mardi 22 septembre 2009

24 Soupapes Chrono.



Regarder 24 Heures Chrono sous l’angle automobile est un exercice tout à fait passionnant, avec une action située en Californie, Etat des USA où la voiture est reine et surtout dans ce pays qu’on aime bien quand même, doté d’une industrie omniprésente, berceau et… cercueil de General Motors et Ford.

Les voitures sont partout, dans les scènes, de transition et d’action. Elles sont rapides, confortables, pratiques et surtout très ciblées en fonction des personnages qui les utilisent : le script ne laisse rien au hasard en ce domaine comme pour les détails concernant l’autre outil fondamental des personnages qui est… le téléphone ! Le train, c’est dépassé, la moto pour les policiers ou le livreur de cocaïne et les petites frappes et un avion ça s’écrase au sol ou, euh, ailleurs. Quant à l’hélicoptère, il est réservé aux arrivées de « renforts » de la CTU et l’évacuation façon Vietnam à la fin des combats. Au ralenti, c’est toujours joli, les pales de l’hélico !

Les « bons », à commencer par Jack Bauer, chevauchent au volant de puissants « SUV » made in USA, Ford et Cadillac ou Chevrolet surtout. Les Sports Utility Vehicles sont de grands 4X4 urbains et haut de gamme. L’équipement qui y assiste notre héros est pléthorique : scanner de rien, ordinateur intégré ou force, centre de télécom multi canaux : son- image- voix- données- casier judiciaire. Notre héros est placé « haut » sur la route, comme sur un cheval d’orgueil… et il va toujours bon train : les plans « zoom arrière » et vus d’hélicoptère le montrent à vive allure sur les motorways 6 voies (où, par ailleurs, il double les civils par la droite qui alors en crissent des pneus de rage. Notons que sa voiture est toujours propre, même si elle est noire (mais comment fait-il ?)

Le Sénateur et le Président des USA disposent bien sûr d’une superbe gamme aux tons sombres … avec chauffeur et normalement, toujours en convoi. La grande limousine rallongée s’impose (à l’arrière de laquelle son ignoble épouse et lui s’affrontent à coups de remarques aigres sur des sujets de fond comme la nuance de la moquette marron à la Maison Blanche et en sortent tout sourire face aux caméras), mais aussi parfois en SUV, comme Jack Bauer himself, notamment lorsqu’il doit aller la nuit, seul, voir un avocat véreux qui va lui avouer un grand secret pourri ;au passage, on notera que dans le parking où il l’attend, deux loubards armés de battes de baseball cassent… des phares et des pare-brise, les salauds, symbole clair du grand vandalisme et du désespoir du lumpenprolétariat.

Les « méchants » ont deux types de véhicules :
Les sbires de base roulent en camionnettes (« vans ») avec un modèle « Jacky touch baba cool » pour les deux vilains d’jeunes qui kidnappent un héros secondaire. On remarquera le néon bleu à l’extérieur qui éclaire la route, surtout la nuit, et l’intérieur aménagé pour des pratiques peu avouables. Quant aux hommes de main, sbires à sales tronches, leurs vans sont tous les mêmes et rouges (haha ?), aux armes d’une petite entreprise du bâtiment, pour passer inaperçus. Pas de pick–up avec une Winchester à l’arrière et le drapeau américain accroché au rétro… c’est un peu trop style Nebraska.
Ces vans sont somme toutes bien conçus et vachement habitables pour transporter en vrac des otages ou des caisses de munitions ornées des caractères cyrilliques, mais aussi forcer des barrages et casser des barrières (n’essayez pas avec votre berline au losange, vous resteriez encastré, les pneus crevés de surcroît).

Les « grands » méchants ont une berline américaine standard mais très haut de gamme avec maxi coffre à cadavres et bien sûr des berlines allemandes. Leurs infâmes alliés, serbes ou chinois de leur état, qui ne sont pas contents du tout, possèdent des Mercedes noires (car à Bieklovsk sur le Snhouptr, ils ont laissé leur Fiat 131 modèle 72 et leur Lada Diesel avec une bombe dedans).

Le style de conduite de tous ces gens est aussi très chargé de sens. On s’énerve, on est poursuivi, on téléphone au volant, ou on fait une pause pour scanner les empreintes digitales du pouce soigneusement découpé à même un tueur dégommé il y a dix minutes. On peut aussi s’arrêter dans un parking désert ou les égouts à sec pour un bon interrogatoire musclé ; personne ne va venir vous demander vos papiers. C’est pas Calais, c’est L.A. !
Jack Bauer ne met d’ailleurs jamais sa ceinture et bien sûr est assez libre de ses mouvements grâce à sa boîte automatique. Ceci ne l’empêche pas de tirer à travers son pare-brise s’il le faut, car ouvrir la fenêtre, c’est dépassé et Carglass vous le répare en moins d’une heure.

Certaines faibles femmes, sont toujours conduites par d’autres (passagères affolées ou bâillonnées à l’arrière) et si elles piquent une caisse, elles se garent sur un petit chemin de traverse de Mulholland Drive et ne mettent pas le frein à main, donc la voiture tombe au fond du ravin, prend feu et à partir de là, elles deviennent amnésiques. Elles refont donc du stop. Un méchant les re capture. C’est comme ça.
On notera que, à L.A., la voiture prend toujours feu en faisant des tonneaux sinon ce ne serait pas drôle. A Moret-sur-Loing, elle est cabossée et c’est tout, mais bon.

Enfin quelques touches finales : personne ne fait jamais le plein, les démarreurs sont instantanés et par ailleurs quand vous vous ruez (poursuivi que vous êtes) dans un bolide garé là par hasard ou sous une housse proprette dans un garage de pavillon de banlieue californienne, les clés sont toujours accrochées au pare-soleil conducteur.
Ils sont quand même forts, ces Américains !

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