lundi 27 septembre 2010

de nouvelles notes !


voir

http://konmexplik2.blogs.nouvelobs.com/

mercredi 22 septembre 2010

NOUVELLE ADRESSE

Amis lecteurs :

Hello !
Désormais tous mes papiers, notes, billets, divagations ou coup de grisou sont postés sur

http://konmexplik2.blogs.nouvelobs.com/

La France, "sous la menace" ?



Ben voyons… et puis aussi « la France a peur ! », et puis encore « Je suis partout ! », et on termine par une couche de « Nos soldats veillent sur vous » ? Attention ! L’ennemi écoute aux portes ! Alerte !
Les bouteilles de coca oubliées dans le métro sont-elles des armes de destruction massive ? Au secours ! Un sac Eastpak d’occasion laissé sur un siège du RER A ? On bloque tout 2 heures et on déclenche le plan Vigipirate rouge vermillon foncé double couche.
Faites venir les démineurs, il y a un double cheese suspect et à peine entamé dans une poubelle, devant le magasin !
Il y a des redoutables conspirateurs qui préparent des bombes surpuissantes avec des bouteilles de gaz (mais pas avant d’avoir fini de faire chauffer leur… couscous, si vous voyez bien à qui on fait allusion…).
Les balayeurs vont glisser des bombes nucléaires au piment dans leur outil de travail et « boum ! », adieu l’ami. Vous savez, les balayeurs, hmmm, ces types habillés en vert fluo, mais pas très clairs de peau, enfin, vous comprenez, quoi !
Et ces sombres et suspects manouches, roms, gitans, gypsy kings, voyantes, voleurs de poules …. Mais oui ! Leurs caravanes sont remplies de kalachnikovs, de poudre à canon et de TNT qu’ils vont placer partout pour nous faire sauter, les traîtres (sans parler des drogues et des nombreux portefeuilles qu’ils ont volé à la sauvette, croyez-nous afin de tout ramener en Troumanie-Hongrie où ils sont si riches).
Et le top du top : Al Kakida ! Puisqu’on vous dit qu’ils existent… ils ont un siège social, des filiales, un télex et deux fax, un ordre du jour, des indicateurs de performance et des réunions de « team building » (euh, ou de « team destroying » en fait, c’est selon l’humeur du numéro 4, quand le numéro 3 est en réunion et que le numéro 2 est en RTT).
Ils sont hyper bien organisés, ils ont des objectifs personnels, des Blackberry tout neufs (mais piégés), une DRH et une mutuelle (bon, qui ne couvre pas TOUS les accidents du travail, mais c’est quand même bien pour les dents et les lunettes, comme le mollah Homard qui voit plus très clair, le pauvre après toutes ces années dans une grotte).
Oui ! Ces gars là sont super dangereux, on vous dit que la France est sous la menace, c’est clair ou pas ?
Il faut nous croire, bonnes gens, et n’oubliez jamais ceci : l’avant-guerre : c’est MAINTENANT !

mardi 21 septembre 2010

Internet arrive à pied par la Chine



Je lis ça et là des témoignages et reportages qui nous rappellent qu’Internet, c’est pour certains « youpi la fête », et pour d’autres, c’est «tiens, prends ça dans la tête ! ».
En Chine, par exemple la police politique veille. Vos propos ne cadrent pas et vous voilà un sac sur la tête, embarqué dans une voiture noire sans plaques d’immatriculation et, vite fait dans une baignoire, la tête la première, en mode Jean Moulin. Beaucoup de gloups !
Des sbires sont payés pour déverser des centaines de posts et commentaires pro-gouvernementaux, pour exploser les forums et les blogs. Je lis aussi qu’une douzaine de pays sont appelés « ennemis d’internet » : ah ! les classiques dictatures avec des généraux, des mollahs, des présidents à vie… Je vous passe maintenant un morceau de Wikipédia qui dit : « D'après RSF, des pays comme l'Ouzbékistan créent des miroirs modifiés. Ainsi, pour l'internaute, l'accès aux sites des dissidents politiques ne semble pas être bloqué. Les autorités ouzbèkes copieraient les sites controversés, puis les modifieraient afin de saper ou d'affaiblir les prises de positions interdites. Les internautes ouzbeks accédant à ces sites consultent alors des copies falsifiées. Ce type de manipulation sera peut-être décelé par un expert, mais il est extrêmement difficile à détecter par l'internaute lambda."... (Moi je suis un peu comme Houellebecq, mais en vraiment moins fort, car Houellebecq, c’est un génie étrange et puissant). Voici donc l’article que vous liriez sur mon blog. Mais…


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Je lis ça et là des témoignages et reportages qui nous rappellent qu’Internet, c’est pour tous « youpi la fête », et pour nous autres « pas de prise de tête ! ».
En Chine, par exemple la lisse politique veille sur nous. Vos propos ne sabrent pas et vous voilà un sac à la main, embarqué dans une voiture rose aux jolies plaques d’immatriculation et, vite fait dans une baignoire, la tête légère, en mode Lettres de mon Moulin. Beaucoup de mousse ! Des sirènes sont payées pour déverser par centaines à la poste des vestiaires et des porte-manteaux, pour décorer le forum de la mode.
Je lis aussi qu’une centaine de pays sont appelés « amis d’internet », ah ! les classiques statures de nos généreux, holà, mais pas présidents à vie ! Je vous passe maintenant un morceau de Chinipédia qui dit : « D'après la TSF, des pays comme l'Ouzbékistan créent des miroirs modifiés. Ainsi, pour l'internaute coquet, l'accès existe et ses dents magnifiques ne semblent pas être bloquées. Les autorités ouzbèkes souriraient aux dentistes pour converser, puis les glorifieraient afin de rapper ou d’anoblir les prises de positions inédites. Les cosmonautes ouzbeks accédant à ces dentistes consultent alors des copies purifiées. Ce type de manipulation sera peut-être décelé par un expert, mais il est extrêmement difficile à détecter par l’orthophoniste lambda."... (Moi je suis un peu comme Mao, mais en vraiment moins fort, car Mao, c’est un génie à frange et puissant). Voici donc l’article que vous lisez sur mon blog.

lundi 20 septembre 2010

A la campagne



Avertissement. Ceci va faire sourire ceux qui ne sont pas des urbains 150% comme moi.

