mercredi 20 janvier 2010

L'Erope, c'est vache !


Chers amis, je vais vous causer de l’Europe, ce concept, ce « machin » que j’aime tant pourfendre.
Déjà, le mythe grec nous raconte que cette jeune fille (une séduisante phénicienne paraît-il) fut séduite et enlevée par Zeus, métamorphosé en taureau. Puis, après des péripéties variées, le bon Zeus reprend forme humaine (ouf) et ils « s’accouplent sous un platane » (je cite !), ils ont des enfants et la dite Europe est « donnée comme épouse au roi de Crète » (je cite encore).
Chaud devant pour commencer.
Hélas, je trouve l’histoire moins drôle maintenant.
Pour commencer, laissez moi vous narrer mon humble expérience personnelle ;
Depuis bien des années, au sein de grandes multinationales, je fais partie au choix du staff « Europe HQ » ou de l’autre camp (appelé « les filiales », ou les « local countries »). Pour l’anecdote, le territoire Europe vu des US inclut souvent le Moyen-Orient, l’Afrique, la Turquie et la Russie. On sait rigoler, dans le New Jersey !
Bref, je suis au quotidien confronté à des tractations, des manœuvres, des meetings et de multiples « plans d’action » impliquant d’un côté la volonté unitaire européenne vs. le concert bariolé des nations dans la recherche d’un consensus.
Constat premier : « la volonté unitaire européenne » est en fait la direction partiale, prononcée et intéressée du Siège, du HQ, des Français si c’est chez Peugeot, des Anglais si c’est chez ICI ou des US si c’est chez Coca (au choix). Ils veulent que tous les autres fassent comme ILS veulent.
Constat second : « le concert bariolé des nations dans la recherche d’un consensus », c’est la direction spécifique et intéressée de chaque pays dans son coin. N’oubliez jamais l’adage italien célèbre : « yes... beutte in my country, it ize différente”. Ils veulent que tous les autres fassent comme ils peuvent mais surtout eux comme ILS veulent.
En clair, chacun se tape du voisin, et surtout laissez-nous faire comme on fait nous, vous nous les brisez menu.
Corollaire : plus le pays en question réalise un « gros » chiffre d’affaires, plus il fait… comme il veut à la fin. On embête peu ceux qui montrent des courbes qui pointent le ciel et beaucoup plus ceux qui n’arrivent pas à vendre les nouveaux modèles, les fins de stock et tout ce que les usines leur ont fourgué, même quand le gars du Marketing s’est trompé dans ses prévisions… (En fait, c’est un stagiaire qui avait finalisé les chiffres et personne n’avait vérifié, ooops, la boulette !)
Pour faire plaisir à « l’Europe », j’ai vu des compromis en tous genres (surtout quand ce sont eux qui paient…) et des ruses de Sioux, genre : « on dit qu’on fait comme y disent, coco, on remplit leur tableau Excel avec les croix, et on garde nos habitudes, en plus y savent pas lire le Français ces cons ! »
Même dans une compagnie X avec tous sous le même logo, les mêmes produits, les mêmes patrons, arriver à une parfaite coordination pour les cinq grands pays (aka « le TOP 5 ») on n’y parvient pas très souvent !
On transpose à l’échelle puissance 10 fois 27 des institutions européennes ?
Alors là, imaginez, à Bruxelles et à Strasbourg, 27 faisceaux de particularismes, d’intérêts particuliers et d’erreurs de syntaxe dans les traductions !
Des questions fondamentales comme la vie, la mort, le fromage, nationaliser La Poste, ouvrir les frontières aux Chinois, protéger l’environnement, les mirabelles et le thon rouge ?
Insoluble. Et si les maltais font la tronche, les bulgares un yaourt et les slovaques boudent ?
En plus, quand vous rentrez au pays, vous avez des électeurs qui vous attendent et qui vous disent : « yes... beutte in my country la Normandie, it ize cheesy différente” et « « yes..beutte in my country la Moltchénie du Nord, it ize bloody différente” !
On n’en sortira pas…. Alors, l’usine à gaz, moi je vous le dis, elle n’est pas prête à fonctionner.

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