mercredi 13 janvier 2010

Le vote des étrangers en France


Un étranger doit-il voter dans notre beau pays ?
Excellente question. Les humanistes vont vous dire « oui ! », les nationalistes baveux vont hurler « non » et « grrrr » et rajouter « les étrangers sont étranges, en plus ». Sachant que l’étranger, à mon humble avis, ne vote pas plus à gauche qu’à droite, donc tout calcul électoraliste est nul et non avenu.
D’ailleurs, qu’est-ce que c’est qu’être un « étranger » ?
On pourrait dire : ne pas avoir le passeport P du pays sur lequel vous êtes, à l’instant T, dans la main M (G pour gauche, D pour droite).
Mais alors, à part cette histoire de passeport, c’est tout ?
Même sans le traverse-cochon en question, si on a payé 12 ans d’impôts, de redevance TV, de taxe poubelles et qu’on a assez de points chez Total pour acheter le DVD « Bienvenue chez les Ch’tis », on n’est pas d’office nationalisé ?
Et puis prendre le RER A pendant plus d’un trimestre sans se jeter sous les rails de dépit, ce n’est pas une preuve de fidélité à la nation hexagonale ?
On devient moins « étranger » quand on boit du Margaux et lorsqu’on apprécie la Fourme d’Ambert ?
Que nenni, mon ami !
Entre nous, alors.
N’êtes vous point « étranger » vous-même, à ces hommes politiques qui nous gouvernent, de leur fauteuil en cuir et leur C6 de fonction ?
Ne vous sentez vous pas quelque peu « étranger » à ces patrons cupides qui vous dirigent, de leur fauteuil en cuir et leur Audi de fonction ? (NB : dans le privé, ils préfèrent souvent les marques allemandes).
Ou bien, c’est l’inverse, ce sont eux qui sont les aliens ?
Hmmm, hmmm.
Et vous là, qui lisez cette chronique : vous êtes plus proches d’un UMP sexagénaire habitant Cannes, d’un Sénégalais étudiant qui écoute Bob Marley, d’un ouvrier danois qui boit une bière avec ses potes ou d’une mère de famille colombienne qui trouve que les tomates ont encore augmenté ?
Serions-nous des extra-terrestres les uns pour les autres, au sein même d’un pays P, voire une région R et une ville V ?
Ouh là, avec ces histoires de vote et d’étrangers, c’est un terrain glissant que l’on aborde.
Relisons Camus d’abord ?

1 commentaire:

  1. eh oui mais c'est un tellement bel épouvantail à agiter de temps à autre pas vrai ?
    Et puis je suis bien sur que tout le monde ne partage pas votre vue sur le fait que le vote des "étrangers" soit le même que le vote des "français" ... Chacun voit midi à sa porte. C'est comme les abstentionnistes. Les soirs d'élection, chacun dit que les abstentionnistes étaient en sa faveur ...

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