Deux ans le 8 mai pour mon activité de bloggeur amateur. Environ 390 textes, sans compter les petits clins d’œil et mini-notes de jours de paresse. Tout est compilé sur un grand fichier Word et le recueil correspond à environ 20000 lignes, 200000 mots, plus de 500 pages… UN million de signes (espaces compris). So what, bilan, résultat, extrait sec, pérennité ?
De tout et de rien ai-je parlé semble-t-il. En jetant un regard a posteriori, quelques grands thèmes récurrents : politico-actu, vie quotidienne, artistes films et radios, textes de fiction-imagination, poèmes et humour. Côté fréquentation, une lente évolution et un « plateau » aux alentours de 1000 visiteurs depuis 6 mois, avec un pic à 1500 lors de l’épisode « Piss Christ ». Pas trop mal, pour un blog sans publicité, notoriété, ni visibilité autre que deux sites d’hébergement en parallèle : Blogspot et le Nouvel Obs.com.
Cependant, il est temps d’arrêter le moteur, couper le contact et passer en mode « P » (je n’ai que des voitures avec boîte de vitesses automatique, vous le noterez au passage). Oui, « trop de couleur distrait le spectateur » disait Jacques Tati (et mes amis les Inrocks quand ils paraissaient encore en noir et blanc). De plus, Claude Nougaro le chantait aussi : « il faut tourner la page », sans compter les Who qui braillaient « Hope I die before I get old » mais qui sont encore bien accrochés à leurs droits d’auteur et à leur Sonotone au moment où je vous parle. Quoi ?... Au moment où je vous parle ! …vous disais-je.
Je fus parfois en verve et forgeai deux ou trois jolies phrases, des enchaînements un peu drôles, m’a-t-il été rapporté par des âmes charitables, en ces derniers 24 mois.
Il faut cependant penser avec modestie à la fin du feuilleton. Avec un grand sourire en coin comme le grand Julien Guyomarc’h dans le formidable film « L’incorrigible » qui évoquait : une égyptienne admirable que « nos manières ont fini par lasser » (« Qui ça ? Tu veux dire la nympho qui faisait la danse du ballon ? » lui répond Bébel, au sommet de son art comique dans ce rôle jubilatoire, porté par un texte d’Audiard à réécouter 12 fois). Ne pas lasser, emmerder, fatiguer, tenir la jambe comme dit justement l’ami à moi qui souhaite que « quelqu’un vienne et lui explique… »
Insister trop lourdement, persister dans le genre, frôler la redite ou repasser encore par les mêmes chemins, voilà qui est franchement « relou » comme diraient mes fils, qui me montrent des sites Internet toujours plus bizarres mais renouvelés. Grâce à eux, je vois en un zapping infernal : tous ces « mèmes », ces parodies, ces montages, ces personnages qui dansent et d’autres qui ondulent : tout cela est amusant, rapide, temporaire, provisoire.
Quant au genre « blog », j’avoue que moi qui vous écris, j’en lis assez peu en fait. Tous ces gens qui racontent leur vie ou font des commentaires dont tout le monde se fout… Bref ! Pourquoi pas des recettes de cuisine, des photos de voyages à l’étranger ou du scrapbooking pendant qu’on y est ? « You’re talking to me ? » disait Robert de Niro à son reflet fou dans la glace, in « Taxi Driver »…
Et puis, à défaut d’avoir un petit quart d’heure de gloire, comme nous le promettait Andy W., moi j’ai juste deux quarts d’heure d’inspiration par jour environ. Travaillant par ailleurs pour gagner quelque argent (privilège de plus en plus rare en ces jours de plans sociaux mitraillant de tous cotés), je me dois d’employer cette fenêtre de créativité de meilleure manière. Faire une chronique en deux coups de plume, cela n’est pas mal et la satisfaction de « publier » sur Internet en trois clics est agréable, mais au final très léger, comme une bulle de comics strip. Alors que se concentrer pour travailler un peu plus sérieusement des textes longs (nouvelles par exemple) et tenter d’être édité…devrait être mon activité d’écriture, désormais.
Voici pourquoi je vais à partir de maintenant tenter de maximiser l’inspiration et la respiration. Du concentré sucré, comme le lait en tube, je vous dis !
Goodbye blog, et, bon sang KONMEXPLIK enfin pourquoi la Terre est ronde, les tartines tombent côté beurre et les poignées de portes accrochent les poches de manteau et enfin si Elvis est encore vivant, buvant un coup de rouge avec Michael Jackson sur une île déserte au milieu du Pacifique ?
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