mardi 11 mai 2010

Sa Majesté



Revenant de Marrakech, où j’ai passé une semaine, je vous livre quelques impressions d’un naïf qui a beaucoup regardé, posé quelques questions et lu deux ou trois quotidiens avec attention ! Ce qui frappe, bien sûr, c’est la figure du Roi, Mohammed VI. Figure au sens propre, visage partout affiché. Omniprésente, par le biais de sa photo, du tableau de 2 mètres par 2 dans le hall de l’hôtel au tableau un peu jauni dans chaque petit commerce. On se dit qu’il faut éviter de tomber dans un piège « occidental », qui ferait une grossière comparaison et pourrait conclure qu’à notre aune de perception de la démocratie, hum…
Et bien sûr, il ne faut pas. Mon analyse de citoyen-touriste pourra sembler simpliste, mais je vous la soumets, et je me garde bien de critiquer, ayant été accueilli avec courtoisie dans ce pays… Il se trouvera aisément des opposants farouches pour me fustiger ou des zélateurs inconditionnels pour me censurer potentiellement. (Pinaise ! après ça, j’envoie mon CV au Quai D’Orsay ?)
Je peux déjà vous dire que m’étant promené dans un périmètre du centre ville certes « balisé », mais assez large, l’impression de sécurité est réelle, ajoutée à celle mi-intéressée, mi-sincère (espérons le quand même) d’être accueilli partout avec un vrai sourire. Revenons au Roi. Il apparaît et est figuré à la fois comme un chef d’état en « mode 2010 », en costume sombre, allant de A à B pour inaugurer des chantiers, dont le coût nous est toujours rappelé en détail, mais aussi sous cette fonction religieuse institutionnelle bien réelle.
Je lis qu’il contrôle directement ou indirectement 6% à 10% du PIB du pays et ensuite je le vois dans sa grande tenue « tradi » à la prière du vendredi. Imaginez un Chirac VI à la fois grand actionnaire de Total, Gaz de France Auchan, LU, Danone et la BNP, en même temps Cardinal, et quelque part, descendant directement de Saint Pierre. NB : les Champs-Elysées seraient rebaptisés de son nom de son vivant, l’avenue Georges V au nom de son père, et l’avenue Foch à celle du grand-père, ne pas oublier ! Dans les quotidiens que je lis, pour le gros titre il suffit de faire un copier coller chaque matin, prendre « S.M. le Roi etc », rajouter le nom de l’évènement du jour, et modifier le budget alloué dont le chiffre est « XX millions de dirhams ». Lire article un peu années 60-plan-quinquennal, ensuite.

Quoi de plus intelligent pourrait-on se dire alors ? La fameuse équation insoluble des pays musulmans, à savoir « les colonels ou les mollahs » serait-elle résolue ici, grâce à cette dualité ? Je ne suis pas grand reporter au Nouvel Obs, ni au Monde, mais je dis juste bravo et tire mon chapeau…de paille. Il me reste juste une impression curieuse entre Père Ubu, Kafka, une pub couleurs de programme immobilier et 1984 Version 2.0. Mais sous le soleil, exactement, quand même… alors je reviendrai !

2 commentaires:

  1. Bonjour
    Vous n'avez pas explique la relation entre Marrakech et le roi a part les cliches..
    Etiez vous vraiment a Marrakech ? ou vs etes reste dans le hall d un hotel ? :)
    Bon retour
    Visitez de temsp a l autre le site emarrakech.info ca donne plus d infos sur cette ville

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  2. Commentaire sur le commentaire que j'ai eu : c'est exactement ce que j'ai écrit : ma note ezst juste celle d'un citoyen touriste d'une semaine !

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