce qui me chagrine, c’est que j’ai cessé de croire au Père Noël depuis le CP et que je vois nombre de mes semblables gober des légendes abracadabrantes, écouter des types qui professent des morales -qu’il ne suivent pas- et bien sûr s’interdire des tas de trucs assez marrants. Sans compter les femmes couvertes par des rideaux de la tête aux pieds, les excités qui font sauter des autobus bondés et le nombre ahurissant de personnes qui passent de vie à trépas simplement parce qu’ils ont la religion A dans une région B et non l’inverse.
Relire Voltaire pour sourire des hypocrites, des intolérants, des fanatiques et de massacreurs de qui-ne-prie-pas-comme-moi.
Pas de chance. Un proverbe latin disait « cujus regio ejus religio », en clair : on a la religion de son pays (lancer le dé à nouveau ? non, trop tard cher ami !) Vous me direz que ce n’est pas si simple, voire que je suis un mécréant, un cynique, un païen et qu’on peut me jeter au bûcher sans procès, et aussi que je ferai à mon tour comme tout le monde une belle grimace quand l’Ankou avec sa faux viendra me chercher. Ce ne sera pas un acteur comme dans un navet d’Hollywood.
Je devrai plier bagage et me faire conjuguer à l’imparfait.
OK, OK je ne suis pas un vampire roumain, ni Christophe Lambert qui est immortel, lui dans Highlander.
Oui, je craquerai peut être et trouverai un abonnement express en promotion pour un forfait « Dieu j’ai la trouille 4 heures et sms illimités »… Surtout si je commence à vieillir, tomber en morceaux, que mes cellules se multiplient de façon anarchique et que le commercial des PFG me propose un tarif réduit pour du chêne sombre ou du sapin clair. J’en conviens.
Mais, ayant, ouf, encore un peu de santé et un minimum de clarté mentale, j’ai encore le loisir de réfléchir et de rire un peu.
Tel un condamné juste avant le peloton, s’il est possible de se moquer un peu des uniformes de ceux qui ne vont pas vous rater, c’est déjà assez bien. Donnez-moi un verre de rhum, SVP. Oui du fort.
Pascal et son « pari », c’est quand on voit la falaise approcher, le gouffre en contrebas de notre courte existence…et il a l’air profond !
Mort de trouille l’être humain, la Foire du Trône de la vie et du trépas n’offrirait donc qu’un seul ticket, sauf cas de réincarnation non encore démontré.
Et encore, revenir sous la forme d’une mouche tsé-tsé voire du bas de Marylin à la rigueur, je prends… mais d’une vache à Calcutta non merci.
D’ici là, désolé, je vais continuer à trouver que Raël a une tête de guignol, le curé un ton qui sonne faux et la basilique Saint-Pierre un attrape-gogos en 3D.

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