mercredi 25 août 2010

le blues de la rentrée du cadre



Le retour du jeudi, et aussi du lundi, du mardi, etc., le cadre rentre de ses congés annuels et il est déjà à bout de souffle. Cinq jours, c’est long !
Il a mis des chaussettes pour la première fois depuis 3 semaines.
09h20, il n’arrive pas trop tôt, c’est la rentrée.
Il regarde le parking des employés avec un air hébété, en se disant « je suis dans X-files ou bien ? (« ou bien », c’est seulement s’il est suisse francophone, notez-le).
Il avait été surpris par son réveil qui fait un bruit aigu et lancinant.
Argh, il rêvait bien, il était bien endormi.
Déjà, il faut se rappeler de tous ces codes d’accès (mais heureusement il avait un petit Post-it jaune fluo caché dans son tiroir avec ces nombreux et foutus codes à la noix qui doivent comporter des majuscules et des chiffres et des caractères bizarres… mon pote si tu crois que le prénom de ton gamin passe encore, retourne en 1991 !)
Dégageant sa montagne d’emails à coups de rageurs « suppr. » et de violents « fwd. », il tortille son cou enserré dans une chemise blanche qui fait ressortir son bronzage.
Vite, une causerie près de la machine à café. « 25 minutes saignées en 2X2 » (là, il parle encore comme ses fils qui étaient avec lui en Toscane)
Ce midi, il n’ a pas fait de braise pour faire griller une rame de saucisses et de blancs de poulets marinées dans l’huile d’olive et à la cantine, il y avait de la pizza et une plâtrée de pâtes, mais pas comme en Italie. Berk, elle avait l’air toute molle (la pizza, bien sûr)
Punaise, dit-il, et il n’est que 17h00, alors qu’il a les yeux qui piquent à force de regarder son écran.
Mais qui sont ces gens pâles et énervés qui m’entourent ?
Pourquoi tant de rage, et tant de budgets qui doivent être coupés et ces de questions auxquelles il faut répondre sans retard ?
Oh ? Pas un seul jour férié avant novembre ?
C’est quoi cette vie ?
Le cadre est rentré, c’est la fin des vacances.
Il regarde les 600 photos qu’il a prises avec son appareil photo numérique et qu’il a mises sur une clé USB.
Déjà 18h00 ? Il file discrètement.
Demain réunion avec tout le staff à 15h00.
Deux heures à tenir, et il n’a pas parlé anglais depuis longtemps.
Bon sang, ne pas fermer les yeux sinon il s’endormira.
Vive 1936 et le Front Populaire, dit-il à sa famille le soir même.

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