jeudi 31 décembre 2009

On verra en 2010 !


Trente et un décembre 2009.Mauvaise conscience de fin de vacances ?
Je veux vous parler d’un concept que j’avais noté depuis longtemps, mais, vous savez, ce n’était pas le moment.
J’avais toujours une autre idée de chronique qui me gratouillait. Là, j’ai un peu de temps, avant le réveillon et ses libations, et pour d’autres chroniques… on verra en 2010.
Fuite en avant. Vœux pieux. Demain on rase gratis... Mille occasions sont toujours à notre portée pour remettre à plus tard, ne prendre aucune décision et conjuguer au futur les verbes faire, travailler et décider ! Au passé, les projets, ça manque cruellement de sel.
Et puis, dans la vie, il y sans cesse des périodes dites « de transition », autant d’échappatoires, où l’on peut prendre un air entendu et… reporter, sans aucune mauvaise conscience. Facile, direct, accepté et consensuel. Il suffit souvent d’être au moins deux dans un groupe, et pouf !, cela marche bien, les autres acquiescent en hochant gravement la tête et tout le monde marmonne son accord pour trouver une date… ultérieure. Exception ? Quand c’est le chef lui-même qui avait déjà reporté et là, le truc commence à sentir le grillé. C’est pire que le réchauffé, le grillé. La prochaine étape, c’est l’annulation, l’effacement et l’archivage !
Exemples ? La période juste avant les vacances ! Ambiances molles… à partir du 17 décembre, du 11 juillet, juste avant Pâques, à la veille des vacances scolaires de Février, Mars et Avril. Sans oublier de coordonner la zone A, la B et la C. Et puis en France, Monsieur, rien de solide du 15 juillet au 29 août. En Suède, c’est tout Juillet. Les Anglais, eux, ont une flopée de « bank holidays » qui ne tombent pas bien comme « nos » jours fériés. En Espagne, il y a des vieux trucs religieux différents qui font des jours chômés disparates selon les régions, pas bon, il faut annuler le meeting européen. Et les Allemands ne vont pas nous mettre une réunion le 8 mai, ho ?
Et puis, rien avant… le conseil d’administration, la rentrée parlementaire, l’arrivée du nouveau modèle, l’écoulement des stocks actuels de l’ancien. Et les travaux ? Oui, on allait oublier les travaux ! (spécialistes insurmontables du décalage calendaire, non ?)
Et le début des soldes ? Et la fin du Ramadan ? Et les élections dans trois mois ? Et la fin de la législature dans sept ?
Plus tard, plus tard, mes amis.
Au bureau, il y a aussi le « OVL » du vendredi à partir de … un peu avant le déjeuner. « OVL » ? On verra lundi ! Sans oublier le « après la restructuration », ou « quand la fusion sera terminée », et pas avant d’avoir révisé le budget », qui lui-même sera révisé « quand on aura eu les résultats du semestre », résultats qui seront donnés « quand on aura consolidé tous les chiffres », chiffres qui… « seront comparés au budget révisé ». Couic ! Et l’augmentation des salaires ? Là, c’est plus tard également ! Janvier ? Non ! Avril et même pas rétroactif en plus. Donc, pour leur rapport à la con, le tableau Excel de travers et le Powerpoint en couleurs, on verra un peu plus tard.

Quant à moi, je vous souhaite une excellente année 2010, et pour la maladie, la mort, le chagrin, le licenciement sec, les déceptions, le pouvoir d’achat en chute libre et les ânes égoïstes et insupportables toujours au pouvoir ?

On verra plus tard, let’s rock, buvons et rions !

lundi 28 décembre 2009

Spéléo de hurlement


Les crétins descendus, dans les profondeurs sombres
Déclenchèrent l’alarme et les pompiers s’affolent.
De loin arrivent secours, et sauveteurs en nombre,
Sous nos yeux ébahis, l’hélicoptère s’envole.

La presse est affolée et les journaux s’emballent
Où sont les trois jeunes gens, leurs parents pleurent déjà ?
On voit devant la grotte un reporter très pâle,
En direct si stressant, et tourne caméra …

Enfin récupérés, les spéléos s’en sortent,
Des heures de tracas et des jours d’angoisse
Ils avouent leur erreur, s’enfuient par la bonne porte…

Des millions dépensés, pour rechercher des cons…
Pendant que d’autres crèvent, sans abri et sans toit !
Ces sommes ainsi brûlées au lieu de faire des dons ?

Iran des contes


02/01/2010
Défilés spontanés dans toutes les grandes villes. Réactions policières redoublées et vermillon. 135 morts à Téhéran et 566 dans le reste du pays. L’ayatollah chef chef chef barbu déclare qu’il faut accentuer le combat contre les agitateurs « téléguidés par l’Angleterre et les USA ».
Janvier 2010
Affrontements, répression, manifestations. Couvre-feu, déclarations, langue de plomb, censure. La routine carmin des dictatures qui commencent à être mûres.
07/02/2010
Arrestation du chef de l’opposition et de toute sa famille. Bavure. Il est tué pendant son transfert entre deux interrogatoires. Un de ses partisans a filmé l’exécution sommaire avec son téléphone portable. La vidéo trop bleutée est visionnée 1.246.443 fois en 24 heures sur Internet.
Emotion, pétitions, consultations en Occident.
Février 2010
Déclarations, communiqués, ballets diplomatiques, alliances de façade et trahisons en profondeur. La routine de l’ONU qui commence à être mûre, elle aussi.
10/03/2010
Un groupe d’étudiants bien armés s’empare de la radio nationale et, astucieusement barricadés, appellent à la grève générale et à la paralysie économique du pays. Ils tiennent une heure dix minutes avant d’être massacrés.
Mais vraiment bien massacrés. Aucune photo sur aucun blog. Pas d’images, juste des sons noirs et mats, assez horribles d’ailleurs.
Mars 2010
Grève générale et paralysie économique du pays.
Avril et Mai 2010
Grève générale et paralysie économique du pays.
Bonus : couvre feu, arrestations, exécutions, Internet bloqué à 100%, étrangers expulsés.
La routine d’une dictature qui commence à être plus que pourrie, telle une banane de trois semaines oubliée dans une cuisine framboise écrasée. Faut pas regarder à l’intérieur !
06/06/2010
Remix des mois précédents, en plus rouge. Émeutes, combats de rue, barricades. Anarchie totale, attaque du domicile de l’ayatollah chef chef chef et barbu. Foule en grande colère orange. Massacre diffusé sur Youtube, 2.453.780 visionnages en 24 heures.
Milice, police dépassées et se joignent à la foule qui proteste.
L’armée n’intervient pas, aucun soldat vert n’obéit plus au régime.
Tous les religieux sont cibles d’attaques, tous les symboles vestimentaires liés sont brûlés en place publique. La mini jupe est portée par 99% des femmes. Rock, alcool et sexe sont dans chaque maison, à chaque étage. Camaïeu de débauches enfin exprimables.
Libations dans les rues. Scènes d’orgies violettes et d’auto dafé de littérature religieuse. (toutes diffusées sur Youtube, bien sûr)
La routine, déjà, pour la population âgée de moins de 25 ans.
08/06/2010
La République Laïque Mixte d’Amour (RLMA) est proclamée par un groupe d’insurgés vêtus de beige, tous issus des rares survivants de l’opposition. Epuration impressionnante. Edifices en flammes jaunes.
Exil des anciens fonctionnaires marron, des gardiens de la Révolution couleur fiente et des ayatollahs gris.
Le gouvernement, féminin à 66% proclame l’abolition de tout culte quel qu’il soit, l’égalité immédiate hommes-femmes et l’obligation de faire la fête deux fois par semaine.
14/06/2010
Jour historique. Feu d’artifice.
Année zéro, mois 1 de la fulgurante ascension économique du pays à venir, fondée sur un régime parlementaire de centre gauche et spécialiste des alliances internationales, innovateur de notoires actions humanitaires envers les pays du Tiers Monde.
Libération, parades, proclamations,
Une méga fête est organisée à Téhéran la blanche, relayée en direct sur Dailymotion. Barack Obama et Lula sont là et dansent au ralenti et toute la nuit. Les DJ sont déchaînés. Sarko n’est pas invité. La vie est belle.
Tout le monde chante, il fait beau, les oiseaux chantent.
Arc en ciel. Etincelles.

Tiens ! Il pleut ?