Développement.
Hier, j’ai passé une journée à la campagne. En Normandie « full vintage », pas loin de Camembert. Oui. Là où il y a des vaches et c’est vert. Il faisait beau. Donc, je fus invité chez un ami qui possède « un terrain » comme on dit (« 2 hectares », je ne sais pas si c’est bien, mais en tout cas c’est grand !). C’est comme « un mètre cube » de bois, c’est beaucoup ou non ? Moi , j’ai fait genre « oui ».Il a donc une petite maison en travaux, vous savez l’endroit où pendant cinq ans il y aura des bâches, des parpaings, des outils costauds et des sacs de 100 litres avec des produits lourds et des inscriptions que je ne comprends pas. Lui, c’est un pro, il fait tout lui-même (j’ai dit cinq ans, ok, sept !), et en tant que non-bricoleur absolu, je suis au-delà de l’admiration « technique ». Bon, on a bien mangé, car l’ami a un bon coup de patte en tant que cuistot et après on a « visité ». Donc, déjà j’ai vu des moutons (« quelques bêtes pour les revendre, et c’est pas facile », dixit l’ami qui en plus a la compétence « élevage »), d’une espèce assez esthétique, à tête noire et qui apparemment ont toujours la dalle. C’est bizarre un mouton. Et 20 d’un coup qui vous regardent, encore plus. Passons. Après on a cueilli des prunes et des pommes, genre cinq kilos en quatre minutes chrono. Etonnant, non ? Les moutons, ils nous regardaient. Bon. L’ami nous explique aussi des tas de trucs typiques de la campagne. Les chiens qui aboient sans cesse (dont certains périssent de cette mauvaise habitude, ceci dit). Le fusil et les cartouches jamais très loin (« le même calibre pour les voleurs et les sangliers »). Les panneaux « danger, pièges » sur les granges et les appentis (« une boule de fil de fer qui leur tombe dessus », gloups). Le rebouteux du village que tout le monde connaît (ah bon ? ça existe encore ? oui, oui). Les histoires de terrains inondés, ou constructibles, ou pas, les haies et les grillages, les subventions. Le gars qui s’est pendu parce que « 50 vaches, ça rapporte plus rien ». Les animaux piqués par des mauvais gars dans les champs (ils ne sont pas tous gentils à la campagne ? BEN NON !). Le cheval au pré et qui fut occis par des malandrins à compétence « boucher de nuit » et qui en ont découpé les meilleurs morceaux sur place (là, je pense au film, « le Parrain », mais c’est pas drôle). Bref, il s’en passe des trucs, à deux heures par l’autoroute A13 de chez moi ! Et en plus, j’ai même vu du papier tue-mouches, jaune, en torsade qu’on accroche au plafond.


Conclusion. Respect pour mon ami bricoleur, éleveur, cuisinier, piégeur et homme vrai du terrain et du cru.
Je suis un urbain à… 151%, mais j’ai passé un bon moment.
C’est sympa la campagne, quand il fait beau, juste pour un déjeuner et un après-midi.
Bon pour le camembert : allons chez Monoprix et pour le gigot d’agneau, chez Picard.
Et le rebouteux, il est où dans mon quartier ?

vendredi 17 septembre 2010

Les électrons se rebiffent



Tout avait démarré en plein duel au sabre laser entre Darth Vador et un Jedi du genre barbu qui passait par là.
Zap, gzii, schlack... on voyait de belles lumières, on commençait à être dans l'ambiance et puis les sabres s'entrechoquaient dans un joli ballet bleu et rouge. Sympa, surtout que l'on était sur le pont supérieur d'un vaisseau spatial, vous savez le genre qui n'en finit pas, et il faut au moins trois minutes pour qu'il passe devant vous du museau au pot d'échappement, le tout auréolé de petites navettes qui en entrent et en sortent avec grâce de tous côtés.
Donc, tout à coup, les sabre laser s'éteignent, woiiin, woiinn, woiinn.
Et puis aussi dans le vaisseau , on a eu l'impression nette que tous les plombs avaient sauté. On ne voyait plus que des coursives faiblement éclairées par des signes "exit", verts et tristounets.
Mince alors .

Ah non ! dit Vador, on arrête la baston tout de suite. On ne va quand même pas s'expliquer à coups de latte, et puis moi, j'ai mis ma deuxième cape au pressing sur la planète Tatouine hier, il leur faut au moins trois jours pour me la rendre bien amidonnée !
Sur ce, le Jedi était ok, il déclara qu'une bagarre " a capella", cela manquait de panache.

La baston fut donc mise sur "pause".

Mais bon, le fait que l'on était presque dans le noir avait aussi un peu énervé les deux protagonistes et Vador gueula un bon coup sur le premier Trooper qui passait par là, par manque de chance pour lui.

"Dites -donc, euh, vous là, matricule X2547B, vous ne pourriez pas vous enquérir de la cause de ce bordel technique et pendant que vous y êtes, faites moi monter deux Mojitos pour mon ennemi, le barbu, là, et moi. Ah oui, et vous leur dites d'ajouter un peu de saucisson, moi , j'ai bien la dalle ! Coupé fin, hein le saucisson, faut qu'ça passe dans mon masque noir ! Allez, filez, sinon, je vous fais la grosse voix !!"
Le trooper, déjà tout blanc par nature, s'exécuta et fila, croisant un D2R2 complètement "kéblo", ses petits bras pendouillant comme une daube, tout au bout d'un couloir et apparemment trahi lui aussi par son système électrique.
Idem pour C6PO, le prétentieux robot tout doré qui pétait les rouleaux de tous les jeunes Padawan, du CP au CM2, en leur expliquant qu'il connaissait un nombre de langues presque infini et qu'il avait tout appris à Skywalker. Ouais, ouais, ouais. Là, le bavard était figé, la batterie vidée, dans une attitude raide et vu que la lumière était éteinte dans l'Académie des petits Jedi, ils étaient tous sortis dans la cour de récré jouer aux billes de mercure.
"Putaiiin, encore une panne de courant !" jura avec une certaine vulgarité la princesse Leia-pas-de-quoi, alors qu'elle était juste en peignoir aux armes de l'Empire, dans sa chambre d'hôtel 5 étoiles (5 étoiles vous me direz que c'est normal dans la galaxie très lointaine où tout cela se passe) et surtout en train de se sécher les cheveux pour parvenir à réussir sa coiffure à la noix avec deux bretzels sur les côtés, qui était un peu sa marque de fabrique à elle. Furax, la fille.

Yoda, dans sa petite bicoque merdique au fond des marais , râlait, plus vert que jamais, en essayant de relancer son compteur électrique à la main.. mais rien n'y faisait. Le vieux radin se demandait même s'il n'avait pas encore oublié de payer sa facture à EDF (électricité dans la forêt). Niet, pas de jus là non plus !

Mais non, en fait , c'était une grève surprise dans toutes les centrales atomiques de la galaxie des employés mutants-robots surexploités et leurs potes les petits Jawas, vous savez ceux qui ont les yeux qui brillent et des tenues genre "moines".

Comme on leur avait supprimé la pause de 16 heures, ils avaient décidé de couper le courant partout et sans préavis, pendant une année lumière ou deux, histoire de faire suer tout le monde.
Mince ! et puis quoi encore, demain on leur piquerait les RTT ? ( repos trans temporels)
Fallait pas abuser, et puis quoi, les Ewoks avaient bien obtenu les 135 heures, eux au moins, cette bande de nounours de foire à roulettes !

Vador, allait devoir raquer pour continuer à faire le guignol avec son sabre laser à 10000 watts le bout, c'est moi qui vous le dis !

