mercredi 27 janvier 2010

Les petits chiens de compagnie beaux, ni gentils d’ailleurs


Encore un concept que la vie me dépose sous le nez et que j’avoue humblement ne pas saisir. Lisez plutôt.
Le goût de certains de nos concitoyens pour les petits petits clébards. Oui, vous m’avez compris : les yorkshires, les caniches, les teckels, les small bouledogues, etc., etc. Désolé, les ras-du-bitume me dégoûtent !

C’est un avis personnel que j’exprime ici, tenez-vous le pour dit. Si vous possédez l’une de ces bestioles à courtes pattes et gros producteurs d’étrons, ne cherchez pas à connecter le démarreur de ma petite 107 à un kilogramme de TNT, afin que je m’éparpille dans le parking de mon employeur en un bouquet flamboyant de pétales vermillon. Ce serait inutile, car vous garderez votre petit animal adoré à son papa et sa jolie, si jolie petite tenue à carreaux imperméable (pour quand il pleut pour mon toutou !) quel que soit mon état de santé. Pax canina.

De toute façon, mon opinion n’empêchera aucune momie portant serre-tête en velours de trimballer dans ses mains crevassées, et parsemées de taches brunes, son petit trésor poilu à rubans. Ni aucune blonde urbaine arrogante et inculte de se faire précéder par un avatar canin, genre maquette au 1/10 ème, qui jappe en de sons suraigus, continus, grinçants et qui constituent un blasphème à l’ordre des choses sonores.
Non.
Rien ne fera disparaître de notre vue ces misérables bêtes naines dites de compagnie qui sentent mauvais, font office d’enfant, de sextoy voire de confesseur et encombrent les salons, veulent faire l’amour à tous les tibias qui passent, mangent deux fois mieux qu’un Haïtien moyen et sont très bien soignés vers la fin, à coup de chimio remboursée par une mutuelle hors de prix et des vétérinaires malins (d’ailleurs mieux que les trois quarts des habitants de cette planète).
Non.
Ceci dit, si je puis m’exprimer, avouons que tout représentant de la gent canine mesurant moins de soixante centimètres au garrot est de toutes façons une erreur de casting.
Le meilleur ami de l’homme, son défenseur, le gardien de sa maison… qui mesure moins qu’un nain de jardin ? Qui ne fait même pas peur à une taupe, un facteur, un merle ? Je me gausse. C’est mon droit, non ?
Les dégoûts et les douleurs me direz-vous…..

Ceux qui regardent votre montre et vous vendent l'heure qu'il est !


Un beau matin, dans un bureau de l’open-space, vous voyez un nouveau.
La trentaine, costume sombre, la mine austère, crispé et déjà rivé à son PC portable.
Comme il ne dit bonjour à personne, vous vous enquerrez. « C’est un consultant en stratégie de chez… » Vous répond un collègue mieux informé, d’un ton un peu effrayé. « Mais que fait-il ? » demandez-vous, naïf. Question stupide. Vous n’avez pas à savoir et cela vous dépasse forcément. La stratégie, c’est pour les grands de ce monde. Ceux qui ont inventé le licenciement, les stock-options et la délocalisation.
Une semaine après, ils sont deux, puis trois, et s’agglutinent jusqu’à une demi douzaine dans un bureau.
Ils ne disent pas bonjour. Non.
Ils sont là dès 08h00, scotchés à leur écran 17 pouces. Quand vous partez, ils sont encore assis, blêmes et immobiles sauf pour les doigts qui frappent les claviers en cadence. Quand vous revenez le lendemain, ils n’ont apparemment pas bougé. Mangent-ils ? Dorment-ils ?
Un jour, vous apprenez combien ils sont facturés par journée et vous croyez tomber dans les pommes. Et ils sont là depuis des mois !
Un jour, vous assistez à une conférence où certaines (mais pas tout, ô mortel !) de leurs brillantes conclusions sont exposées. Vous (naïf, toujours) vous dites qu’en interrogeant deux vendeurs, trois clients et un type du SAV et ce type, au marketing, un peu vieux mais très sympa qui est là depuis 15 ans, on arrivait à des remarques plus pertinentes et quasi gratuites. Mais la « maladie du consultant » a frappé votre société. Prenez garde !
Et je vous le dis alors : arrêtez immédiatement ce train de pensées déviantes qui entre dans la gare de votre esprit rebelle. Ne vous gaussez pas avec votre voisine dans l’amphithéâtre. Ne laissez fuser aucun commentaire sardonique ! Vous êtes déjà quasiment en crime de haute trahison, voire d’insubordination. Penser, c’est commencer à désobéir.
Travaillez-vous pour Accensmith and Globe ? Avez-vous « fait » Harvard ? Avez-vous écrit « Scorecards Staggered Bio-implementation, Vol.3 » (éditions Bizness Killers) ? Et surtout, coûtez-vous 10 euros la minute ? Si la réponse est non, prosternez-vous, faites mine de croire à ce qu’on vous montre. Un rapport de 30 pages à X cent mille euros vaut plus que tout le bon sens de la terre et justifie les BMW de fonction.
D’ailleurs, dans quelques temps, vous allez arriver un matin et le consultant, c’est à votre place que vous le trouverez assis. Il ne vous dira toujours pas bonjour. « Au revoir », peut être ?

Addiction et soustraction


Un petit billet pour porter à votre connaissance des choses dites « de l’informatique », que je suppose déjà grande, vive et updatée de frais.
Du vécu, du live, en direct de mon bureau 2.0.
Dans l’entreprise qui m’emploie, les Services Généraux (me dit-on) on cassé ce matin « quelque chose » en effectuant des travaux. Ce quelque chose est en rapport plus ou moins lointain avec un objet magique et d’essence divine, appelée « le Serveur Informatique ». Catastrophe ! Le Serveur Imperator est donc en panne, de rage que l’on ait osé toucher, soit à un câble qui le relie au monde des vivants, soit à un pan de sa mémoire, quasi infinie d’après la légende. Seuls, quelques «professionnels» (outsourcés) ont le droit de l’approcher et de lui parler.
Ne nous y trompons pas. Ce « Serveur » est en fait notre Maître ! Réseau en rade, employés en balade ! Toute l’entreprise est plongée depuis 10h00 ce matin dans le noir intersidéral de la panne informatique : plus aucun mail n’est reçu ou envoyé, zéro d’accès Internet, impossibilité d’imprimer quoi que ce soit. De téléphone, point non plus, car le téléphone de grand papa, filaire et solide est désormais remplacé par des « terminaux voix »… reliés au Grand Serveur, Chef Suprême de notre labeur. Tous les fichiers sur lesquels nous travaillons sont inaccessibles de facto. Les Téléconférences sont toutes annulées. Les neuf dixièmes des activités de ce grand bâtiment de verre et d’acier sont sur « pause ». Alors, la machine à café (non encore reliée à un « serveur » d’arabica amer, mais cela viendra) est débordée, on va d’un bureau à l’autre et… et on se parle soudain « I.R.L. » comme disent mes fils. En vrai, pas par mail ou chat, mais « In Real Life » avec les postillons, les grimaces et les hésitations. La panne dure longtemps. On tourne en rond. Après le déjeuner, ongles coupés et crayons taillés, nos portables se remettent à chauffer, car ils sont nos seuls liens avec le monde extérieur. On attend, on attend, mais c’est sûr, on partira tôt ce soir ! Quand tous les mails en retard vont tomber, aïe ! Dernières news, (bouche à oreille) la réparation doit attendre jusqu’à demain matin !
On peut faire pire : imaginez que les ascenseurs, le chauffage, l’éclairage, l’ouverture de toutes les portes soient aussi dépendants du réseau informatique…Ooops, n’est-ce pas que les architectes de demain nous concoctent ? Non seulement on ne pourra plus bosser mais on sera gelés dans l’obscurité et bloqués dans nos bureaux, voire les toilettes ? Alors, le Grand Serveur réclamera une rançon et nous lui sacrifierons des jeunes assistantes stagiaires, certes toujours payées au lance-pierre, mais engraissées pour l’occasion et égorgées rituellement à coup de clés USB sur l’autel des Terabytes par des geeks (outsourcés) en blouse blanche. Le progrès c’est formidable, je l’ai toujours dit !

