Noël est synonyme de « too much ».
Burp. Rien qu’en parcourant les suppléments « cadeaux » des magazines que je lis, j’éprouve une impression de nausée du type « fin de déjeuner trop riche qui se termine à quinze heures trente ». Envie de vomir mais pas encore la tête dans la cuvette.
Abondance de biens (virtuels) nuit à la santé physique, morale et financière, et je parcours, les doigts boudinés de choix intersidéral, ces pages pleines de coffrets DVD, de rééditions formidables, de livres qui pèsent trois kilos, de gadgets hi-tech vraiment très hi-tech et d’objets parfaitement identiques à ceux que l’on trouve toute l’année dans le commerce, mais photographiés sur un fond de papier alu et de guirlandes ondulantes.
Au bureau, comme dans le cercle familial, des tonnes de vœux, de souhaits vaguement sincères et d’agapes longues à digérer vont se succéder et souvent contraster avec la sécheresse du reste de l’année. Pourquoi devoir aller déjeuner avec tel manager qui ne vous dit pas bonjour les 364 autres jours ? Idiot que je suis, n’oublie pas que nous sommes en pleine période des évaluations de fin d’année. I love you, mon treizième mois. I hate you, mon Pôle Emploi.
Question pépètes, pas d’embellie non plus…Mon budget est plus limité chaque année, ô vendeurs aguicheurs de fin d’année, et sachez que le découvert bancaire autorisé ne connaît pas « la magie de Noël » et de plus, même vêtu comme un lutin ou déguisé en renne, vous n’amadouerez pas votre conseiller du Crédit Agricole.
Et puis cette neige ridicule et des températures à mettre un ours polaire dehors ? En toute franchise : non merci. Comme le Téléthon, si on pouvait appuyer sur « delete » ce serait fantastique !
Ce n’est pas la fête pour les arbres, devrait-on ajouter, car sur ces suppléments de presse s’empilent les brochures recueillies dans nos boîtes aux lettres et le tout finit dans la poubelle des papiers que l’on pense être recyclables. Cette poubelle qui engloutira les papiers cadeaux le 25 ou le 26 décembre, pendant que les bouteilles de Champagne et de Sauternes feront ding blong ding dans la voisine, appelée « spécial verre ».
J’ai déjà un peu mal à la tête, je visualise le verre d’eau dans lequel le cachet de citrate de bétaïne se dissout en une danse un peu folle, entouré de bulles prometteuses de soulagement de notre tripaille distendue.
Au final, se voir offrir un mince livre d’occasion sans emballage, une journée de soleil, un moment d’intimité, un repas très léger et un verre d’eau pétillante, ce serait cela un joyeux Noël…
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