mercredi 7 juillet 2010

Pas de journée sans écrire



« Nulla dies sine linea …

Pas de jour sans écrire une ligne (Pline l'Ancien) ; aussi devise d'Émile Zola, peinte sur la hotte de la cheminée de son cabinet de travail dans sa maison de Médan »
Je suis un peu atteint par cette maladie, moi aussi. Je l’avoue.Bien sûr, vu le nombre de mails que je dois envoyer chaque jour, et les sms rédigés itou, cela m’use déjà les deux index, mais cela ne compte pas. Je parle d’écriture plus créative, comme pour alimenter ce blog, pour avancer des projets, rédiger des paroles de chansons et les séances en atelier d’écriture. Cela commence à faire pas mal.Pas un jour sans une ligne (et pas de poudre blanche, non !).

Là, j’avais envie de partir en « n’importe quoi » et vers la ponte, si j’ose dire, d’un texte scabreux pour expliquer le problème de la conception des toilettes publiques dans les pays anglo-saxons.

En fait, pour… faire la grosse commission, les cabinets ne sont pas isolés ! Oui, il s’agit de boxes conjoints, avec des cloisons inachevées vers le haut comme vers le bas. On aperçoit les chaussures et pieds des communiants, on peut faire coucou avec sa main en l’air, mais…surtout, surtout, le rendu sonore de l’expression libératoire vos pensées profondes est partagé par tous ceux qui sont présents dans le local.
Et bien sûr, lorsque vous devez vous exprimer avec force, c’est là qu’il y a toujours quelqu’un qui entre qui sort, qui se lave les mains, dans un silence de cathédrale, avec une puissance potentielle amplificatrice d’écho faramineuse qui guette chaque décibel que vous allez faire résonner en ce lieu.
Il m’est déjà arrivé de rester en suspension, en mode pause et de devoir tout arrêter, vu que la quiétude et l’isolation nécessaires à l’expulsion robuste d’une fin de digestion réussie furent rendues impossibles par ces conditions précaires.
J’ajouterai que, étant de facto à l’étranger, les différences alimentaires provoquent le plus souvent une amplification des remugles intestinaux et des flatulences préliminaires comme celles liées à l’apothéose de ce moment solitaire par principe. Et pire, si vous déjeuniez avec un collègue, pire, un supérieur voire un client et qu’icelui a la fâcheuse idée de venir se laver les mains pile au moment où vous pensiez vous libérer enfin d’une pression intolérable que vous ressentez depuis l’arrivée à l’aéroport.
Vous aviez reconnu ses chaussures, assis, crispé et éclairé par cette blême lumière au néon qui nimbe les toilettes Outre Manche et Outre Rhin. Quel dilemme ! Frôler l’appendicite ou se couvrir de honte ? Ceci dit, si c’est pour écrire ce genre de bêtise que tu noircis chaque jour des pages blanches, reste donc chez toi, m’objecterez-vous avec fureur.
Et vous auriez raison, car les toilettes y ont des rideaux on peut y lire à son aise.

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