Sous l'océan profond


Le Grand Bleu, ça me fait peur ! Quand on ne voit pas le fond de l’eau, moi, je n’aime pas du tout. Du tout.
Qu’en pensez-vous ?
Que va-t-il surgir de cette masse d’eau atrocement énorme et des entrailles épaisses et insondables de l’eau salée ?
Hypothèses. Explications. Déclinaison.
Hypothèse première : un requin ! Oui, depuis « Les Dents de la Mer 1 », je vous avoue que je suis un poil inquiet chaque fois que je plonge dans un milieu maritime insondable. Riez, riez, mais vous ferez moins les malins quand Jaws (le grand blanc qui ne se lave pas les ratiches), en personne viendra vous croquer les orteils. Halte !
Hypothèse seconde : une baleine ! Non, sans rire et je l’ai déjà écrit, pas très cool ces gros bestiaux. Trop imposants et…on ne voit même pas leurs yeux ! Et, que faire si elle me prend pour un japonais harponneur et que Moby Dick, c’était sa grand-mère ? Chargé par ce tank c’est assez ? Alors qu’aux 50 mètres en terminale, j’arrivais à peine dans les temps exigés pour avoir 10/20 ? Et encore, en buvant à moitié la tasse. Basta !
Hypothèse tierce : une méduse ! D’une sale espèce visqueuse, comme les plus empoisonnées de la terre mondiale, celles qui ont de longs filaments violets tellement piquants qu’il paraît qu’on coule à pic dès qu’on est touché. Et puis, là, bien sûr, le premier requin qui passe ramasse le tout et vous croque dans la foulée. Irritant !
Hypothèse quarto : un U-Boot ! Puissante embarcation noire et lisse, qui se déplace avec vitesse en faisant 0.0 bruit. Enervés par un choc récent contre un chalutier qu’ils veulent garder un peu discrétosse, ils remontent du fond en coup de vent et sans vous apercevoir vous embrochent illico d’un coup de périscope mal placé. Achtung !
Hypothèse cinque : un plongeur en apnée profonde italien ! Le genre de type qui pique une tête à 120 mètres sans moufter, voit son cœur se réduire à la taille d’une balle de Ping Pong et remonte à toute berzingue en soufflant des naseaux, d’un air courroucé (bien qu’il ait fait 5 heures de yoga avant de couler). Et je lui dis quoi ? E pericolo plongez-y ? Très peu pour moi !
Hypothèse sixtine : un macchabée ! Le Saint-Exupéry en personne (mais sans sa gourmette) qui refait surface, voire la femme sans tête qui avait croisé le serial killer sans âme ou encore le corps déchiqueté du capitaine du chalutier qui avait été récemment coulé par le U-Boot mais qui avait su rester discret. Mortel !
No, no, no ! Requins, baleines, méduses, U-Boote, plongeurs en apnée et macchabées, faites vos farandoles et vos manières, vous vous ébattrez pleinement dans les flots amers, mais sans moi, qui resterai à la plage. Là ou le fond est bien visible, bien gentil, bien sableux.


(spécial dédicace pour Gu !)

lundi 25 janvier 2010

Zoologie du cadre en voyage


Le cadrus buznessus en voyage se reconnaît facilement. Observons ses mœurs. Habitué aux fréquentes migrations par voie des airs, les cadrus buznessuss en voyage se rassemblent par grappes dans des lieux très laids nommés « Hayairogards ». Attention ! Ils y sont mélangés, mais bien distincts du « touristus à valisaroulettss » qui y pullule, lui-même souvent suivi de petits qui hurlent très fort et se roulent sur le sol.
Pour ce dernier, le pelage est fait de chemises colorées à la différence du cadrus buznessus qui, lui, est reconnaissable aux couleurs sombres dont il se pare. Seul ou en petit troupeau, le cadrus buznessus jacasse à tout va dans un « pauretabble » et ajuste sa « krhavate » d’un air courroucé et en roulant des orbites oculaires (cette extension de tissu d’apparat ventral est courante chez les mâles). Les femelles sont ornées de façon plus variée, mais elles affectionnent les mouvements capillaires brusques et la fouille régulière du « sakamin ». Elles jacassent aussi. Le cadrus buznessus se pose sur des sièges oranges disgracieux et observe, en hochant l’occiput, le « Kotidiengratui » ou un sérieux « Maghazinne » pondu par sa « Branchpraufessionnaile » (sous-espèce d’habitat dans un sous ensemble de nids et cavernes). Bien sûr, le plus souvent possible il gratte avec les membres antérieurs un petit rectangle qui brille, son « lappetaupe » et fait alors des « hein, hein » caractéristiques en scrutant de vastes « Tatableurs » hérissés de graines et de branches et des « Préprésentations » qui se terminent toujours par l’image sacrée des deux appendices manuels qui se serrent. Le cadrus buznessus en voyage communique peu vers ses semblables, sauf s’ils sont familiers d’un territoire de chasse adjacent nommé « Hantreprize » (sous branche d’un sous groupe de cadrus, aussi peuplé par le très menacé Ouvrius Saindicallus). Il peut parfois barrir et reconnaître un « Kopaind’ praumau » (cf. le chapitre sur l’élevage du cadrus buznessus) et va lui témoigner de quelques signes de reconnaissance, comme le serrage d’appendice manuel ou l’accolade gauche-droite, voire aller avec lui au « Kcaffé » (lieu désigné pour étancher la soif des fauves, proche des zones d’envol) avant de s’en retourner vers un lieu d’assise solitaire pour encore jacasser. Au signal des « Zautaisses » (femelles aviaires sous rétribuées qui miaulent les retards permanents et annoncés de la migration), tous se lèvent, sifflent un pfff, pfff et font la queue en vrac. Désordre et agressivité dans l’air. Il y a là un rite incompris des chercheurs. Ce phénomène est inexpliqué, car on a remarqué que le cadrus buznessus en voyage s’assied en un lieu bien précis dans « Lhaavion » et que ceci permettrait d’éviter la cohue précitée. Mais bon. La migration peut enfin avoir lieu. Les cadrus vont migrer alors des points précis du globe, attirés par on ne sait quel sens interne. Mystère des espèces.
Ensuite, ils se nourrissent, défèquent et urinent.
Quand la migration est terminée, ils reviennent au nid, en général après deux ou trois jours. La femelle fait une petite « parade de boude », mais la promesse d’une future migration avec l’espèce des « touristus à valisarouletss » à la saison chaude calme ce remue-ménage provisoire.
Leurs petits crient et piaillent « Papahété an voillaje d’affrrr », alors, le cadrus leur jette en pâture quelques petits aliments collectés lors de la migration (à base de graines de cacao et d’extraits de sucs de betterave compactés en petites boules très vives). Fin de l’observation.