01/01/2010
M.Moussavi se réveille brusquement dans sa cellule. Il a froid, il a mal partout.
« Bonne année, chien galeux » lui dit le milicien qui lui lance avec violence un seau d’eau glacée. Il est 05h00 du matin.
Il va le traîner vers la salle de tortures pour la troisième fois en douze heures.
On ne verra rien du tout sur Internet. Ça non.
Routine transparente d’ultime séance d’interrogation d’un condamné à mort dans la République islamique.

vendredi 25 décembre 2009

Comme un marron dans l'eau glacée


Vous connaissez les marronniers ?
Non, pas les arbres qui bordent les cours d’école, mais ces sujets un peu pâteux qui reviennent chaque année sur les ondes et les écrans. Comme la neige qui bloque les routes et les trains chaque hiver, les achats pour la rentrée scolaire et les difficiles départs en vacances et les bouchons ô ben, vachement prévisibles pourtant, commentés par Bison Futé en direct de Rosny-Sous-Bois ?
N.B : mais pourquoi le pauvre Indien, on l’a puni encore une fois et collé dans cette banlieue pas chouette le long d’une voie rapide où il respire des gaz d’échappement, au lieu de lui avoir fait un beau Tepee le long de l’autoroute verdoyante qui longe Larmande sur Poirier ?
Mais là, dans les cinq minutes qui vont suivre, je veux m’en prendre à un autre marronnier que je souhaite attaquer la bave aux lèvres et la tronçonneuse à la main. Il s’agit des ahuris givrés qui se baignent dans la mer à la Toussaint (et comme certains ont survécu, nouveau reportage à Noël…). Tableau : l’eau est à la température de l’azote liquide. L’air est si gelé que le mercure du thermomètre est passé derrière la petite boule, caché et tremblant. Et une bande de décérébrés se jettent en hurlant dans la Manche. Et on nous sert ceci aux infos ? Aaaaaargh.
Ils sont profondément agaçants, irritants et couverts d’une épaisse couche de ridicule et, apparemment, cela ne leur est communiqué par aucune âme charitable. Le long de plages où, déjà, vers le quinze août, on ne peux pas rester plus de quatre minutes dans l’eau sans grelotter, alors barboter quand il gèle à pierre fendre… je dis niet !
Ô crétinerie encensée, Ô consensus apparent ! Voilà ce qui me choque.
Et on les montre, ravis comme le berger de la crèche, coincés entre l’âne qui filme et le bœuf qui applaudit, sans oublier les petits moutons qui servent du thé chaud. Bêêê. France Trois Normandie vous parle.
Et on nous dit : « ça fait du bien, vous devriez essayer ! Observez cette dame toute rouge, regardez ce monsieur aux dents jaunes, admirez cette jeune fille à la peau bleue ! »Non ! Je n’observe point, je regarde ailleurs et je n’admire pas.Qu’ils fassent leur plongeon masochiste, les pauvres illuminés, mais sans l’ombre d’une caméra, sans le moindre petit micro ! Je demande illico la censure nord-coréenne de tout type de témoignage sur la mort atroce et l’agonie interminable de ceux qui ont bravé les frimas pour se baquer comme des pétoncles chez Picard Surgelés et ce, hors période estivale.
Lâchez-nous, disparaissez ! Attrapez la crève, des engelures et que la zigounette des messieurs reste pour toujours à la taille qu’elle avait en sortant du bac à glaçons ! Pan dans les bogues. Froids les marrons !

jeudi 24 décembre 2009

Un conte de Nono


Pierre, le SDF sexagénaire est emmitouflé dans son sac de couchage troué. Il a trouvé un piètre refuge au bord du Périphérique Ouest et il n’en revient pas. Une mamie, genre Neuilly-Versailles est en train de le réveiller. Et de lui parler. Il émerge de son état gazeux. Il tousse fort et ouvre grand les yeux. Il a vachement froid.
La veille, il a fini la demi-bouteille de Sidi Brahim éventé qu’il avait trouvée dans une poubelle.
-« Juste avant Noël, les gens, y jettent n’importe quoi ! », a-t-il dit avant se s’assommer pour une nuit sans rêve et sans confort. Sales temps, mec. Et son chien qu’est crevé y’a une semaine, il a vraiment super froid. Ça caille un max.
Alors, la vioque, elle lui parle et elle dit :
-« Tenez, brâve homme, une petite obole et ouh ouh, Joailleux Noelle », avec son ton besse-beige caractéristtikk, en lui tendant une enveloppe. Elle fait demi tour rapidos, et remonte dans sa limo’ noire qui l’attend juste à côté çacom et « vroum vroum » , elle se casse.
Le SDF, ouvre l’enveloppe et compte les bifetons. Il recompte. Dix mille euros en billets de deux cents.

Mamita Malouda vient du Mali. Dans son deux pièces galeux de la rue de Picpus, loué 950 euros de la main à la main au proprio qui vote Front Nat’, ils sont 9 à dormir et elle, elle fait à bouffer et le ménage pour tout le monde. Tous les jours. On sonne à la porte. Aïe, mon vié ! Là même, avant Noël, hein-hein, si c’est une recommandée pour payer, y’a quoi, des factures ou bien yâw, la convoc à la Préfecture pour nous expulser, c’est trop pas bon !
Elle ouvre. Wô ! Là c’est vieille française, genre beaux quartiers qui vient quoi. Elle dit : « Tenez, brâve femme, une petite obole et ouh ouh, Joailleux Noelle », et elle part là même, aussitôt vite fait dans sa voiture. Elle regarde par la fenêtre et voit la Merco noire, comme ça même, façon-façon joli chauffeur et grand ministre. Ho ?
Mamita Malouda ouvre l’enveloppe et pousse un cri : « L’arzen ! L’arzen ! Dix mille éro ! »

Dans sa limousine noire et allemande Madame de K., héritière des bio-cosmétiques l’Aréole Inc., la femme la plus riche d’Europe occidentale reçoit un appel sur son téléphone Vertu en titane serti de rubis
-« Alllôô ? » dit –elle en faisant sa vieille bouche en cul de poule, avec une touche effacée d’un coûteux rouge à lèvres rouge lie de Château Margaux et qui ne cache plus les rides larges comme des canyons.
« Combien d’enveloppes données ? » dit la voix.
-« Déjàààà dix sept, et Huuubert mon chauffeur sait parfaitement où aller, Paris et si vaaaste, nous pourrons certes donc accéder à votre requête »
-« Bien, dit la voix, encore 133 comme on a dit et je relâche vot’ pitite famille sans en flinguer un seul. Et vous avez jusqu’à demain, le 24 décembre, minuit. Tiens, allez, c’est bientôt Nono je vous passe votre fille »
-« Maman ? Dépêchez-vous, donnez vite les enveloppes aux pauvres, comme il vous dit. Il a déjà abattu tous les Yorkshire ! »
-« C’est bien noté Lise-Chaaarlotte. Courâge, pensez que j’ai fait la Guerre, moâ. Bon, je raccroche. »
Elle ferme le clapet de son téléphone somptueux, regarde par la fenêtre et sursaute :
-« Huuubert, arraithhhez vous là. Je vois un pauvre, et tendhhez moi donc une envelhôppe. »