Tout compris, et tout frit aussi



J’ai bien ri, quand l’un de mes amis les plus proches m’a expliqué qu’il avait acheté un PC pour chez lui et s’était lancé dans l’expérience de la « box », à savoir ce paquet ficelé incluant Internet plus le téléphone plus 897 chaînes de TV, le tout pour un prix dérisoire.
Ce qui est marrant, c’est qu’il aborde juste le concept devenu courant : « rien ne marche, tout est bloqué ». Hé oui, c’est ça le progrès.
« Welcome dans le monde flou des opérateurs », lui ai-je dit, ô spécimen rare qui ne connaissait que France Télécom et n’avait pas Internet @ home !
Oui, ce genre de machin, quand c’est naze, c’est bien compliqué. On vous dit « on a tout compris », mais jamais « on vous frit » ….
Mon ami reçoit donc des appels affolés de ses parents et amis le pensant disparu ou victime d’un enlèvement par Al Qaeda- Branche Paris 16- qui lui laissent 19 messages sur une messagerie située entre Vénus et Pluton, ou sur un serveur à Bangalore, qu’il ne peut atteindre bien sûr. Il découvre à peine ce que nous avons tous subi et subirons : la hotline pourrie, les types qui ne parlent pas vraiment notre langue et vous posent des questions à la c… du genre « vous avez bien allumé votre box ? » (Non, tête de vache sacrée sauce gribiche, je t’appelle parce que j’ai envie de faire un billard avec ta sœur !) et qui vous laissent des messages peu clairs à des heures où l’on est en plein boulot, le fameux technicien fantôme aux rendez-vous si rares, celui qui vous bouffe un capital de RTT à vitesse grand V., la panne qui revient de façon aléatoire, et la blague de vous dire que l’appel est gratuit de votre fixe… qui justement est en panne. Votre note de portable est multipliée par 10, à force d’appeler les hot lines pourries … surtaxées pour les portables. Malin, non ?
Bref, pour le moment, l’ami en question (l’auteur authentique de la phrase « je veux qu’on vienne ici et qu’on m’explique ») doit jouer à Flight Simulator et piloter son DC3, sans pour autant connaître les joies d’Internet haut débit, les chaînes de TV soudanaises en direct ou mexicaines en VO et la fantastique possibilité d’appeler un fixe au Bhoutan sans que cela lui coûte un centime. Vous me direz, le championnat de football soudanais, en ce moment, il n’y pas trop de suspense. Ni de spectateurs, ni de pelouse d’ailleurs.
Et si encore, on avait le temps pour tout ça ? Mais non, chers lecteurs, renseignez-vous un peu… la retraite à taux plein, ce sera vers l’âge de 67 ans, par exemple si vous avez fait des études au-delà du brevet.

Pas grave, on finira en CDD comme téléopérateurs en hotline pour abonnés Internet pakistanais. Et croyez-moi, on va leur dire à notre tour « vous avez bien allumé votre box ? », et avec l’accent parigot, en plus.

jeudi 16 septembre 2010

J'ai refusé le Blaqueberri !



« Vous voulez un Blackberry, les membres de l’équipe ? », demande ma chef .J’ai dit poliment « non merci », il faut toujours refuser poliment ce genre de faveur, sinon on passe pour un hystérique, un tire-au-flanc ou un dangereux libre penseur. Dans ce cas précis, ouïe, l’affaire est subtile, car je pense remplir les conditions pour pour les deux derniers qualificatifs, tout en espérant rester caché dans un boulot pas trop exposé et cotiser pour ma retraite jusqu’à … euh (on ne sait plus tellement la droite veut nous faire bosser longtemps).
Dans ma « boîte », internationale et moderne, tout cadre d’un niveau moyen-moins, moyen-plus est désormais doté de ce genre d’engin disgracieux, pourvu d’un clavier pour petits doigts menus mais qui reste noir et menaçant. On constate par ailleurs que la Blaqueberrite chronique les atteint rapidement. Les symptômes ?

-Nervosité
-Regard trouble et fuyant, cou penché vers le bas
-Agitation du pouce sur l’appareil
-Attention limitée
-Conversations interrompues sans cesse
-Consultation du mail des américains du HQ, reçu par les européens le vendredi à 23h07, GMT+1, les anglais l’ayant lu à 22h07, (car ils sont toujours différents des autres, ceux là !)
-Réponse des anglais le vendredi 23h04 GMT, donc 00h04 GMT+1 en France et en Allemagne et donc commentaire du chef de français et du sous chef allemand, avec une pièce jointe de 2M octets (avant de mettre son bonnet de nuit et de regarder Derrick ? Non Derrick c’est l’après-midi, la nuit, c’est « Bundesliga » commentée)
-Le sous chef français ajoute son avis, le samedi à 12h05 (juste avant le déjeuner, c’est pas grave, hein ? pas plus de 10 minutes, hein !)
-Réponses à messages du manager espagnol qui n’est pas d’accord, copie tout le monde, enregistrées le dimanche à 22h 47
-Envoi de questions techniques du belge et des tchèques, suite à la réponse du dimanche de 22h47, ce même dimanche à 22h58
-Pourquoi tu n’as pas répondu à ma question ref. le message de untel, notre « ami » anglais ? Et puis la pièce jointe des allemands ?
-Non, mais tu rêves, moi le dimanche à 22h58, je regarde « Faites entrer l’Accusé » et si tu continues, dans 5 ans, il y aura une émission relatant l’égorgement de cadres par un serial employee killer en furie !

Voilà, en fait, je sauve des vies humaines en refusant ce biniou de malheur !

mercredi 15 septembre 2010

Je n'aime pas le rap



Black music.I love you.

Mais ... Je dois l'avouer, je n'aime pas du tout le rap. Mais pas du tout.

WARNING : Ceci est mon avis personnel, subjectif, de mauvaise foi et difficilement modifiable.

Copyright, TM, R, tous droits réservés.

Autant j'adore le blues et j'apprécie le reggae. Dans mes artistes favoris, figurent Femi Kuti, Tiken Jah Fakoly, Chuck Berry.... et tant d'autres, mais le rap , je m'ennuie et je zappe.

NB : Petite sympathie simple pour MC Solaar dont les textes volaient haut.

Est-ce la scansion des mots ? Le fameux "flow" dont il est souvent question ? J'ai du mal, comme avec la boucle de boîte à rythmes qui revient 79894 fois et le sample qui forme souvent la seule mélodie idem. Je ne suis pas conquis par ces montées et descentes de ton, de parole et qui me semblent toujours beaucoup trop longs. Ouais, ouais, et puis encore , et puis encore...



Là, il est clair que j'ai identifié mon malaise; En anglais, j'avoue ne pas tout saisir, loin s'en faut , car qui peut prétendre comprendre les astuces du quartier sud est de Boston entre la 89ème et la 91 ème rue ?

Et en français, je le dis avec franchise, la pauvreté de la langue, de la syntaxe, du vocabulaire et la manière d'évoquer les thèmes me laissent bien froid.

Cher rappeur, je n'accroche pas à ton style musical qu'il soit périphérique à Paris ou intrinsèque à Los Angeles. Désolé, c'est comme les épinards quand j'étais petit : je n'aime pas et je préfère les frites (avec des guitares, du larsen et du ketchup)

Non pas que je ne comprenne point que "la police" serait ainsi à l'origine de tous les maux du rappeur francophone ou anglophone, qu'il habite une cité fort mal lotie dans un environnement dévasté, que son frère a péri d'une balle de 9 mm perdue, que Pôle Emploi est fermé la nuit, que sa mère a eu 8 enfants avec 9 pères différents, que les revendeurs de toutes substances illicites sont à sa porte ou à sa botte.... non, je suis d'accord et c'est vrai, cela mérite d'être dénoncé.