Le prochain chapitre traitera du cadrus buznessus en « Rayhunion » (rassemblements cycliques, pertes de conscience, apnées du sommeil et affrontements saisonniers, phénomènes de rugissements et d’intimidation par les dominants).

Des vitamines pour tout ?


Quand on a un coup de fatigue, hop, un peu de Vitamine C effervescente et normalement, avec un peu de repos, tout va mieux au bout de quelques jours. Quand on manque de magnésium, calcium, fer, nickel ou que sais-je encore, hop, une cure d’additifs et c’est reparti comme en 14. Vous vieillissez trop vite ? Botox ! Chirurgie ! Transformation ! Le corps peut se re modeler, s’améliorer, échapper (un peu) à la ruine de l’âge.
Reste l’esprit. Mais hélas, il n’existe pas grand-chose pour les carences en intelligence, bonté, humanisme, gentillesse, spontanéité ou générosité. A moins, à moins… que nos experts en Recherche –avec un grand « R »- s’y penchent avec le sérieux nécessaire et nous sortent les molécules et recettes adéquates. Bingo !
Après un bilan de caractère, l’on vous prescrirait les adjuvants efficaces pour transformer cette mauvaise humeur chronique en amabilité fraîche, agréable à votre entourage, et cette épaisse idiotie qui vous fait contempler TF1 le soir en prime time et même avant… en une vivacité d’esprit qui vous pousserait à dévaliser votre libraire avec rage.
Mais dans ce cas, nous aurions de nombreux dilemmes !
D’abord, qui fixerait les idéaux et les normes ? Vous imaginez un peu –au hasard- le pouvoir actuel, les talibans publics ou la DRH de la World Company qui fabriquerait les pilules ? aargh ! Non seulement nous devons remplir des « objectifs » professionnels, alors vous visualisez un monde dans lequel les critères d’esprit et d’humeurs seraient aussi calibrés et mesurés ? Ensuite, que ferions-nous dans un monde de trop bonne composition, trop brillant et remarquable d’altruisme ?
Vous me direz, qu’il y a encore de la marge, du gras et de la viande avant même de s’approcher un tout petit peu de la définition précédente.
Mais rêvons deux minutes. Une pastille qui donnerait le sourire aux concierges, aux préfets et aux proviseurs. Une pilule qui attirerait la main des radins vers leur portefeuille (oui là, tout près du cœur !).Une décoction qui provoquerait de sévères envies de dévorer Borges, Paul Auster et Edgar Poe. Un vaccin qui provoquerait une allergie aux zappeurs. Un patch qui rendrait les politiques humanistes et les patrons sensibles.
Aucun risque d’overdose, prescription remboursée et cures obligatoires.
Cependant, TF1, les talibans, les préfets, les proviseurs, le pouvoir actuel et la world company ne veulent pas disparaître, alors laissons les chercheurs chercher, mais plutôt du côté des nanotechnologies-qu’on-sait-pas-si-c’est-bien. La vitamine C que je viens de mettre dans un verre vient juste de finir de se dissoudre. Un petit coup de barre, là.

samedi 23 janvier 2010

Gainsbourg toujours


L'Homme à la tête de chou a-t-il culbuté Bonnie and Clyde ?

Le biopic romancé qui sort cette semaine est-il réussi ?

Sfar aux pruneaux ou Sfar de la pensée contemporaine ?

Vous avez lu l'histoire de Jesse James ?

Chez les Yés yés, on roule en Ford Mustang ou on prend un légionnaire en stop of a bitch ?

Le Cargo culte Air France s'est-il écrasé à cause du Dr. Jekill ou de Mr Hyde ?

Melody Nelson rocke-t-elle autour du bunker javanais ?

Are you under arrest vu de l'extérieur on the beat ?

A-t-on l'eau à la bouche à New York USA, quand retentit le requiem pour un con ?

Es-tu venu me dire que tu t'en vas, petite Laetitia marseillaise ?

Bref, Serge, on pense à toi très fort en ce moment !

vendredi 22 janvier 2010

Que les gros salaires lèvent le doigt (et qu'on le leur coupe)


L’affaire bien sordide de la double casquette du pédégé d’EDF, qui a du renoncer à un énooorme double salaire sous la pression du scandale public m’inspire. Ce monsieur, ne va au final gagner « que » 1.6 millions d’euros par an (on ne compte pas les à côtés, voiture avec chauffeur, bonus, la retraite boostée par miracle, les cadeaux et hi hi hi.. l’électricité pas cher !) Tout de suite chacun convertit : « waow, cela fait X fois cent smicards » ou « Sept hôpitaux tout équipés en Haïti » ou « 16000 maisons au Sénégal », etc. et les libéraux et néo-cons rétorquent, car ils lisent le Wall Street Journal, « mais non mais non, c’est la loi du maaaaarché, les pédégés aux zuesses y gagnent plus et c’est la loi du plus fort pour avoir les meilleeeeeeuuurs ». Bien sûr, vous me connaissez, je suis du côté du Sénégal et des smicards (et des CDD, et des SDF, et de la mauvaise conscience, je n’y peux rien). La vision à l’échelle de l’Histoire que j’en tire est la suivante :
Actuellement, nous vivons dans une sorte de Préhistoire morale. A l’échelon des prochains siècles, nous sommes des gros lourds humainement, armés de massues pour le comportement, velus des manières, édentés de l’altruisme. Le modèle de société qui paie des pédégés beaucoup trop est un brouillon mal rédigé de la belle aventure qui nous attend.
Quelques uns d’entre nous furent en avance, style Gandhi, Luther King, Sœur T, une poignée de justes, mais bon, ils finissent souvent abattus au coin d’une rue, car ce sont des mutants en avance sur l’évolution de l’espèce.
Elle passera par des transformations difficiles, mais progressives. Croyez-vous que Cro-Magnon, Erectus et Sapiens n’ont pas souffert ?
Des têtes seront tranchées, des pavés jetés et des tribunaux populaires érigés (on bien a eu quelques répétitions au XX° siècle, mais c’était du gâteau … 1789 ? une maquette et les Khmers Rouges ? des agneaux), et on finira par écrêter la richesse maximale, répartir avec intelligence définir des plafonds, des clés de répartition justes. En 2210, l’humanité sera égalitaire, cultivée et apaisée… la seule course à la richesse sera culturelle.
Ha ha ha ! MDR ! Et vous m’avez cru ?
N’importe quoi ! Nous allons vivre toujours plus d’inégalités, entre classes et continents, renforcées par des systèmes de contrôle et de police affutés. L’évolution vers des sous hommes incultes abrutis d’écrans multiples d’un côté et de l’autre une élite sans morale qui verrouille puissamment les ressources va s’accroître. 1984, à côté de que qui nous attend, c’est Oui Oui au pays du Sourire. Le futur, c’est « Contrôle, Inégalité, Non Fraternité ». On parie ?

mercredi 20 janvier 2010

L'Erope, c'est vache !


Chers amis, je vais vous causer de l’Europe, ce concept, ce « machin » que j’aime tant pourfendre.
Déjà, le mythe grec nous raconte que cette jeune fille (une séduisante phénicienne paraît-il) fut séduite et enlevée par Zeus, métamorphosé en taureau. Puis, après des péripéties variées, le bon Zeus reprend forme humaine (ouf) et ils « s’accouplent sous un platane » (je cite !), ils ont des enfants et la dite Europe est « donnée comme épouse au roi de Crète » (je cite encore).
Chaud devant pour commencer.
Hélas, je trouve l’histoire moins drôle maintenant.
Pour commencer, laissez moi vous narrer mon humble expérience personnelle ;
Depuis bien des années, au sein de grandes multinationales, je fais partie au choix du staff « Europe HQ » ou de l’autre camp (appelé « les filiales », ou les « local countries »). Pour l’anecdote, le territoire Europe vu des US inclut souvent le Moyen-Orient, l’Afrique, la Turquie et la Russie. On sait rigoler, dans le New Jersey !
Bref, je suis au quotidien confronté à des tractations, des manœuvres, des meetings et de multiples « plans d’action » impliquant d’un côté la volonté unitaire européenne vs. le concert bariolé des nations dans la recherche d’un consensus.
Constat premier : « la volonté unitaire européenne » est en fait la direction partiale, prononcée et intéressée du Siège, du HQ, des Français si c’est chez Peugeot, des Anglais si c’est chez ICI ou des US si c’est chez Coca (au choix). Ils veulent que tous les autres fassent comme ILS veulent.
Constat second : « le concert bariolé des nations dans la recherche d’un consensus », c’est la direction spécifique et intéressée de chaque pays dans son coin. N’oubliez jamais l’adage italien célèbre : « yes... beutte in my country, it ize différente”. Ils veulent que tous les autres fassent comme ils peuvent mais surtout eux comme ILS veulent.
En clair, chacun se tape du voisin, et surtout laissez-nous faire comme on fait nous, vous nous les brisez menu.
Corollaire : plus le pays en question réalise un « gros » chiffre d’affaires, plus il fait… comme il veut à la fin. On embête peu ceux qui montrent des courbes qui pointent le ciel et beaucoup plus ceux qui n’arrivent pas à vendre les nouveaux modèles, les fins de stock et tout ce que les usines leur ont fourgué, même quand le gars du Marketing s’est trompé dans ses prévisions… (En fait, c’est un stagiaire qui avait finalisé les chiffres et personne n’avait vérifié, ooops, la boulette !)
Pour faire plaisir à « l’Europe », j’ai vu des compromis en tous genres (surtout quand ce sont eux qui paient…) et des ruses de Sioux, genre : « on dit qu’on fait comme y disent, coco, on remplit leur tableau Excel avec les croix, et on garde nos habitudes, en plus y savent pas lire le Français ces cons ! »
Même dans une compagnie X avec tous sous le même logo, les mêmes produits, les mêmes patrons, arriver à une parfaite coordination pour les cinq grands pays (aka « le TOP 5 ») on n’y parvient pas très souvent !
On transpose à l’échelle puissance 10 fois 27 des institutions européennes ?
Alors là, imaginez, à Bruxelles et à Strasbourg, 27 faisceaux de particularismes, d’intérêts particuliers et d’erreurs de syntaxe dans les traductions !
Des questions fondamentales comme la vie, la mort, le fromage, nationaliser La Poste, ouvrir les frontières aux Chinois, protéger l’environnement, les mirabelles et le thon rouge ?
Insoluble. Et si les maltais font la tronche, les bulgares un yaourt et les slovaques boudent ?
En plus, quand vous rentrez au pays, vous avez des électeurs qui vous attendent et qui vous disent : « yes... beutte in my country la Normandie, it ize cheesy différente” et « « yes..beutte in my country la Moltchénie du Nord, it ize bloody différente” !
On n’en sortira pas…. Alors, l’usine à gaz, moi je vous le dis, elle n’est pas prête à fonctionner.

mardi 19 janvier 2010

Ratio d’inefficacité en entreprise : une théorie perso


Pour commencer, je dois vous dire que je suis un modeste cadrillon qui gagne son pain dans le monde dit « de l’entreprise privée », pas vraiment bon, pas trop mauvais non plus, pas assez ambitieux, connaissant les règles et l’art de dormir les yeux ouverts en réunion sans être remarqué, noté juste à la moyenne. Finalement lucide sur le fait qu’il aurait du faire une carrière d’instituteur gentil ou de prof d’anglais coopératif et plein d’idées, qui fait étudier les paroles des Clash à ses élèves. Vous voyez le genre, le type bonne poire, qui écrit des nouvelles pendant ses loisirs et qui roule en 205 cabossée et grise avec 250. 000 km au compteur. Même un peu barbu, s’il le faut, je prends.
Bref, je suis là, petit poisson dans un grand aquarium, sachant reconnaître les grands requins blancs, disant bonjour aux barracudas, hello aux méduses et bonne journée en quittant l’ascenseur.
Venons-en aux faits.
Sardine ou limande, je suis, et j’ai observé avec attention (derrière mon rocher) les faits et gestes de tout ce petit monde.
Dans un cocktail varié de sociétés de l’industrie des autos, des ordinateurs, des transports et des médicaments, je suis passé. Muté, renvoyé, recruté, promu, placardisé, félicité, primé ou ignoré… j’ai donc parcouru les chemins de gloire éphémère et les travées de belles galères J’ai connu des grands services et des petits départements, des multinationales côté filiale et côté état-major, des marketeurs, des vendeurs, des ingénieurs, des consultants et une masse énorme de pipotronneurs. Quelques rares êtres humains courageux, beaucoup de lâches, de planqués et de faux derches.
Je ne vais surtout pas écrire un bouquin ridicule sur « management in 7 steps » ou « travail d’équipe en 9 leçons », publié aux éditions Harvard-HEC-CAC 40 avec une couverture où deux glands en costume se serrent la main.
Cependant, je voudrais vous communiquer une théorie personnelle simple et que je vous laisse le soin de commenter.
Dans ce monde bizarre, l’inefficacité, l’absurdité et la rage de se taper dessus sont immenses. Des personnes apparemment intelligentes dépensent une énergie folle et un argent colossal à monter des châteaux de sable (appelés « projets » bien souvent), indépendamment les uns des autres, formant des castes et des clans qui vivent dans des réalités parallèles. Frappant de voir chacun se cantonner (comme le riz) dans un petit univers, avec des petites règles et des grandes trahisons. Mon constat est que les choses tournent « rond », à partir du moment où un ou plusieurs dirigeants ont un léger éclair de conscience et où les actions qu’ils dirigent sont un peu moins mauvaises que leurs concurrents ou leurs prédécesseurs. Pas mieux, pas plus brillantes… juste un poil moins ridicules. Juste gâcher les choses, mais pas autant qu’avant et avec la même frénésie de destruction.
Pour prendre une image et conclure : sur une échelle de un à dix pour décrire ce qui se passe réellement dans une « boîte » , un étant Kafka chez Ubu avec les méthodes d’Himmler et dix, eux, Nelson Mandela allié à Gandhi avec Einstein à la recherche et Sœur Teresa à la DRH… passer de 2 à 3 permet immédiatement à n’importe quelle « entreprise » de devenir la meilleure qui soit !
C’est une échelle de connerie inversée qui devrait mesurer cet univers et non les « mesures de performance » qu’on lit dans leurs bouquins. Pensez-y. Dites-moi….
Un soupçon de moins et tout est plus rapide, plus fluide et même les actionnaires s’en frottent les mains.
Curieux, non ?

lundi 18 janvier 2010

Les catastrophes naturelles


Haïti cette année. Tsunami en Asie en Décembre 2004. Le destin cruel et infernal envoie sa malédiction sur un peuple, il se sert de ses armes de destruction massive favorites : les séismes, les cyclones et les inondations géantes. Sans oublier un coup de volcan de temps à autre, une méchante sécheresse et quelques nuées de criquets dévastatrices.
Petit rappel d’autres moments où Lucifer a tiré brusquement la nappe de la croûte terrestre…Côté séismes, l’Asie monte sur le podium des dévastations ! Je lis que le tremblement de terre plus terrible de l’histoire aurait eu lieu le 23 janvier 1556 dans la province de Shaanxi, au centre de la Chine (entre 800 000 et un million de victimes auraient été dénombrées). Chine encore : Juillet 1976, à Tangshan avec environ 242.000 morts selon un bilan officiel, au moins 650.000 morts, selon les experts occidentaux. Le Japon n’est pas en reste et l’histoire nous parle de Septembre 1923: à Yokohama, région de Tokyo (Japon): plus de 143.000 morts ou disparus (en raison des incendies qui s'étaient propagés aux constructions en bois). Inde, Turquie et Iran suivent dans le cortège des contrées régulièrement secouées. Sans oublier le Cachemire, Le Pakistan et l’Arménie. Tremble aussi, Amérique Centrale ! Et maintenant Haïti nous désigne cette autre zone à risques. La Californie est secouée avec soin par les satans cornus, sous la lave. Nos amis US attendent le Big One » provoqué par la séparation de deux plaques terrestres dans la faille de San Andreas (remember, déjà en 1906,…).
C’est comme ça… quand la fourmilière est ébranlée, on enterre les morts, on répare ce qu’on peut, on se remet au travail et la course en avant continue. Sic transit…
La planète nous rappelle de temps à autre que nous sommes mortels, malgré la tour de 828 mètres de haut, le Pentium 19 qui pense vite, 24 heures Chrono Saison 7 et la crème de nuit bio lifting au proactimollar retendeur de cellules du Professeur Van Chanelancôme.
Ce qui m’étonne, en parcourant l’histoire des catastrophes, c’est à quelle vitesse on oublie tout cela… du moins, nous les chanceux qui ne voyons ces phénomènes qu’à travers la presse et les médias.
Si nous étions des chinois de 1556, des californiens de 1906, ou des haïtiens d’aujourd’hui, nous en tremblerions ad vitam !
“Please allow me to introduce myself
I’m a man of wealth and taste
I’ve been around for long long years
Stole many a man’s soul and faith…”

Rolling Stones (Sympathy for the Devil)

samedi 16 janvier 2010

Critique de livre.. à la manière de


Roman
Jean-Antoine Gropnin
Failles et brisures
(Ed. Seuil de Minuit Sud, 299p., 34,50€)

Ombres et lumières ? Non, perceptions mélancoliques violacées de troubles forts et délicieux. Gropnin met en abyme le huis clos perpétuel des chocs de l’âme. Son héros, Snuff Dupont, vit en alternance, par à –coups, reclus dans le clair-obscur vitaminé d’une ville inconnue. Violence permanente, meurtres devinés et copulation frénétique sont à moitié évoqués en sourdine feutrée mais jaillissante.
Sa rencontre avec Léa Mathilde Grace, qui vit de l’autre côté d’Ailleurs, est en pointillés, zébrée de jazz et de hurlements de pneus trop usés. Bien sûr, les fils de l’histoire se trament et se défont au gré des strates de lecture variées de ce roman d’initiation sombre et puissant. Des corbeaux dansants tournent autour des mots, des rythmes et des phrases qui composent un rageur désarroi.
Déjà, dans Savoirs Cruels (1), Gropnin avait tracé les contours de cette saga avortée, prenant à témoin les pierres sourdes et la lave des volcans. A trop plisser les atermoiements, on finit par coudre une épopée flamboyante… mais tout avait été remis à plat. Anxiété diffuse, plume jubilatoire et obsessionnelle.
Snuff Dupont n’est-il pas la part sombre de son auteur, qui par sa respiration ternaire et changeante nous fait dérouler, pour un temps, les cicatrices existentielles de l’interrogation animale ?
Dessein de l’écrivain, destin de séduction : le charme suranné des œuvres de Gropnin ne sera pas adapté au cinéma, mais décrira de manière si trouble les errements de tous, perdus dans les pas de chacun.

(1)Savoirs Cruels, Ed. Gallinarceés, 588 p., 34, 50 €)

Voici. Aux trois questions que je me pose :
De quoi ça parle ?
Ai-je envie de le lire après cette critique ?
Qui est cet auteur ?
Je n’ai pas la réponse, et le critique non plus
D’ailleurs… il ou elle a-t-il lu l’ouvrage en question, extrait de la pile des 145 autres reçus des éditeurs et en attente d’une chronique qui fera sans doute vendre un peu plus ?
Hmmm, hmmm, là aussi : des corbeaux dansants tournent autour des mots, des rythmes et des phrases qui composent un rageur désarroi.

vendredi 15 janvier 2010

Je marche dans la rue


Je marche dans la rue

Je marche dans la rue
Dans une banlieue qui pue
Les gens ne me causent pas,
Je les passe à tabac.
Ici les rats sont morts
D’ennui et d’alcools forts
Je marche dans la rue
Dans une banlieue qui pue

Vous voulez des clichés, vous aurez 24 poses
Le rock c’est négatif et ça sent pas la rose
Vous voulez des clichés, vous aurez 24 poses
Le rock c’est négatif et ça sent pas la rose