mercredi 23 décembre 2009

La colle très forte et très énervante


On a vu la pub. Un type accroché au plafond, la tête en bas, tellement la super colle est forte que, ô puissance du produit, il ne tombe pas. Génial ? Là je dis : « Non ! »
Tout d’abord, je ne veux pas que l’on me colle au plafond, et en plus mes chaussures de boulot sont un peu grandes, car je déteste avoir mal aux pieds quand elles sont neuves, et après parfois (en meeting pipotron) je peux discrètement en enlever une sous ma chaise et la remettre vite fait à la fin. Alors, vous pensez bien, si on me colle au plafond, en salle de réunion, non seulement je ne pourrai pas faire semblant d’écouter, mais en plus je risque de tomber très vite, car me cramponner par la seule force des orteils sera très difficile.
De plus, je ne sais pas pour vous, mais chaque fois que je me sers de cette satanée super colle, c’est une épreuve !
Tout d’abord, il y a l’objet cassé qu’il faut réparer, au choix l’assiette un peu jolie que l’on ne veut pas jeter pour un petit bout qui manque, le plat écorné en faisant la vaisselle trop vite, le jouet piétiné par erreur ou le porte-clés Dilbert lancé par la fenêtre à un copain qui attendait dans la rue et Dilbert a perdu une oreille dans la chute. Le copain a ramené le petit bout d’oreille en plastique dur. Toujours un objet délicat !
Il manque un petit bout ? Qu’à cela ne tienne ! Un coup de super top glue et tout sera oublié ! Enfin, bon…peut être.
Mais, mince, où il est ce tube de colle ? Je l’avais mis dans le tiroir de la cuisine, avec les Post-It, tu l’as encore rangé ? Accusés conjoints rangeurs d’objets familiers, levez-vous
Finalement, on le retrouve dans la boîte à outils, sous l’enveloppe pliée en quatre qui contient les vis de rechange du meuble suédois (oui, il y a toujours des vis de rechange ou plus exactement des vis en trop parce qu’on a un peu raté le montage, en fait).
On est prêt, on pose l’objet à réparer, le petit bout qui est à recoller sur un magazine chopé dans le porte-magazines pour protéger le bureau (au choix, Télérama ou la newsletter pourrie de la mutuelle et pas les Inrocks, et bon, il faut protéger le bureau, ça oui, car, la dernière fois, j’avais réussi à coller un porte-clés au bureau directement, flute, et en l’arrachant, un trou notoire est resté bien marqué dans le vernis du bureau … là, je me suis fait engueuler !)
Aïe ! Le tube est tout vieux, son bouchon pointu en forme de chapeau de lutin est fermement accroché sur le mince corps en aluminium, déjà enroulé sur lui-même trois fois.
Pourvu qu’il en reste un peu au fond ! Pourvu que tout ne soit pas sec à l’intérieur comme le cœur d’un ministre de l’Immigration !
Grrr ! Le bouchon en forme de chapeau de lutin est collé à mort sur la partie conique du tube… aaargh ! Et crac ! Ça y est on l’arrache. Avec la vieille pince à moitié recouverte de peinture blanche qu’on a retrouvée dans la boîte à outils. Tiens ? La dernière qu’on avait peint, on l’avait bien amochée cette pince…. En voulant ouvrir des pots de peinture rebelles ? Mais là n’est pas le sujet.
Gnnn, gnnn , c’est fait !
Pas de bol, le bout effilé du tube se met à couler soudainement d’une grosse goutte de colle, qui tombe par terre, sur le parquet ! Vite ! J’arrache une page de la newsletter de ma mutuelle pour essuyer discrètement la colle tombée par terre. Non ! Au lieu d’essuyer, cela colle au sol et il reste un petit morceau de la page qui fond et se dilue par la magie de la chimie. Aaargh ! Mais je me bats et gratte vite fait avec la pince pleine de peinture séchée et hop, à part deux trois, euh, rayures, plus de traces sur le parquet. Hmmm.
Revenons à notre petit tube de colle. Ouvert, mais déjà sec à son extrémité. Une couche de croûte, nouveau sédiment ajouté au bout du bout du tube. Pffff. Tout est à refaire.
Là, j’anticipe ; je prépare l’objet à réparer, le petit bout... hop ! Le tout bien au milieu de la page de magazine protectrice de bureau. Je re presse le tube de colle et une gouttelette timide fait son apparition au dessus de la croûte séchée.
Vite ! Un peu sur l’objet, un peu sur le petit bout, je presse les deux avec le pouce et l’index, j’attends trente secondes sans bouger. Je lâche le tout.
Nooon ! Mon pouce et mon index sont collés entre eux.
Nooon ! Le petit bout tombe (la matière est au choix trop plastique, trop souple, trop poreuse ou trop biscornue)
Tout est à refaire.
Je prends mon mal en patience.
Hélas ! Le tube de super colle est maintenant vraiment vraiment vide ! Je le presse encore une fois avec force, mais il se rompt au milieu. Une ultime goutte est projetée…sur le bureau, juste à côté du magazine, sur le vernis… ou, pire, sur ma belle chemise de weekend et imbibe en profondeur le tissu d’une plaque vitreuse et immédiatement durcie qui ne partira jamais.
Et le truc à réparer ? Tant pis ! Bon, on aura une assiette ébréchée –ou alors… je la jette discrétos dans le vide-ordures (NB : c’est vachement sympa le bruit d’une assiette qui dégringole dans le vide-ordures) ou un porte clés Dilbert avec une seule oreille et un jouet un peu abîmé. Crotte !
Et, pas question de racheter cette foutue colle qui ne marche que pour des abrutis qui veulent se suspendre au plafond !

dimanche 20 décembre 2009

La méthode Coué



A la question, « pourquoi es-tu un indécrottable et fatigant optimiste ? », je vous répondrai que je ne sais pas trop bien et que j’essaie de m’en convaincre moi-même chaque jour, tout seul. Pour avoir le moral, il faut se dire « oh, hé bien, moi, j’ai le moral ! ». Bête ? Mais je n’ai pas mieux…
Oui, mais me direz-vous, si tu es le seul à te convaincre, cela est bien trop facile et manque d’objectivité. Prends ça ! Tiens !
Je vous rétorquerai que si, si, si, il suffit de se motiver pour y arriver. On serre les dents et on rigole. Tel le résistant, qui condamné à mort et attaché au poteau sur le Mont Valérien en 1943, dirait, face au peloton d’exécution : « Hé, Fritz, souris pas avant de tirer, t’as encore un bout de la salade de midi coincé entre les ratiches ! ».Un point pour moi.
Vous me lancerez alors à la figure : le froid, la neige, la grève du RER qui dure, les bouchons, le découvert bancaire, le manager qui ne dit pas bonjour, le stress qui monte et qui démonte, les budgets qui fondent, les objectifs qui glacent, les réunions qui endorment et l’absence d’augmentation qui réveille. Déjà, pour voir. Tout comme les méchants dans les films de Superman et Spiderman, vous avez une batterie d’armes de dissuasion pour casser l’ambiance.
Là, c’est déjà une bonne rafale.
Or donc, je reste stoïque et je dis comme Goldorak : « Corno Fulgur » et « Astéro Hache ».C'est-à-dire : l’été arrivera, les grèves s’arrêtent, le manager sera aussi viré, le stress on se le met tout seul et les augmentations sont toujours aussi maigres qu’un chat égyptien et ce, depuis Ramsès 2. Alors ? Hein ?
Vous me bombardez soudain alors au plexus d’une série de souvenirs d’enfance pas sympas, le divorce de mes parents, mon frère qui…, ma mère qui, en plus,… et un petit résumé de ma carrière professionnelle aussi intéressante qu’une visite de la crypte de la Cathédrale de Schmoltz (Moltchénie Orientale).
Là, j’ai une parade impeccable : « merci Aloïs ! » (c’est le prénom du Dr Alzheimer, il faut le savoir, si vous arriviez un soir au quatorzième niveau de « Qui veut gagner des Millions ? »)
J’ai beaucoup peu zappé, effacé, gommé et appuyé sur la touche « suppr. » Ma mémoire est si vaste que je ne sais plus octet.
A force de Méthode Coué, je n’ai gardé que les bons moments, les bons morceaux, le best of et les ailes du poulet (je préfère les ailes au blanc).
Et puis, là, énervement… votre arme ultime : l’évocation de notre fin à tous, assurée, pénible, avec les deuils et les maladies qui vont nous rendre les dernières années longues, épuisantes et cruelles.
Ma dernière parade alors je sors, tel le Yoda avec son piti piti sabre laser.
Et merde : Carpe Diem !

Les journaux féminins


Chose promise, chose due.
Figurons-nous un instant fictif au jugement du tribunal des machos : « accusé JV, levez-vous ! Parlez-nous de votre goût pour la presse de bonne femme… »
Voici ma plaidoirie :
« Alors d’abord, je dois vous dire que je travaille et vis entouré de beaucoup plus de femmes que d’hommes.
Après une quinzaine d’années dans l’automobile et chez les mecs-mecs, me voilà depuis cinq ans dans un laboratoire pharmaceutique et en plus, maintenant dans un service où, de facto, je suis de par mon appartenance au sexe dit « fort », le seul qui pourrait être un taliban, fussions-nous en Afghanistan.
Ce serait peut être rigolo, d’ailleurs, mais comment ferais-je pour reconnaître mes collègues toutes voilées en réunion ? Euh, Agnès Fatima, c’est toi à ma gauche là ou bien c’est Aïcha Catherine, non ? Ah oui, Véronique Leila, ta burqa est bleu ciel, suis-je bête ! En attendant, les filles, qui va me chercher un café dans les plus brefs délais, ou je sors le fouet ?
Mais non, ceci est vile fiction et dieu merci (zut, cette expression n’est pas forcément la meilleure dans ce cas précis, puisque ce serait ce gars là, lui-même barbu, qui aurait décrété qu’il faut planquer les poulettes sous du tissu, se foutre de leur tronche et les traiter comme des êtres inférieurs ?)
Autre point : comme hobby, je participe à des ateliers d’écriture et là, pareil, un homme pour douze femmes en moyenne. Curieux et prouvé.
Enfin, à la maison : j’ai la même épouse depuis plus de vingt ans, et tout va bien, merci. Peace, fun and love chez nous et ce n’est pas mal du tout. Chanceux, je suis.

En résumé, je ne suis guère misogyne, ça c’est clair !