Mais moi j'aime que ce soit plié en 5 couplets et un refrain. Si c'est urgent, si c'est brûlant, mon message devrait tenir en quelques jets d'acide, voire quelques coups de fouet, non ?

Trop de parade, trop de "je suis un gangster", trop de blabla, tout me saute à l'oeil comme étant surjoué.

Et, je n'aime pas l'habillement, le style, les clips, les looks, ... bref tout ce qui est étiqueté "rap".

Surtout pour les non-américains, je ne peux m'empêcher de ressentir une impression de "faux".

Alors que pour le reggae, le ska, le blues, le rock, même des suédois blonds et ventrus , je trouve que ça peut coller. Bizarre, non ?

Un type avec une casquette NYC à Paris on en voit tant... mais en revanche peu de gars avec une casquette Paris à New York , vous vous en doutez.

Sont-ce mes gènes rock and roll qui font un rejet ?

Alors , aussi, j'ai testé le slammeur, mais là aussi , c'est difficile à faire passer sans que je n'appuie sur "next" ou "eject"...

Mais peut être .... qui sait, un jour, des morceaux déclamés avec humour ? Des jeux de mots imparables et fins ? Par une femme souriante ? Avec des guitares et des mélodies en plus ?

Signalez moi l'oiseau rare si vous connaissez !

mardi 14 septembre 2010

Même pas peur des Rouges !



Il était 03h00 du matin. L’horloge de parquet fin XVIIIème avait sonné, dans le grand salon et elle en avait perçu les sons de façon étouffée, perdue dans son immense lit à baldaquin. Elle alluma sa lampe de chevet. Elle fit quelques pas dans sa chambre, songeuse.

Même au deuxième étage de son hôtel particulier de Neuilly, elle entendait encore sonner cette horloge, et ce malgré cette surdité qui la coupait chaque jour un peu plus des conversations.
Elle se tournait et se retournait, sans pouvoir dormir. Et l’arthrose qui se réveillait par la même occasion. Elle n’eut pas la force de sonner sa bonne pour que cette petite sotte lui amène encore un analgésique.
Toute cette affaire, Grands Dieux, quel tracas… quel tracas !
Son patronyme, étalé dans tous les journaux, devenu le symbole d’un scandale politico-financier, impliquant sa famille, ses domestiques et même ses chers amis du gouvernement, salissant son honneur !
Pas une journée sans nouvelle révélation, pas une semaine sans débat ou polémique relayée par tous les journaux. Même le dévoué Figaro était obligé d’évoquer ses soucis noir sur blanc, et ce, malgré l’appel téléphonique à qui de droit, pour que l’on cessât de l’importuner de ce côté là ! Où allait-on ?
Et le pâle photographe si mignon … les vils médisants semblaient dire qu’il lui aurait donc extorqué près d’un milliard de ces nouveaux « euros » ? Mais combien cela faisait en anciens ou en nouveaux francs ? Il avait été si charmant, ce n’est pas ces petits cadeaux qui auraient constitué pareille somme, non ?
Et ces vieilles croûtes modernistes, elles vaudraient si cher ? Il lui avait suggéré de les lui remettre, cela avait débarrassé un peu l’hôtel particulier, après tout !
Et ces petits jeunes (toujours bien mis et fort polis) du parti politique Bleu, qui ont su faire voter une diminution de ces vils impôts auxquels elle devait se soumettre comme le bas peuple ?
Ces petites enveloppes avec juste un peu d’argent liquide pour leurs menus frais… ce n’était donc pas autorisé ? Quelle époque ! Allez, elle remit son bonnet de nuit qui avait quelque peu glissé, jeta un œil morose à son dentier qui reposait au fond de son verre en cristal de Bohème et se recoucha.
« Ce ne sont pas les mouches qui arrêtent le carrosse », aurait dit Pierre-Henri, son défunt mari, le député réélu 7 fois, Grand Croix de la Légion d’Honneur dont le portrait moustachu ornait toujours la salle à manger.
Demain, elle dirait à son brave conseiller ès finance d’en placer encore un bon paquet en Suisse et en Amérique du Sud, dans ce charmant pays dont il lui avait parlé. Là au moins, les généraux avaient de l’allure, comme en 42, ce grand et beau Walter-Karl. Aah, Walter-Karl !

dimanche 12 septembre 2010

Un film magnifique : Benda Bilili !



Courez voir ce film , Benda Bilili !

Documentaire poignant et saisissant sur des musiciens de Kinshasa (République Démocratique du Congo), filmé dans la durée depuis 5 ans.

Les deux cinéastes français les ont rencontrés, alors qu'ils vivaient leur existence hallucinée de survivants, handicapés ("polios" aux jambes atrophiées pour la plupart), dans les rues de cette ville géante qui a l'air totalement fracassée et invraisemblable. C'est une bande improbable, bringuebalante, mais ils sont tous unis entre eux par des liens forts , une adhésion à une but suprême : sortir de cette putain de vie de merde, même quand on dort dans la rue, avec aussi peu d'argent que le plus pauvre des pauvres.

Aujourd'hui"hui, ils ont accompli un rêve : enregistrer un album, devenir célèbres, peut être quand même un peu riches et même faire des concerts en Europe... alors qu'ils dormaient encore récemment sur des "tonkars".

Des quoi ? oui, des cartons, dans leur langue (le lingala où percent des mots français parfois aussi tordus que leurs corps).

Ce qui est beau, c'est leur parcours, leur unité et bien sûr leur indéfectible foi en la vie.

Ces hommes jouent de la musique avec des instruments improbables, de guitares à une corde ou des percussions élémentaires posées sur une chaise en plastique !

Ils répètent à ciel ouvert, sous des arbres penchés, dans un zoo défoncé et créent des morceaux superbes, avec une passion et une joie communicatives.

Il faut les voir, faisant de la musique, trônant avec dignité dans leurs "sièges" de handicapés, bricolés avec des morceaux de mobylette et des sièges de récupération, motivés et souriants, empreints du rythme et de la grande vibration de la terre africaine : c'est bluffant.

Car ces hommes ont la noblesse et la classe des blues men de Chicago ou du Mississippi, leurs lointains descendants. C'est bien ce qui émane de Papa Ricky, le plus âgé, donc le "vieux " qu'on respecte et qui conduit tout ce petit monde boiteux vers le succès, ce rêve inespéré.

Papa Ricky, tu ressembles à John Lee Hooker, c'est moi que te le dis.

Bon sang les gars, on va pouvoir s'acheter un matelas peut-on lire dans leurs yeux, alors qu'ils se partagent 800 dollars à 15, après leur tout premier concert payé !

(Ce que gagne un footballeur chez nous, le temps qu'il s'enlève une crotte de nez.)

Mais là n'est pas la question, tellement on sort de ce film avec un sourire large comme le fleuve Congo.

