vendredi 8 mai 2009

Le type au supermarché, là, juste devant vous


Alors, là, mécontentement. Enervement, rage, haine du prochain, délit de sale tronche, misanthropie, lassitude et soupirs.

Je vais dans la boutique près de chez moi qui s'appelle Saint-Germain Affaires où l'on trouve des produits super pas chers comme des casseroles par 7 à 15 euros mais qu'on prend pas parcequ'on n'en veut que 2, des CD d'improbables chanteurs de merengue ou un Best Of de James Brown à deux euros mais hélas dont les chansons sont interprétées en live (1977) au Canada anglophone dans une ville inconnue mais couverte par le givre 11 mois sur 12 par le Funky Town Orchestra qui joue pas mal mais c'est pas James Brown, aussi des jouets en plastique brillant qu'on a un peu honte d'offrir comme cadeau pour l'anniversaire d'un copain de votre fils cadet, mais c'est les parents des gens qu'on connaît pas bien et dont la mère a un monospace vert qui se gare en double file devant l'école pour attendre le gamin, et puis des tas d'articles fabriqués par des petits enfants qui n'iront pas à un anniversaire de sitôt, vu qu'avec le prix de leur labeur, il faut nourrir leurs parents qui n'ont pas de monospace vert, ni de casseroles par lot de 7, et n'aiment pas du tout James Brown.

Bref, j'y vais une fois un matin, et puis j'y retourne l'après-midi en fait car j'y avais acheté un petit coffre fort à trois euros qui s'ouvre en faisant une mélodie horrible (un cadeau pour une peluche qu'on a depuis longtemps , qui s'appelle Zipette. C'est une souris rouge qui veut être une star, qui fait des caprices et qui prétend être née à Hollywood en 1945.)

Il manquait donc le mode d'emploi du truc et je demande à la vendeuse qui me dit, allez-y , prenez un mode d'emploi dans un autre article, ce n'est pas grave.

Personne dans le magasin , MAIS juste un type planté en apnée, immobile et plongé dans une réflexion profonde... EXACTEMENT devant le rayon des petits coffres forts qui s'ouvrent en faisant une mélodie horrible !

J'ai du dire "parrrdon !" assez fort pour pouvoir m'approcher du rayon et saisir l'article. Le type a fini par bouger.

Non, mais.

Pourquoi quand on est devant un rayon, un étalage, même dans le plus gigantesque des hypermarchés illuminé de néons blafards et bercé d'une musique molle que même le Funky Town Orchestra n'aurait pas osé jouer dans une sous-préfecture du Manitoba... pourquoi y-a-t-il TOUJOURS un type ou une bonne femme là, JUSTE devant vous , qui vous empêche de regarder tranquillement les fabuleux articles que vous désirez acquérir avec une ardeur incommensurable ?

C'était ma cinquième colonne.

A vous les supérettes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire