jeudi 9 décembre 2010

Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien


Merde, rester ce soir dans mon fauteuil et ne rien écrire sur la fin de Noir Désir , c'est juste "pas possible".
Pote blessé à mort qui avait eu son accident à Vilnius, nous savions tous que le soldat Tostaky avait eu son compte, colonne vertébrale sectionnée, et que seul des écrans verts avec des courbes faux-cul nous disaient qu'il n'était pas déjà au cimetière des illusions perdues.
On maudit le putain de sort, on crache sur cette nuit de merde où il a tué la Marie, où il a tout explosé...On a mal pour lui, pour elle, pour tout... le sort est trop cruel, c'est à brûler tous les confessionnals, à donner l'absolution à la rage, aux porteurs de ceintures d'explosifs.
A ton étoile noire, car le loto du foutage de gueule des Parques tu l'as gagné, avec les 6 numéros et le complémentaire. Du ciment sous les plaines peut être avant, mais du ciment dans la bouche désormais. Et pourquoi ?

Sache que l'on n'oublie rien, les albums précieux, les chansons lumineuses, les concerts inflammables et les séances hurlées dans la voiture avec les hauts parleurs de l'auto radio qui commençaient à en avoir la tremblote.
Tu chantais pour nous à fleur de peau des sentiments, Bertrand, toi l'hypersensible, et bingo tu as eu le droit dans cette vie au voltage maximal, à la meilleure dose d'acide, à l'écorchage avec le couteau rouillé. Le purgatoire plus l'enfer en un remix immédiat, même pas mort que tu étais et tu as pris perpète dans la tronche, en direct, in vivo veritas.


En revoyant les images si jeunes et si fières des Sombres Héros de la Mer .... en écoutant le coeur serré comme un moteur cramé cet harmonica nostalgique , je regarde le bateau qui coule aujourd'hui pour de bon, et je ne suis pas le seul et oui, je le dis, ça me saoule, ça m'énerve fort et je grince des dents comme la guitare de Teyssot-Gay ferait un larsen. On savait que la soirée était sûrement finie, mais là on rallume la lumière. Et quand on rallume la lumière, les couleurs de la réalité sont vraiment à chier dans la salle des fêtes.
Le vent nous portera nulle part, ce con, il a arrêté de souffler pour de bon sur cet îlôt.
Bien sûr, il en reste des types qui nous sortiront des 666.667, des one trip et des one noise, à l'envers et à l'endroit.

Mais bordel, je re dis bordel, il y a des jours où on se dit que le Royaume du Danemark est pourri, gâté, qu'il ne tourne pas rond. Quand on voit les merdes volantes qui atteignent les ventilateurs de la musique qui nous explosent dans les tympans chaque jour que le diable fait, je mets le volume sur 11 et je répète "no pasaran!"

En route pour la colère.

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