Voilà… et ma douce moitié lit justement ces fameux magazines légendaires de la presse féminine dont je vais très brièvement parler maintenant.
Elle et Marie-Claire dominent la mêlée. Marie- France c’est moins glamour. Biba et Cosmo sont plus paillettes et jeunettes.
Déjà, attention les amis, dans ces magazines, la publicité constitue une part énorme du volume papier. Pages impeccables, glacées et d’une magnificence sans concession. On ne sait pas s’il faut acheter ou se prosterner, et quoi et où, mais : respect pour le choc esthétique. Dans un « spécial Beauté » (jamais de « spécial Mocheté », vous noterez), environ vingt double pages lourdes et denses, avant même le sommaire ou l’édito. Dans ces publicités, je lis avec intérêt des pages fascinantes vantant des produits anti rides, anti vieillissement issus de la technologie du futur et de laboratoires secrets, à base de molécules de métaux précieux et de kréatinol bio dermatoïde, plus du raisin ou du pamplemousse pressé, et qui ont satisfait 90% des utilisatrices ! (avec astérisque renvoyant à une petite note, police six, évoquant une vaste étude sur 37 personnes, échantillon hautement représentatif).
Je lis toujours les chroniques films et livres, bien faites, je passe vite sur le concours de photos du plus beau porté de sac Chermès dans un festival de cinéma et le buzz du mois qui indique que la tendance des bottes à fourrure ou la saharienne orange, revient en courant, que c’est le « must have » du mois en cours ou de la semaine prochaine. On soupirera sur les reportages réguliers et humanistes, pour se donner bonne conscience, sur les femmes héroïques du Bas Congo, le mariage forcé mais plein de couleurs des Moltchènes et les petites amputées courageuses qui ont marché sur des vilaines mines et lisent maintenant du Kant pour se consoler. C’est triste, mais à la page d’après (on est déjà à la 245) apparaît en toute beauté la promotion -qui coupe le souffle du lecteur masculin…- d’un décolleté pigeonnant de la marque Dérobade Bra Queen et qui vous fait oublier les malheurs du monde tiers.
Ensuite, je regarde vite fait les interviews des stars qui sont toutes formidables, droites, modestes, généreuses, gentilles et en plus … fort bien habillées (sinon on les interviewerait pas, hé !). Parfois, « l’avis du psy » vient un peu leur casser la baraque, mais bon, juste un peu…
Passons sur les remarquables compte-rendus de défilés de mode, où je vois des régiments de mannequins crispées qui doivent avoir quatorze ans et peser trente kilos et qui font une tronche de mort vivant soulignée par un maquillage genre « la guerre du Feu ». Elles semblent soumises à un destin d’abattoir prochain, avançant d’un pas swinguant devant un public d’élite et dégoûté, et pensent à leur parents qui sont à Minsk habitant à douze dans un deux pièces sans chauffage, leur demi coca light de quatre heures et pourquoi donc Mémé Ivanovna leur a écrit que leurs cuisses sont plus fines que leurs mollets ?
Ce qui est aussi très intéressant, ce sont les articles dits « coquins », du genre « ce qui rend les hommes fous de désir » ou « mettez du piment dans votre couple », mais, bon au final, ce n’est jamais très loin du bon sens et des conseils pratiques du style « ne mettez pas un survêtement en pilou avant d’aller au lit, si vous souhaitez réveiller le mâle qui habite sous votre toit ». Dont acte, et voir la ligne « Câlins mutins » de chez Dérobade en 95 C.
Que dire encore ? Ah, oui, les photos des pages Mode sont très très souvent magnifiques, dans des paysages grandioses d’îles inconnues ou des ambiances noir et blanc d’un esthétisme parfait dans des hangars design quoiqu’un peu abandonnés .On ne voit même plus très bien les vêtements, noyés dans le flou artistique ou le mouvement subtilement capté d’une taupe model jamais nommée, par ailleurs ; juste une petite légende du style « petit pull en cachemire de chez Rafik et Rousseau », 1567 euros et « ballerines Stoulitto, 259 euros », sans oublier « montre Pior et Radin » (mais là le prix, c’est 4 smic alors, il n’est pas écrit »)
Et pour finir, les inévitables fiches cuisine, où là aussi la mise en images est formidable ; les poissons et les viandes explosent de couleurs chatoyantes et tout semble si évident à faire cuire en quelques minutes, comme nous le susurrent ces grands chefs souriants qui prodiguent de judicieux conseils pour créer le même repas qu’au Crillon un soir de visite du président des USA avec juste ce qu’il y a au fond de vos armoires de cuisine, là tout de suite !
Bref, il faut lire ces magazines pour se cultiver, tout simplement et savoir ce qui fait tourner cette planète, à défaut d’être une personne meilleure ou tout simplement sans découvert bancaire à la fin de chaque mois.

Je vais m’arrêter là, mais, Monsieur le Procureur, cher Maître, et à vous jury, condamnez-moi si vous voulez à une lourde peine, mais je veux bien un abonnement aux Inrockuptibles, au Monde ET lire le « Elle » de la femme du directeur de La Santé, si c’est possible et quand elle l’aura fini, bien sûr.

jeudi 17 décembre 2009

La Révolution de 2011



Extrait du e-book Scol-R, matière Histoire, classe Terminale L12; année scolaire 2025-2026.
NB : l'Histoire est à nouveau au programme depuis 2015.

La Révolution Française de 2011-2014

Rappel : pour les mots difficiles ou d'époque qui ne sont plus utilisés, voir glossaire page 3250.
NB : Ils sont marqués d’un astérisque * pour vous inciter à en chercher la new-définition en new-langue.

Les prémices :
En France, un régime politique médiocre est au pouvoir depuis 2007.
La situation économique est mauvaise (licenciements *, profits outranciers des entreprises * capitalistes *, scandale des traders*)
Certaines catégories sociales et professionnelles commencent à manifester des signes évidents de mécontentement (agriculteurs*, ouvriers *)
Les Droits de l'Homme (voir chapitre XVIII éme Siècle) sont bafoués de plus en plus souvent. Les valeurs qui ont fondé la République * s'effacent devant l'égoïsme *, la recherche de bénéfices * financiers et un individualisme * forcené.
Les citoyens français commencent à réagir, mais l'oppression et la peur dominent.
Une canicule exceptionnelle s’abat sur le pays avec des températures moyennes de 35 degrés, alors que le métro * et le RER * sont paralysés par une grève depuis le 7 avril. L’approvisionnement des grandes surfaces * n’est qu’en partie assuré.
Toutes les conditions sont réunies pour la Révolution de 2011-2014 à venir.

Les évènements de Mai 2011 :
Des agriculteurs* en colère manifestent à Paris (ancien nom de Luttesse) le 8 et le 9 mai et les manifestations dégénèrent en émeutes.
Le Medef * décrète de son côté une baisse des salaires de 10% pour augmenter la rentabilité* des entreprises*. D'autres manifestations monstres bloquent toutes les villes.
Les forces de police * sont débordées car une grève, là aussi, durait depuis le 17 avril et seuls 15% des effectifs étaient encore opérationnels. Les sans-papiers * et les SDF* se regroupent en commandos armés et communiquant par SMS * (ancienne technologie, proche du I-braining) pour attaquer les quartiers périphériques de la capitale dits chics* de Neuilly sur Seine (ancien nom de La Cour-toute-Neuve) et de Versailles. Phénomène inédit, dans chaque arrondissement des "bandes de justiciers du peuple" (BDJP) sont auto proclamées et attaquent tous les commerces. Cette nouvelle structure autonome devient le fer de lance des protestataires qui agissent désormais en hors la loi. Ségolène R.* prononce la phrase célèbre « Quand il n’y plus que des coquins au pouvoir, la Loi est morte ». Elle est prise au mot par les émeutiers.
NB : Elle aussi périra lors de la Terreur Rouge.
Une nouvelle situation tribale organisationnelle se met en place, proche de celle du Néolithique (voir chapitre Préhistoire)
Massacres de bourgeois * succèdent à batailles de rues. L’armée et les gardiens de prisons étant en grève ce mois-là, tous les prisonniers sont libérés et se joignent aux gangs pour piller et instaurer un chaos dans la capitale, puis le mouvement gagne l'ensemble des villes de Province*.
Le pays est paralysé.
Les partis politiques d'opposition* saisissent l'occasion et exigent le départ du gouvernement.
Un président par intérim est nommé et un gouvernement provisoire doit organiser de nouvelles élections ("gouvernance Rocard-Bayrou», mai à août 2011)
Cependant, l'anarchie domine et les appels au calme sont vains.

La Terreur Rouge, de Juin à Septembre 2011

Cependant, les émeutes ne cessent pas, car la paralysie des forces de l'ordre perdure.
L'Assemblée Nationale est incendiée le 11 juin, L'Élysée aussi le 19 juin.
La femme du Président de la république doit manger 12 montres "Rolex" en direct sur l'unique chaîne de Télévision * qui fonctionne encore. C'est la chasse à tout homme ou femme dit "politique" et connu (les membres de partis dits UMP*, UDF* et PS*) sont systématiquement amputés d'au moins un bras ou une jambe par les BDJP.
L'ordre a cessé de régner, le troc est devenu la seule forme d'échange.
La vie économique est arrêtée, 49% des entreprises * sont incendiées.
La gouvernance est renversée. Chacun lutte pour sa survie, alors que les températures caniculaires ont fait place à des orages hors norme, créant des inondations spectaculaires. Le courant électrique n’est plus fourni, toutes les centrales nucléaires * étant fermées ou pillées.

L'Exode, Septembre à Décembre 2011

Devant cette situation incontrôlable, 12% des habitants émigrent spontanément vers les pays frontaliers (Belgique* et Allemagne*).
Notez que la Suisse (ancien nom de Montagne-Land) et le Luxembourg (ancien nom de la Lorraine-Nord) sont envahis dès le mois d'août par les clans de BDJP les mieux organisés et armés (dont de nombreux anciens militaires, venus par régiments entiers) et à son tour plongés dans le chaos et la désorganisation absolue. Les banques* y sont réduites en cendres.


La reprise en main, Janvier 2012
Plus aucune structure politique n'a survécu. Seules des batailles de clans et des règlements de compte animent la scène politique.
Dans chaque ville, des barricades bloquent les rues et les avenues.
Le Gendarme Rondodo, chef de la BDJP paris Nord 7, très structurée et forte de 3500 hommes impose la Paix des braves aux autres BDJP de Luttesse et des gangs de la province Sud.
De par son charisme et sa brutalité, il s'impose comme Roi des Francs et est couronné à Saint Denis, le 22 Janvier 2012.
Une nouvelle ère commence.

