mardi 8 décembre 2009

Terra incognita


La fusée atterrit doucement sur le sol de la planète inconnue. Le commandant John Laughton et le lieutenant Marie Duval descendirent sans se presser par l’ascenseur (les escaliers et les échelles c’est fini depuis longtemps, les amis).
L’atmosphère était tout à fait respirable sans appareillage ni masque, l’ordinateur de bord HAL 2.0 le leur avait gentiment confirmé.
Les deux astronautes étaient même vêtus assez légèrement, au vu de la température extérieure de 22 degrés Celsius. Humidité moyenne, petite brise. Aucun souci, environnement doux, rien à voir avec toutes ces planètes agitées et baignées dans l’acide sulfurique, celles qui sont gelées ou encore privées d’oxygène et affichant des températures à 5 chiffres, balayés par des vents terrifiants. Sans oublier les volcans de plusieurs kilomètres de haut et les séismes un jour sur deux.
Non, non, juste une planète apaisée.
Ils mirent tout au plus un petit Casque Immuno, une combinaison Autoprotect et s’armèrent d’un petit Lazerotype de poche… on ne sait jamais.
Autour d’eux s’étendait une plaine à peine vallonnée, où une végétation discrète colorait de vert un sol ocre. Sobre et plat, le paysage. Plus loin, une mer bruissait, agitée de petites vagues. Planète recouverte par un océan continu à 87%. Mais là, ciel bleu clair, des nuages épars. Leur arrivée avait été programmée pendant le court été que connaissait cette planète (un dixième de l’équivalent-rotation par rapport à l’étoile la plus proche). Pour le reste du temps, pluie, pluie, pluie. Mais aujourd’hui, belle journée de la belle saison.
- -Bon ! dit John Laughton, nous sommes supposés être tout près de ce que la Métaradar a appelé des traces de civilisation disparue… Allons voir cela de plus près. Après nos singes hurleurs de Stellaris 45 et les souris-méduses de Typo 77, nous verrons bien ce qui se cachait sous ces cailloux il y a déjà trop longtemps !
Une petite Jeepospeed fut descendue automatiquement du ventre de la fusée et ils prirent place au volant du véhicule automatique, guidé par un puissant GPSS, les menant tout droit vers ce qu’ils étaient venu chercher.
Après quelques kilomètres, ils aperçurent bel et bien des vestiges de bâtiments, de voies et d’habitations. Ces ruines ténues, polies et minimalistes étaient aussi apparemment très anciennes, épargnées par le temps et le vent, mais mangées par cette végétation à base de lichen et de petites fougères qu’ils avaient repéré dès leur arrivée. Tout concordait avec la pré-analyse des données fournies par l’ordinateur de bord : planète autrefois habitée, mais désormais privée à 99% de vie animale ou indigène. Quelques insectes de type Cafardus et Fourmitae. Végétation éparse et non toxique. Bouleversements enregistrés. Cataclysme de nature inconnue. Analyses sans résultat opérationnel. Exploration demandée.
Plus loin, ils arrivèrent dans ce qui semblait avoir été un port, mais il y a quelques siècles et, apparemment, un ou deux ouragans. Quelques morceaux de métal minuscules, des pierres qui avaient dû asemblées.
Les équipements intelligents de recherche Archéo- Civ de la Jeepospeed bipèrent avec insistance devant un tumulus.
C’est là qu’ils devaient fouiller.
Marie et John commencèrent à faire creuser un petit robot et exhumèrent vite un paléo-document à base de plastique et de circuits imprimés qui avait survécu à la catastrophe finale. Celle qui avait tout emporté sur cette planète.
- Ah, dit Marie, j’ai étudié cela en Histoire Primitive, cela ressemble à un agrégateur de données très antique, dont l’une des appellations était Klé U èce Bé et qui contenait des documents et images 2D !
Elle saisit l’objet et le plaça dans le décodeur universel de la Jeepospeed.
En hologramme, un texte commença à s’afficher devant leurs yeux étonnés :
« Compte rendu de réunion plénière du sommet sur le climat de Copenhague, décembre 2009…

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