vendredi 19 février 2010

Google ne rend pas idiot


Une théorie en vogue nous serine que faire sans cesse appel à Google, c’est comme ne plus pouvoir marcher sans béquilles. Ou encore, que ne plus avoir de capacité mémoire « humaine » et tout sous-traiter à la machine signifie que la décadence de nos esprits est en route….
Comment ? Vous ne savez plus par cœur ceci et cela ? C’est la fin des haricots ! On voit bien les craintes qui rôdent dans le sombre sous-bois plein de monstres aux aguets de cette peureuse théorie.
Un peu comme, dans « 2001 l’odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick, - que je vous recommande- et où le méchant HAL, ordinateur de bord surpuissant mais tueur, tente de déposséder l’humain du contrôle de son destin. Il finira démonté comme un vulgaire Meccano et l’homme triomphant pourra continuer sa galère spatiale en mode manuel (sans être sorti d’affaire, mais ceci est une autre histoire …).
Pour revenir à Google et tutti I-phones, PC ultra légers et sans fil, Web illimité et le monde à portée de pouce ou de clic, la crainte est donc claire : nous n’aurions plus de d’informations en stock-cerveau, donc de capacité à réfléchir, donc d’intelligence ? Mais, faut-il connaître sur le bout des doigts des volumes entiers de données ou plutôt savoir trouver quant il faut et très vite la bonne réponse à une question et surtout ne pas répondre à côté ?
Crainte donc infondée à mon avis, car la puissance d’un outil n’empêche pas de faire s’agiter ses propres neurones. Rechercher quelque chose prend moins de temps, mais il n’empêche qu’il faut savoir quoi rechercher ! Avoir les clés en matière de pertinence, de vocabulaire, de références et d’esprit de synthèse (voire d’orthographe !), voici ce qui reste fondamental pour puiser avec justesse dans cette ressource infinie.
Là c’est moi qui vous « explik » mon modeste point de vue : la somme totale d’intelligence disponible reste identique dans l’espèce humaine, que l’on grave des hiéroglyphes ou que l’on consulte des hologrammes 3D via un écran tactile. Un crétin peut avoir trois encyclopédies dans son salon, il reste un crétin (qui, de plus, s’est fait refiler trois encyclopédies). Les professeurs qui donnent à faire à leurs élèves un travail de recherche et de synthèse le savent bien : les bons vont faire un excellent travail, les mauvais un copier-coller de pages Internet sans parfois même citer leurs sources. Mais les bons et les mauvais resteront aussi bons et aussi mauvais lors de l’examen, qui lui se fait « à sec », sur table, avec papier et stylo sans accès au World Wide Web.
Google ne rend personne idiot, il creuse encore l’écart entre les brillants et les ignares. Et en bonus, il permet parfois aux seconds de se rapprocher des premiers. Ce n’est pas la taille de la mémoire qui compte, mais bien la vitesse du processeur, non ? Vite, répondez !

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