"Je voudrais que quelqu'un vienne et m'explique..", dit souvent un ami à moi.Oui ! dans la vie, tant de mystères, tant de questions sans réponse. Ceci est une série de chroniques, anamnèses, pensées, remarques, billets d'humeur avec digressions mais sans prétention autre que d'exprimer un point de vue parce que je me pose des questions et justement je voudrais que quelqu'un vienne et m'explique....
jeudi 3 décembre 2009
Haïkus
Les haïkus
Définition :
« Le haïku , terme créé par le poète et théoricien Shiki Masaoka (1867-1902), est une forme poétique très codifiée d'origine japonaise, à forte composante symbolique, et dont la paternité, dans son esprit actuel, est attribuée au poète Bashō Matsuo (1644-1694). Le haïku tire son origine du tanka terme de poésie traditionnelle japonaise. Il s'agit d'un petit poème extrêmement bref visant à dire l'évanescence des choses. »
Les vrais haïkus sont emplis de sagesse incisive, de dents du fond, d'éternité un peu éreintante, de poésie poétique, de grandeur d'âme et de petites chaussettes.
Blanches, les chaussettes. Courte, la vie.
En effet, ils n'ont que 17 pieds, viennent du Japon et sont à géométrie invariable.
C'est un genre, un univers parallèle, une somme, un filon dans la mine, ma mie.
Un Japon trop loin ?
Les puristes épurent, les experts sifflent et les recueils se brisent nombreux sur l'encyclopédique production d'auteurs sérieux et de livraisons express via des interprètes-noms, des traducteurs zélés, qui zèbrent le monde par leurs éclairs de génie civil.
Ces écrivants du soir débordent de finesse, élargissent notre esprit étroit et redimensionnent notre misérable existence de vils scarabées temporaires rampant sur cette terre ronde et si cruelle à la fois, où le soleil n'arrête pas de se lever, surtout derrière le mont Fuji, lequel est couvert de pellicules argentiques et de neige un peu aussi. Il y fait froid, même en kimono. Vie difficile, mort garantie. Oui, je sais.
Nothomb qu'Amélie y fut, que Sony Dieu ni maître, que Toyota parade et pétarade et que les meilleurs fruits y sont nommés mangas.
Mais ceci est une autre histoire. Je ne vais pas me perdre dans la translation ici même. Lisez sur votre canapé quelques haïkus sains… des repose-textes en quelque sorte.
Ils sont là depuis des siècles, longs et nombreux comme les passes d'armes du samouraï expert, vert, pépère, celui-ci même qui trempe sa plume avec habileté pour faire frétiller la geisha. Alors soudain, elle est moins loquace que la discrète carpe dans le bassin avec des galets au fond, pendant que le gong tonne et celui-là donc est propulsé au rang des maîtres écrivains, maîtres penseurs, mais un maître soixante cinq au maximum. La terre est basse pour tous.
Haïku d'épée dans l'aube. Sabre au clair, vers tranchants.
Et mettre le yakitori au four tant qu'il est encore temps me direz-vous ?
Je réponds oui et ce que je voulais vous dire, tel le flocon de neige se faufilant entre les timides bourgeons d'un cerisier pâle, planté devant un temple.
Ces courts textes, sont quasiment des SMS de poésie, nous cantonnant aux rires discrets, tout en ayant une pensée violette pour nos amis nippons.
Ni mauvais, d'ailleurs.
Avec toute mon admiration de corned-beef, et mon amitié pour cette concision admirable de lapin.
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