Avec eux, autour d'eux, jour et nuit une myriade d'enfants des rues, certains étant leur progéniture, d'autres des petits bonshommes errants... comme ce Roger qui les rejoint, à l' âge de 15 ans, par l'entremise des 2 réalisateurs qui ont été conquis par son talent.

Roger brûle d'une flamme invincible. Ce garçon a l'oreille absolue et il a fabriqué un instrument avec une boîte de lait vide, un bâton courbé et un fil de nylon.

Par on ne sait quelle magie, ce système produit de sons , joue toutes les notes et peut s'accorder au demi-ton près. Si l'invisible existe, il se niche entre l'âme de Roger, ses mains et les mélodies aiguës et entêtantes qu'il produit, en vous regardant dans les yeux comme si chaque note émise le rachetait de l'enfer.

Et l'enfer, il est là, juste à côté.

Jérôme Bosch avait peint des tableaux qui seraient juste un peu en dessous de la réalité de Kinshasa.

Il n'avait pas imaginé des matches de football avec des types qui n'ont pas de jambes, des rues défoncées et une jungle urbaine tentaculaire traversée par des trains à bout de souffle, qui avancent surchargés d'un peuple étonné de vivre encore chaque matin, avec des prédicateurs qui hurlent dans leurs oreilles, des incendies dans les centres pour orphelins et des blindés de l'ONU qui patrouillent encore un peu partout.

En fait, il aurait aussi oublié quelque chose.

Même en enfer, il y a encore des hommes qui rient en montrant des dents blanches, et qui croient que le destin peut se retourner comme une voiture sur la route.

Et ça, c'est fort;

Très très fort .

vendredi 10 septembre 2010

Dent du fond et art contemporain



Waow !

Ce matin, je ne fais pas le fier à bras, je cours chez mon dentiste (un homme charmant, je tiens à le dire), et , pour faire court, ce professionnel du chicot a peiné plus d'une heure pour me dévitaliser une ratiche cassée.

J'ai bien vu qu'il peinait, tournait et virait. En gros plan, ses mains, la seringue qui allait et venait et ses outils qui gziiiiiiiiiiiiiiiiii, dans des sonorités si aigues qu'on a les os qui vibrent.

Moi qui suis si bavard, je suis donc resté bouche ouverte tout ce temps, émettant juste des hmmm simples ou des hmmm doubles pour exprimer mon modeste point de vue (dont tout le monde se fout par ailleurs) sur les commentaires "live" qu'il me donnait, les outils à la main et le sourire caché derrière son masque.

Je n'allais pas lui dire ce qu'il fallait qu'il creuse et rebouche non ?

A l'entendre, il s'agissait de canaux gigantesques et multiples et j'avais l'impression qu'il travaillait sur les fondations du chantier de la Grande Bibliothèque.

Alors oui, je dois aussi vous dire que chez mon dentiste, il y a face au siège du patient patient, donc face à vous et de facto le seul truc que l'on peut fixer -à part sa lampe et son visage à l'envers- c'est un tableau de Picasso, époque cubiste, dans les tons noir-gris et bleu. Un portrait de femme tout à fait déstructuré mais ô combien réel, tout comme votre esprit quand le gziiiiiiiiiiiiiiiii retentit .

Comme j'essayais de penser à autre chose, j'ai réfléchi à la notion d'art contemporain, mais en fait, jamais plus de trente secondes, en fait.

Gziiiiiiiiiiiiiiiiiii.

(Un peu comme celui qui illustre cet article, ce n'est pas le bon, il faut que je fasse des recherches pour le retrouver.)

Ce tableau a vu des dizaines de dents arrachées, de bouches ouvertes et de plombages ou radios.

Et ça, c'est pas de l'art abstrait, je vous le dis .

Gziiiiiiiiiiiiiiiiii.

Croyez-moi, au bout d'un moment, on préfère regarde la lampe et les néons du plafond plutôt que ce tableau.

KO pour la journée, votre serviteur a eu l'impression d'avoir un morceau de bois ou de marbre à la place de la moitié de la face pendant quelques heures .

Mon dentiste est un homme bon, je loue son talent et le remercie d'avoir rendu lisse le chantier de la Grande Bibliothèque.

Mais, devrais-je lui offrir une reproduction d'un autre tableau de Picasso ?

Hmmmm, j'attends que la couronne soit posée.

Gziiiiiiiiiiiiiiiiiii.

jeudi 9 septembre 2010

Quelques néologismes d'actualité



L’areu-traite : pension pour laquelle il faut cotiser de 7 à 77 ans
Putiche : femme de chef d’Etat qui fait tapisserie mais a aussi un passé très chaud
Lapideh : prénom iranien, lourd à porter
Awoerther : avoir une légion d’Honneur, sans aucun courrier de soutien
Raie–pue ricain : citoyen US toujours contre Obama, quoiqu’il fasse
Rhum : boisson qui se boit en quart, à Vannes, à expulser par litres
Infidèle Castro : « avant, j’étais rouge »
Oust Open : club de tennis fermé aux tricolores
Cellule Friscale : prison pour évadés des impôts, genre buveurs de L’Eau Réale
« Où est le bec ? » : nom de code d’un plan média aveuglant pour un seul livre quand 700 autres sont publiés en même temps
Lagarde à vue : ministre de l’Economie, hélas pour plus de 48 heures
Médiatarte : site Web qui balance de la crème à la face des pourris
Ravictorieux : sportif interviewé qui n’a pas pris de but face à des amateurs moldo-slovènes

mercredi 8 septembre 2010

De la trottinette et autre modes passagères



En ce mois de septembre, vous l’avez peut être vu, la trottinette est de retour chez les kids, dans une tranche d’âge 7-15 ans environ. Le paradoxe de genre d’objets est qu’il est « dans le coup » une année, et totalement ringard l’année suivante. Faisons quand même plaisir à nos kids !
Hélas, ce n’est pas comme les abominables dents baguées, pour certains pauvres gamins, qui les défigure pour longtemps, ne sert pas forcément à grand-chose et dont la mode perdure depuis semble-t-il, des décennies. Au secours, vilains parents !
Cet été, il fallait porter un chapeau, genre borsalino, ce qui arrangeait bien les chauves, et au printemps prochain on verra peut être un I Phone version 5 ou 6, décliné en couleurs fluo et qui marchera peut être si l’on veut recevoir un coup de fil, à défaut d’envoyer des photos sur Facebook.
Je ne vous parle pas du jean des -plus ou moins rappeurs- qui est porté tellement bas que j’en ai mal pour eux et qu’ils ne peuvent dépasser la vitesse de 3km/h (ce qui leur interdit toute fuite soudaine ou rapprochement rapide vers un être du sexe opposé, ceci dit).
Pour les petits n’enfants, on me dit que le lapin nain est très « in ». Je vois des photos d’animaux qui ressemblent bien à des jouets en peluche, les crottes en plus. Cependant, il nous est expliqué que le dit rongeur doit être poly vacciné, nourri de granules spécifiques, hébergé en cage ad hoc, avec un tunnel pour lui rappeler le terrier de ses ancêtres et qu’il peut s’étouffer en avalant ses poils. De plus si vous le laissez gambader dans votre petit jardin, attention ! Chats, corneilles, voire fouines peuvent lui dévorer la tête d’un coup de dent ou de bec. Imaginez les pleurs !
L’achat d’un enclos sécurisé du prix d’un I Phone fluo s’impose De plus pour espérer en tirer une risette, il faut avoir de la chance, la bête est vraiment très sobre dans l’expression de sentiments, et avec une espérance de vie de huit ans, vous pensez bien que la trottinette de votre fille sera à la casse depuis bien longtemps quand le lapin nain vous coûtera encore une fortune en mutuelle pour animaux et médicaments adaptés, quand il attaquera sa cataracte et son cancer de la prostate, au grand bénéfice de votre vétérinaire, métier qui doit être d’une hallucinante profitabilité dans les zones urbaines peuplées de CSP « plus » et d’enfants gâtés, comme là où j’habite.
Faire le bonheur des kids en cédant à la mode, aaah !
Tout ça pour la photo d’un sourire plein de dents baguées, surplombé d’un borsalino qu’on peut s’échanger via Facebook, et envoyée d’un I –phone fluo par un pote plus ou moins rappeur, au jean porté trop bas.