Fous la reverb’à fond
Allume la distorsion
En pantalon rayé
Et guitare zigzaguée,
On te crève les tympans
En plus t’es pas content ?
Fous la reverb’à fond
Allume la distorsion

Vous voulez des clichés, regardez nous crier
Le rock c’est négatif et toi, tu prends la pose
Vous voulez des clichés, regardez nous crier
Le rock c’est négatif et toi, tu prends la pose

Baston, famille, patrie
De Marseille à Paris
Les punks et les anars
Se sont mis en pétard
Attention les passants
On cogne, on est méchants
Baston, famille, patrie
De Marseille à Paris

Vous voulez des clichés, prenez vos appareils
Le rock c’est négatif mais moi, c’est pas pareil !
Vous voulez des clichés, prenez vos appareils
Le rock c’est négatif mais moi, c’est pas pareil !
Vous voulez des clichés, vous aurez 24 poses
Le rock c’est négatif et ça sent pas la rose
Vous voulez des clichés, vous aurez 24 poses
Le rock c’est négatif et ça sent pas la rose

jeudi 14 janvier 2010

De mauvaise humeur ?


Ceux qui me connaissent le savent : je suis de mauvaise humeur un jour sur mille … ou deux mille, et encore.
En revanche, je m’étonne de la grande capacité de certains d’afficher une tête de travers, des propos de rat crevé et un comportement d’ours blessé, et ce environ cinquante pour cent du temps disponible.
NB : pendant qu’ils dorment, ils rêvent sans doute en râlant, mais là, cela se voit moins.Je conçois que la vie que nous menons, en 2010, sous le règne de… (beuaarkgll, excusez moi), où co-existent : le RER A en grève, les téléconférences interminables, le prix du foie gras en hausse, TF1, les nouvelles atroces en boucle, les réveils qui font drrinnn quand il fait nuit et qu’on est si bien sous la couette, les chefs désagréables, le chômage qui guette, le nez qui goutte, le réchauffement climatique annoncé mais avec moins 8 dehors quand même, le compte en banque dans le rouge dès le 2 du mois, Internet qui plante sans cesse Error 404, et la Grande Faucheuse qui vous attend chaque jour un peu plus…. Oui, oui je peux comprendre que certains soient un peu tendus des pattes arrière. Moi qui vous écris, j’avoue être parfois un peu las de ces manières de Madame l’Existence (cf. Dutronc, again).
L’on peut être tenté de grincer des dents quand on apprend que ses voisins ont écrit une lettre au proprio de l’immeuble pour dire qu’une paire de chaussures est restée un peu longtemps devant votre porte, sur le paillasson (authentique !) OK, on entend parler à longueur de journée d’Identité Nationale à tout va (beuaaarkglll, excusez moi encore), de ces banquiers gloutons qui rongent tout sur Terre et du caporal Doddada qui a pris le pouvoir en Négui Faso en massacrant la moitié des Zoutsi pour voir la gueule que feront les Tsizous (qui ne perdent rien pour attendre ceci dit).
Mais moi je dis stop ! D’abord, parce que rester de bonne humeur, cela emmerde bien la Grande Faucheuse, vos voisins délateurs, vos chefs désagréables et le caporal Doddada.
Ensuite parce que Error 404, le RER A, votre réveil qui fait drrrinnn et leur p…. de réchauffement climatique alors qu’il fait froid dans ce pays 9 mois sur 12, hé bien : ils s’en t.a.p.e.n.t. même si vous faites une tronche de 6 pieds de long !
Et enfin, pensez à ce que nous disait Joe Strummer des Clash dans la chanson « Magnificent 7 » : “What have we got? Magnificence! »
Donc, on serre les dents, on rigole et vous verrez, c’est contagieux. Mieux que la « Grippette » A, on peut en faire une véritable épidémie !

mercredi 13 janvier 2010

Le vote des étrangers en France


Un étranger doit-il voter dans notre beau pays ?
Excellente question. Les humanistes vont vous dire « oui ! », les nationalistes baveux vont hurler « non » et « grrrr » et rajouter « les étrangers sont étranges, en plus ». Sachant que l’étranger, à mon humble avis, ne vote pas plus à gauche qu’à droite, donc tout calcul électoraliste est nul et non avenu.
D’ailleurs, qu’est-ce que c’est qu’être un « étranger » ?
On pourrait dire : ne pas avoir le passeport P du pays sur lequel vous êtes, à l’instant T, dans la main M (G pour gauche, D pour droite).
Mais alors, à part cette histoire de passeport, c’est tout ?
Même sans le traverse-cochon en question, si on a payé 12 ans d’impôts, de redevance TV, de taxe poubelles et qu’on a assez de points chez Total pour acheter le DVD « Bienvenue chez les Ch’tis », on n’est pas d’office nationalisé ?
Et puis prendre le RER A pendant plus d’un trimestre sans se jeter sous les rails de dépit, ce n’est pas une preuve de fidélité à la nation hexagonale ?
On devient moins « étranger » quand on boit du Margaux et lorsqu’on apprécie la Fourme d’Ambert ?
Que nenni, mon ami !
Entre nous, alors.
N’êtes vous point « étranger » vous-même, à ces hommes politiques qui nous gouvernent, de leur fauteuil en cuir et leur C6 de fonction ?
Ne vous sentez vous pas quelque peu « étranger » à ces patrons cupides qui vous dirigent, de leur fauteuil en cuir et leur Audi de fonction ? (NB : dans le privé, ils préfèrent souvent les marques allemandes).
Ou bien, c’est l’inverse, ce sont eux qui sont les aliens ?
Hmmm, hmmm.
Et vous là, qui lisez cette chronique : vous êtes plus proches d’un UMP sexagénaire habitant Cannes, d’un Sénégalais étudiant qui écoute Bob Marley, d’un ouvrier danois qui boit une bière avec ses potes ou d’une mère de famille colombienne qui trouve que les tomates ont encore augmenté ?
Serions-nous des extra-terrestres les uns pour les autres, au sein même d’un pays P, voire une région R et une ville V ?
Ouh là, avec ces histoires de vote et d’étrangers, c’est un terrain glissant que l’on aborde.
Relisons Camus d’abord ?

mardi 12 janvier 2010

Alerte orange !