Tigre de papier (hommage à Borges)


Le Tigre prend de la hauteur
Quand l’Auteur, et ses autres textes,
Prend le Tibre par les cornes
Des riches pages de son livre de table…
De chevet, qui comme le marchand de sable
Passe et repasse dans sa cage à sucre.

Toujours libre mais tenu par l’aleph,
Ce Tigre désargenté, prend l’argentin
Par les sentiments, songes d’une nuit d’été
Quand la lune se reflète sur le Rio
De la Plata, comme un plateau d’argent.
Dans un pays où les gauchos ont vidé la…
Grand bibliothèque, à la belle de Babel,
Aux Sophie tu files la sagesse antique
Et les mystères de l’esprit, ô bravo.

Aveugle mais doté de visions, à rayons X, Y et Z,
Le vieux sage révise ses crayons,
Imprime ses impressions, perce Noël,
Et déroule le parchemin à suivre dans la vie.

Ce qu’il voit est allumé, nous consume dans le noir
Comme une boule de cristal, talisman interdit du taliban.
Le droit fil pour sortir du labyrinthe,
N’est pas d’Ariane, mais d’airain ou de Buenos Aires,
Comme dans ces rêves partis sans musique,
Où l’on piétine dans le sable sans pouvoir échapper
Au tigre rayé, royal et infernal
Onirique et brutal comme l’Histoire
Qu’on ne raconte que la nuit,
Quand les félins sont devenus gris souris.

mercredi 16 décembre 2009

Plateau Télé (J.T. agité)


J’ai trop d’aztèques hachés au menu de vingt heures
Avec dépêches au sang et du gratin d’horreurs
Saoulé de cassoulet sur les exécutions,
La rage et la bêtise, la mondialisation.

Sur le continent noir, on n’est jamais en r’tard
Hutsi son frère en deux, quand Hutu les sépare
Laisse l’otage refroidir, le hachis fermenter
Quand la famine dada et le petit biafrais.

A Bruxelles, à Strasbourg, des choux et des recettes
Décollent la marmite d’une Europe à vingt sept,
Des commis députés, toujours vêtus de gris,
Y mijotent l’amnistie de leurs propres délits.

Malgré quelques éclairs de croix rouge sur fond blanc,
On ne peut digérer les croix blanches en même temps.
Quand l’armée croque un toast, pâté de mains grillées,
Les fous d’Allah répliquent, la chair est quadrillée.

Un verre de vodka russe, un petit verre de blanc,
Tu prendras toi aussi, les Tchétchènes pour des glands,
A coups d’afghans de boxe ou de vieilles doses de Mir,
Ca ouvre l’appétit, Rachid et Vladimir.

lundi 14 décembre 2009

Gymnases nases




En préambule, je tiens à vous dire que je n’ai jamais trop aimé la gym à l’école, surtout faire des roulades arrière sur des tapis bleu foncé et souvent râpés ou rongés au bord. Le pire, c’était d’essayer de grimper sur cette p….. de corde lisse, avec vos pieds qui s’agitent et ne parviennent pas du tout à bloquer l’objet qui se tortille .Après vous redescendiez lamentablement des trois mètres douze que vous aviez montés à la force des bras, épuisé, vaincu, en sueur tout en ayant les mains brûlées par le frottement atroce de la matière brute de cette p…. de corde lisse.
Le tout, dans des gymnases glacés, en étant déguisé en survêtement gris qui sent le neuf, et avec le prof de gym qui a toujours un sifflet suraigu pour rythmer le défilé des élèves qui font les roulades arrière les uns après les autres. Un peu comme les « au suivant » de l ‘ami Brel. Au rugby, on rigolerait plus.
Mais là n’est pas le point sur lequel je tente de focaliser l’énergie créatrice de votre esprit lumineux.
J’ai remarqué, et cela n’a pas échappé à votre grande sagacité, qu’à la moindre catastrophe climatique, sismique, sanitaire, terroriste ou sociale…et pan ! Tous les gymnases sont réquisitionnés.
Ah, vous avez remarqué ? C’est l’endroit type pour caser les réfugiés pas contents, les SDF glacés, les exilés excités, les vaccinés à piquer, les squatters délogés et les locataires à reloger.
On nous montre ensuite des images de tous ces gens un peu tristes (et pour causes multiples et justifiées) et qui gisent sur des couvertures moches, en jogging gris mais pas neuf, entourés de bouteilles d’eau en plastique. Ambiance « réfugié », quoi. No fun.
Ou encore, on a au JT pour bien illustrer le sujet « grippe A » le plan fixe sur les files de gens qui se font vacciner, dans ces immenses bâtiments qui ont toujours 10 mètres de hauteur sous plafond au moins.
Oui, le gymnase est un gros machin, toujours peint dans de couleurs déprimantes (vert amande vomie, jaune pisse de rat faible, marron crotte de chihuahua malade ou blanc vraiment très cassé).
Oui, le gymnase est plein d’objets de torture (cheval d’arçon qui fait mal, barres parallèles cruelles, poutre pour mal tomber, p… de corde lisse, tapis bleus foncé pour les roulades arrière, agrès qui sont toujours trop haut).
Oui, dans le gymnase il y a de l’écho quand on parle, c’est pénible et les tennis des autres font des bruits horribles sur le sol synthétique (crriii, crii, pffrrii, pfrriii,)
Le seul machin que j’aime bien dans un gymnase, c’est le trampoline, mais il est toujours dans un coin, et réservé aux… gymnastes dits « de haut niveau » (vous me direz, quand on fait du trampoline, c’est logique).
Alors, pour les prochains J.O ; quand il sera proclamé avec aigreur qu’on a encore eu que 3 médailles de bronze en gymnastique, vous saurez pourquoi nos performances nationales sont si piteuses.
Nos athlètes n’ont pas accès à leurs gymnases, voilà la vérité !
Jamais libre, l’endroit ….
Inutile d’accuser l’entraîneur, la p… de corde lisse ou le survêtement gris et neuf ou le sifflet suraigu des profs de gym (quoique, là, au niveau démotivation et absence de vocations, il y a peut être une piste à suivre…)
Allez donc vous entraîner correctement entre des files de SDF qui ronflent, des afghans la gamelle à la main et des anciens squatters qui hurlent à la mort ?
Allez donc préparer des performances de niveau mondial en regardant des murs couleur vert amande vomie, et en plus recouverts de panneaux « vaccination A à C  » ou « personnes âgées, file de droite » ?
Décidément, au rugby on rigolerait un peu plus.

vendredi 11 décembre 2009

Paris, hiver 2049


Ce matin, j’ai reçu et lu le courrier suivant qui m’a été adressé par mon fournisseur obligatoire de Multi-Programmes Culturels TVT. Il était affecté d’un niveau de lecture rapide d’obligation 3, en vert fluo dans ma messagerie personnelle, si aimablement filtrée et sponsorisée par le Ministère de la Vérité Vraie ®
Je les hais, mais je dois me taire.

Dehors, il pleut trop rouge pour espérer sortir, le niveau de CO4 est supérieur à la norme respirable, alors je vais faire semblant de regarder les Nouvelles Autorisées  sur Cola-TF1 TV en coupant le son pour pouvoir un peu réfléchir.
Dans mon petit studio, 47A rue du Maréchal KoCheng , dans Paris, 38 ° néo-arrondissement, je vis seul… et j’ai 88 ans.
Enfin seul… j’ai quand même mon robot ménager TOYOTI  et un enfant électronique Playmotile: il a 7 ans pour toujours et ne fera pas de crise d’adolescence, n’aura jamais d’otite et ne demandera pas d’argent de poche. Il est pré-chargé avec 500 livres autorisés par le Ministère de la Culture Correcte qu’il peut me réciter avec un choix de 12 voix différentes, dont celle de Jean Piat 2005, et sait faire un très bon cheese-cake….

Mais … pourquoi m’écrivent-ils TVT  et leur Service Clientèle Virtuel ?
Ah ! Je ne regarde pas assez de Publicommercials, ils ont fait une moyenne dans mon immeuble et je suis le dernier. C’est un avertissement avant amende forfataire.
Il est vrai qu’avec 5 caméras d‘Etat dans mes 30 mètres carrés (dont une intégrée à l’écran mural et une au dessus de la glace de la salle de bains), cela permet à beaucoup de monde de très bien connaître le détail de mes habitudes de consommateur- citoyen. L’identité nationale doit être sauvegardée, comme nous dit le deuxième Commandement.

Juste un point au sujet de ce courrier : pour un « monsieur » comme moi, on écrit en principe « Cher Client », mais il est vrai que le Service du Parler Correct  a été dissous en 2032. (Dont acte, et l’Orthographe est un délit, je sais, je sais)
Bref...ce que j’aimerais être à nouveau en 2010, quand le niveau de la mer était… au niveau de la mer d’avant… c'est-à-dire… je ne sais plus très bien où, d’ailleurs ? On avait déjà des crabes dans le bassin du Luxembourg ? Des méduses dans la Seine ? Je ne sais plus du tout, et l’Histoire est aussi un délit.
Secrètement, mais jamais en face d’une caméra d’Etat ou un miroir, j’enrage un peu plus chaque jour en pensant au bon temps où le Ministère de la Vérité Vraie  et le Département du Bon Comportement  n’existaient pas encore !

