jeudi 11 novembre 2010

How are you today ?

Dernier jour de mon séjour à Atlanta. Dans mes notes précédentes, dose XXL d’ironie et d’observation critique des choses vues ici, il convient donc aussi de rendre hommage à ce pays très fortement aimable au sens propre comme figuré.


D’abord, que de belles et grandes choses à voir. Cette ville laisse quand même KO, il y a des parcs et des maisons magnifiques au-delà de ce « downtown » lui aussi spectaculaire, il faut l’avouer.

Il faut dire et souligner le sens du service et de l’accueil au quotidien de nos amis US. Pas un chauffeur, un portier, une femme de ménage, un vendeur, un inconnu que l’on croise dans la rue qui ne vous salue droit dans les yeux en vous disant ce fameux « how are you today ? » et qui, si vous engagez la conversation sera sympathique et direct. Si vous avez le temps, on commencera même à discuter un peu. Vous saurez vite qui il/elle est, le pourquoi de son boulot et son parcours ET on vous posera des questions sur vous, car la curiosité est livrée en stéréo … Car on en croise des destins en une petite semaine. Par exemple : un chauffeur de taxi bulgare qui évoque la Mer Noire, un autre, camerounais qui parle français et rigole avec vous tout en vous donnant des conseils précis, un troisième éthiopien qui écoute la BBC dans sa voiture, un employé de l’hôtel croate qui a fui la guerre, etc., etc. Il est facile de croiser le monde entier et tout le monde bosse, est courageux et fait son job comme il doit être fait. C’est l’ONU au quotidien, le pakistanais fait équipe avec le portoricain et le syrien bosse nickel avec le type du Tennessee.

Clairement, le niveau de service que j’ai observé est impeccable partout, chacun semble avoir à cœur de vous satisfaire et de vous aider. Bien sûr, on attend le fameux « tip », ce pourboire bonus qui met du beurre de cacahuète dans les épinards géants, mais s’il est mérité, c’est un plaisir de le donner. Le genre serveur parisien enragé, aigre et imbu de lui-même est à des années lumière d’ici et son ridicule prend la taille de la Tour Eiffel, vu de la grande Amérique.

Un exemple : je me promenais dans un pâté de maisons , à quelques « blocks » de l’hôtel, voulant faire de l’exercice et me dégourdir les jambes, alors un ramasseur de feuilles black et costaud dans un jardin me voyant passer s’adresse à moi avec un sourire à rendre jaloux tous les dentistes d’Europe et, outre les phrases d’usage, me demande si je ne suis pas perdu et comment il peut m’aider. Vous imaginez, le pousse feuille en bas de chez vous qui dit un truc pareil à un inconnu qui déambule dans le quartier ?

Encore une anecdote comme on en voit pétiller un peu partout, au hasard : à un carrefour un policier –blanc et pesant au moins 120 kilos avec tout son harnachement fait traverser les gens avec attention et entre deux, je le vois sortir un petit harmonica de sa poche et lancer quelques notes de blues à la cantonade qui dit « yeah, great ». Là, sur le bitume, en passant, un ouvrier du bâtiment, deux asiatiques et trois femmes qui passaient lui ont témoigné que c’était juste cool. Je lui ai serré la main et ça nous a fait plaisir à tous les deux. Cela peut paraître totalement idiot, mais dans le contexte, on a vite le cœur qui se teint aux couleurs de ce drapeau américain qui flotte tous les cent mètres.

A propos de gros cœur, j’ai été voir hier soir un concert énorme, celui de Social Distortion (prochaine note).

Là aussi, personne ne fait semblant, tous le monde délivre le maximum de gros son, de vrai rock and roll et de sincérité et le public ne fait pas le radin pour crier et applaudir.

Merci le USA, chapeau bas, I feel fine today.

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