lundi 25 janvier 2010

Des vitamines pour tout ?


Quand on a un coup de fatigue, hop, un peu de Vitamine C effervescente et normalement, avec un peu de repos, tout va mieux au bout de quelques jours. Quand on manque de magnésium, calcium, fer, nickel ou que sais-je encore, hop, une cure d’additifs et c’est reparti comme en 14. Vous vieillissez trop vite ? Botox ! Chirurgie ! Transformation ! Le corps peut se re modeler, s’améliorer, échapper (un peu) à la ruine de l’âge.
Reste l’esprit. Mais hélas, il n’existe pas grand-chose pour les carences en intelligence, bonté, humanisme, gentillesse, spontanéité ou générosité. A moins, à moins… que nos experts en Recherche –avec un grand « R »- s’y penchent avec le sérieux nécessaire et nous sortent les molécules et recettes adéquates. Bingo !
Après un bilan de caractère, l’on vous prescrirait les adjuvants efficaces pour transformer cette mauvaise humeur chronique en amabilité fraîche, agréable à votre entourage, et cette épaisse idiotie qui vous fait contempler TF1 le soir en prime time et même avant… en une vivacité d’esprit qui vous pousserait à dévaliser votre libraire avec rage.
Mais dans ce cas, nous aurions de nombreux dilemmes !
D’abord, qui fixerait les idéaux et les normes ? Vous imaginez un peu –au hasard- le pouvoir actuel, les talibans publics ou la DRH de la World Company qui fabriquerait les pilules ? aargh ! Non seulement nous devons remplir des « objectifs » professionnels, alors vous visualisez un monde dans lequel les critères d’esprit et d’humeurs seraient aussi calibrés et mesurés ? Ensuite, que ferions-nous dans un monde de trop bonne composition, trop brillant et remarquable d’altruisme ?
Vous me direz, qu’il y a encore de la marge, du gras et de la viande avant même de s’approcher un tout petit peu de la définition précédente.
Mais rêvons deux minutes. Une pastille qui donnerait le sourire aux concierges, aux préfets et aux proviseurs. Une pilule qui attirerait la main des radins vers leur portefeuille (oui là, tout près du cœur !).Une décoction qui provoquerait de sévères envies de dévorer Borges, Paul Auster et Edgar Poe. Un vaccin qui provoquerait une allergie aux zappeurs. Un patch qui rendrait les politiques humanistes et les patrons sensibles.
Aucun risque d’overdose, prescription remboursée et cures obligatoires.
Cependant, TF1, les talibans, les préfets, les proviseurs, le pouvoir actuel et la world company ne veulent pas disparaître, alors laissons les chercheurs chercher, mais plutôt du côté des nanotechnologies-qu’on-sait-pas-si-c’est-bien. La vitamine C que je viens de mettre dans un verre vient juste de finir de se dissoudre. Un petit coup de barre, là.

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