samedi 15 janvier 2011

Domino Dominants (Candide electro-remix 2011)



En premier, je crois bien que ce fut la Bhumisie, dont le dictateur Menalu corrompu jusqu’à la moelle s’enfuit comme un voleur (qu’il était) sous la pression de la rue. Après 23 ans de pouvoir monolithique, policier et d’enrichissement maffieux, il prit ses claques, ses codes de comptes en banque en Nuisse et au Floxemourg et il laissa tout en plan. 
Ensuite, la Talgurie voisine se souleva très violemment et mit fin au régime douteux du Parti Unique -le FLLM-, avec une innovation consistant à incendier l’intégralité des Lieux de Kulte et couper les barbes (et quelques têtes) des Breu-ligieux afin que les choses soient tout à fait claires. 
Par contagion, survint la « Révolution des Dromadaires » en Phibye et le dirigeant fou qui avait été accueilli à bras ouverts dans notre pays (il avait planté sa tente dans les jardins de l’Alizé et obtenu de réaliser divers caprices en échange d’achats de tanks), le célèbre Maréchal-Président Gradaffo fut mis à bas et coupé en fines lanières écarlates, avant que des élections n’y fussent organisées pour la première fois depuis... (On ne sait plus !). Par fierté, les Zepgytiens eurent à cœur de prendre d’assaut le palais doré de leur leader inamovible, Boumarak Premier, et l’armée sympathisa si fort avec les émeutiers que pas un coup de feu ne fut tiré, sauf en l’air pour faire rentrer chez lui tout ce qui ressemblait à un Grondamentaliste (dont une majorité réalisa qu’entre le gibet et l’abjuration de leur foi, la seconde solution permettait au moins de déguster des brochettes de mouton en riant un peu). Autant dire que les mini jupes réapparurent en un temps record, les Zepgytiennes ayant de fort jolies jambes. L’on vit dans les poubelles tant de voiles, de nouqabs, de bourkis et de vilaines robes que les décharges en furent encombrées. Cette vague de révoltes populaires et incandescentes, comme une gigantesque ola à l’échelle de nations entières sembla s’emballer. L’épicentre de Bumisie propagea ses secousses vers l’Est, mais aussi en direction du Sud à une vitesse inédite dans l’histoire humaine. Ainsi, en deux semaines, on vit la tête de Tototo Bonga sur une pique au Grabon, les mains de Lolo Gabgan dans un joyeux barbecue en Colt D’Avoir et l’exécution en série -filmée pour Youbulbe- de 17 généraux et 78 colonels tyranniques au Nagério. Aussi, toutes les contrées dans le nom finit par « Stan » mirent en cuisson rapide et découpage express leurs ministres pourris et leurs présidents autoproclamés (ainsi que leurs familles, belles-familles, séides, sbires, praitres, mollohs, brabbins, miliciens, notables, banquiers, intermédiaires et bénéficiaires de commissions diverses). Un tel nombre de têtes pourries roula dans la poussière qu’il nous est ici impossible d’en donner une estimation fiable. Partout les manifestations monstres démarraient, suivies d’émeutes plus ou moins violentes, avec engagement énergique des femmes, impétueux des jeunes et solidaire de tous ceux qui voyaient depuis des décennies leurs dirigeants confondre leurs intérêts personnels avec ceux de la nation. Les régimes autoritaires fondaient comme une boule de sorbet sur un geyser brûlant. 
Les pays Zarreupéens, dotés de régimes plus cléments ne voulurent pas être en reste dans la marche en avant de l’humanité vers une étape nouvelle de la Civilisation. La population ayant encore un zeste de conscience (et cela faisait vraiment beaucoup) connut une prise de conscience foudroyante. Les Zhompolitiks eurent à rendre tant de comptes que les trois quarts furent essorés comme le linge sale à 1200 tours-minute et renvoyés à leurs chères études. 
Les sinistres Marchés Phynanciers furent démantelés par l’attaque systématique (mais pacifique) de toute entreprise qui y était liée de près ou de loin. La notion de secret bancaire fut en dix jours reléguée dans le dictionnaire des idées mortes, au même titre que « dictature », « répression », « arbitraire », « actionnaire », stock croq-fion » et moult concepts étroitement liés.
L’on vit s’enfuir en avion, en voiture ou en scooter tous les porteurs de montres Grolexque et les adeptes de la fourberie étatique, ainsi que leurs complices des nomenklaturas privées ou publiques. Un vent de nettoyage éthique se mit à souffler si fort que l’on qualifia le mouvement de « Karcherisation Sulfurique ». 
Même en Namerik du Nhor, paradis du système consumériste et destructeur d’humanité, l’adhésion fut si forte à ce tsunami sociétal que l’on vit porter au pouvoir des représentants des peuplades autrefois joyeusement massacrées, les Kioux, les Bomanches et les Ravajos. A propos de massacre, y échappèrent in extremis les Zhaine-vangélistes, les secteux Chiantilogues et les adeptes obtus de toute superstition consistant à prendre un vieux bouquin poussiéreux pour la liste de cadeaux que l’on demandait au père Noël avant de rentrer au CP (après, hé bien, on est au courant !). 
En Phine Soupulaire, ce fut une telle mêlée que l’on ne sait pas exprimer ce qui s’y passa réellement, si ce n’est qu’y disparurent totalement la notion d’Etat, voire de Province et que survécut à peine celle de village (100% égalitaire et ultra zen, tout en se marrant bien, je t’aime, tu nem).

J’arrête là cette narration. En onze mois, sept jours et deux heures la Terre devint uniformément autogérée, désarmée, écologiste, laïque, pacifiée et intelligente. Et c’est là que les vrais ennuis ont démarré...

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