mardi 30 mars 2010

Vous écoutez FIP, soyez détendus !



Depuis toujours, dans ma famille, de la cuisine à la voiture et vice-versa, nous écoutons France-Inter, France Info et bien sûr, en mode « je lis » ou « je suis relax », la très classieuse FIP. Programmation la plus éclectique du monde ! On y passe de « La Cucaracha » en instrumental, à du trip-hop, du reggae, un incontournable de Jacques Brel, de la pop sensible et délicate, le groupe indie anglais que l’on s’arrachera dans un mois ou deux, puis une pincée de Femi Kuti et de Salif Keita, une bluette en japonais et soudain on revient à du classique qui fait pom pom pom genre grand messe avec des chœurs en ambiance requiem-isante ou du clavecin-hautbois made in Versailles prout-prout façon Louis XIV va arriver, les gars, vous redressez les perruques et vous astiquez immédiatement vos chaussures à boucles. N’oublions pas les morceaux jazzy ou soul, avec très souvent ce petit orgue lancinant, oui, comme dans les films X des années 70… vous savez, ces instrumentaux qui durent au moins dix minutes, le temps que… l’action puisse se dérouler, à l’endroit, à l’envers, etc.… Et comme « post coïtum animal triste », directement après, une bonne salsa pour fumer un cigare et garder le sourire.
Mais, là je m’égare. Sûrement à cause de la voix un peu érotique, mais pas trop, des « fipettes », ces animatrices inconnues, anonymes, dont le timbre de voix chaleureux et glacial en même temps est la vraie signature sonore de cette radio. D’un ton suave, à la limite de l’ironie, mais sucré comme une poire Belle-Hélène, elles vous assènent que le périphérique est un enfer cet après-midi, que vous roulez au pas de la Porte d’Orléans à la Porte de la Chapelle. Là, soit vous êtes coincé et suant dans ces damnés embouteillages et, épuisé, vous le savez déjà nom d’un chien !, ou vous êtes en RTT, avachi sur le canapé moelleux en train de lire Libé, et là, une légère onde de satisfaction parcourt votre échine, puis votre cortex de travailleur au repos, imaginant soudain votre véhicule immobile, inerte et alangui dans son parking rafraîchi, onde bienfaitrice qui vous rappelle avec tendresse qu’il ne faudra pas se tromper aux prochaines élections pour garder les RTT et ne pas se voir obligé de travailler le dimanche.
Mais je m’égare à nouveau…
Grand moment aussi l’émission « Jazz à FIP », qui fait entendre le meilleur blues, des grands classiques ou encore des trompettes stridentes, des longues envolées saxophones agressifs sans mélodie discernable par le mortel fan de tempos 4/4, le tout entrelacé de solos de batterie improbables et bien sûr trop longs. Mon ami Jacques S. appelle cela de la « musique chauve ».

Il a raison, mais chauve ou pas, je tire mon chapeau à FIP radio sans pub, sans agressivité et ouverte sur le monde entier, et là on peut s’y égarer, avec bonheur.

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