Je bous intérieurement, les yeux fermés d’où coulent des larmes amères et interdites, tout en affichant un faux sourire (car sinon mon Taux de Gaieté Mensuel pondéré tombe en dessous de 90%, ma retraite d’ancien combattant de la guerre 2039-2042 étant ponctionnée au prorata)
Aïe ! Mon taux émotionnel monte et le capteur EMOTIX  que je dois garder au poignet va encore afficher des chiffres au dessus du taux permis à Paris !

Néanmoins, je zappe rapidement, et là, je respire un peu, car sur France 404 , la Secrétaire d’Etat à la Maladie Guérie  fait un discours sur l’épidémie de Grippache Z8 qui sera bientôt, oui, très bientôt, oui, très bientôt enrayée.
Là, je ris aux éclats, je m’étrangle d’hilarité.
Et ça, c’est bon, très bon pour mon Taux de Gaieté Mensuel pondéré…

Encore 10 mots-valises pour 2009


Alzheimerisier que je suis, j’ai oublié des trucs, et pas des moindres !
En voici 10 autres, je suis archidécidésolé ….

1. Dead King of Pop : Pediscophile
2. RE- Michael Jackson : Antaltragique
3. Moins de pub sur France Télevisions : Publicetaire enfin
4. Nobel de la Paix : Obamajestueux
5. Ali Bongo : Trançafric
6. Afghanistan : Sidalibans
7. Restaus du Cœur : Painjustice
8. Réseaux sociaux : Confessebook
9. Planète en péril : Réchauffemensonges
10. Traders : Moralcapone

mercredi 9 décembre 2009

36 mots valises pour une rétrospective actualités 2009 !


1. Iran : Crèvolution
2. Coup d’Etat : Guinéemascope
3. Athlétisme : Boltmètre
4. J.O. 2016 : Riolympiques
5. Qualification France vs Irlande : Handfootball
6. Tour de France : Dopédalier
7. Vol Rio –Paris : Aircueil
8. Vol Paris – Comores : Yemeniaccident
9. Pékin, vingt ans déjà: Tienanmême
10. Berlin, vingt ans, encore : Murification
11. Boys band défunt : 2Be2
12. Humoriste R.I.P. : Simmortel
13. Gang des Barbares : Fofanaze
14. Epidémie tranchante : Gripphache
15. PACS Gay : Homariage
16. Affaire Courjault : Foendus
17. Environnement : Copenlahague
18. Politique : Sarkopains
19. Ministres : Sarkoquins
20. Immigration : Abesson
21. Intérieur : Hortefouine
22. Europe : Barosé
23. 11 novembre sans Poilu : Armistriste
24. USA : Baracksession
25. Bande de Gaza : Hamassacré
26. Film 2009 : GranPonyoTorino
27. Film 2009 bis : SlumdogVampireLà-Haut
28. Film 2009 ter : WelcomeBasterds !
29. Trop de foot à la télé : Faligue 1
30. TF1 : Maudimat
31. Arte : Culturque
32. Stars : Lady Gagateau et Rihannamarre
33. Remix : Shakirammstein
34. Chanson française : Renaud Luce
35. Evaporé : Tabashung
36. Mon blog : Synchroniques

La ballade d'Otto Matic


A l’aube d’une autre époque, on ne brasse que du toc.
J’électronique la puce, qui s’en perce l’oreille.
Puis à midi tapantes, j’éteins mon terminal
Car Silicone balaie.

Ma mémoire est si vaste, que je n’sais plus octet.
Méga, Giga, Téra, les trois petits cochons
Effacent dix mille loups, formatent un petit coup
Et l’horloge parlemente.

C’est la ballade d’Otto Matic
Jouez violons, fumez plastiques
C’est la ballade d’Otto Matic
Remets-moi la disquette, où l’automate farcit.

Bon sang, c’est Krank Einstein, ses circuits ont sauté.
Faut s ‘le faire à souder, répète son processeur.
Les claviers sont frappés, le disque dur est mou
Erreur 404 et ferveur des virus.


Dehors, la lutte est dure, l’ordinateur des braves
Veut leur faire avaler la tarte perforée
Et mon frère le robot va faire une confession :
Le système est binaire, on vote sans décoder.

C’est la ballade d’Otto Matic
Jouez violons, fumez plastiques
C’est la ballade d’Otto Matic
Remets-moi la disquette, où l’automate farcit.

J’aime les imprimantes, quand elles sont religieuses,
J’aime la touche « efface », les fonctions alitées.
Le PC tout pour toi, logiciel étoilé
Ton cerveau a chauffé, tu n’es plus connecté.

A l’aube d’une autre époque, on ne brasse que du toc.
J’électronique la puce, qui s’en perce l’oreille.
Puis à midi tapantes, j’éteins mon terminal
Car Silicone balaie.

mardi 8 décembre 2009

Terra incognita


La fusée atterrit doucement sur le sol de la planète inconnue. Le commandant John Laughton et le lieutenant Marie Duval descendirent sans se presser par l’ascenseur (les escaliers et les échelles c’est fini depuis longtemps, les amis).
L’atmosphère était tout à fait respirable sans appareillage ni masque, l’ordinateur de bord HAL 2.0 le leur avait gentiment confirmé.
Les deux astronautes étaient même vêtus assez légèrement, au vu de la température extérieure de 22 degrés Celsius. Humidité moyenne, petite brise. Aucun souci, environnement doux, rien à voir avec toutes ces planètes agitées et baignées dans l’acide sulfurique, celles qui sont gelées ou encore privées d’oxygène et affichant des températures à 5 chiffres, balayés par des vents terrifiants. Sans oublier les volcans de plusieurs kilomètres de haut et les séismes un jour sur deux.
Non, non, juste une planète apaisée.
Ils mirent tout au plus un petit Casque Immuno, une combinaison Autoprotect et s’armèrent d’un petit Lazerotype de poche… on ne sait jamais.
Autour d’eux s’étendait une plaine à peine vallonnée, où une végétation discrète colorait de vert un sol ocre. Sobre et plat, le paysage. Plus loin, une mer bruissait, agitée de petites vagues. Planète recouverte par un océan continu à 87%. Mais là, ciel bleu clair, des nuages épars. Leur arrivée avait été programmée pendant le court été que connaissait cette planète (un dixième de l’équivalent-rotation par rapport à l’étoile la plus proche). Pour le reste du temps, pluie, pluie, pluie. Mais aujourd’hui, belle journée de la belle saison.
- -Bon ! dit John Laughton, nous sommes supposés être tout près de ce que la Métaradar a appelé des traces de civilisation disparue… Allons voir cela de plus près. Après nos singes hurleurs de Stellaris 45 et les souris-méduses de Typo 77, nous verrons bien ce qui se cachait sous ces cailloux il y a déjà trop longtemps !
Une petite Jeepospeed fut descendue automatiquement du ventre de la fusée et ils prirent place au volant du véhicule automatique, guidé par un puissant GPSS, les menant tout droit vers ce qu’ils étaient venu chercher.
Après quelques kilomètres, ils aperçurent bel et bien des vestiges de bâtiments, de voies et d’habitations. Ces ruines ténues, polies et minimalistes étaient aussi apparemment très anciennes, épargnées par le temps et le vent, mais mangées par cette végétation à base de lichen et de petites fougères qu’ils avaient repéré dès leur arrivée. Tout concordait avec la pré-analyse des données fournies par l’ordinateur de bord : planète autrefois habitée, mais désormais privée à 99% de vie animale ou indigène. Quelques insectes de type Cafardus et Fourmitae. Végétation éparse et non toxique. Bouleversements enregistrés. Cataclysme de nature inconnue. Analyses sans résultat opérationnel. Exploration demandée.
Plus loin, ils arrivèrent dans ce qui semblait avoir été un port, mais il y a quelques siècles et, apparemment, un ou deux ouragans. Quelques morceaux de métal minuscules, des pierres qui avaient dû asemblées.
Les équipements intelligents de recherche Archéo- Civ de la Jeepospeed bipèrent avec insistance devant un tumulus.
C’est là qu’ils devaient fouiller.
Marie et John commencèrent à faire creuser un petit robot et exhumèrent vite un paléo-document à base de plastique et de circuits imprimés qui avait survécu à la catastrophe finale. Celle qui avait tout emporté sur cette planète.
- Ah, dit Marie, j’ai étudié cela en Histoire Primitive, cela ressemble à un agrégateur de données très antique, dont l’une des appellations était Klé U èce Bé et qui contenait des documents et images 2D !
Elle saisit l’objet et le plaça dans le décodeur universel de la Jeepospeed.
En hologramme, un texte commença à s’afficher devant leurs yeux étonnés :
« Compte rendu de réunion plénière du sommet sur le climat de Copenhague, décembre 2009…

Tristes Tropiques (Père Ubu remix)



