dimanche 16 mai 2010

Fataliban, Afghan te craint



Ma femme avait raison, une fois de plus.
Vous noterez que pour commencer une note au sujet des Talibans afghans, ce n’est pas mal, non ?

Donc, l’autre soir elle avait raison d’insister pour que nous regardions un passionnant documentaire sur nos troupes françaises déployées en Afghanistan, bien sûr en « deuxième partie de soirée », comme tout bon documentaire destiné à une population encore éveillée, au sens propre et figuré.
Voici mes humbles remarques et constats, ayant entre temps lu un livre passionnant : « Chevaucher son tigre » de Giorgio Nardone.
Ce petit livre nous résume les habiles stratégies à employer dans la vie pour éviter d’affronter les problèmes, un contradicteur furieux, voire un adversaire militaire et gagner par la ruse, le stratagème ou la persuasion. Faire monter l’ennemi au grenier puis retirer l’échelle, tuer le serpent avec son propre venin ou sillonner la mer à l’insu du ciel sont quelques uns des précieux conseils à suivre, tout comme les moyens que l’on peut user pour vaincre sans combattre…
Justement, revenons à notre documentaire où là, il est question de combattre et avec grand bruit, beaucoup de fureur et très peu de résultats.
Je suis frappé par le barnum invraisemblable de nos armées en campagne en 2010. Procédures, informatique, logistique, gilets pare-balle, appui par avions et hélicoptères, un mois de préparation pour investir une cabane et demi, ordres et contre ordres, formation complexe et chère du formateur pour former les soldats six mois avant. On nous montre des patrouilles et des attaques de nos pious pious, avec l’appui lourd des amis US en plus : c’est impressionnant par les moyens employés en regard de l’efficacité démontrée. On dirait des chevaliers inquiets nos soldats, en armure lourde, qui crachent des traits d’arbalète de tous côtés et tout à coup lâchent deux missiles MILAN sur une maison suspecte (rappel : 15000 euros le jouet).
En face, les talibans sont invisibles, fugaces, ils repoussent comme du chiendent et je parie qu’ils se lèvent le matin et disent « bon allez on tente un coup ? » Ils sont planqués, dissimulés, un jour là, un jour Allah (il fallait la placer celle-ci !).
Nos troupes tirent des milliers de balles, on dirait un jeu vidéo (téléchargeable sur impots.gouv.fr ?) et donc lancent des missiles à tout va, ont des lunettes infrarouges, arrosent tout ce qui pousse ou les repousse. Autant mitrailler un essaim de mouches. De plus, la population locale est bien ambigüe, sont-ils pro, sont ils contre ?
Un jour insurgé, un jour neutre, un jour à serrer la louche du soldat qui passe ? J’avoue, en me mettant à leur place, que je serais dubitatif au sujet de ces aliens qui arrivent en explosant tout, fouillent ma famille au corps, me prennent l’iris en photo et claquent l’équivalent de mille ans du salaire de cent personnes de chez moi en un quart d’heure et repartent aussi sec dans des volutes de fumée âcre ! j’ai ri en voyant une scène où l’armée « régulière « afghane, supposée ouvrir le chemin lors d’une attaque a décampé prestement aux premiers coups de flingue des invisibles rebelles.
Bref, l’ennemi gagne, il n’a pas de stratégie, pas de coordination, pas d’unité, pas de moyens colossaux. Messieurs les généraux, vous ne voulez pas réfléchir un peu, ou alors vous allez prendre une enclume encore plus grosse avec un marteau encore plus gros pour taper encore plus fort dans le vide ?
Pour combattre une inondation, un roi rusé avait arrêté de construire des digues et des murailles de plus en plus hautes… il avait creusé des canaux !
Autre série de questions qui me taraudent :
Personne n’a une idée pour de l’infiltration, du retournement, des alliances, des ruses, de la corruption ?
Personne ne serait au courant de la façon dont ces types s’approvisionnent, se planquent, mangent, se déplacent ?
Personne ne sait où sont les champs d’opium, avec nos satellites qui comptent les cheveux blancs sur la tête d’un suédois en plein soleil ?
Allez, je vous offre un exemplaire de mon livre…

Autre point de vue, stratégie à contre courant : et si on laissait ces types arriver au pouvoir, gérer les emmerdements, se coltiner avec la position du résistant qui doit soudain assurer l’approvisionnement en nourriture de tout le monde ?
On s’en va, on les laisse gérer, construire, réparer, travailler, négocier, soigner… et faire face à la révolution, aux opposants, aux … rebelles, qui deviennent des… insurgés. Ils n’auraient même plus le temps d’affréter un avion pour se cogner l’Empire State Building : trop de soucis !

Au lieu de faire bélier contre bélier, conflit contre conflit, nous les laisserions tomber seuls, emportés par leur élan.
Primo, on économiserait pas mal de budget.
Secundo : pour leurs épouses, pas de changement au final, à moins de leur mettre une burqa sur la burqa. Alors ?

C’est ma femme qui avait raison, c’est moi qui vous le dis. J’ai bien fait de regarder cette émission.

  PS : ceci dit, honneur et respect à nos régiments, RIP à ceux qui sont tombés...

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