jeudi 28 octobre 2010

En nage against the machine


Chère Amélie Nothomb,

Vous êtes sympathique, attachante, brillante et prolifique.

Cependant, je dois vous dire que votre dernier ouvrage « Une forme de vie » est bien mince et décevant. Je l’ai lu hier soir, après le dîner, entre un feuilletage des Inrocks et minuit. Une amie avec qui je partage mes sentiments littéraires positifs à votre égard me l’avait gentiment prêté et j’ai bien vu à sa tête que ce n’était pas Stupeurs et Tremblements.

Dites donc, chère Amélie, pour commencer… ne seriez-vous pas devenue un peu flemmarde ? 169 pages, mais cela démarre page 7, et si on fait bouillir, on enlève les marges sont larges comme des avenues à Los Angeles, on évide une police aussi importante que celle d’ex Allemagne de l’Est et on contourne l’astuce du livre épistolaire pour gagner des lignes (entre les « Chère Amélie Nothomb », la date et les salutations d’usage bla bla bla …), bref il reste une petite nouvelle toute frêle, quasi anorexique, qui aurait besoin de viande bio, de pâtes fraîches avec de l’huile d’olive et de quatre-quarts au beurre breton.

Votre soldat grossit mais vos œuvres dépérissent-elles ? En tant que lecteur affamé et écrivain apprenti-cuisinier, je vous avoue sincèrement être resté sur ma faim. De plus, la déception d’un aficionado est à la hauteur du battage médiatique qui entoure la sortie de votre opus : ô grands serviteurs du marketing, vous savez si bien mettre en avant la métaphysique des tubes surtout quand ils sont creux.
Chère Amélie, je suppose que votre garde manger n’est pas vide et vos comptes en banque bien replets.
Pourquoi ne pas faire faire une petite cure gastronomique à votre plume qui nous a nourri l’esprit de tant de bonnes et belles choses. Arrêtez le fast food pensez world cuisine (façon Japon et Chine vous connaissez un peu les recettes, non ?), et imaginez ces soldats américains en Irak qui pourraient sortir de leur camp retranché et partager un plat local avec les habitants de Bagdad, au lieu de leur envoyer des rafales de plomb. Quand on mange avec des gens, on partage la sauce et l’odeur du poulet grillé ou de la coriandre, comment voulez-vous qu’ils vous balancent des cocktails Molotov sur le tajine ?
Revenez aux plats longs en bouche, mitonnés. Même s’il y a du mercure dedans, c’est ce qu’on veut ! Nous sommes prêts à patienter deux ou trois ans.


Dites aux types faméliques du Marketing de votre éditeur qu’ils aillent vous attendre au Café de Flore et puis qu’ils aillent déguster une choucroute chez Lipp et se terminent enfin avec des glaces chez Bertillon. Ceci dit, là tout de suite, j’ai un petit creux.

Bien amicalement,

Un lecteur blogueur, en sueur, lui au moins…

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