lundi 2 mai 2011

Chers Jean-Paul 2 et Lady Gaga,


Si je m’adresse d’un coup à vous deux en même temps, l’un étant BA depuis peu et l’autre pas AB avant longtemps, c’est que j’ai deux ou trois comptes à régler avec vous, dealers suprêmes de ce qu’il est convenu d’appeler l’opium du peuple. 
J’anticipe la pluie acide d’avis courroucés qui peut me tomber dessus, déjà parce que j’ai l’outrecuidance de ne pas me prosterner devant vos images phosphorescentes, de ne pas laisser au vestiaire mon cortex avant de passer à la caisse, puis d’entrer dans le grand théâtre des illusions que vous animez avec maestria (j’en conviens). Contents ou non, je me permets de vous signaler que vous êtes un peu collègues de boulot, les « pile » et « face » d’une unique et même pièce, celle qui est lancée en l’air par l’humanité anxieuse, depuis toujours. La loterie de la superstition, de la foi de veaux et, avouons-le, celle du trouillomètre à zéro face au néant cosmique et à la certitude de tous finir en steak tartare pour des invertébrés. 
Moi qui vous cause, je ne vais pas non plus faire le malin quand on m’aura annoncé un jour que je viens d’attraper un crabe et que ce n’est ni un tourteau ni une étrille verte (quoiqu’une étrille ça pince vachement et il faut la prendre délicatement par l’arrière pour ne pas qu’elle vous chope un doigt). Cependant, étant encore assez en forme pour dire ce que je pense et provoquer les bigots, comme les fans d’idoles en plâtre, je peux vous exprimer ci–après mon avis libre… de fin de non recevoir. Et me marrer un peu. Ainsi vois-je à Rome des centaines de milliers de gugusses venir faire leurs bon petits adorateurs zélés et cela me rappelle des lucioles dansant devant une ampoule, l’été. Et en plus, les lucioles elles ont des cartes Visa et, si on leur montre la lune, 100% vont regarder le doigt (avec une belle bague, certes, sur le doigt). Drôle, non ? 
Je ne serai pas en reste avec les clients zélés de la Miss aux 1000 costumes, dont récemment des bouts de steak, à qui l’ont vendrait l’authentique tapis de selle du Général Custer à autant d’exemplaires qu’il y a de rayons qui sortent d’une boule à facettes. Si j’en ai le droit, je ne gobe pas vos simagrées, rituels, cultes, simulacres, ni stratagèmes pour me faire adhérer à votre fan-club planétaire. 
Désolé pour la messe, mais j’ai piscine avec Voltaire, Engels et Joy Division (c’est une image bien sûr, la piscine près de chez moi étant réservée aux écoles presque tout le temps !), de facto ne comptez pas sur moi pour bêler avec les autres brebis. Vos chaussures devront être frottées par d’autres pour briller fort et attirer encore plus de petits insectes. 
Cependant, je ne suis pas inquiet pour votre culte, ni votre part de marché chez les acheteurs de statuettes en plastique et de double CD remixé. Allez, bonne nuit, les petits

1 commentaire:

  1. Les déguisements du premier ont un charme suranné mais tardent à se renouveler
    La seconde pimente un peu le paf et son anticonformisme pourrait avoir des effets libérateurs. Notamment en Toubabie où le costume, quoi qu'on en dise, symbolise encore le rôle social, la posture morale etc

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