mardi 2 juin 2009

Moby tique


Je ne sais pas pour vous, mais moi, les baleines je n'ai jamais trop aimé.

Déjà, petit, j'avais lu une version light de Moby Dick, un gros bouquin avec des images.Cela m'avait marqué.
Comme j'allais souvent à la pêche en bord de mer (j'habitais Dakar), j'étais déjà du côté des chauds pêcheurs et pas des poissons froids.
Le Capitaine Achab, OK, il est couturé de partout, il est à moitié fou, il force son équipage à souquer dur et à naviguer jour et nuit dans les mers hostiles et jusqu'à ce que scorbut s'ensuive, mais quand même... c'était un vrai de vrai, lui !
Alors, finir accroché par des filins et des harpons sur le dos de la baleine blanche et couler avec le monstre, non, ce n'est pas la mort qu'il faut au courageux marin !
De plus, les baleines , elles nagent dans la mer, mais là où c'est vraiment vraiment trop profond.
Là où le fond est inatteignable, même par un Italien avec des grandes palmes, qui fait du yoga une heure avant, se bouche le nez avec une pince, a le coeur qui rétrecit pour devenir comme un bigorneau et va si loin que les plongeurs-bouteilles-bulles qui le regardent passer en ont mal à la tête.

Le Grand bleu, là aussi, très peu pour moi. L'angoisse ! Ces étendues océaniques glacées et mystérieuses, où naissent les tsunamis, les vagues tueuses, où sombrent les bateaux qui reçoivent une fourbe torpille et où disparaissent les avions maudits à tout jamais. Depuis que j'ai vu les Dents de la Mer, moi , je ne me baigne plus là où j'ai pas pied.
Pareil pour Mermoz, un type bien, joli casque en cuir sur la tête, un avion aux lignes indémodables et tout ce qu'il faut : boum ! splash ! dans le Grand Bleu inquiétant. Evaporé, dilué, miniaturisé, javelisé par le plancton.
Pas comme St Exupéry, le même casque en cuir sur la tête, très sympa, avion tout aussi racé , mais qui est abattu dans quelques mètres de Méditerrannée, et un pêcheur retrouve sa gourmette dans son filet.Plus accessible comme destin tragique.
Retour aux baleines.
Elles sont trop grandes, on voit pas bien où sont leurs yeux, il y a des coquillages qui se fixent dessus, elles sont trop gourdes pour se sauver à l'approche du baleinier, lequel est toujours poursuivi par des zodiacs Greenpeace.
Sauf Moby Dick, je pense, mais maintentant elle doit être à la retraite, avec le squelette d'Achab en sautoir et ses enfants sont du genre méfiants.
En plus , elles poussent des cris pas beaux du tout, genre sonar de l'U-42, avec du flanger et de la réverb', qu'on nous fait entendre et ré-entendre dans les documentaires larmoyants.
Je n'aime pas. J'ai le droit , non ?
Non merci.Et je ne veux jamais me retrouver face à leur tronche (ou c'est la queue ? on ne sait jamais bien où est l'avant de l'arrière du monstre !) si je fais un petit tour palme-masques-tuba dans les mers du Sud.Mais ce n'est pas encore prévu, cher ami, me direz-vous avec ironie.

Oui, oui, oui, je sais, elles vont disparaître, et c'est de la faute des Japonais et des Norvégiens qui les harponnent avec furie. Allez-y les gars, parlez-leur en V.O si vous pouvez.
Mais qu'elles aillent nager au fond de leur Grand Bleu, avec les poulpes géants.
Et d'ailleurs, ceux-là, je les retiens !
Depuis que j'ai vu "20.000 lieues sous les mers", et le poulpe géant qui veut bouffer tout le monde sur le Nautilus, et ce pauvre Kirk Douglas qui a toutes les peines du monde à le harponner, je leur en veux aussi un maximum.
Le Nautilus est endommagé et le Capitaine Nemo est salement touché.

Nemo , c'était un type brillant et incompris, tout comme Achab.
On ne le dira jamais assez.

A vous Jules, à vous Herman
Trente-cinq mètres sous la mer (c'est trop)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire