lundi 12 juillet 2010

Tournée (manège triste)



J’ai vu hier le film « Tournée » de et avec Mathieu Amalric.
Bilan subjectif : à côté de la plaque, le flop, le double salto qui se vautre sur glace...Explications !
Poussé sur mon siège par des critiques 5 étoiles en multiplex et le petit bonhomme de Télérama qui se fend la poire, je « veni ». Mais, si je « vidi », alors pas du tout de « vinci ». On avait pourtant tous les ingrédients d’un bon cocktail : le road-movie, les strip-teaseuses US à fort caractère et formes XXL et une B.O. pure « rock and roll ».
Hélas, côté scénario, on va être gentil en disant qu’un ticket de métro suffit à le contenir (et encore, en police 16), et on va être méchant en disant que, pour la clarté du propos, les flots du Golfe de Louisiane en ce moment, à côté, c’est de la Volvic.
On voit bien qu’Amalric fait des efforts surhumains pour nous dépeindre un personnage qui a « vachement vécu et qui a des tas de problèmes ». Tu sais, un type qui a un passé trouble mais flamboyant, ouaiiis.
Oui. Voyez plutôt ;
Un frère qui n’articule pas et en plus qui doit refaire la déco du plateau de l’émission de Fréderic Taddei, des enfants « made in divorce » qui sont de vrais boulets et aussi une ex-maîtresse qui est à l’hôpital pour un cancer du sein, mais quand même bien habillée et qui n’appelle pas le service de sécurité quand elle le voit débouler pour lui demander encore un n-ième service.
D’ailleurs, on sent bien qu’il n’est pas un homme ordinaire, banalement attaché aux terrestres préoccupations de l’homme de la rue, car il ne pense pas, lui, à enlever les films plastique de protection des sièges de sa voiture de location, même après une semaine de pérégrinations et 2500 kilomètres sans GPS à travers l’hexagone.
Et il fume. Ça oui, il fume le bougre, nuit et jour, à croire que son film a été financé par la Ligue pour le Cancer, ou encore les Alcooliques Synonymes, vu qu’il boit sec dès qu’il a deux minutes de libres. J’ai même une troisième idée : ce serait un opérateur téléphonique, pour démontrer qu’un forfait « je gueule aussi dans le train quand je veux » est vraiment pratique pour les artistes.
Bref, pour moi, un vrai ratage, encensé d’un air entendu et chaviré et à mots choisis mais un peu littéraires aussi (genre « ode », « manifeste », « désenchanté », « poétique », « existentiel », « lumineux »,…) par le milieu des professionnels de la profession, mais je ne sais pas pourquoi, moi qui ne suis point un professionnel de la profession. Pour comprendre, je devrais davantage fumer, boire, téléphoner dans le train et surtout, surtout : ne jamais enlever les films plastique de protection mis sur les sièges dans une voiture de location ! Ce serait ballot.

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