mercredi 23 décembre 2009

La colle très forte et très énervante


On a vu la pub. Un type accroché au plafond, la tête en bas, tellement la super colle est forte que, ô puissance du produit, il ne tombe pas. Génial ? Là je dis : « Non ! »
Tout d’abord, je ne veux pas que l’on me colle au plafond, et en plus mes chaussures de boulot sont un peu grandes, car je déteste avoir mal aux pieds quand elles sont neuves, et après parfois (en meeting pipotron) je peux discrètement en enlever une sous ma chaise et la remettre vite fait à la fin. Alors, vous pensez bien, si on me colle au plafond, en salle de réunion, non seulement je ne pourrai pas faire semblant d’écouter, mais en plus je risque de tomber très vite, car me cramponner par la seule force des orteils sera très difficile.
De plus, je ne sais pas pour vous, mais chaque fois que je me sers de cette satanée super colle, c’est une épreuve !
Tout d’abord, il y a l’objet cassé qu’il faut réparer, au choix l’assiette un peu jolie que l’on ne veut pas jeter pour un petit bout qui manque, le plat écorné en faisant la vaisselle trop vite, le jouet piétiné par erreur ou le porte-clés Dilbert lancé par la fenêtre à un copain qui attendait dans la rue et Dilbert a perdu une oreille dans la chute. Le copain a ramené le petit bout d’oreille en plastique dur. Toujours un objet délicat !
Il manque un petit bout ? Qu’à cela ne tienne ! Un coup de super top glue et tout sera oublié ! Enfin, bon…peut être.
Mais, mince, où il est ce tube de colle ? Je l’avais mis dans le tiroir de la cuisine, avec les Post-It, tu l’as encore rangé ? Accusés conjoints rangeurs d’objets familiers, levez-vous
Finalement, on le retrouve dans la boîte à outils, sous l’enveloppe pliée en quatre qui contient les vis de rechange du meuble suédois (oui, il y a toujours des vis de rechange ou plus exactement des vis en trop parce qu’on a un peu raté le montage, en fait).
On est prêt, on pose l’objet à réparer, le petit bout qui est à recoller sur un magazine chopé dans le porte-magazines pour protéger le bureau (au choix, Télérama ou la newsletter pourrie de la mutuelle et pas les Inrocks, et bon, il faut protéger le bureau, ça oui, car, la dernière fois, j’avais réussi à coller un porte-clés au bureau directement, flute, et en l’arrachant, un trou notoire est resté bien marqué dans le vernis du bureau … là, je me suis fait engueuler !)
Aïe ! Le tube est tout vieux, son bouchon pointu en forme de chapeau de lutin est fermement accroché sur le mince corps en aluminium, déjà enroulé sur lui-même trois fois.
Pourvu qu’il en reste un peu au fond ! Pourvu que tout ne soit pas sec à l’intérieur comme le cœur d’un ministre de l’Immigration !
Grrr ! Le bouchon en forme de chapeau de lutin est collé à mort sur la partie conique du tube… aaargh ! Et crac ! Ça y est on l’arrache. Avec la vieille pince à moitié recouverte de peinture blanche qu’on a retrouvée dans la boîte à outils. Tiens ? La dernière qu’on avait peint, on l’avait bien amochée cette pince…. En voulant ouvrir des pots de peinture rebelles ? Mais là n’est pas le sujet.
Gnnn, gnnn , c’est fait !
Pas de bol, le bout effilé du tube se met à couler soudainement d’une grosse goutte de colle, qui tombe par terre, sur le parquet ! Vite ! J’arrache une page de la newsletter de ma mutuelle pour essuyer discrètement la colle tombée par terre. Non ! Au lieu d’essuyer, cela colle au sol et il reste un petit morceau de la page qui fond et se dilue par la magie de la chimie. Aaargh ! Mais je me bats et gratte vite fait avec la pince pleine de peinture séchée et hop, à part deux trois, euh, rayures, plus de traces sur le parquet. Hmmm.
Revenons à notre petit tube de colle. Ouvert, mais déjà sec à son extrémité. Une couche de croûte, nouveau sédiment ajouté au bout du bout du tube. Pffff. Tout est à refaire.
Là, j’anticipe ; je prépare l’objet à réparer, le petit bout... hop ! Le tout bien au milieu de la page de magazine protectrice de bureau. Je re presse le tube de colle et une gouttelette timide fait son apparition au dessus de la croûte séchée.
Vite ! Un peu sur l’objet, un peu sur le petit bout, je presse les deux avec le pouce et l’index, j’attends trente secondes sans bouger. Je lâche le tout.
Nooon ! Mon pouce et mon index sont collés entre eux.
Nooon ! Le petit bout tombe (la matière est au choix trop plastique, trop souple, trop poreuse ou trop biscornue)
Tout est à refaire.
Je prends mon mal en patience.
Hélas ! Le tube de super colle est maintenant vraiment vraiment vide ! Je le presse encore une fois avec force, mais il se rompt au milieu. Une ultime goutte est projetée…sur le bureau, juste à côté du magazine, sur le vernis… ou, pire, sur ma belle chemise de weekend et imbibe en profondeur le tissu d’une plaque vitreuse et immédiatement durcie qui ne partira jamais.
Et le truc à réparer ? Tant pis ! Bon, on aura une assiette ébréchée –ou alors… je la jette discrétos dans le vide-ordures (NB : c’est vachement sympa le bruit d’une assiette qui dégringole dans le vide-ordures) ou un porte clés Dilbert avec une seule oreille et un jouet un peu abîmé. Crotte !
Et, pas question de racheter cette foutue colle qui ne marche que pour des abrutis qui veulent se suspendre au plafond !

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