mardi 29 septembre 2009

La pièce qui manque


C’est invariable.Vous avez une panne. Pour votre voiture, télephone, usine marémotrice ou le volet roulant de la fenêtre du salon.Vous voilà face au technicien. Vous n’y connaissez rien ; Diagnostic time.Il prend un air ennuyé et vous annonce 99,9 fois sur 100 : ‘Il manque une pièce. Il va falloir la commander en Allemagne « (variantes : au Japon, en Corée, mais vous le remarquerez : jamais en Baloutchistanie Orientale et encore moins à Nanterre ou à Paris 14 !)
Je m’insurge et je dis : qu’y a-t-il dans tous ces entrepôts près des aéroports, ces vastes zones portuaires et ces immenses espaces de stockage disséminés partout sur notre vaste territoire ?
Uniquement des chariots élevateurs qui dansent en un ballet un peu fou, cherchant sans cesse une pièce qui n’est pas réferencée ?
Ou, peut être, justement LES pièces pour voitures, télephones, usines marémotrices et volets roulants que seuls les allemands, japonais et coréens utilisent ?

Et maintenant que vous êtes chauds, je soumets à votre juste vengeance rouge sang et son bras armé d’un glaive cet autre facteur de courroux, si courant devant un guichet, au bureau, un gris comptoir de réservation quelconque…Un classique, lorsque vous avez enfin obtenu le pauvre opérateur sous-payé et sous-formé mais avec un fort accent, employé sans protection sociale d’un piètre service d’assistance télephonique, et ce après 25 minutes d’attente en écoutant une chanson niaise en boucle (oui, celle de la pub TV)…. Attention, roulements de tambour et nappes de synth és en accords mineurs, voici, voici, voici : « L’informatique est en panne pour le moment ».
Rage froide, hystérie qui suinte, bloody mass murder en approche.
Vous en conviendrez, cette panne arrive toujours à point nommé quand une explication urgente et indispensable serait nécessaire mais dédouane miraculeusement votre minable interlocuteur, le défausse de sa responsabilité de pou marron clair, en invoquant ainsi une sorte de deus ex machina.
Voici donc l’excuse absolue, invisible et insaisissable, terrée dans les sous sols d’une infâme tour de verre et d’acier quelque part entre Bangalore, les Philippines et Bratislava… mélange odieux et gluant de bugs et d’erreurs 404 sur Windows, de puces qui crament, d’informaticiens trop maigres aves des cravates en laine et de disques durs qui ont rendu l’âme mais on ne sait pas pourquoi.

Peut être une pièce qui manquait ?

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