Cela se passe il y a 50 ans, en 1960 : c’est la jolie série « Mad Men », qui peint avec romantisme et élégance les aventures idéales et frétillantes de publicitaires charmants évoluant à Manhattan. Costumes bien taillés, robes indémodables et parfaites, voitures qui ont de la gueule ou maisons équipées 100% « American way of life », pas un cheveu ne dépasse, les accessoires sont beaux, les rues fluides et tout est parfait, même dans les bureaux admirablement reconstitués avec plein de machines à écrire, de téléphones à cadran et trois opératrices qui peuvent vous passer un appel sur la ligne 2.
Tout est conçu pour nous donner un coup de vague à l’âme, afin d’admirer et regretter une époque parfaitement idyllique. Un peu de machisme et de racisme de ci de là, mais bien innocent, non ?
Du style et de l’audace, voilà les qualités intrinsèques de tous ces employés sensationnels ! Les deux dirigeants connaissent leurs équipes, sont un poil paternalistes mais ont dans le regard cette vraie compréhension du potentiel de chacun. Les secrétaires soit dévouées, prêtes à sortir une aspirine ou un nécessaire de couture à la seconde, ou coquines et bien roulées, tenant leur rôle si féminin à merveille. On voit de vrais « teams » où chacun joue sa partition et apporte son lot d’humanité rieuse. Un bonheur de travail, où les contrats affluent et où l’on écrit l’Histoire via des slogans impérissables trouvés en deux minutes en un brainstorming relax, dans une magnifique salle de réunion, buvant des rasades de whisky et des jus de tomate avec du céleri dedans.
Du vintage pur jaillit de crânes vifs et recouverts de lisses cheveux gominés. Le beau héros, Don Draper jongle avec tous les atouts, allie liaison avec une maîtresse artiste et vie avec une si jolie femme au foyer (un peu dépressive) plus deux bambins tellement mignons et obéissants que c’en est fatigant. Discrètement, dans son bureau, entre deux volutes de Lucky Strike et un bourbon, il regarde sa « purple heart », décoration sûrement gagnée il y a une poignée d’années en sauvant la vie à des camarades blessés près du 38ème parallèle ?
Tout roule et marche, dans un grand halo de fumée de cigarettes douces et de fins cocktails, sur fond de jazz velouté chanté par des crooners suaves.
Tout roule et marche, dans un grand halo de fumée de cigarettes douces et de fins cocktails, sur fond de jazz velouté chanté par des crooners suaves.
« Mad men » sculpte un rêve net et des idées claires, en un Passé léger, sans portable ni internet, sans souci du politiquement correct, de règlementations tatillonnes, de mondialisation agressive, de délocalisations sans âme, de jurisprudences aigres et d’éthique frileuse, où en plus , le travail et la vie de tous les jours obéissaient exactement aux mêmes aspirations que maintenant.
Lors, on avait le fromage et le dessert, l’orange sans les pépins et la rose sans les épines ! Des tranches de 42 minutes de bonheur, made in happy 1960 pour s’échapper de real 2010, ce n’est déjà pas si mal, non ?
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