Alors, on a commencé par l’apéritif, comme il se doit. Poum ! Les bouchons de champagne qui sautent, et Repoum ! Deuxième tournée. Des régiments de canapés, du caviar à volonté, de fins petits fours, de la crevette en brochette et des olives farcies. Le volume sonore est monté d’un cran et ceux qui sortaient fumer dans la cour avaient les yeux brillants.
Nous étions déjà chauds lorsque vint le moment de passer à table. Foie gras truffé et ses confitures, saumon brillant en belles tranches épaisses et plateaux d’huîtres surchargés ont ouvert le bal. Les vins blancs étaient liquoreux à souhait. Pour marquer une pause, on fit servir un entremets, à base de glace citron et d’un alcool assez fruité. Les choses sérieuses ont démarré ensuite et avec du chapon flambé aux poires et du cerf mariné au Saint-Emilion, sur son lit de baies rares et une sélection de purées fines.
Heureusement, il n’y a plus parmi nous de végétarien ou d’énergumène qui embête tout le monde avec ses restrictions alimentaires, alors nous avons continué avec une pièce de bœuf mode Grand Siècle, voire une fricassée de poissons sauce Impériale. J’ai pris des deux une belle assiettée pour ne décevoir aucune de mes papilles gustatives ! Evidemment, tout ceci fut arrosé de Margaux 2001, d’un rubicond Sancerre et de deux Pinots de fort renom, en plus d’un grand cru de Pommard de la meilleure tenue, sans oublier une charmante sélection de « vins du Nouveau Monde », car c’est à la mode et il y avait un australien et un chilien parmi nous (alors…).
Les fromages sont arrivés alors que le volume de la musique a commencé à monter, car l’orchestre des gardes attaquait un morceau endiablé. Les lumières ont changé et je voyais mes voisins tantôt bleus, tantôt rouges, et un peu en double, ce qui ne m’a pas empêché de saisir de belles parts d’Appenzell, de Fourme d’Ambert et une solide portion de Brillat Savarin, sans omettre (quand même) un morceau de ce joli Camembert bien fait. Quelle bonne idée !
Un autre amuse-bouche est servi juste à ce moment et la liqueur de poire qu’il contient passe agréablement, car les desserts arrivent. Festival de tartes, gâteaux, crèmes, meringues, glaces et coulis onctueux se succèdent. On veut goûter à tout, tant cela à l’air bon ! Poum et Repoum ! font les deux tournées de Champagne millésimé qui précèdent le café généreusement arrosé de whisky, entouré d’alcools blancs et bruns qui tournent dans nos mains en des verres ballons grands et ronds comme des aquariums de salon pour poisson rouge.
La musique s’est soudain arrêtée. Le tirage au sort a eu lieu. Les numéros 45, 68 et 122 ont été montrés à tous. Des gardes royaux sont venus détacher de leur chaise les trois hommes qui servent de cadeau de Noël au Terminotaure.
Ouf ! Pensai-je, moi j’avais le numéro 123… et le lendemain, je me suis réveillé dans ma cellule.
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