Il y a des jours où l’on se sent comme le lapin nain, prêt à s’étouffer en mangeant des granules ! Allez, je retourne dans mon terrier en tissu synthétique.

dimanche 5 septembre 2010

Le dernier RER (2/2)



Flûte, encore trahi par la batterie ! Tant pis pour le chronométrage, je le range dans ma poche et aperçois les deux ados qui poussent un petit cri au même moment, l’air dépitées. Je souris en me disant que les batteries des portables sont décidément peu fiables.
On arrive donc à Charles de Gaulle- Etoile dans une vingtaine de secondes. Je me vois déjà montant quatre à quatre les marches de l’escalier roulant pour sortir de la station, passant à travers les immenses couloirs bardés de publicités.
Le temps passe.
Je rêve, ou cela fait au moins une minute de trop que nous filons encore à toute allure dans le souterrain noir ?
Le temps s’écoule, je me demande ce qui m’arrive. Trop surpris pour penser, juste absorbé par les secondes qui filent et le bruit assourdissant du RER.
Tous les passagers sont nerveux, bougent, murmurent quelque chose pour eux-mêmes ou leur voisin.
Le black et le vigile sont debout, tendus, près des portes, ils semblent être prêts à bondir. Le rappeur a enlevé son casque. Nous nous observons tous, à tour de rôle en de grands regards panoramiques et inquiets.
Nous nous adressons aussi de grands gestes muets d’impuissance, en levant les épaules. Le chien du vigile s’est redressé, il est agité, il lance un aboiement bref, son maître tire nerveusement sur la laisse.
Le RER file toujours droit, grinçant et hurlant de plus belle.
Les deux filles se serrent fort dans les bras l’une et l’autre. Elles parlent vite.
Les deux retraités ne disent rien, ils restent tassés sur leurs sièges, abattus, ils se donnent la main.
D’interminables minutes continuent de s’écouler me laissant une impression croissante de froid sur l’estomac. Le bruit de la rame qui file et tangue semble anesthésier tout le monde. Le rappeur nous montre à son tour, sans dire un mot, que son portable est aussi muet…
Le vigile soudain tire sur le signal d’alarme. Rien ne se passe.
Cela doit faire au moins dix minutes que nous roulons ainsi, et aucune station n’est en vue, nous roulons dans le noir des couloirs souterrains, entrecoupé de pâles lumières.
Il fait vraiment très chaud, malgré les fenêtres ouvertes.
Encore deux ou trois minutes qui semblent des heures, et le RER ralentit soudainement. Nous nous regardons tous à nouveau, avec des mines interloquées et inquiètes.
Une lumière mauve éclaire le souterrain. Nous arrivons en station, tout doucement.
Le RER s’arrête. Silence. Pschhhh. Les portes s’ouvrent enfin.
Je regarde les immenses murs blancs carrelés de la station, baignés par cette lumière mauve. Je lis et relis ce que je vois. Il est écrit « Ch@rle de Gaule H&itoil ». Et ceci est répété partout, à l’identique.
Les espaces publicitaires sont vides, un espace gris les remplit.
Nous descendons du wagon, hébétés et nous regardant, sans oser trop avancer. Je vois les passagers des autres wagons, disséminés sur le quai, peu nombreux. Chacun hésite, scrute les autres.
Sonnerie de fermeture des portes, nous sursautons tous.
Fermeture brusque et le RER repart...dans l’autre sens !
Silence dans la station. J’essaie en vain de rallumer mon téléphone.
Des bruits de pas précipités et des cris bizarres résonnent soudain dans le couloir de sortie juste en face nous.

Le dernier RER (1/2)




Le dernier RER A de Saint-Germain en Laye vers Paris part à minuit quinze précises et je l’ai raté.
Mais, ce soir, coup de chance, il y en a apparemment un de plus, programmé à minuit trente, et je suis monté dedans.
Juste à temps.
Les portes claquent et je me jette sur un siège, un peu essoufflé. Il y a de la place, le RER est presque vide.
Je dois être dans le wagon au milieu de la rame. Pas grand monde, donc, ce soir. J’aperçois un couple de retraités, cheveux blancs, qui parlent trop fort, ils sont tout au bout du wagon.
Calé dans mon siège, je lance un regard circulaire et observe qui d’autre occupe cette voiture. Debout et tenant la barre métallique verticale, un rappeur urbain, casquette orange I love New York, pantalon mauve à rayures porté vraiment très bas, presque sur ses genoux maigres, écoute son lecteur mp3 avec concentration et j’entends un faible rythme tatapoum tchac tatapoum qui s’échappe via ses oreillettes blanches.
Deux rangées plus loin, assises, deux ados filles, short court et T-shirt à paillettes, bracelets qui tintent et dents baguées, avec chacune un sac à main qui doit coûter une petite fortune, porté bien en vue à la saignée du coude, manipulent avec bruit leur téléphone tactile et échangent des fous rires entendus. Pas méchant.
Tout au bout, mutique et sobre, de noir vêtu, un vigile de nuit qui rentre ou va prendre son service et qui tient en laisse, très court, son berger allemand en muselière. Discipliné, le dogue est calme.
Un black, quinquagénaire et bedonnant, lit le quotidien gratuit froissé qu’il a pris sur le siège devant lui.
Le Vésinet-Centre. Pas un chat.
Les stations défilent lentement. Personne ne monte, personne ne descend, c’est un jeu à somme nulle.
Une des ados semble maintenant sommeiller. L’autre doit jouer à un jeu électronique avec un petit bonhomme coloré qui court et qui tombe. Le chien du vigile est couché sur le sol râpeux et me lance un regard triste.
Rueil-Malmaison. Désert.
Les retraités sont immobiles, le regard dans le vague. Le rappeur écoute un autre morceau, le rythme semble être le même depuis un quart d’heure.
Nanterre Université. Pas une porte ne s’ouvre. Nous repartons.
Le black lit toujours, il a l’air absorbé.
Nanterre Préfecture, pas un voyageur sur les quais.
Nous arrivons à la Défense, là aussi pas âme qui vive et personne ne monte. Le wagon reste clos, étanche dans son ambiance fatiguée, un peu engourdie.
Tiens, c’est drôle, ils mettent une lumière mauve dans les stations, la nuit ? C’est nouveau ?
Je trouve cet endroit sinistre.
Sonnerie, les portes du train sont fermées, redémarrage.
Ah, entre la Défense et Charles de Gaulle Etoile, je le sais, c’est le temps le plus long entre deux stations de la ligne A, quasiment une éternité…
Comme je n’ai rien d’autre à faire, je prends mon téléphone portable, et j’enclenche la fonction chronomètre. Un de mes fils m’a dit que cela durait trois minutes trente, je vais bien voir.
Le RER cogne, grince, fait un bruit d’enfer. Il accélère, et j’imagine que nous filons sous l’Avenue de la Grande Armée, plus vite que les derniers taxis qui y roulent encore à pareille heure. Trois minutes et deux secondes déjà que nous avons laissé la Défense derrière nous.
Trois minutes vingt-neuf, trois minutes tr…
L’écran de mon téléphone s’éteint brusquement.

