Les essuie-glaces

Encore un sujet d'étonnement un peu agacé pour moi.
Pourquoi voit-on partout et toujours des danseurs "essuie-glaces" dans tous les shows à composante musicale ?
J'entends par danseurs "essuie-glaces", expression copyright mon grand père, ces éphèbes mâles et panthères féminines qui se trémoussent en une synchronisation épuisante et frénetique derrière les chanteurs et chanteuses de musiques faciles, dans les comédies dites "musicales" et dans toute émission de varieté à petit ou grand budget.
Vous les voyez en égyptiens dans "Toutankhamon, the ultimate musical from Broadway", en cow-boys avec des jambes de cuir mais les fesses à l'air autour de Madonna, en zombies gris autour du gris et feu Michael "j'aime trop les enfants" Jackson et enfin en échappés du l'Opéra avec des chausses et des collants très collants partout ailleurs.Souvent, assez maigres et avec les côtes qui saillent fort, j'aime pas du tout !
Lorsq'une chanteuse sulfureuse madonnesque ou britney-tisante se fait vieillisante ou a pris quelques kilos, vous constaterez qu'un jeune homme (souvent noir par ailleurs), vient se détacher du lot des essuie-tout et est préposé à mimer de postures érotiques au plus près de la star.
Sans compter les deux rangées d'essuie- plus qui étaient plantés en haut de l'escalier et ont descendu le décor à pas chaloupés, voire porté la vedette sur leurs petits bras encostumés.
Effectivement, ils sont comme ces précieux accessoires de nos pare brise, se mouvant en un parallélisme jamais rompu.
Ils prennent un air vaguement salaces, affichent un sourire figé et plein de dents si blanches ou alors ils feignent d'être courroucés ou ils n'ont pas d'expression officielle du tout (et non, je n'ai pas dit qu'ils ont l'air... , non je ne l'ai pas dit)
A la fin, ils sont toujours figés sur la toute dernière note en un tableau final et nous regardent de leurs grands yeux trop maquillés où percent l'attente des applaudissements, la hantise de la quarantaine et le manque de reconnaissance potentiel induit par leur condition de simples figurants bien trop souvent au chômage et perdus dans ces rêves de gloire vains qui se réduiront à néant avec le calendrier de remboursement de leur premier appartement acheté trop cher et déjà si loin du centre ville, leur rappelant à tout jamais qu'ils ne sont pas danseurs classiques comme ils en rêvaient tout petits, mais juste des essuie-rien derrière une demi vedette en vrai playback.

Au delà de ma remarque qui est vertement teintée d'ironie, nous serons tous ici d'accord pour constater que ces ballets d'essuie-glaces (et non, je n'ai pas dit comme des balais, non je ne l'ai pas dit...), bref ces ballets sont une figure imposée voire obligatoire.
N'en êtes vous point lassés ?
Une chanteuse se prend pour Aretha Franklin sur un rythme à 155 bpm, bon, bing, elle est en transe devant sa troupe de zig zagueurs et elle se joint à leurs mouvements de troupe.
Et là , débat !
Playback ou pas playback ? Vous pouvez, vous, faire Et la Castafiore ET Noureev en même temps.
J'ai du respect pour les artistes, mais j'ai un doute sur la capacité du disque dur et de la mémoire vive de certains (et non, je n'ai pas dit que beaucoup sont des plus balai que ballet, non, je ne l'ai pas dit...)
Si, si , objecteront certains : "il y a beaucoup de travail derrière tout ça.." est la théorie avancée pour nous expliquer , et sans rire comme préciserait un ami à moi, que derrière les essuie-glaces il y a une mine de talent, des mois de répetition etc., etc.
On me dit: "Oui, oui, à New York les comédies musicales c'est formidable, tu ne comprends pas et là, c'est dans le même esprit"....

J'avoue humblement que même dans ma voiture, les deux vrais essuie-glaces qui font leur ballet sous mes yeux quand il pleut me portent sur le système assez vite.

Alors, 12 balais qui s'agitent en même temps....désolé, là, je préfère laisser couler.