Le Burguinet Fissao est indépendant depuis 1961. Ex-colonie française, ce petit état d’Afrique sub saharienne, situé entre la Côte Nagha et le Gonko Zibreville, n’est bien sûr pas très riche, avec pour seule ressource le minerai de zinkelate (très utilisé dans les coques de Macintach 3.0 et les rotatives à encre binaires). Trois ethnies y vivent : Les Tnihas au Nord et dans les montagnes de L’Ouest, les Tnibés au Sud et dans les plaines du Nord et les Tnissés dans les collines, un peu partout, mais sauf à l’Est. Elles se livrent une guerre sans merci depuis 1122 (un manuscrit copte en témoigne).
Le pays possède une petite côte sur l’Atlantique, avec le port de Nakryto, anciennement Port Harlong, capitale économique du pays. Le PIB par habitant est inférieur à une console Nintendo (d’occasion). La sécheresse les années paires, inondations années impaires.
Le leader historique, Sekouphouët Bonghor (un quart de sang de chaque ethnie dans les veines et le dernier quart turc) avait fondé un parti unique, le FG CKU-GTR pour SB.Il s’était maintenu au pouvoir de 1961 à 1989 bon an, mal an, avec quelques élections truquées, le soutien de la France, du Gonko Zibreville et des valises de billets fournies par les exportateurs libano-grecs de zinkelate. La guerre entre ethnies était cantonnée à quelques escarmouches par an. L’armée alors tirait dans le tas.
Patatras ! En 1989, à la mort de Bonghor, qu’on appelait « l’éléphant du delta », l’opposition trop longtemps muselée a voulu prendre l’initiative d’élections libres et c’est l’armée qui a devancé tout le monde, par un coup d’état militaire, après juste six mois d’une guerre civile épouvantable. Les Tnissés ont tué 20% des Tnihas qui ont répliqué en mutilant 17% des Tnibés, eux-mêmes menant des opérations de pillage sur tous les villages des Tnissés dont la population a baissé de 19%.
Nouveau Président, le chef des armées, l’Amiral Camaris Dodoko (Tniha) put se maintenir de 1989 à 1999, soutenu (mais discrètement) par la France et le Gonko Zibreville, gouverné de son côté par les Soviets Révolutionnaires Léopard et le Maréchal Poto Poto. Les exportateurs de zinkelate ont presque tous quitté le pays, après l’épidémie de Malarita Purulente de 1996.
Héla ! Il a été renversé dans le sang et la boue par le colonel Shoshobipo (Tnibé) en 1999, lui-même coupé en deux par les troupes du commandant Kloklobo (Tnissé) en 2001, ce dernier ayant fini mangé par les crocodiles du capitaine Rokogo Junior (Tniha). En effet, de 2001 à 2002, Rokogo junior avait décrété que la nouvelle capitale du pays serait son village natal de Gononopa, à la frontière nord, tout près de la Côte Nagha et célèbre pour la taille de ses sauriens ! Ce nouvel allié du Burguinet Fissao, suite à la brouille terrible entamée ave l’ancien pays frère, le Gonko Zibreville, où le Maréchal Poto Poto avait depuis quelques mois rejoint le panthéon du Soviet Révolutionnaire Léopard et sa famille une résidence surveillée à Zürich. Pas de problème cependant, les Soviets Révolutionnaires Léopard tenaient bon, eux au moins !
Pour le capitaine, le temps imparti aux affaires suprêmes de sa patrie fut bref, car le lieutenant Ali Mohammed Ali (Originaire du Maligal par sa mère), soutenu par la Bilye Orientale islamiste le fit fusiller avec les derniers négociants (nord-coréens, désormais) de zinkelate et leurs familles après seulement un an et un jour de pouvoir, le jour exact du défilé des troupes pour l’indépendance (qui tombait un 29 février, donc pas tous les ans, pas de chance quand même !).
Le sergent chef Nzongapopi (Tniha) n’aimait pas du tout la religion et ses contraintes, cat il préférait la vodka et les travestis, alors il réussit un coup de force dans la nuit de pleine lune juste après !
Enfin, le caporal Moussa Moussapa (Tnibé) parvint à son tour à s’emparer du bâton de commandeur (toujours le même depuis Sekouphouët Bonghor !) avec juste sept hommes et en abattant froidement le sergent, l’ambassadeur de Bilye Orientale islamiste et vingt deux prostituées chinoises, lors du nouvel an 2008-2009.

Là, il s’apprête à partir vers Copenhague pour le sommet des histoires de pollution et de gaz et de serres. C’est tendance et il aime bien le DVD de National Geographic, celui avec les ours blancs qui tombent dans l’eau glacée et qu’il avait piqué à la veuve du sergent chef Nzongapopi avant de l’abattre de huit balles dans la tête devant ses enfants.
Cependant, pas fou, il sait bien que le soldat Kouto Kouto (Tnissé) va le renverser dès que son avion aura décollé du tarmac bosselé de l’aéroport international « Éléphant du Delta Révolutionnaire ».
Il s’en fout pour trois raisons.
D’abord, Natasha Vouglatova, sa première dame depuis lundi dernier a promis de ne pas le quitter, ensuite, le virement bancaire est bien arrivé sur son compte secret aux Iles Tadurdur et enfin il a récupéré la valisette de diamants que ce vieux grigou de Maréchal Poto Poto avait planquée dans le parc du Palais Présidentiel, sous le grand Boabob à fleurs jaunes, depuis 1999 ! Un peu tachée la valisette, mais bon, on fera avec.
Il a dû couper lui même et à la machette les deux bras du vieux jardinier, celui qui savait tout ! Quelle tête de mule, il ne pourra pas se gratter quand il attrapera la Malarita Purulente….
Là, il est juste un peu énervé, parce que son béret rouge, oui, le joli avec l’écusson des troupes piroguisées, il ne le retrouve pas et on l’attend dans dix minutes …
Fichu béret rouge !

lundi 7 décembre 2009

Histoire Géo Trouvetout


L’ingénieur chef-chef Marcel Duranton était passé directeur-chef de la centrale nucléaire de Roissensheim sur Loiret de puis le premier janvier 2029.
Le soir de sa nomination, il demeura pensif dans son grand bureau. Il se remémorait son ascension, et même, avec un peu de nostalgie, son parcours scolaire…
Dix ans de carrière, déjà, se disait-il et me voilà promu.
Ah…
Baccalauréat S en juin 2014, Maths Sup’ Sup’ Sup’ puis Maths Spé de chez Spé Plus, Polytechnikk dans la foulée, sorti bien classé.
Directement entré chez Aretpamatome, le grand conglomérat qui achetait l’uranium, le malaxait comme il fallait pour faire du courant électrique.
On nous fournissait désormais du bon 220 volts dans nos cuisines via une entreprise, un réseau et de jolis câbles tous privatisés depuis 2025 par S.A.S. Sarko III, en route vers son troisième décennat.
Marcel Duranton se revoyait sur les bancs du lycée.
Marcel Duranton avait bien sûr refusé dès la Première S de prendre les options inutiles : Histoire, Géographie, Français et Philosophie.
Trente heures de Maths et de Physique-Chimie : le pied !
Depuis que l’orthographe avait été abolie aux concours des grandes Zékol d’Ingégènes, il avait pu se sentir plus sûr de lui et travailler encore plus à fond.
Pour se détendre, il parcourut le quotidien national que le service presse faisait passer aux membres de la Direction, parmi quelques autres revues professionnelles de leur chère industrie telles « Atomes Crochus » sans oublier « Challenge ! » la revue interne de leur chère entreprise.
Après les dix pages consacrées à la gloire de Notre Président, il tomba sur une brève :
« A Oulan-Bator, Ankara, au Pirée et Téhéran, les rebelles marxistes prennent le pouvoir. »
Sûrement des résultats de basket en ligue 3, se dit-il, ce vocabulaire sportif est décidément bien obscur ! Moi, ma spé, c’est la scienssss !
Il posa le journal, alluma son écran mural géant. Après onze minutes de films publicitaires, il eut accès à son émission favorite « Stare Akadaimi 58 éme aidition ». Bon sang, pensa-t-il, et dire que je n’ai rien acheté aujourd’hui !

Verts... pâles


Toi l’écologiste, tu me fais la morale,
Arrête l’eucalyptus et enlève tes sandales.
Baba cool qui répète ou zéro en costard
Laisse tomber la planète, il est déjà trop tard.
Forêt amazonienne ou bien petites baleines,
Pourquoi ça ta branche pas, la banlieue parisienne ?
Avant de soupirer pour l’océan cramé,
Commence par t’occuper des rues de ton quartier !

Sur tous les emballages on a plaqué du vert,
Dans tous les sarcophages, y’a toujours plein de vers.
T’as pas d’atomes crochus avec le nucléaire ?
Commence par débrancher ton puissant frigidaire.
Ton essence est sans plomb, ta lessive sans phosphates :
Le vélo c’est les autres, et tu roules en 4-4,
La Méditerranée commence à cocotter,
Si tu veux faire le plein, t’as plus qu’à la pomper.

Avoue que t’aim’rais bien devenir député,
La récupération, c’est pas qu’le verre pilé !
Un siège au Parlement, ça rend bien plus docile,
Avaler des couleuvres est devenu facile.
La plus belle des campagnes, elle est électorale,
Une fois bien recyclé, l’argent n’est plus très sale.
Un grand trou dans la zone, et tous les phoques sont morts,
Pour sauver la banquise, c’est polémique Victor !