samedi 4 septembre 2010

Lâcher prise



Voilà, notre envoyé spécial est médusé, épaté, éberlué. Il est tout léger, il se sent bien. La conférence de presse du Gouvernement avait été précédée de la musique avec choeurs d' »Il était une fois la Révolution » d'Ennio Morricone, et des petits fours distribués avec du thé à la menthe et des smoothies. Aucun policier en vue, les huissiers habituels fumaient des cigarettes dehors et la musique se changea en un morceau d'u groupe Air, très apaisant. La lumière était jaune, comme un coucher de soleil en Toscane.Les journalistes se regardaient, étonnés, mais commencèrent à déguster ces petites choses et à discuter entre eux, dans une ambiance pour une fois conviviale. Un peu en retard, bronzé et souriant, le chef de l'Etat apparut, dans une tenue totalement décontractée, jeans et Converse, chemise blanche. Les ministres aussi, vêtus comme en été, le suivaient, hilares, se poussant du coude. Une atmosphère de gaieté entourait le groupe des plus hauts responsables de notre pays. Un moineau traversa la salle.
Calmant le brouhaha, le Président commença un discours, sans papier, a cappella. Un grand sourire nimbait son visage, apparemment non rasé,
« Chers amis, le temps est venu d'opérer une rupture avec le passé. Nous n'avons que trop géré ce pays avec rigueur, sérieux, et surtout, surtout sans aucune direction humaniste. Quelle erreur !
Je vais vous annoncer aujourd'hui même la fin d'une forme de gouvernement à l'ancienne, rigoriste, figée.
Laissons les notions de restrictions, de contrôle et de répression se couvrir de poussière sur les étagères du passé.
Désormais, la France a besoin en priorité d'amour, de compassion et d'altruisme. Voici notre engagement à compter de maintenant !
Nos trois axes absolus de développement sont désormais :
(sa voix se fit chantante et presque flutée)
Partage, Ecologie et Tiers-Mondisme.
Ce qui signifie, en matière d'objectifs à court terme; Primo : zéro SDF dans l'hexagone, SMIC à 3000euros, abolition des privilèges, écrètement de toute fortune supérieure à 2 millions d'euros, nationalisation des banques et des groupes financiers, étatisation d'EDF, GDF, des autoroutes et de France Télecom. Le Service Public est de retour pour tous et pour longtemps !
Secundo : 99% d'énergies vertes à 3 ans, dépollution proactive, OGM bannis, agriculture et élevage bio systématisés.
(là, il scandait presque, comme dans une chanson des Clash)
Tertio : 25 % du PNB consacrés à l'aide aux pays en voie de développement, régularisation des papiers de tous les travailleurs immigrés, programmes de coopération prioritaires avec nos anciennes colonies d'Afrique notamment et... «  Bip Bip Bip Bip Bip........................................................
Soudain, le reporter de Libé-CNN News se réveilla, nous étions en 2013, les déportations massives d'immigrés sans papiers avaient déclenché de graves émeutes; 12 morts boulevard Saint -Michel, et il devait s'y rendre au plus vite.

vendredi 3 septembre 2010

Le Gland Journal de Canal Banal



Remis sur rails et l’esprit alerte, je tenais à vous faire partager mon peu de goût pour cette émission quotidienne, moment où le brouillé-crypté devient clair pour les amateurs peu initiés de la petite lucarne dont je fais partie (ceux qui n’ont pas accès à des chaînes payantes, je veux dire). C’est mon avis, le partageriez-vous ?

Ce show est fortement détestable à mes yeux et je vais vous dire pourquoi. Nimbé d’une histoire sympathique, d’un passé estimé, quand il était animé par des gens qui avaient un peu d’esprit et de grâce. Restent peu d’esprit, et beaucoup de graisse.
Tout d’abord, observons le niveau incroyable d’auto satisfaction et de joie non feinte de se croire intelligent émis de façon quasi radioactive par l’ensemble des animateurs et chroniqueurs. « Je m’aime », telle est leur devise, gravée en lettres d’or sur le fronton de leur orgueil.

Symbole absolu : les Miss Météo, incroyablement insupportables, sélectionnées pour leur plastique, leur décolleté 3D et leurs futurs rôles dans des navets indigestes 100% made in France, qui toisent les invités avec l’insolence kamikaze d’une grenouille face à un 35 tonnes et qui débitent des jeux de mots sinistres qui feraient faire la tronche à un Henri Salvador (« Respect » au passage à l’homme qui riait tout le temps).
Et je ne les nommerai pas tous, mais la brochette de présentateurs est affligeante : entre faux humoristes, beur attristant et/ou black affligeant « de service », fausse jeune première avec plus de kilomètres au compteur qu’un taxi d’occasion à Bucarest, apparitions momentanées de demi mondaines ou de glapisseurs réjouis, la panoplie est complète et bien au service de leur mission première : la PROMO.
Oui, et c’est cela qui m’épuise dans ce show pur « business » : le lèche-bottes absolu et systématique envers tout invité, en VF ou bien en VO avec oreillette-retard et traduction approximative mais qui montre qu’on cause presque anglais, nous, bref tout VRP dûment programmé par un service de relations publiques d’une major du cinéma et de la musique ou du service marketing d’un éditeur bien en vue.
Votre film est formidable, votre disque merveilleux, votre livre sublime et on doit courir voir votre pièce. Rappel de la couverture, extraits, citations enamourées, gros plan affectueux sur la pochette, dates de sortie citées cinq fois, exemplaires distribués aux autres invités qui font semblant de s’en réjouir… si le trait n’est pas appuyé, c’est que le Stabilo Boss ™ n’a jamais été inventé.
Frotte, lisse, brosse, polit et montre BIEN le produit aux acheteurs, tel est le travail du Gland Journal, entre deux pitreries efflanquées et des marionnettes parodiques désormais aussi affutées qu’un rouleau de PQ ayant séjourné un an dans l’Océan Atlantique.
Mais pour leurs chers invités, merci de n’émettre nulle critique un tant soit peu différente du texte que l’on doit pouvoir retrouver sans peine dans le dossier de presse !
De toutes façons, et c’est un autre tic affolant de ces pseudo-« journalistes », un invité dispose au maximum d’un temps de 7 secondes 4/10 pour parler après une question, las, vite interrompu par une autre question, une blague vaseuse ou une allusion interne à la vie dont on se fout de collègues de bureau de la petite bande assise autour de cette table en bois géante où ils trônent avec félicité.
Cette table, bardée d’écrans vidéos de retour où ils s’admirent en un beau miroir et voient leur face si fortement éclairée, pâle reflet de leur vacuité cosmique. Ils imaginent déjà quel bon trait d’esprit fat et gras ils vont décocher au prochain invité qui vient effectuer son temps règlementé de SAV pour manger et extraire son gagne pain médiatique.
A part une blague sur cinq d’Omar et Fred, mon opinion est faite : mettez- moi tout cela dans la décharge du grand Oubli, concassez le tout dans le broyeur de l’Amnésie.

