mardi 7 décembre 2010

Mad Men se démène


Pour faire suite à une note précédente (« Mad Men, amen »), voici des remarques additionnelles sur cette série vraiment très intéressante.
Mon épouse et moi avons regardé en 10 jours l’intégrale des deux premières saisons en DVD. N’ayant pas l’abonnement doré à la chaîne câblée pour regarder la saison 3, nous achèterons le DVD d’occasion sur les sites marchands ad hoc, et hop ! Ce sera reparti (sans pub et à notre rythme). « Ti- nin tin-nin tin-nin… » : Les  premières notes accrocheuses du générique retentiront et nous serons à nouveau catapultés en 1963 ou 1964 ! Flashback, que va –t-il se passer ? (nous on sait et c’est triste, que Kennedy va se faire exploser le crâne à Dallas). 

Alors voilà, j’avais naïvement noté le côté idyllique et formidable des personnages, des décors si jolis et des costumes parfaits, mais le visionnage de deux saisons m’a appris à observer la noirceur profonde qui empreint le scénario, comme le passé de chaque personnage. Les éclairagistes du studio ont tous beaucoup regardé les toiles de Hopper et je leur tire mon chapeau : visuellement, c’est  fully esthétique. Mais les failles dans les âmes et les consciences sont béantes. 
Don Draper réussit tout au bureau, mais voyez son trouble passé qui remonte comme un macchabée verdâtre sur un fleuve et observez sa quête de conquête (par la quéquette) de femmes fatales et problématiques. Et son épouse modèle, perdue dans sa jolie maison, qui boit de grandes rasades d’alcools matin midi et soir et ne sait plus qui elle est ? Quid de ces enfants ballottés et qui ont juste droit à un « vas te laver les dents et  te coucher » le soir ? Et la petite Peggy, dans sa détestable famille bigote qui abandonne son bébé illégitime ? 
Le Pete Campbell crève d’ambition, n’aime pas sa femme, tout comme ce graphiste italien, homosexuel refoulé ? Sterling qui croit échapper à la mort en achetant le …cœur d’une petiote de 30 ans sa cadette à coups de bijoux et de room service dans les 5 étoiles de Manhattan ? Cher ami, un double divorce va bien arranger vos faiblesses cardiaques, pas de souci. De même, ces millionnaires californiens rencontrés en fin de saison 2, ils me font penser aux milieux poudrés du nez et effroyablement malheureux évoqués par Bret Easton Ellis dans « Moins que zéro ». 

Résumons : une série addictive, dans laquelle on tombe, comme dans un rêve et à l’image du générique animé de début. La vie passée et so 60’s des beaux et des belles, toute ourlée de tracas, d’amertume et laisse un sacré mauvais goût dans la bouche, entre toutes ces cigarettes fumées à la chaîne et ce bourbon avalé toutes les dix minutes. Et malgré cela, comme dans la vraie vie, on y croit, on en redemande, on regarde les belles robes, les jolies gueules et on préfèrera quand même à chaque fois les rêves aux regrets. Silence plateau... Moteur, action !

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