mardi 11 janvier 2011

Tunisie et Algérie : les colonels ou les mollahs ?



Cruel dilemme. 
Alors que des soulèvements et des émeutes agitent ces deux pays « amis » comme on dit en langage diplomatique, pour ne jamais froisser la junte qui les gouverne, le débat passe désormais à la température du Vésuve juste avant que Pompéi ne soit transformée en musée de la poterie volcanique avec statues humaines en taille réelle.
Août 79, le volcan gronde ! Je pars ou je reste ? Je prends la mer ou fuis dans la campagne ? Je prie Jupiter ou Saturne ? Je bois encore une amphore de vin ou je fais seller mon destrier noir ? Mais je m’égare, revenons en 2011 et à nos carthaginois, oops à nos moutons oops, aux pauvres gens qui ne se marrent pas tous les jours à l’ombre des régimes sans sel qui partagent les richesses de ces nations avec un ratio très peu pour toi/beaucoup pour moi avoisinant le zéro absolu.
En tant qu’occidental assis dans ma cuisine au gaz et ma voiture à explosion, en train de me faire mitonner une bonne petite choucroute pleine de saucisses variées, je ne peux m’empêcher de songer au spectre abominable de l’alternance par une autre dictature, barbue celle là ! Au hit parade de l’intolérance crasse et des cerveaux obtus, ce type de désastre a fait la démonstration de sa parenté encore plus évidente avec les styles très directs de Père Ubu ou Darth Vador. Imaginez le bruit des bottes, le claquement des verrous de cellule et les coups de goupillon en bonus. « Qui tu sais » est grand et prends ces pierres dans la tête, c’est divin !   
Un colonel, on peut lui vendre des avions, de la bonne centrale électrique, des pigeos, des rinault, et des Club Med sur tout son littoral, il boit même un petit whisky, voire un Vosne-Romanée 1961 lors de son passage à l’Elysée, et il n’a cure d’emmailloter ces dames sous des couches de tissu. Le mollah sonne plus aigu, il est irascible, il fait péter les bouddhas (blancs ou noirs), pas les bouchons et sur les plages de Djerba, il risque fort de peu goûter le monokini ambiant. Le militaire aime l’ordre, l’ayatollah adore le silence. Le galonné coupe les droits de l’homme, le religieux coupe aussi les doigts de la femme histoire de surenchérir. Certes, mais j’entends aussi les arguments de ceux qui ont les mains dans la prise, la matraque dans le crâne et leur geôlier dans le... enfin, vous voyez. C’est vrai, c’est assez agaçant, comme on dit dans nos livres d’histoire, dès la page 1789. 
Très embêtant, ce choix, surtout si on regarde qu’entre la statue de marbre Saddam et le chaos sanglant et poussiéreux qui l’a remplacé, c’est bien pire en 2011 et pour assez longtemps, semble-t-il. Le problème, chers lecteurs, est aussi que l’édifice dictatorial plus que mûr des régimes en place est en train de s’effondrer. 
Quel joker va sortir du chapeau ? Fromage ou désert ? Je crains fort que cela ne fasse rire personne, même à Tamanrasset et Tataouine.        

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