Ecolo démago -Rigolo Tout pipo
Moi j’aime l’uranium
Mais pas les géraniums
Ecolo Rigolo -Pipo tout démago
Les canards mazoutés
Ne paient pas mon goûter
Ecolo c’est bateau- Parano Maestro
Moi j’aime les rebelles
Mais pas les demi-sel !

Charité business


Ras le bol du Télethon.
Pierre Bergé a raison.
Donnez donnez, pour le Sida, le cancer, aux pauvres, aux SDF, aux Africains, à la Croix Rouge, mais pas à ce show médiatoc où l'on nous force les larmes et la pitié !
Ras le bol du Télethon.
Pierre Bergé a raison.

jeudi 3 décembre 2009

Haïkus


Les haïkus

Définition :

« Le haïku , terme créé par le poète et théoricien Shiki Masaoka (1867-1902), est une forme poétique très codifiée d'origine japonaise, à forte composante symbolique, et dont la paternité, dans son esprit actuel, est attribuée au poète Bashō Matsuo (1644-1694). Le haïku tire son origine du tanka terme de poésie traditionnelle japonaise. Il s'agit d'un petit poème extrêmement bref visant à dire l'évanescence des choses. »


Les vrais haïkus sont emplis de sagesse incisive, de dents du fond, d'éternité un peu éreintante, de poésie poétique, de grandeur d'âme et de petites chaussettes.
Blanches, les chaussettes. Courte, la vie.
En effet, ils n'ont que 17 pieds, viennent du Japon et sont à géométrie invariable.
C'est un genre, un univers parallèle, une somme, un filon dans la mine, ma mie.
Un Japon trop loin ?
Les puristes épurent, les experts sifflent et les recueils se brisent nombreux sur l'encyclopédique production d'auteurs sérieux et de livraisons express via des interprètes-noms, des traducteurs zélés, qui zèbrent le monde par leurs éclairs de génie civil.
Ces écrivants du soir débordent de finesse, élargissent notre esprit étroit et redimensionnent notre misérable existence de vils scarabées temporaires rampant sur cette terre ronde et si cruelle à la fois, où le soleil n'arrête pas de se lever, surtout derrière le mont Fuji, lequel est couvert de pellicules argentiques et de neige un peu aussi. Il y fait froid, même en kimono. Vie difficile, mort garantie. Oui, je sais.
Nothomb qu'Amélie y fut, que Sony Dieu ni maître, que Toyota parade et pétarade et que les meilleurs fruits y sont nommés mangas.
Mais ceci est une autre histoire. Je ne vais pas me perdre dans la translation ici même. Lisez sur votre canapé quelques haïkus sains… des repose-textes en quelque sorte.
Ils sont là depuis des siècles, longs et nombreux comme les passes d'armes du samouraï expert, vert, pépère, celui-ci même qui trempe sa plume avec habileté pour faire frétiller la geisha. Alors soudain, elle est moins loquace que la discrète carpe dans le bassin avec des galets au fond, pendant que le gong tonne et celui-là donc est propulsé au rang des maîtres écrivains, maîtres penseurs, mais un maître soixante cinq au maximum. La terre est basse pour tous.
Haïku d'épée dans l'aube. Sabre au clair, vers tranchants.

Et mettre le yakitori au four tant qu'il est encore temps me direz-vous ?
Je réponds oui et ce que je voulais vous dire, tel le flocon de neige se faufilant entre les timides bourgeons d'un cerisier pâle, planté devant un temple.
Ces courts textes, sont quasiment des SMS de poésie, nous cantonnant aux rires discrets, tout en ayant une pensée violette pour nos amis nippons.
Ni mauvais, d'ailleurs.
Avec toute mon admiration de corned-beef, et mon amitié pour cette concision admirable de lapin.

Incipit


En chasse, 1942

La torpille avait été larguée à 11h58. Le capitaine Urs-Karl Schmitt et ses officiers, chronomètre en main, attendaient que l’impact ait lieu.
Trois minutes passèrent, sans bruits autres que les instruments de navigation et les battements de leurs cœurs…
Une explosion sourde retentit au loin et fit vibrer tout l’habitacle de l’U-245. Touché ! Un croiseur de la Marine britannique allait couler en quelques minutes. Mais pour Herr Schmitt et ses hommes, l’enfer allait commencer. Une meute de chasseurs se mettait déjà en route dans leur direction, fouillant la mer de leurs sonars et larguant des bouquets mortels de grenades sous-marines….

En chasse, 1981

La torpille filoguidée avait été larguée à 11h58. La capitaine Nikole Schmitt et ses officiers, l’œil fixé sur l’écran couleurs, attendaient que l’impact ait lieu.
Deux minutes passèrent, sans bruits autres que les instruments de navigation et les battements de leurs cœurs…
Une explosion sourde retentit au loin et fit vibrer tout l’habitacle de l’U-2000. Touché ! Un croiseur de la Marine Iranienne allait couler en quelques minutes. Mais pour Mrs Schmitt et ses hommes, l’enfer allait commencer. Une meute de chasseurs se mettait déjà en route dans leur direction, fouillant la mer de leurs sonars Rockwell et larguant des bouquets mortels de grenades sous-marines électroniques Lockheed….

En chasse, 2009

La torpille intelligente avait été larguée à 11h58. Le capitaine Ali Schmitt et ses officiers, souris en main, attendaient que l’impact ait lieu.
Une minute passa, sans bruits autres que les instruments de navigation et les battements de leurs cœurs…
Une explosion sourde retentit au loin et fit vibrer tout l’habitacle de l’U-2.0. Touché ! Un hydroglisseur de la Marine Nord-coréenne allait couler en quelques minutes. Mais pour Schmitt et ses hommes, l’enfer allait commencer. Une meute de chasseurs se mettait déjà en route dans leur direction, fouillant la mer de leurs sonars et larguant des bouquets mortels de missiles sous-marins à détection de présence….

En chasse, 2112

La torpillette à électrons avait été larguée à 11h58. Le capitaine Bobby Schmitt et son unique officier, un verre à la en main, attendaient que l’impact ait lieu.
Trois secondes passèrent, sans bruits autres que l’instrument de navigation et les battements de leurs cœurs…
Une explosion sourde retentit au loin et fit vibrer tout l’habitacle de l’U-UUU. Touché ! Un vaisseau–serre de la Marine Martienne allait se dissoudre dans l’atmosphère vénusienne en quelques minutes. Mais pour Schmitt et son robot d’équipage, l’enfer allait commencer. Une meute de cylindres à cortex se mettait déjà en route dans leur direction, fouillant l’espace de leurs nosonars biplés et larguant des bouquets mortels de grenades stratosphériques….

En chasse, 2236

La sagaie avait été lancée à l’instant. Gronk Mitt et son fils, liane en main, attendaient que l’impact ait lieu.
Une seconde passa, sans bruits autres que les mouches qui volaient et les battements de leurs cœurs…
Une choc sourd retentit et fit vibrer tout l’arbre sur lequel ils se cachaient. Touché ! Un bison musqué allait mourir en quelques minutes. Mais pour Gronk et sa famille, l’enfer allait commencer. Une meute de chacals se mettait déjà en route dans leur direction, fouillant l’air de leurs narines et larguant des hurlements mortels de fauves ...

mercredi 2 décembre 2009

Le vieux navire


Le cimentier s’en va au cimetière,
Des vieux bateaux et des cargos brisés du dos,
Qui les sept mers ont rongé, en vieux loups pas amers.

C’est la dernière bordée, il accoste à Dakar,
Il se mange 1000 tonnes à fond de cale basse,
Crachote son diesel et fait son vieux drakkar.

Couvrant sa coque, 18 couches de barbouille,
Oxydées par l’amertume et les embruns,
La sueur des marins et quelquefois leur trouille.

Il se souvient…Il se souvient, héé

De ces routes à la carte, des traversées tranquilles,
De Banjul à Pointe-Noire, tout plein de mortier frais,
Ou quand à Port-Harcourt, ils ont raclé sa quille …

Il se souvient…Il se souvient, héé


De ces phares si beaux devant port San Pedro,
Des grandes baleines calmes et du vert Atlantique,
Ou de ces quais si chauds devant Mogadiscio …

Il se souvient…Il se souvient, héé


Des grains noirs et fâchés, et des vagues à valser,
Des commandants scotchés, des marins sans vergogne,
Des mousses un peu bourrés et du port de Tanger…

Il se souvient…Il se souvient, héé


De ses noms « Ville du Caire » ou bien « Ocean Mist »,
De ses armateurs grecs, d’un pavillon maltais,
Des odeurs des camions, d’une grue un peu triste.

Il se souvient…Il se souvient, héé


Le cimentier s’en va au cimetière,
A la fin de l’année, en route vers Bombay,
Pour voir ses flancs rouillés transformés en cuillères .

Espérant aussi la réincarnation,
Au paradis naval des navires bien loyaux,
En trois mâts de parade, fierté de la nation.

Le cimentier s’en va au cimetière
Plus de gri-gri mais un passé tout gris
D’une vie passée, il peut en être fier.

Il se souvient…Il se souvient, héé
Il se souvient…Il se souvient, héé