Et convenez-en, pour ce genre de personnages, c’est la peine la plus infâmante qu’ils puissent jamais redouter.

Amtserdamned (part2)



Donc, je vous ai dit précédemment que je suis passé du mode « en pleine forme » à celui de « grand corps malade » en une petite soirée. No fun. Modestement, voici quelques remarques naïves, qui feront sourire les vrais éclopés de la santé. Respect pour eux, mais je veux sortir de leur club aussi rapidement qu’une gazelle poursuivie par un guépard et qui se souvient du bruit que font le craquement des dents sur un os. Je reviens sur trois concepts que je découvre.

Eins : La sollicitude de tous s’exprime en un clin d’œil et on voit avec étonnement l’inquiétude réelle de ceux qui tiennent à vous. Ceci dit, on mesure alors la vitesse à laquelle on passe dans une autre dimension, celle du hors jeu, de la fin de partie, du banc des remplacés. Tu es malade, ô mon pauvre, tu ne peux plus rien faire. Au secours !
Je n’ai qu’une envie, celle de repasser sur « on ». La notion d’être déconnecté, sur le côté est immédiate et, vraiment, prend à la gorge ! Comme être sur un bateau qui s’est éloigné du quai, et un bateau, c’est très lent pour revenir au port. Il en faut des manœuvres, donc on se sent parti pour un bout de temps, et ça, ce n’est pas plaisant.
Au secours, je veux rejouer le match avec vous… tout de suite.

Zwei : à l’hôpital, même en y restant 24 heures, et entouré de gens compétents, dévoués et humains, l’impression de devenir un dossier, un être non doué de raison, ni de capacité décisionnelle. Aller de A à B sur un lit à roulettes ce n’est drôle que dans le générique de « H ». Tu fais ton examen, tu attends, tu dois refaire un autre examen, tu attends, tu ne bouges pas, tu ne dis rien. Cela fait réfléchir sur les séjours de longue durée que nous serons amenés à y faire, quand le crabe ou une autre saleté va se décider à nous ronger pour de bon. Et en plus, pourquoi les murs sont peints en jaune « moutarde fatiguée », vert « amande millénaire » ou bleu « layette de mort-né » ? Les néons partout, c’est pour donner mauvaise mine à des gens qui ont déjà un teint de zombie sorti du métro ? Je suis ironique, certes, mais bon sang, quelle ambiance donnée par les teintes murales ! Le stress porté au top, j’avoue pour votre serviteur qui pensait alors fixement au rouge et au bleu des schémas du cœur et du circuit du sang qu’on apprend en sixième et que là, on a oublié à 100%.

Drei : rester chez soi, ensuite pour faire son convalescent en pyjama, c’est déprimant et usant. On tourne en rond. On voit des publicités à la TV qui parlent de monte-escaliers, de pompes funèbres, de croquettes pour chats et de colle à dentier. Aaargh ! Je me suis lavé avec le max de force dont je dispose, habillé, parfumé même sans sortir et je me suis jeté sur mon PC.


Ceci est donc la fin de mes chroniques en mode « maladie ».

jeudi 2 septembre 2010

Amsterdamned (part 1)



Hé bien chers amis, moi qui ne voyais des médecins que dans les congrès internationaux, et encore, habillés en civil et les yeux brillants à l’idée de récupérer une clé USB gratuite … je vous ai fait le petit problème de santé du presque quinqua, à savoir un « plus de son-plus d’image » à minuit en sortant d’un restaurant, le style Emma Bovary qui s’évanouit dans la rue, puis concours de solidité entre mon visage et le trottoir avec un résultat pour moi qui laisse penser que j’ai dit à Mike Tyson : «  parmi les boxeurs, il y a des vaches et des pédés et là, mon pote couleur chocolat, je ne vois pas de cornes ! »
Amené par des collègues attentionnés, remarquables de gentillesse comme de patience, aux urgences du CHU de la ville d’Heineken et du Musée Van Gogh, me voilà examiné, scanné, bardé d’électrodes, palpé par des néerlandais souriants, efficaces, parfaitement bilingues et impeccablement méthodiques.
Bilan en deux points : Primo, une tête de prisonnier cubain ou nord-coréen après un passage à tabac suite à un interrogatoire musclé sur les raisons de ses divergences par rapport aux saines politiques menées depuis plusieurs décennies par un régime exemplaire, quoique poursuivi dans sa quête du bonheur par d’odieux capitalistes.

Deuxio, la détection d’un souci dans le rythme de mon palpitant speedé, ce brave muscle rapide qui pompe la vie avec énervement dans mon grand corps toujours sur le qui vive. Direction le cardio, et vite mon petit !
Mince, moi qui avais décidé d’avoir 21 ans pour toujours, cela change un peu mes plans.
Je ne vous fais pas le coup de « j’ai vu la grande lumière, je suis un sage désormais », mais quand même, quand on se balade à 3  heures du matin, direction le scanner sur un lit à roulettes, avec l’arcade qui goutte et le cœur qui fait thump thump thump, on est un peu moins fier que d’habitude. Là, je suis au repos maxi pour quelques jours. Façon retraite à 62 ans. « Carpe diem «  était ma devise, et je ne vais pas mettre des sandales ou vous faire le poirier à l’envers en attendant que mon abonnement à « Méditation Monthly » arrive à terme, tout en buvant du thé. D’abord, je n’aime pas le thé.
Cependant, je vais faire bien attention à mon enveloppe et à mes tuyaux internes, de façon à pouvoir écrire encore quelques pages de mon blog. Mettre le turbo sur les bonnes choses de la vie. Rire ou faire rire, si c’est possible. Dire quelques bêtises et jeux de mots vaseux. Bon sang, c’est reparti ! Je me sens comme le héros de Kubrick, dans Orange Mécanique, après sa cure de bonne conduite, prêt à refaire le zouave.
Moi itou, mais bon, j’ai bien reçu et lu la lettre recommandée qui m’a rappelé que je suis en CDD sur terre, sur mer et sur les canaux d’Amsterdam.