La Météo nous dit qu’elle est en alerte orange à cause de la neige. J’aurais plutôt dit alerte blanche, pas vous ?
« Alerte », cela sonne quand même un peu comme le tocsin : gardez-vous à droite et à gauche, mettez vos casques et boucliers, ô braves gens, tout va mal… mais les autorités vachement compétentes vont faire ce qu’il faut ! Exemple : euh, acheter du sel pour dégeler les routes… l’an prochain et, ben, dire vite fait à EDF que le pic de consommation c’est… quand il fait froid, genre…. en hiver ?
Et puis, si pour trois flocons et deux Eurostar bloqués, c’est déjà « alerte orange », que reste-t-il pour les gros soucis ? Soyons des citoyens en alerte permanente, sur le qui-vive. Si on s’endort, on est cuits, c’est certain.
Il convient de mettre la pression à tous, car, et je vais encore citer notre ami Dutronc : « l’avant guerre, c’est maintenant ! »
Je me permets humblement de faire quelques propositions.
« Alerte jaune » quand le soleil tapera trop fort en juillet.
« Alerte grise » quand un nouveau radar sera implanté près de chez vous (vous recevez un sms avec un smiley en képi)
« Alerte rouge » ce sera quand les gens on trop bu, le soir du Réveillon et lors de la fête de la Musique.
« Alerte noire » quand les bananes seront trop mûres chez Monoprix.
« Alerte Berthe » quand une grand-mère sera menacée par la canicule.
« Alerte Amal Hibu » quand un Indien suspect aura passé la douane avec un faux passeport sans que le ministre de l’immigration n’ait déjà signé son avis d’expulsion.
« Alerte alerte » quand tout ira bien et qu’une mauvaise nouvelle à définir et accentuer sans délai sera à diffuser à la TV au Journal de 20h00 sur les chaînes qui font peur aux gens quand ils n’ont plus peur.
« Alerte orange », requalifiée, pour signaler qu’un individu X ou sa femme Y, ne s’est pas lavé les dents depuis trop longtemps.

Voici. Restez en ligne, ouvrez l’œil.
Ils sont partout, ils nous surveillent.
Nous gagnerons, à la fin !

lundi 11 janvier 2010

Le chef des rebelles angolais vous parle (de Paris !)


Chers citoyens du Togo, veuillez accepter mes excuses.
Non seulement les bus qui amenaient vos joueurs à la CAN en Angola se sont fait tirer dessus comme à la Foire du Trône, mais en plus le chef des dits « rebelles » angolais raconte qu’il va recommencer. Et moi ce qui me fait rougir, c’est que ce garçon en treillis est tranquillement installé en France. A Paris même, où repose Voltaire ? Grandiose.
En même temps, faire mitrailler des sportifs désarmés, et en plus à grande distance, on le comprend, c’est sympa et on y prendrait même goût, la vie étant en somme un jeu vidéo grandeur nature.
Le sang coule, mais il n’en voit que des pixels, bien tranquille en exil chez les French pigeons. Désolé, cher Monsieur, il fait un peu froid en janvier0 Vous direz juste aux policiers en faction devant votre hôtel particulier de s’essuyer les pieds sur le paillasson quand ils relèvent la patrouille du soir, merci.
Alors, mon gaillard, champagne, petites pépées et rails de coke en attendant de devenir au choix grand yaka, ministre ou guide de la Révolution 2.0 ?
Car je l’imagine mal prenant le RER tous les jours, avec son béret rouge de travers et Direct Matin sous le bras, en se disant, « flute, encore une réunion sur le budget armement lourd et le choix des couleurs des tenues camouflées. »
Comme la réalité dépasse souvent la fiction, en plus drôle et cruel, je lis ce matin sur Internet : « Rodrigues Mingas, secrétaire général des Forces de libération de l'Etat du Cabinda / Position militaire (Flec-PM) déclarait notamment : "Nous sommes en guerre et tous les coups sont permis"….
Excellent ! C’est Idi Amin Cabindada qui vous parle, en direct de l’avenue Foch. Pan ! Je tue, Pan ! C’est marrant, non ?
Oops , non, je lis une dépêche, il vient de partir faire un petit voyage au Luxembourg, il avait rendez-vous avec son banquier. Une histoire de virement, de signatures et de lessive double action.
Il est vrai que le Grand Duché lave bien blanc.
Déjà, nous avions hébergé l’abominable Ayatollah qui est rentré chez les Perses pour mettre le pays à feu, à sang et au ramadan…
Tant de mystères pour le citoyen, de secrets des grands hommes, de raison d’Etat et des tas de raisons pour ne rien nous expliquer.
Ah, et Jacques Dutronc qui refait une tournée de concerts va nous chanter « On nous cache tout, on nous dit rien… » Et je vous dédie, chers amis Togolais cette chanson du grand Jacques, avec mes excuses plates, contrites et non diplomatiques.

vendredi 8 janvier 2010

Les terriens redeviennent polythéistes


Mon cher Zrotetrghlub,

Claquement de pattes et pinces en l’air pour toi !

De passage sur Terra pour ce bref stage d’observation de trois mille cycles, je te confirme ce que j’ai commencé à observer depuis peu.
J’ai axé mon rapport 4D sur « Religions et croyances ». Tu le liras si tu as le temps.
Du point de vue des superstitions, les groupes et peuples dominants recommencent à adorer plusieurs divinités. Ceci a été permis par un bond technologique et dans leurs moyens de communications, apparu peu après l’ère où ils ont enfin démarré l’exploitation de la fission atomique. Le monothéisme se dissout comme sucre dans l’eau.
Les trois courants à tendance mono maniaque appelés Mozlimes, Kritiens et Zuiffs voient leurs adeptes diminuer et vieillir. L’influence de leurs prélats est désormais limitée, à quelques rassemblements consommateurs d’énergie fossile près.
Je note aussi qu’ils ont un recours plus fréquent à la violence et à s’exprimer uniquement par des codes vestimentaires ou rituels identiques à ceux d’il y a deux mille cycles.
Apparat, isolationnisme et auto entretien des illusions sont monnaie courante chez les monothéistes en raréfaction. Ils alimentent la plupart des conflits internes à l’espèce. En effet, les derniers monothéistes sont radicaux et plus redoutables que ceux des trois cents derniers cycles.
Pour information, seuls les jours dits « fériés » subsistent en réminiscence de la grandeur fanée de ces anciennes sectes. Leurs bâtiments sacrés sont source d’échange de monnaies locales.
En revanche, les Terriens les plus avancés recommencent à adorer de multiples petites divinités, à pratiquer des nombreux cultes individuels et à multiplier les sanctuaires et lieux de prière.
Sache que le point commun ou moteur de toute vénération est l’objet « écran ». Oui, comme lorsque nous n’avions pas de cerveau-transmitto, comme, tu sais, quand il fallait un objet extérieur à la moelle épinière et aux nerfs optiques pour matérialiser un concept ! Rappelle-toi nos visites au Musée Archéo quand nous étions encore des enfants-larves !
Donc, ces « écrans » sont le moyen toujours plus répandu pour adorer et chanter, voire entrer en transe. Par échange de monnaie, ils en acquièrent et les placent dans leur habitat, leurs moyens de transports et utilisent les modèles de faible taille en se déplaçant dans leurs cités.
J’ai noté quelques noms amusants de petites divinités : le Beuzze, l’Astarakh, Cheuque Naurice. Et Mârioo Karte, Fiffah 2008, Même Essène et Leumaïlle. Ou encore Le Kontambank, L’abbourse et l’Ami Théo qui donne des informations fausses les chaleurs et les humidités.
Ils s’échangent par ces moyens images pieuses, prières, chants, souvenirs et films montrant leurs moyens de reproduction (ceci est cocasse, les Terriens en sont fous !)
Pour résumer, mon cher Zrotetrghlub, nous voilà bien en présence de polythéisme.
Intéressants, ces Terriens, revenir cycliquement à des types de croyances variées, tuer des semblables à ce propos, puis se calmer et ignorer leur histoire.
Cependant, la violence intrinsèque des habitants de cette planète reste d’un niveau élevé et je ne sais pas s’ils vont ou non auto-finaliser leur espèce avant une centaine de cycles supplémentaires.
Je prévois des combats à court terme car une des peuplades appelée « Léssinnois » prend depuis peu trop d’importance par rapport aux autres et les conflits sont de facto inévitables. Déjà, ils noircissent leur propre ciel et dévorent les ressources de leur espace d’origine bien trop vite !
Comme des Ztytwus et des Rtotiss dans un aquarium chez nous, tu sais, ils finissent par se manger entre eux et il ne reste que les algues à la fin !

Bisou-tentacule et pensées électriques à toi, mon cher Zrotetrghlub

Ton dévoué,

Lampad’air Deurien

jeudi 7 janvier 2010

La grande inondation


Paris, 1910, le zouave du Pont de l’Alma a de l’eau jusqu’au cou.
Nous les parisiens, fûmes inondés, noyés, perturbés. Mais pas foutus, car « fluctuat nec mergitur, Paname quand même.
Patatras et big bazar. Cela laisse songeur.Pire que tout. Quoique…

Un peu comme quand on a trois centimètres de neige en 2009.
La neige, mon bon Monsieur, c’est une catastrophe atypique !
C’est même le deuxième fléau des villes.Après la grève des transports, bien sûr.Non ! J’oubliais la canicule, qui tue « raides » les anciens (oubliés chez eux seuls, quand on est tous en vacances, ministres compris).
Aïe ! Je m’apprêtais à omettre la Grippe A, si elle atteint son plein régime de contamination, selon les prévisions initiales. Oui ! Un tiers à la moitié des actifs seraient en arrêt maladie, sur leur lit de fièvres, attendant que le stock de Tamiflu soit réapprovisionné. Hmmmm, what else ?....Et la grève des journaux ? Et la privatisation de La Poste ? Et EDF qui ne peut plus désormais fournir de courant en période de pointe ?

Imaginons un peu. Hi hi hi. Décembre 2010.
Alors, le 3, la grippe A refait soudain surface sous une forme très virulente, pendant une quinzaine de grèves où seul un RER sur 5 circule. Les parisiens, énervés serrés comme des sardines se passent le virus par groupes de cent. France Télévisions et Radio France amorcent leur sixième semaine d’interruption totale des programmes et aucun bulletin météo ne dit qu’il va se mettre à pleuvoir non stop vingt jours et vingt nuits.
Pluie verglaçante sur bouchons énormes car tout le monde prend sa voiture, record d’accidents de la route et pic de fractures du tibia ou péroné. Le climat étant déréglé, en plus, le 21, il se met à neiger à gros flocons. Moins 9 à Nanterre, moins 7 à Montmartre.
Chutes de tension et trois heures de coupures de courant pour 60 pour cent des foyers franciliens, car EDF est paralysée par un double problème : grève perlée des agents de sécurité (société privée sous contrat, payant ses employés en dessous du SMIC) et un tiers des centrales nucléaires sont en maintenance ou réparation et en plus… depuis le début du mois le personnel étant malade à trente deux pour cent, le service normal n’est pas assuré. La Seine déborde le 22, charriant des blocs de glace.
Paris est inondée comme en 1910, le froid en plus ! Série de morts chez les personnes âgées, faute de chauffage dans toutes les maisons de retraite privatisées, tout comme La Poste l’avait été depuis le 15 juin. NB : Les avis de décès, jugés peu rentables ne sont plus acheminés.
« Bonne Année ! » déclare le pâle et petit Président lors de ses vœux le 31, avant de s’effondrer en direct dans une quinte de toux effroyable…

mardi 5 janvier 2010

Le ministre et la belette


Un ministre félon, ayant lâché son camp,
Pour croquer les honneurs, savourer les dorures
Des blacks des jaunes des beurs (et c’est une gageure)
Finit par être haï. Il râlait tout le temps !

Un dimanche d’hiver, voyant une belette
Gambader dans un pré, petite, rapide et blanche,
Il héla l’animal (qui eut mal à la tête)
« Holà, petit tueur… tu sautes sur une branche ?

Et ton pelage est clair, tu peux te camoufler !
Ah ! Si tu veux manger, tu peux frapper sans peine
Quand une proie te tente, tu la croques et c’est fait ! «

La belette répond (car elle parlait aussi) :
« Monsieur a des regrets, il convient de gémir.
Trahir est trop facile, il vous reste à frémir ! «

Moralité : Besson le son, belette it bleed !

lundi 4 janvier 2010

Vingt rameurs rament en vain


Une brève estocade pour démarrer l’année.
Les nageurs du Nouvel An dans la Mer du Nord et la Manche qui se jettent dans l’eau gelée en bramant nous les brisent. Niveau 1 de l’agacement.
Niveau 2.
Les rameurs qui traversent les océans dans tous les sens, quant à eux, sont synonyme pour votre humble serviteur d’un agacement aussi haut que le tout nouveau gratte-ciel de Dubaï (800 mètres de déficit pétro-budgétaire ?).
On s’en tape. Point.
Qu’ils le fassent en marche avant ou marche arrière.
A un ou plusieurs. De Brest à Cuba. De New York à L’Île Maurice.
Mal voyants en duo ou sur-entendant en solo. Hommes à poigne ou femmes en inox. Vieux paraplégique ou jeunes sorties du lycée.
S’il vous plaît, restez dans votre canal, quelque part entre Cambridge et Oxford ! Ramez discrets, sans bruit, tranquille.
Lâchez-nous.
A part votre père, votre tante de Cuba, le fabricant de pansements pour ampoules des mains et le sponsor que vous avez enfumé, sachez que le reste de l’humanité vous ignore complètement. Oui ! On s’en t.a.p.e. !
Ô amis orques rageurs, grosses baleines et cachalots furieux, je vous implore de ronger leurs avirons et de leur décrocher des coups de nageoires chavireurs dès qu’ils sortent de la rade !
Ô tempêtes déchaînées, vagues énormes et coups de mer en pétard, je vous demande de les envoyer par le fond dans la baie même du port !
Empêchez –les de parcourir leurs satanés 5257 miles en soupirant, gémissant, pleurant et promettant de nous faire subir un blog, deux reportages sur France 3 et bien sûr le bouquin avec leurs photos de mouettes et leurs mains en lambeaux !
Vous avez eu mal ? Vous avez eu peur ? Il pleuvait de l’eau ? Y’avait même des vagues et du vent ?
Oh la la, comme on compatit.
Pétard ! Déjà en cargo ou paquebot même cinq étoiles, ce serait trop long, alors nous refaire le coup de Bombard et son Zodiac, je dis stop.
C’est comme le Téléthon, il faudra que cela cesse un jour ces ramages et ces plumages !